21/06/2017
Une vie de hérisson
Il y a toujours eu des hérissons dans mon jardin. Mon souvenir le plus ancien, resté en mémoire parce qu’il a été bruyant, date d’environ 35 ans. J’avais alors un petit chien, un petit bâtard tout noir avec de longs poils, du genre plutôt excité mais gentil, surnommé Zorro. Un soir vers 22h il s’est mis à aboyer à son niveau sonore le plus élevé et ne cessait plus. Ennuyée pour les voisins, je suis allé le chercher pour le rentrer. Il était sur la terrasse devant sa gamelle et dans la gamelle il y avait un hérisson. Le chien se tenait à 50 cm, un hérisson c’est dangereux, et piquait une rage folle.
Maintenant il y a dehors une gamelle pour la chatte handicapée que je nourris par pitié et depuis juin 2015 j’ai l’occasion de faire des photos de hérissons pique-assiette. Il y en a tantôt un, tantôt deux.
Mais il y en a un qui est venu tout l’hiver, tous les soirs sans exception. Je sais que c’est toujours le même. Tous les hérissons, mâles et femelles se ressemblent. Mais celui-là a une particularité. Il a une sorte de tumeur sur le côté gauche du museau :
Nous avions remarqué cette anomalie en décembre 2015. Il a donc au moins 2 ans. Je l’ai nommé Picou.
Samedi dernier nous avons eu la surprise de le trouver dans une coupe contenant des déchets posée provisoirement sur la terrasse avant de l’amener au compost :
Dimanche vers 13h je prends la voiture pour aller voter mais je m’arrête presque aussitôt. Un hérisson avance au milieu du chemin d’accès à la rue. Il vient donc de la rue, lieu de tous les dangers. Mais il y a peu de circulation et les voisins font sans doute attention. Le problème, c’est qu’il continue à foncer vers ma voiture. Le mot foncer est peut-être exagéré mais c’est celui qui me vient en raison de sa détermination. Je descends de la voiture, je tente de le repousser du pied vers le bord mais il est têtu. Donc je le soulève et je le pose à distance du chemin.
Vers 15h je m’apprête à arroser. Mon Picou est au bord de la mare, couché dans le lierre :
Il avait sans doute soif, il fait 36°. Mais il est immobile et n’est pas mouillé. J’ai aménagé la mare en pente très douce, il pourrait même boire en ne se mouillant que les pattes. On dirait qu’il a eu peur d’aller jusqu’à l’eau et il me parait amaigri. Il sent ma présence et remonte pour se diriger vers moi :
Puis il se colle à mon pied. Je me déplace un peu, il se colle de nouveau. Enfin il se met à grimper sur ma jambe. Le contact est très doux, aucune griffure. Je suis tellement émue que je ne pense pas à prendre une photo, j’aurais d’ailleurs dû me déplacer pour prendre l’appareil. J’interprète cela comme un appel au secours.
Je vais chercher une assiette pleine d’eau et une assiette pleine de croquettes. Il se précipite sur l’eau et boit longuement :
Ensuite il s’occupe des croquettes :
Depuis je maintiens en permanence une assiette d’eau et une assiette de croquettes sur la terrasse, sur son trajet habituel. Mais je ne l’ai pas revu depuis dimanche. J’espère que c’est parce qu’il a fait suffisamment le plein pour tenir quelques jours dans un endroit frais.
P.S. Soulagement. A 1h du matin je le trouve près de l'assiette de la chatte.
23:40 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
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