22/12/2012
L'hiver des sureaux frileux
A Veneux, j'ai regroupé les sureaux à protéger autour d'armatures improvisées destinées à soutenir les voiles de protection :
Vous pensez peut-être qu'il aurait été plus simple d'installer une petite serre facile à enlever à la belle saison. Mais personne n'a encore pensé à faire des serres dont on peut enlever facilement le toit. Nous avons un automne merveilleusement pluvieux et ce serait dommage de ne pas faire profiter de cette délicieuse pluie les deux sureaux subtropicaux de forêt humide qui ne peuvent s'en passer : Sambucus peruviana du Pérou et Sambucus lanceolata de Madère. De plus j'aurais une corvée d'arrosage et d'aspersion quotidienne soit avec l'eau très calcaire de Veneux, soit en branchant tous les jours la pompe d'extraction de l'eau de pluie de la citerne. Quel temps perdu et quelle absurdité quand il pleut presque tous les jours.
Sambucus peruviana est en pleine terre et il a déjà supporté 2 hivers protégé seulement au pied. Il ne pousse pas vite, il fait très peu de bois, et je suis persuadée qu'il sera plus vigoureux si je le protège du gel.
Je ne connais pas la rusticité de Sambucus lanceolata mais je pense que c'est le plus sensible au froid car, contrairement à peruviana, il ne pousse pas en altitude. Il est encore en pot.
Les 3 pots verts contiennent des rhizomes de Sambucus adnata, sureau herbacé du Népal, rustique car il pousse entre 1600 et 3600m d'altitude. Cependant en pot les racines sont trop exposées au froid. J'avais un beau Sambucus adnata à Trifouilly qui avait magnifiquement fleuri (album photo colonne de droite). Après sa floraison, je l'avais transplanté à Romilly et il n'est pas réapparu. Ce n'est pas à cause du froid, il avait supporté l'hiver précédent sans problème, mais il a certainement été dévoré, comme d'autres sureaux, par les campagnols. Je désespérais d'en retrouver lorsque j'ai pu obtenir ces 3 rhizomes des Great Dixter Nurseries. Mais j'ai préféré attendre qu'ils soient plus forts, je les planterai à la fin de l'hiver. L'un d'eux a réussi à me faire un minuscule corymbe. J'en planterai un à Romilly mais je dois lui construire une forteresse souterraine.
L'ensemble est entouré de plastique bulle. Il reste encore à y entasser des feuilles mortes.
En cas de gel, j'ajouterai le toit en plastique bulle ainsi :
A Romilly, la zone d'environ 4 m2 des rhizomes de Sambucus chinensis, autre herbacé, est déjà couverte de feuilles mortes.
Le plus difficile à protéger est Sambucus hookeri. Il est rustique mais le problème est que son feuillage est persistant. Ce feuillage grille au-delà de -7°C ce qui arrive tous les ans à Romilly, environ 2° plus froid que Veneux. Cela serait peu grave s'il attendait le printemps pour refaire ce feuillage mais il s'entête à le refaire aussitôt et, si cela se produit 2 fois comme l'hiver dernier, cela l'affaiblit car il doit alors repartir de la base. L'utilisation d'une serre à Romilly ne se pose même pas, elle serait aussitôt volée. Le voici juste avant d'être couvert (il a déjà subi -4°C) :
Et en costume d'hiver, en voile d'hivernage car je ne peux y être assez souvent pour le couvrir et le découvrir selon le temps :
21:22 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
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