04/01/2009
La Vieille Mère du Sureau
Voici son portrait tel qu'on peut le trouver dans La Grande Encyclopédie des Fées.
D'abord une photo d'identité :
Taille : celle courbée d'une petite vieille.
Signes particuliers :
Petits yeux vifs et brillants comme les fruits du sureau.
Longues mains aux doigts creux dans lesquels elle souffle pour appeler le Peuple des Mousses. Ces doigts s'agrippent sur la poignée ouvragée d'une canne prise à une branche du sureau.
Regard très pénétrant qui sonde le visiteur jusqu'à l'âme.
Sourire empreint d'une infinie bonté mais son rictus de peine ou de colère rassemble dans ses rides toutes les entailles, coupures, blessures, brûlures portées contre les troncs des arbres.
Vêtements :
Elle est vêtue d'une très longue robe verte, d'un tablier aux couleurs noire et violine des baies de sureau, et d'un immense châle blanc parfumé dont les mailles du tricot sont tressées aux mèches de sa chevelure tombant à terre et qui ressemble aux ombelles d'écume étoilée de ses fleurs.
Elle porte un sac plein de semences qu'elle jette par poignées là où elle passe.
Nourriture :
Eau de pluie et graines que lui apportent les oiseaux qui, en échange, picorent les grappes généreuses du sureau.
Habitat :
Elle est née en Scandinavie mais la multiplication infinie de la flore l'a portée à travers l'Europe et le monde. On la trouve surtout en forêt, au bord des routes et chemins, mais aussi à proximité des maisons qui acceptent sa présence pleine d'avantages. Vieux jardins abandonnés, cours d'usines, ruines de bâtiments désaffectés ne la rebutent pas.
A tous elle tend son bras à la fois humble et royal distribuant, malgré la répulsion et la méfiance de l'ignorant à son endroit (n'a-t-on pas fait pendre Judas à ses branches !), ses bienfaits que l'ignare méprise et laisse l'enfant tailler sifflets, sarbacanes et jouets dans ses rameaux.
Activités :
Malgré tout ce qu'on a pu dire ou faire croire sur le sureau (que ses baies empoisonnaient, que ses fleurs sentaient mauvais…), la Vieille Mère est une excellente Fée. Non seulement elle protège et veille sur le bonheur de qui vient la consulter, mais les connaisseurs, les cueilleurs de simples, ceux qui possèdent encore la main verte et l'oreille à l'écoute des bois, ceux dont l'intelligence spontanée reste intacte, ne sont pas sans savoir les propriétés bénéfiques de ses humbles trésors : le sureau noir ou sambu est antinévralgique, sudorifique, émollient, diurétique, résolutif, purgatif et son efficacité contre la grippe a été récemment démontrée.
Les Fées confectionnaient en huit jours (la recette existe encore) un joyeux champagne en mélangeant 100 grammes de fleurs séchées, 400 grammes de vinaigre de vin, 1,5 kilogramme de sucre et 50 litres d'eau.
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01/01/2009
Le mai et le sureau
Chaque veille du premier mai il est coutume d'aller porter pendant la nuit un "mai" à la fenêtre de celle qu'on aime. Le mai est un bouquet de fleurs variées au bout d'un bâton, le choix des essences renseigne la belle sur les sentiments qu'on lui porte.
Mais le vieux fermier n'allait plus depuis longtemps semer de tels messages. Il avait une femme et trois garçons. Sa façon d'accomplir le rituel, c'était d'embrasser la joue de sa vieille épouse endormie puis de gravir la colline. Il se rendait vers un gros sureau au sommet et déposait à son pied un bouquet de primevères. La Vieille Mère du sureau hochait doucement sa tête ridée et le vieux redescendait la colline assuré d'une année de récoltes abondantes et de bonheur pour sa famille.
Au seuil de la mort, il fit promettre à ses fils de maintenir la tradition. L'aîné et le puîné, bravaches et mécréants, décidèrent de se débarrasser une fois pour toutes de la corvée. Ils grimpèrent un soir en haut de l'arbre, armés de haches.
Lorsqu'ils revinrent, ils étaient comme deux fantômes hébétés et tout blancs. Ils s'alitèrent aussitôt pour ne plus jamais se relever.
Quand, au matin, le cadet se rendit sur les lieux, le sureau ne portait aucune entaille.
Le jeune fermier déposa ses primevères et la Vieille Mère lui sourit.
Durant des années et des années, petits-enfants, arrière-petits-enfants, n'oublièrent jamais de porter leur mai, et les oiseaux y chantent plus joyeusement qu'ailleurs.
La Vieille Mère est bonne, très bonne, et elle sait couvrir de bonheur les justes et les braves. Mais elle sait aussi punir les méchants et ceux qui détruisent sans motif valable. Et elle n'aime pas les minables voleurs de sureaux de collection.
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30/12/2008
La Fée du Sureau
Il est temps maintenant de vous décrire de façon plus précise la Fée qui habite le sureau, la Vieille Mère du sureau. Hylde-Moer, Elder Mother, Frau Holunder, Mère Sureau, elle est partout la même en Europe et même dans le monde. Vous avez peut-être un jour vaguement perçu sa présence en passant près d'un vieux sureau… Elle vit toujours dans notre monde moderne qui a perdu presque toute trace de merveilleux, peut-être pas tout-à-fait...
Pour les textes des prochaines notes de la rubrique Légendes, j'ai obtenu l'aide d'un très joli livre, bien documenté : La Grande Encyclopédie des Fées de Pierre Dubois, Claudine et Roland Sabatier.
