Sureaux

Je cultive la vigne à Romilly ! Ce n'est pas exact, elle se cultive toute seule en luttant vaillamment contre beaucoup d'ennemis qui voudraient l'étouffer.
Je l'ai découverte en supprimant les orties. Elle en est complètement envahie et arrive à se hisser un peu vers le soleil en y accrochant ses vrilles. Elle vit dans un enchevêtrement d'orties

de lianes comme la morelle douce-amère

le grand liseron des haies

la clématite

et bien d'autres.
A cet endroit il y avait un arbre qui a été abattu, c'était probablement son support.
Elle pose une question : est-ce une vigne cultivée échappée d'un jardin ? Bien que nous soyons en Champagne, la vigne n'est pas cultivée à proximité. Ou est-ce la vigne sauvage, Vitis vinifera ssp. silvestris, rare, précieuse comme réserve génétique et protégée ?
J'aurais pu le savoir rapidement si je l'avais vue avant, quand elle avait des fleurs : la vigne cultivée a des fleurs hermaphrodites, la vigne sauvage est dioïque.
J'ai déjà trouvé (je suis loin de l'avoir dégagée) deux petites grappes de fruits, sur un seul pied.


Cela serait en faveur de la vigne cultivée s'il n'y avait qu'un pied mais je peux déjà voir qu'il y en a plusieurs. Même si un seul pied porte des fruits, ce n'est pas une preuve non plus en faveur de la vigne sauvage, il peut y avoir un défaut de fructification pour d'autres raisons, l'ombre due aux orties par exemple.
Un argument en faveur de la vigne sauvage : le terrain correspond à ce qu'elle aime, la proximité des rivières ou des plans d'eau et elle accepte de vivre de temps en temps les pieds dans l'eau.
Dans le doute, en attendant un diagnostic précis, je me sens obligée de bien la dégager, de la conserver et de la protéger.