Sureaux

Non, ce n'est pas moi qui ai débité cet arbre, en jupette et avec une petite tronçonneuse sur batterie. Cette photo est une blague, par dérision pour oublier à quel point il est triste de voir un si bel arbre au sol.

Sur mon terrain de Veneux il y a des chênes, des charmes, des hêtres, des érables, des frênes, un robinier, et, il y a très, très longtemps, il y avait des ormes.
Je croyais que mes arbres vivraient plus longtemps que moi, la nature m'a peu à peu fait perdre mes illusions. J'ai d'abord perdu un énorme hêtre attaqué par un chancre, beaucoup plus tard deux charmes abattus par la tempête de 1990. Entre les deux évènements il y a eu l'épisode des ormes. Lorsqu'ils ont commencé à présenter des signes de graphiose, j'ai dû me résoudre à appeler une entreprise. Je leur ai demandé de tous les abattre, ils étaient tous plus ou moins atteints. Ils en ont abattu onze.

Je surveille bien mes arbres, cet été tous paraissaient sains. En hiver les arbres ne peuvent montrer leur souffrance. En avril, alors que les feuillages commençaient tout juste à se montrer, un arbre est tombé, il a abimé le mur d'un voisin. Pourquoi est-il tombé ? Il n'y a pas eu de tempête, même pas un peu de vent. Mais j'ai eu une surprise. Son fût très haut ne m'avait jamais permis de bien voir son feuillage. Et maintenant il était sous mes yeux. C'était le feuillage d'un orme, et très beau là où il y en avait. Mais la "galette" de racines était très réduite. Il restait donc un orme, ni l'élagueur, ni moi, ne l'avions vu.
Il n'y a plus d'orme sur mon terrain. Je n'ai pas de jumelles mais j'ai vérifié toutes les cimes de mes arbres avec le zoom de mon Canon 350 D.