Je ne parlerai que de Mère Sureau mais il y a beaucoup d'autres fées dans les arbres, les herbes, l'eau… Allez donc voir tout ce petit peuple.
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29/12/2008
La cuisson. L'eau
"N'utilisez jamais du bois de sureau pour embrocher la volaille", sait-on encore largement. Cependant les broches étaient une utilisation importante du bois très dur de cet arbre. Peut-être étaient-elles réservées aux viandes rouges, étant donné que les viandes blanches plus douces des volailles pouvaient prendre le goût déplaisant du sureau. La viande d'oie pouvait être une exception car elle est aussi sombre et forte de goût que le bœuf.
Pareillement, "ne laissez jamais les racines de sureau pousser dans l'eau du puits", suggère que le goût lui est communiqué. Cependant, au moins 5 puits sacrés en Irlande sont associés aux sureaux. Ainsi l'Eglise Chrétienne n'a pas mis complètement le sureau hors-la-loi. En effet, on favorisait la présence de l'arbre autour des surfaces d'eau, comme les abreuvoirs, peut-être à cause de son effet répulsif sur les mouches et aussi de l'épuration du sol par les racines.
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20/12/2008
Frapper
Frapper avec des bâtons en sureau transmet le mal à celui qui y est soumis. Pointes et aiguillons pour animaux devaient être d'un autre bois (habituellement le sorbier, Sorbus aucuparia), à moins que les mouches de galle ne soient actives. Ces insectes sont ennuyeux à leur saison, ils piquent les jambes et le ventre du bétail, ce qui les rend difficiles à contrôler. C'était dangereux quand le bétail avait encore des cornes, et des longues cornes. Il fut décrété qu'à ces occasions le sureau devait être coupé au niveau des nœuds, de façon à ne pas ouvrir le centre creux et laisser sortir le mal. Pour quelle raison il devrait y avoir le mal à l'intérieur, on ne s'en souvient pas aujourd'hui. D'ailleurs, la raison pour laquelle on devait choisir le sureau n'est pas claire. Peut-être est-ce la suite de ses propriétés insecticides mais ça ne paraît pas très vraisemblable.
Plus étrange est l'injonction de Christopher Gullet en 1772 (Philosophical Transactions) de battre navets, choux, blé et arbres fruitiers avec des brindilles de sureau pour chasser la rouille ou la cloque. Certainement, les végétaux flétris ont peu d'attrait pour les insectes suceurs. Peut-être est-ce des vestiges des rituels celtes. Apparemment les Celtes n'avaient pas de "fête des moissons" pour rendre grâce aux dieux de la fertilité, parce qu'ils espéraient cette moisson après avoir accompli les rituels de fertilité au début de la saison. Avec cela à l'esprit, la flagellation avec des brindilles de sureau a un sens.
Rien de tout ça n'explique pourquoi les enfants ne doivent pas être battus avec des baguettes de sureau, à moins que, de nouveau, ce ne soit la crainte de transférer le mal, comme pour le bétail. Désobéissez à ce tabou et, disait-on, l'enfant cessera de grandir, mais, cela pouvait être souhaitable à une époque où être petit était considéré comme beau. Les bébés étaient frottés avec un onguent fait de pâquerettes (Bellis perennis) pour retarder leur croissance. Ça ne marchait pas. La plante a été étudiée, en vain, comme retardateur de croissance (ce qui aurait pu être valable comme traitement du cancer). Là où ce tabou concernant les baguettes de sureau couvrait tous les âges, on disait que la main de la victime sortirait de la tombe pour vous.
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18/12/2008
Berceaux
"Ne construisez jamais un berceau avec du bois de sureau" impose la vieille tradition. Si vous le faites, le bébé sera malade et mourra. Ou bien cela attirera le Diable par la cheminée et il dormira sur le visage du bébé et le fera suffoquer, ou encore cela attirera des sorciers qui vont le pincer à laisser des marques noires et bleues partout sur le corps jusqu'à ce qu'il meure. Tout cela sonne comme des "cot deaths", mort subite du nourrisson, aujourd'hui. Rien n'a changé. Nous regardons simplement dans différentes directions pour trouver des explications. Plus sinistre est l'avertissement que le diable viendra et volera l'enfant, ou que Hylde-Moer sortira du bois et tourmentera le bébé sans merci jusqu'à ce qu'il soit enlevé du berceau - quel curieux acte pour Mère Sureau. Peut-être y avait-il là des idées plus tardives provenant de l'intention des chrétiens d'éliminer la loyauté persistante à des arbres qui ont été autrefois sacrés. Les restes des rituels étaient décriés comme "superstitions".
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14/12/2008
Guérison magique
Moins vraisemblables sont quelques unes des autres notions. Par exemple on disait que des pommades faites avec de la terre située près des sureaux pouvaient être utilisées avec succès pour soulager les maux de dents. On disait aussi que l'arbre attirait la tuberculose à la maison. Très populaires cependant étaient les amulettes de sureau portées par la personne pour protéger d'affections telles que le feu de Saint Antoine, les rhumatismes et l'épilepsie. Toutes ces actions protectrices, cette magie sympathique, font rire les gens d'aujourd'hui, encore que ce sont souvent les mêmes gens qui portent un Saint Christophe porte-bonheur ou un crucifix, ont une patte de lapin sur leur porte-clés, ou prennent une mascotte porte-bonheur pour leurs examens.
