03/04/2016
La ficaire
Ranunculus ficaria est une adorable petite plante considérée par certains comme une mauvaise herbe. C'est au point que l'on voit dans les revues de jardinage des demandes de conseils de la part de lecteurs qui veulent s'en débarrasser. On ne s'en débarrasse pas, jamais. Elle s'installe un jour et elle se répand à grande vitesse.
Mais pourquoi vouloir s'en débarrasser ? Elle est si mignonne avec ses petites fleurs jaune vif. Elle apparaît à la fin de l'hiver sous forme d'un feuillage impeccablement vert, un tapis irréprochable au ras du sol, et cela, à une époque où les autres plantes ne sont pas encore sorties, donc elle ne les gêne pas. Ce tapis vert est vite parsemé des jolies petites fleurs jaunes.
Puis tout disparaît. Eh oui, plus rien à voir. En quoi donc dérange-t-elle ? Pourquoi tant de haine ? Elle est là dans toute sa beauté quand il n'y a pas grand-chose d'autre, elle ne nuit à aucune plante, elle fournit du pollen aux premiers insectes.
En été plus rien n'est visible. Mais sans doute, à la seule idée qu'il y a sous terre, bien invisibles, ses petits bulbes, ça fait désordre, ce n'est pas propre... Un jardin bien bêché, au point de détruire la microfaune indispensable à l'équilibre, une pelouse bien tondue pour la transformer l'été en paillasson, ça c'est propre, ça c'est un jardin bien entretenu. Mais un jardin qui a besoin d'insecticides, de pesticides, d'engrais. Il paraît propre, est-il sain ?
Elle aime l’ombre et l’humidité. Dans mon bois elle ne manque pas d’ombre. Pour l‘humidité, c’est moins sûr mais elle profite sans doute de l’arrosage en été.
Elle a de jolies feuilles en forme de cœur :
La fleur a 8 à 12 pétales jaunes très brillants,
un grand nombre d’étamines qui d’abord recouvrent le pistil (nombreux carpelles libres) puis s’allongent et le dévoilent alors qu’il est déjà couvert de pollen :
Elle a une foule d’admirateurs gourmands, des très petits coléoptères noirs :
19:16 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
on peut la mettre en parallèle avec les sangliers, qui justement l'adorent (ses tubercules), et en font de grandes goinfreries en fin d'hiver. Une fois qu'ils sont passés, on dirait que tout est dévasté, mais au contraire, les ficaires ne s'en multiplient que mieux ensuite. Ainsi vont beaucoup de choses: les "dégâts" des sangliers sont spectaculaires mais éphémères, mais les endroits que nous fréquentons, nous humains, sont bien vite tassés et stériles. Une leçon à prendre?
Écrit par : claudette | 04/04/2016
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