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09/07/2011

Sambucus peruviana

J'ai frôlé la catastrophe. Du moins j'espère que je l'ai seulement frôlée. C'est ce qui peut m'arriver avec tous les sureaux presque inconnus, très peu étudiés, jamais cultivés, dont je ne connais ni la rusticité ni les besoins. Sambucus peruviana est utilisé et même cultivé dans les jardins familiaux au Pérou mais ces gens ne publient pas sur Internet.

 

J'ai passé des heures à chercher le moindre renseignement sur ce sureau. Il pousse au Pérou bien sûr mais en haute montagne. Plus bas c'est Sambucus canadensis. A ces hauteurs règnent les forêts tropicales humides, les rainforests avec des précipitations de 1700 à 2000mm. Rien à voir avec les 1 à 7mm de pluie tombés ici une ou deux fois par mois depuis plus de 4 mois. A ces hauteurs les plantes baignent dans les nuages. Pour les jours où il y aurait du soleil les jeunes Sambucus peruviana poussent à l'abri de grands aulnes. Ils y poussent très lentement, restent des arbustes, jusqu'au jour où les aulnes protecteurs meurent. Ils sont alors assez forts et deviennent soudain des petits arbres.

 

Voici maintenant l'histoire de mon petit sureau péruvien. Ce sureau est absolument introuvable. Pour en obtenir un il faudrait aller le chercher dans ces montagnes sauvages et le ramener en vie. Une expédition presque vouée à l'échec et qui n'est plus de mon âge.

 

J'ai pu acheter il y a quelques années des saucoberries, préparations sucrées faites avec des fruits de ce sureau :

 

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Ce produit n'est plus en vente, on trouve parfois des saucoberries mais faites avec des fruits de nigra et très mal préparées, immangeables. Le mode de préparation de ce produit était bien expliqué et il m'a semblé que rien n'avait pu altérer la vitalité des semences. J'ai réhydraté les fruits, je les ai épluchés et j'y ai trouvé 5 à 7 noyaux. Tous les autres sureaux ont 3 (à 5) noyaux. Sambucus peruviana est le seul sureau tétraploïde. J'avais donc bien des fruits de peruviana.

 

Un seul noyau a germé. Mon Sambucus peruviana est né le 1 avril 2008 :

 

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Pendant 2 ans il a très peu grandi. La plupart des sureaux supportent mal la culture en pot. Je me suis donc décidée à le mettre en pleine terre le 3 juin 2010.

 

 

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Je lui ai fait une fosse de bonne terre riche. Mais comme toutes mes fosses de bonne terre à Veneux elle était posée sur une énorme passoire de sable. Le 13 juillet 2010 :

 

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Je l'ai protégé par de vieux tubes contre toute bousculade par moi ou par les chats. L'hiver je l'ai protégé par une cloche seulement quand du gel était annoncé.

 

Le voici le 28 mars 2011 et le 10 avril :

 

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Ses feuilles avaient pris un aspect adulte, plus proche de canadensis que de nigra, et assez velues. Les plus récentes avaient une double foliole terminale. Je ne l'avais pas photographié récemment mais il avait beaucoup grandi et atteignait 1m. Je l'arrosais 2 fois par semaine. Pourtant hier je l'ai trouvé complètement fané, les feuilles grillées. Je l'ai aussitôt abondamment arrosé. Aujourd'hui les feuilles terminales ont repris vie, les autres sont perdues mais il y a de beaux bourgeons à leur base.

 

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Désormais il sera arrosé tous les jours et protégé par un ombrage artificiel les jours de grand soleil, le filtrage par mes arbres ne suffit pas. Evidemment ce sureau est un sureau à réserver aux collectionneurs, il a trop d'exigences sous notre climat.

 

17:26 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jardin

Commentaires

à un moment, j'ai cultivé dans un terrain très très sablonneux, au point que même un sambucus nigra ne tenait pas le coup (il faut dire que je suis dans le var)
voici la parade que j'avais trouvée, et elle a marché: j'ai fait une grande fosse, je l'ai tapissée de plastique noir agricole, et j'ai rebouché avec de la bonne terre et replanté le sureau. Si vous avez peur du manque de drainage, vous pouvez toujours faire quelques trous dans le plastique

Écrit par : Allongue claudette | 04/08/2011

A-t-il vécu longtemps, a-t-il pu dépasser 3 m ? Les sureaux n'aiment pas vivre en pot et là c'est seulement un très grand pot. Les sureaux noirs ont un vaste et profond système racinaire surtout en terrain sec. Pour le sureau noir j'ai la solution : celui de Fontainebleau habitué depuis des millénaires au sable. Il est capable de passer tout un été, souvent de juin à octobre sans une goutte d'eau dans un terrain non pas sableux mais de sable pur comme sur la plage sur plusieurs mètres de profondeur. Sambucus palmensis, celui des îles Canaries, supporte bien la sécheresse mais j'ai dû l'arroser une fois.
Sambucus peruviana c'est autre chose. Il vient d'une forêt tropicale humide. Il n'y manque jamais d'eau au niveau des racines mais également tout son feuillage baigne en permanence dans l'eau de pluie ou dans la brume de nuages éternels. Si je tiens à le maintenir en vie c'est pour la beauté de ma collection et mon désir de tous les étudier. Mais il n'est pas cultivable en France en extérieur sauf à s'en occuper tous les jours.

Écrit par : sambuca | 04/08/2011

Non, il n'a pas dépassé les 3 mètres, cela n'arrive pratiquement pas chez nous, sauf au bord de la rivière. Mais il se portait bien, c'était déjà pas mal. Jusque là, il était carrément sous perfusion. J'avais trouvé l'idée chez Bill Mollison (Permaculture II), où l'on voyait des pêchers prospérer en plein bush australien, dans des cuvettes de ce genre, au pied d'un monticule de pierre creusé d'une rigole qui servait de récupérateur d'eau. Il faut le voir pour le croire!
Pour votre sambucus peruviana, je ne vois qu'un tunnel avec brumisation constante (on trouve parfois des tunnels de récup chez les agriculteurs)

Écrit par : Allongue claudette | 09/08/2011

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