Plus courante était la "cure" contre les verrues (la marque du diable) qui exploitait la notion de "transfert" et pouvait impliquer n'importe laquelle d'un grand nombre de plantes. Des parties de la plante étaient frottées sur les verrues car on croyait que le "mal" serait transféré à la plante.
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12/12/2008
Guérison
Les croyances populaires n'empêchèrent pas les esprits puritains du 17e siècle d'explorer les vertus de l'arbre, particulièrement pour les remèdes. Ce fut alors la lutte des apothicaires contre les médecins pour la reconnaissance de leur indépendance, et l'un des premiers, Nicholas Culpeper, affronta les médecins en traduisant leur connaissance médicale du latin en anglais à l'intention des gens instruits. Il se fit fort de recommander le sureau, et d'autres écrivains purent composer tout un traité sur l'arbre : l'un atteint plus de 200 pages, traitant plus de 70 maladies. Evelyn observa :
"If the Medicinal Properties of the Leaves, Bark, Berries, etc.
Were thoroughly known, I cannot tell what our country-man
Could ail, for which he might not fetch a Remedy from every
Hedge, either for sickness or wound."
(Silva ; Bk 1 ; Ch. XX. 18)
Si les propriétés médicinales des feuilles, de l'écorce, des baies, etc. étaient parfaitement connues, je ne peux dire de quoi notre paysan pourrait souffrir, qu'il ne puisse combattre par un remède issu de toute haie, que ce soit maladie ou blessure.
Ce savoir n'était évidemment pas universel, pourtant il était suffisamment connu pour que Shakespeare se risque à le saluer avec deux autres grandes autorités médicales :
"What says my Æsculapius ? My Galen ? My heart of Elder ?"
Merry Wives of Windsor ; Act II ; Sc.3)
Que dit mon Esculape? Mon Galen ? Mon cœur de Sureau ? De façon semblable, Ettmeuller l'appelait "l'armoire à pharmacie des paysans", et il y a aussi la référence souvent citée au physicien hollandais Boerhaave levant son chapeau par respect devant chaque sureau qu'il rencontrait. Peut-être était-ce là un geste répandu, une dame lors d'une conversation en 1994 raconta que son mari faisait cela pour les aubépines, une tradition qu'il avait ramenée d'Irlande. D'Amérique du Nord vint la notion (origine non retrouvée) que la déesse Norse Freyja s'installa dans un sureau "pour ses qualités médicinales bénéfiques". Comme c'était une déesse de la fertilité, cette association est peut-être de valeur.
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11/12/2008
Insecticide mais pas sans risques
Une vieille pratique consiste à se frotter la peau avec des feuilles de sureau dans le but de repousser les insectes. Bien que les feuilles dissuadent les insectes volants et ont été utilisées dans des sprays et d'autres solutions pour l'horticulture, elles ne sont efficaces que sur certaines espèces. Beaucoup de petits insectes volants sont visibles autour des inflorescences et sont en partie responsables de la pollinisation (bien que l'arbre soit largement autofertile). Pour le même service, des sprays de sureau ont été utilisés sur les chapeaux et les brides des chevaux.
Les portes et les fenêtres de laiteries ont des sureaux plantés à proximité, pour protéger d'esprits mauvais qui voudraient tourner le lait. Par conséquent ils étaient plantés où il faut pour suivre le décret de la tradition que tout linge à fromages, comme tout autre linge utilisé en laiterie, doit être étendu sur un buisson de sureau pour sécher. Il était dit que ces linges absorbent alors les pouvoirs magiques de l'arbre et les transportent avec eux dans la laiterie pour continuer à assurer la force protectrice.
Ses qualités insecticides ont été utilisées depuis des siècles, même sur une base commerciale, les jardins maraîchers autour de Londres ont essayé dans la première moitié du 19e siècle de faire pousser ces arbres en grand nombre pour protéger les cultures contre les attaques d'insectes. D'extravagantes plantations de ces arbres ont existé dès le 17e siècle selon Evelyn. Quiconque pense à essayer cela dans son jardin devrait garder en mémoire qu'on a dit que faire pousser des sureaux à côté des légumes fait s'éteindre la lignée mâle de la famille.
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07/12/2008
Visions sous narcose
Dans plusieurs pays d'Europe on dit qu'en se couchant dans un bosquet de sureaux la nuit du solstice d'été, avec un cœur pur et après une préparation et un jeûne adéquats, on peut apercevoir le Roi des Fées et tout son équipage.
Voir le Roi Fée et sa suite passer à cheval n'est peut-être pas aussi fantaisiste qu'il y paraît à première vue. Il y a tant de récits de visions et d'expériences singulières sous des sureaux qu'on se demande maintenant si la forte odeur du feuillage ne contiendrait pas des composants narcotiques qui provoqueraient des sortes d'hallucinations chez les personnes prédisposées (comme pour l'if). Dès 1776 l'un des principaux médecins du pays, William Withering, observait :
"The whole plant hath a narcotic smell ;
it is not well to sleep under its shade."
Toute la plante a des effluves narcotiques, il n'est pas bon de dormir à son ombre. On vous prévenait que vous ne vous réveilleriez jamais si vous dormiez sous un sureau.
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05/12/2008
Epiphanie
La fin de l'année est l'un des moments de première importance pour craindre les forces du mal à l'œuvre, comme Hallowe'en le 31 octobre et Twelth Night le 6 janvier. Alors on craignait que les forces donnent leur ruade finale.
