14/03/2008
Ribes fasciculatum, son sexe
En théorie, il est plus facile de déterminer le sexe d'une fleur unisexuée que celui des anges. Mais ce n'est pas toujours aussi évident.
Les plantes à fleurs sont dans leur grande majorité hermaphrodites. Mais la nature a tout essayé. Certaines ont des fleurs hermaphrodites autofertiles. D'autres ont des fleurs hermaphrodites auto-incompatibles. Il leur faut alors un autre plant de la même espèce voire de la même espèce mais d'une variété différente. Les amateurs d'arbres fruitiers connaissent ce problème.
D'autres plantes, les plantes monoïques, sont hermaphrodites mais portent des fleurs unisexuées, des fleurs mâles avec des étamines, des fleurs femelles avec un pistil.
Et il y a les plantes dioïques avec des plants des deux sexes qui portent chacun un seul type de fleurs. Il faut donc là aussi deux plantes mais, de plus, elles doivent être de sexe différent et on peut rencontrer des problèmes quand on veut les cultiver.
Il y a par exemple le cas du houx commun chez nous, Ilex aquifolium, dont on ne trouvait il n'y a pas si longtemps que des plants femelles. Pas grave, il y a des houx mâles à proximité dans la nature. Mais pas toujours, alors pour les belles boules vous pouvez attendre.
Il n'y a pas si longtemps également, on ne trouvait que des plants non sexés d'argousier, Hippophae rhamnoides. Comme on les achète pour les belles boules il fallait donc en acheter une dizaine pour être certain, statistiquement, d'avoir au moins un pied de chaque sexe, et encore, à condition que toutes les boutures n'aient pas été prises sur le même pied. J'ai essayé de discuter avec un pépiniériste ignare, il n'a rien compris.
Vous avez acheté deux plantes mais l'une d'elles n'a pas survécu à la transplantation et, parfois, c'est une plante rare difficile à trouver. Il faut absolument connaître le sexe du pied survivant. Si vous n'avez pas les moyens techniques pour une étude ADN (pour les chromosomes ce n'est pas évident, il n'y a pas obligatoirement un chromosome sexuel comme chez les animaux), il n'y a qu'une solution : les fleurs.
Mais les fleurs unisexuées ont souvent des organes des deux sexes. Si c'est un actinidia, par exemple, la fleur mâle a tellement d'étamines, en grosse touffe occupant toute la fleur, qu'on se doute que c'est la fleur mâle. Mais s'il vous reste le pied femelle, c'est moins évident. Certes, il y a un gros ovaire mais entouré d'une couronne d'étamines infertiles. Là encore ce n'est pas grave, si vous êtes débrouillard vous trouverez bien des photos des deux types de fleurs sur Internet.
Aujourd'hui, mes Ribes fasciculatum sont en fleur. Par curiosité, je suis allée voir sur Internet. Il n'y a pas grand-chose et surtout pas des photos permettant de comparer les sexes, même sur des sites spécialisés en botanique. Pourtant, dans les deux sexes, les fleurs semblent être des fleurs complètes. Heureusement, mes deux pieds sont en vie et on va voir pour la première fois une étude comparative.
Dans votre jardin, il faudra mettre le nez dessus, les fleurs sont parfumées mais très petites :
Fleur femelle :
Fleur mâle :
La différence la plus évidente, c'est la grosseur des étamines.
20:20 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
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