Twelth Night dut être acceptée dans le calendrier chrétien et devint ainsi l'Epiphanie, le jour où l'Eglise se souvient de l'enfant Christ montré aux Mages (représentant les Gentils). Le mot Epiphanie est du grec ancien signifiant montrer ou rendre manifeste. Il était important que rien de moins que sacré puisse imposer sa présence et ainsi dans ce but il y eut un rituel incluant des baies de sureau. Elles étaient placées en cercle sur le sol. Cette pratique semble avoir survécu plus longtemps dans des régions d'Allemagne et d'Autriche où c'est la "Bertha Night", Bertha étant une personnification de la notion d'Epiphanie, et elle se présente comme une dame blême dans les crèches pour endormir doucement les bébés. Certains informateurs relatant leurs souvenirs de cela pensaient que c'était un acte de compassion en compensation de l'absence de mère pour réconforter le bébé. Cependant, qu'ils se comportent mal, et Bertha montrait aux enfants leurs erreurs, exactement comme Mère Sureau le faisait, croyait-on. Au 19e siècle on racontait aux enfants qu'elle avait de grands pieds et un long nez de fer.
La version italienne de ceci présente non Bertha, mais Befana qui était la bonne fée qui remet des cadeaux de Noël aux enfants. Cet aspect est plus près de celui de Saint Nicolas ou du Père Noël dans les rituels d'autres cultures. Quelqu'un, jouant Befana, doit se glisser furtivement dans la chambre des enfants la nuit de Twelth Night pour y laisser des cadeaux.
Bien sûr, pour permettre ces événements avec les baies de sureau, il faut en sécher quelques unes cueillies l'année précédente en prévision de cet usage. Il y a un os. Elles doivent avoir été cueillies la nuit de la Saint Jean. C'est le 24 juin et c'est impossible car les arbres sont en fleur, il n'y a pas de fruits à cette époque. C'est l'un des éléments impossibles de la tradition et cette impossibilité semble être significative. Par exemple, la Saint Jean est le moment pour ramasser les graines de fougère (fougère arborescente) et tout un chacun voudrait avoir des graines de fougère car elles ont le pouvoir de vous rendre invisible ! H.G. Wells ne fut pas la première personne pour laquelle cela avait de l'attrait.
Malheureusement, les fougères ne fleurissent jamais pour faire des graines. Même les spores ne sont pas prêtes à cette époque, et ainsi il n'est pas utile de sortir avec votre baguette de coudrier pour frapper les graines sur le cuir noir de votre Bible, quoique dise le savoir. Ce n'est pas tout à fait vrai. Vous POUVEZ obtenir des graines de fougères. Pour pouvoir le faire, vous devez simplement réaliser le cercle rituel avec des baies de sureau à l'Epiphanie !
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02/12/2008
Le solstice d'été
Des précautions sont à prendre au sujet des références au solstice d'été car beaucoup de notions modernes lui ont été attribuées rétroactivement. Autrefois il a été une fête importante, annonçant une nouvelle saison, que les premiers missionnaires ne parvinrent pas à supprimer. Alors, ils lui superposèrent la fête de Saint Jean Baptiste parce qu'il annonça la venue du Christ. Durant le processus quelques uns des événements de l'année païenne furent transposés et ainsi les rituels du feu pour la veille de la Saint Jean (23 juin) proviennent des célébrations Lammas, à échéance plus tard dans l'année (1er août). Des plantes significatives, qui furent connues comme "Herbes de Saint Jean", étaient cueillies pour l'usage rituel et elles incluaient l'inflorescence de sureau. Toutes les herbes étaient attachées en bouquets, accrochées à des bâtons et balancées au-dessus d'un des feux sacrés. Ceux-ci n'étaient pas des feux vifs mais des feux de fumée pour produire "holy smoke", la fumée sacrée, pour chasser le mal et faire place à la bénédiction de Dieu. Une fois que les herbes avaient été fumées (fumées comme du bacon dans la cheminée), elles devaient rester dans cet état de conservation jusqu'à ce que le rituel soit répété l'année suivante. Elles étaient conservées comme amulettes protectrices, particulièrement pour tous les aspects des activités laitières. Elles étaient suspendues dans les étables et la laiterie pour tenir éloignée toute mauvaise influence.
Le solstice d'été est, bien sûr, l'un des grands jours de féerie dans l'année, bien popularisé par les auteurs de contes de fées pour enfants. Dans toute l'Angleterre, et sur le continent, on croit que d'être en compagnie d'un sureau à ce moment vous garantit de voir le Roi Fée et sa suite passer à cheval. La littérature d'autrefois nous assure que nous ne manquerons pas cet événement pittoresque, soit dans la Seelie Court of Scotland, soit avec l'Ireland's Daoine Sidhe, ou n'importe où.
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29/11/2008
La veille de mai
Le 30 avril, veille du Jour de Mai, était l’un des jours du calendrier où les forces du mal étaient les plus craintes car particulièrement actives. Le sureau est l’une des plantes qui figuraient aux célébrations du Jour de Mai et comme Rameau de Mai en Irlande. Ce grand moment du calendrier ne pouvait être souillé par les forces du mal, et ainsi on peut lire que "dans le but d’empêcher les sorciers de pénétrer dans les maisons, les gens du peuple ramassaient des feuilles de sureau le dernier jour d’avril et les fixaient sur leurs portes et fenêtres." (dans William Coles, The Art of Simpling, 1656).
D’une manière intéressante Coles utilise un temps passé, mais dans quelques régions cette pratique persista jusqu’à des temps récents. C’est certainement ancien et c’était apparemment largement répandu. Sûrement, cette connaissance des anciens Saxons provenait de leur pays germain d’origine où cela s’appelait la Nuit de Walpurgis.
Walpurgis (probablement de Walburga) était une nonne anglaise du 8e siècle qui devint missionnaire et finalement abbesse. Elle donna son nom à cette date parce que c'est le jour où ses restes furent déplacés de Heidenheim à Eichstatt. Là, une huile dont on prétendait qu'elle avait des vertus curatives suinta de la roche, et ainsi l'endroit devint un important centre de pèlerinage pour les malades, et un endroit où beaucoup des vieux remèdes païens durent être maintenus. Ceci s'appliquait aussi à l'Angleterre, car en 1655 Sir Thomas Browne observa : "Le peuple garde comme un bon secret la guérison des blessures par les feuilles de sureau qu'ils ont cueillies le dernier jour d'avril." Cela devint un remède important sous le nom de "Green Elder Ointment" ou "Unguentum Viride", onguent vert de sureau. De plus, l'huile de feuilles de sureau, connue sous le nom de "Green Oil" ou "Oil of Swallows" fut utilisée comme liniment. Elle était faite en faisant macérer des feuilles broyées dans de l'huile de lin ou de colza.
Remarque : le 1er mai est parfois catalogué comme Jour de Fête de Walpurgis mais cette fête tombe officiellement le 25 février, le jour de sa mort en l'an 779.
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25/11/2008
Sorciers
A la fin du Moyen Age il était surtout un arbre de superstition, associé aux sorciers (les esprits mauvais) et aux "faeries" (esprits pas assez bons pour le Paradis et pas assez mauvais pour l’Enfer, et non les "fairies", les fées des livres d’enfants plus tard). Quand les branches des sureaux près des portes des cottages battaient sous le vent, on disait maintenant que les sorciers les chevauchaient comme des coursiers.
Lors des chasses aux sorciers du 17e siècle en Angleterre, le sureau ne refait pas surface d’une façon aussi significative qu’on pourrait l’imaginer. En général il semble avoir été sans danger de posséder un sureau devant la porte, sans risque d’être suspecté de sorcellerie, tandis que d’autres plantes étaient franchement suspectes, comme la stramoine, Datura stramonium, qui était incluse dans des onguents pour voler que les sorciers se frottaient à l’intérieur des cuisses chaque fois qu’ils voulaient voler. A cette époque la notion de sorcier était changeante. Maintenant que la chasse aux sorciers purgeait village après village, ils devenaient des personnes réelles, votre famille et vos voisins. Les "faeries" devinrent des forces inférieures, invisibles, répertoriées comme sorciers chaque fois qu’il était nécessaire.
Des bosquets sacrés devinrent des lieux de faerie et on disait que les esprits des bois favorisaient les groupes de sureaux. Tout lieu où deux aubépines et un sureau poussaient ensemble était un endroit très spécial et à traiter avec respect. Les esprits des bois, comme tout le "Petit Peuple", aiment la musique et le divertissement. Ils réagissent plus favorablement à la musique provenant d’instruments en bois de sureau qui est déjà creux, ne nécessitant qu’un polissage du conduit, d’où des noms comme Bour Tree, Boon Tree (arbre joyeux), Bore Tree (arbre creux), Borral, Boun Tree, Bountry, et Pipe Tree (arbre tuyau, arbre pipeau). Au 1er siècle, Pline rapporta qu’il était utilisé pour les pipeaux les plus aigus et les cornes les plus sonores, le bois étant recueilli de par delà le chant des coqs. Fifres, trompettes, flûtes, sifflets, chalumeaux de cornemuse ont tous été faits ainsi. Sur cette liste, il y a habituellement aussi un ancien instrument grec appelé sambuke, selon lequel Linné nomma le genre Sambucus, mais ce à quoi les anciens écrivains se référaient a été perdu. Ce n'était pas le sambuke des romains auquel on pense si souvent, car c’était un instrument triangulaire. Il ne dérive pas non plus du sackbut, car, bien que ce soit un instrument à vent, son nom dérive d’un vieux verbe français signifiant pousser, il a en effet une coulisse comme un trombone.
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22/11/2008
La malédiction
Il fut dit que Dieu a répondu à ces faits en maudissant le sureau, le dotant d’une odeur fétide en rappel de l’action immonde de Judas. La Légende Dorée informa les lecteurs qu’il puait par les corps des criminels qui y avaient été exécutés et parce qu'il croit dans leurs cadavres pourrissants. Une autre facette de la malédiction fut de flétrir les gros et savoureux fruits en petites baies, tout comme la belle stature de cet arbre de forêt fut réduite à celle du nain noueux et tortueux d’aujourd’hui. Regardez comme il incline la tête de honte. Regardez comme les branches plient encore sous le poids de Judas.
Bour-tree, bour-tree, cookit rung,
Never straight, and never strong,
Ever bush, and never tree
Since our Lord was nailed t’ye.
(Robert Chambers ; Popular Rhymes of Scotland ; 1847. Bour-tree is Elder)
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19/11/2008
Le sureau et la Crucifixion
La deuxième raison pour condamner le sureau était la croyance qu’il avait procuré le bois pour la Croix du Christ. Ceci était popularisé dans la Golden Legend, la Légende Dorée, le meilleur chiffre de vente des manuels pour la Foi au Moyen Age, par Jacobus de Voragine. Dans ce livre le sureau est décrit comme l’Arbre de la Mort, l’arbre sur lequel les criminels étaient exécutés, de sorte que son ancienne bonté était bel et bien perdue.
Il n’y a à peu près rien sur l’identification du bois de la croix. Des Maisons Religieuses à travers la Chrétienté ont proclamé avoir un morceau de la Vraie Croix parmi leurs reliques et plus d’un "expert" vint en pèlerinage pour le voir et l’identifier. Le sureau n’y figure pas. Au 8e siècle le Vénérable Bede rapporta dans son Collectaneis que la Croix fut faite de cyprès, de cèdre, de pin et de buis, auxquels d’autres ajoutèrent bientôt le palmier. John Evelyn dans son Silva de 1644 citait Lipsius, Falconius, Alphonsus Ciacconius et Angelus Rocca parmi tous ces « érudits » qui partirent pour voir par eux-mêmes, et le "old verse", le vieux poème :
Nailed were his Feet to Cedar, to Palm his Hands,
Cypress his Body bore, Title on Olive stands.
Il décompte les arguments en faveur du chêne, qui était communément utilisé pour toutes sortes de buts, vu que les autres bois étaient trop rares et trop précieux pour l’exécution d’un homme considéré comme un "malfaiteur". De plus il rappelle la lourdeur du chêne et le fait que Jésus trébuchait sous la charge de sa Croix sur le chemin du Calvaire. Il pensait que l’idée d’utiliser pas moins de quatre bois avait dû se baser sur de vieux textes, "sans la moindre espèce de probabilité", et conclut,
"Let this therefore pass for an errant legend".
Là encore il est évident que l'utilisation du sureau pour la confection de la croix est une pure invention dans le but de détrôner la déesse sureau.
Il est difficile de trouver un tronc de sureau suffisamment long et droit. C'est un bois léger sur un tronc creux et son poids ne justifie pas de ployer sous la charge. Ce n'est certainement pas un arbre suffisamment répandu dans la région surtout sous l'aspect d'arbre.
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15/11/2008
Le sureau et la trahison
La trahison fut le fait de Judas Iscariote qui accepta 30 pièces d’argent pour désigner Jésus aux officiers venus pour l’arrêter. Quand Jésus fut condamné à mort, Judas fut pris de remords, rendit l’argent du sang et partit pour se pendre. C’est ce que dit la Bible. La légende ajoute que c’est sur un sureau qu’il trouva la mort. Ainsi l’arbre fut condamné pour avoir aidé un homme à commettre le péché.
Cette tradition était bien connue en Angleterre au 14e siècle quand Langland écrivit dans Piers Plowman :
Judas he japed with Jewen silver
And sithen an eller hanged hymselve.
En fait, en Terre Sainte on montrait l’arbre véritable comme une attraction pour les touristes, comme l’exprime l’auteur du 14e siècle des Travels of Sir John Mandeville. Tout près de l’étang à Shiloam était montré le
Tree of Eldre that Judas henge himself upon, for despeyr
that the hadde, when he solde and betrayed oure Lord.
Cette notion persistait ; Shakespeare espérait que son public comprendrait sa référence à cet arbre dans Loves Labours Lost et des gens la connaissent encore aujourd’hui. Elle fut perpétuée par l’herboristerie qui utilisait le champignon particulier du sureau, Hirneola auricula-Judae, un champignon ressemblant à une oreille humaine qui croît en sortant du bois. On estimait qu’il était l’oreille de Judas, et parce que Judas se pendit par la gorge, on le considéra comme bon pour les problèmes de gorge. John Gerard dans son Herbal de 1597 prétendit qu’il "taketh away inflammations of the mouth and throat if they be washed therewith", guérit l’inflammation de la bouche et de la gorge si elles sont nettoyées avec (bien qu’il préféra identifier Cercis siliquastrum, l'arbre de Judée, comme arbre de Judas). Et en 1665 Sir Thomas Browne rapporta qu’il était devenu un fameux remède pour les amygdalites, maux de gorge, et même la strangulation. En 1710 cela avait encore cours dans le English Herbal de Salmon.
Il me paraît douteux que l'arbre auquel se pendit Judas soit un sureau. Le sureau noir est plus un arbuste qu'un arbre. Quand il devient très vieux et acquiert l'aspect d'un arbre, il ne me paraît pas capable de supporter le poids d'un homme pendu à une de ses branches. Il faudrait une branche horizontale et de telles branches sont prêtes à casser sous leur propre poids.
Et comment pouvait-on croire au 14è siècle que l'arbre montré aux touristes était l'arbre auquel se pendit Judas ? La durée de vie d'un sureau est estimée à 100 ans, pas 13 siècles !
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13/11/2008
Le conflit des croyances
Elder/Hylde-Moer a été vue sous une lumière largement bienfaisante, et pourtant, beaucoup de ce dont on se souvient aujourd’hui en fait le plus malfaisant de tous les arbres, repaire de sorciers et possession du Diable. Comment cela se peut-il ?
L’explication la plus vraisemblable, et qui s’applique à beaucoup d’autres plantes, est que le sureau fut condamné par l’Eglise Chrétienne. Lorsque les missionnaires commencèrent à évangéliser, ils eurent besoin de supprimer toutes les vieilles croyances. L’Angleterre était l’un des derniers bastions du paganisme.
Par delà ses frontières, l’Irlande, le Pays de Galles, et l’Ecosse, changeaient déjà sous l’influence de l’Eglise Celte ou Irlandaise, quand Augustin arriva à Canterbury pour prendre en charge les Anglais avec la version romaine du Christianisme. Tout n’était pas gagné. Par exemple, l’utilisation de plantes à feuilles persistantes durant les fêtes du solstice d’hiver dut être introduite dans la nouvelle foi, qui reçut l’autorisation du Pape Grégoire 1er en l’an de grâce 604, avec un verset d’Isaïe pour lui conférer autorité.
Bien que beaucoup des vieilles croyances furent acceptées dans le christianisme, les deux fois durent coexister pendant des centaines d’années. Le culte de l’arbre était encore répandu au 11e siècle, le roi Cnut l’interdit par la loi du pays. Même dans les derniers temps normands, les croyances en Norse étaient encore si bien connues qu’elles pouvaient jouer une part significative dans l’art religieux même dans l’extrême sud de l’Angleterre. Hylde Moer était même encore dynamique, de sorte qu’il fallut attendre le 14e siècle pour que son nom devienne Elder Mother. Etant donné à quel point c’est tardif, il est surprenant que nous sachions si peu à son sujet, mais nous pouvons supposer avec un certain degré de certitude que les premiers Chrétiens auraient désiré la supprimer, car la mère déesse pouvait être une rivale pour la Bienheureuse Vierge Marie. Pour détruire la réputation du sureau, l’Eglise lui donna un rôle dans les pires événements de la vie du Christ : la Trahison et la Crucifixion.
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07/11/2008
Ne coupez jamais un sureau
Couper un sureau est tabou. Non seulement ce fait est bien connu même aujourd’hui, mais c’est encore mis en pratique ou plutôt évité. Maintenant que l’arbre a été introduit comme Déesse Mère, la tradition prend tout son sens. Il ne semble pas tout à fait correct d’élaguer une déesse, n’est-ce pas ? Dans quelques régions il était possible de couper et prendre le bois s’il était mort mais certainement pas le bois vivant. Et en aucun cas il n’était utilisé comme bois pour le feu.
Le sureau est le seul parmi les arbres britanniques à avoir des tiges creuses et de ce fait à procurer des tubes de bois tout prêts. De plus c’est un bois très dur qui peut être poli pour une bonne finition. Ces qualités le rendaient désirable et il était donc nécessaire de trouver un moyen de prendre le bois sans risquer une vengeance. Des rituels préliminaires assuraient la sécurité. D’abord, les raisons de ce besoin du bois doivent être expliquées, à voix haute, à l’arbre déesse. Puis on doit le lui demander, poliment, à voix haute. La politesse qui convient, c’est s’approcher de l’arbre calmement, mais pas à la dérobée, en enlevant son chapeau, et en gardant les bras croisés sur la poitrine pour montrer qu’on ne porte pas prématurément des outils à lame. Pour une totale humilité, pliez légèrement les genoux. Attendez que Hylde-Moer donne son consentement, ce qu’elle fait par son silence (parfois cela est interprété comme laisser le temps à Hylde-Moer de s’éloigner du trajet de la lame). Dans quelques régions ce rituel doit être exécuté avant de prendre non seulement le bois mais aussi les fleurs, les baies, l’écorce, etc.
Vous n’obtiendrez rien pour rien, aussi lorsque vous demandez, promettez de donner en échange un peu de votre propre bois d’œuvre en temps voulu. Les mots de la demande le plus souvent citée sont quelque chose comme :
Mère Sureau donne-moi un peu de ton bois
Et je te donnerai un peu du mien
Lorsqu’il aura suffisamment grandi dans les bois.
Cela sonne un peu comme de la corruption, mais dans le système de troc de l’époque pré monétaire on commerçait de cette façon et cela ne paraissait en aucune façon anormal. Lorsqu’on envoyait les enfants chercher des fleurs ou des baies, on leur apprenait à demander poliment et simplement :
Mère Sureau, s’il vous plaît, puis-je avoir…
Prendre sans demander revenait à voler et c’était pris très sérieusement dans le passé. Cet acte apparaît rarement dans les archives du crime au Moyen Age. Quoi que vous possédiez, c’est par la grâce de Dieu, et donc, prendre quelque chose à quelqu’un d’autre, c’était dérober la volonté de Dieu. Soustraire quelque chose à la Mère Sureau était de ce fait risqué, car on la croyait capable de vengeance, vous alliez mourir dans les trois jours.
23:34 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
04/11/2008
Protection des fournils
Qu’il est dangereux d’incorporer le Démon dans la pâte à pain sans le savoir et ensuite de le mettre dans le four chaud ! Certainement, tout l’enfer se déchaînera. Comme sauvegarde le haut des miches était fendu pour laisser une voie d’évasion au démon, et bien sûr nous avons encore aujourd’hui des pains avec la croûte fendue. Même les petits pains étaient fendus et si ce n’était pas le cas ils étaient bénis avec la croix chrétienne. Mais pour plus de sécurité, des sureaux étaient plantés près de la porte et des fenêtres de la boulangerie.
23:03 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
02/11/2008
Protection du bétail
Etant donné son importance économique, une égale considération était accordée au bétail, et tout seuil qu’il empruntait avait un sureau dûment planté à proximité, particulièrement les écuries et les étables. On attendait des arbres qu’ils tiennent à l’écart tous les maux, parmi lesquels les plus craints provoquaient perte de poids et mort.
De même que pour le sorbier (Sorbus aucuparia), les bâtons de sureau étaient montés en croix et accrochés dans les étables pour écarter le mal, illustrant probablement l’interpénétration du christianisme et d’autres croyances. Les bras des croix étaient habituellement de même longueur. De simples rameaux d’autres plantes, comme l’aubépine ou la viorne cotonneuse et les racines de la bryone, étaient aussi accrochées dans ce but.
Le sureau était particulièrement planté autour des portes et des fenêtres des laiteries pour protéger le lait. Nos ancêtres avaient des difficultés à expliquer pourquoi le lait tournait, à moins, bien sûr, que les esprits mauvais ne s’en mêlent. Les buissons à proximité étaient pratiques pour étendre les linges à fromage et en pratiquant ainsi ils prenaient l’odeur des feuilles. Cette odeur était considérée comme une part du pouvoir de l’arbre qui était ainsi transporté à l’intérieur de la laiterie avec les linges, un exemple de magie sympathique. Ce pouvoir agissait effectivement puisque l’odeur repousse les mouches et ainsi réduit le risque d’organismes apportés par les mouches et infectant le lait.
Ils étaient plantés où il faut pour suivre le décret de la tradition que tout linge à fromages, comme tout autre linge utilisé en laiterie, doit être étendu sur un buisson de sureau pour sécher. Il était dit que ces linges absorbent alors les pouvoirs magiques de l'arbre et les transportent avec eux dans la laiterie pour continuer à assurer la force protectrice.
19:45 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
01/11/2008
L'hiver n'est pas là
C'était une fausse alerte. Je trouve que Météo France crie souvent au loup, sans doute de peur qu'on lui reproche de ne pas avoir alerté. Le thermomètre n'est encore pas descendu en dessous de + 5°C et il fait de nouveau plus chaud. Mais j'ai commencé mes petites histoires pour l'hiver, je continuerai.
Par contre la saison des pluies a bien commencé. Rien à voir avec les déluges dans le sud. Avec nos 600 à 650 mm de pluie par an, on ne peut faire aussi bien. Je les entends rigoler au sud, la sécheresse c'est chez eux. Encore une légende. Je vous ai dit que nous avons une des régions de France les plus sèches. Je me suis trompée. C'est la plus sèche. Voir le détail sur ce site.
Maintenant je peux fermer mon robinet extérieur et vidanger les tuyaux. Il y aura encore des périodes de sécheresse en hiver et les rhododendrons appelleront au secours mais l'eau de pluie de la cuve y suffira.
Une partie des petites histoires que je vous raconte sur le sureau est une traduction libre, très libre même vu mon niveau de compétence en anglais, d'un charmant petit livre de Chris Howkins que j'ai déjà cité sur ce blog : The elder, the mother tree of folkore.
Chris Howkins publie encore et vend plein de petits livres sur les arbres et la flore. Mais il ne vend plus celui-ci que j'avais acheté 3 £ au début des années 90. Il est toujours indiqué à 3 £ et un petit livre identique est vendu à ce prix. Il faut dire qu'il est tout petit et n'a qu'une trentaine de pages. Mais il n'est plus édité et on le trouve d'occasion à des prix incroyables : 24 à 76 £ !
21:20 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Protection des voyageurs
Se déplacer au-delà des limites de son sentiment de sécurité était évidemment hasardeux. On dit que les voyageurs portaient sur eux un rameau de sureau et étaient ainsi protégés où qu’ils aillent (un petit morceau dans la boîte à gants de la voiture est tout aussi efficace).
Les marins portaient des amulettes de sureau ou bien confiaient leur bien-être au sureau resté chez eux. A tout moment leur famille pouvait voir que l’arbre était vivant et donc aussi le marin, mais si l’arbre était malade ou mourait, c’était un sombre présage. Des forces au dessus du pouvoir de l’arbre étaient à l’œuvre.
Les Irlandais n’auraient jamais introduit une pièce de bois de sureau dans la construction d’un bateau. Ou bien cela remonte à l’époque où l’arbre en vint à être craint comme démon dangereux, ou bien c’est une part d’une croyance différente totalement inconnue.
00:31 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : légendes
29/10/2008
Hylde-Moer
La première longue soirée d'hiver commence, au petit matin nous approcherons de 0°C. Autrefois ces froides soirées étaient occupées avec des histoires, des contes, des légendes. Je vais vous en raconter quelques unes. Je vous en présente d'abord la vedette : Hylde-Moer.
Autrefois, il y a des milliers d’années, toute chose dans l’environnement des peuples d’Europe était considérée comme possédant sa propre divinité, le soleil et la lune, l’eau et le feu, les animaux et les arbres, etc. Une divinité d’arbre très puissante était Hylde-Moer (ou Hilde-vinde). Elle était consacrée au sureau et de ce fait se manifestait comme l’arbre sureau lui-même.
Ceci fait aussitôt de l’arbre quelque chose de particulier dans le paysage, qui doit donc être traité avec respect. Là est le fondement de tous les arrêts et superstitions concernant ce que vous devez faire, ou ne pas faire, à un sureau. C’est, bien sûr, un "Bon" esprit puisque c’est une "Mère", et comme toute mère il aime ceux qui le respectent mais il est probable qu’il changera avec qui le traite mal et lui montrera l’erreur de sa conduite. Dans les Iles Britanniques il y a encore une croyance répandue que l’arbre est protecteur ; c’est plus net encore pour la croyance russe que c’est par amour de toute vie qu’il éloigne le mal.
Pour l’instant éloignez toute idée que l’arbre est démon et s’associe à des sorcières. Ceci provient probablement de l’action des missionnaires chrétiens qui essayaient d’établir une nouvelle foi. C’est donc plus récent que d’autres savoirs et cela apparaîtra plus tard.
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