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07/06/2010

Les racines du sureau blanc

Sambucus canadensis 'Adams' est le plus vigoureux de mes sureaux blancs. Il s'est maintenant stabilisé à environ 4m x 3m avec un très gros tronc. Il n'est plus possible de le déplacer, il restera à Trifouilly.

 

adams 22 juin 2007.jpg

J'ai donc fait des boutures et la réussite est totale. Me voilà avec 5 boutures à planter à Romilly. J'en ai planté deux aujourd'hui, j'y retourne demain pour les autres. Il faut dire que pour les planter je dois d'abord faire du nettoyage de terrain.

 

Je vais donc en profiter pour vous montrer le système racinaire tout-à-fait particulier de ce sureau, un système intermédiaire entre les sureaux herbacés et les sureaux ligneux. Il ne faut pas oublier qu'il est capable de drageonner comme un sureau herbacé.

 

La première bouture semble n'avoir qu'une très longue racine qui ressemble à un rhizome, blanc et cassant. Ce rhizome tournait en rond au pourtour du fond du grand pot dans lequel il était planté. Il a de très petites racines fines au collet.

 

adams romi 7 juin 092.jpg

L'autre bouture semble plus avancée. Elle a le même très long rhizome qui tournait en rond au fond du pot et des racines fines de type "classique" plus développées au collet.

 

adams romi 7 juin 103.jpg

 

20:54 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jardin

Commentaires

Juste pour savoir, quelle est la particularité de ce cultivars ? (Que je ne connais pas.)

Écrit par : Antoine | 07/06/2010

J'ai donné la liste des cultivars ici : http://sureaux.blogspirit.com/archive/2007/04/30/sambucus-canadensis-les-variétés.html
Comme tous les sureaux blancs (sauf peut-être 'Nova') il n'est pas autofertile. Pour avoir des fruits il faut planter deux sureaux sauvages ou deux variétés.

Écrit par : sambuca | 07/06/2010

Merci pour la liste ! Même si pour les cultivars productifs, ça ne doit pas toujours être évident de les différencier... Vous savez par exemple si c'est 'Adams I" ou 'Adams II' ?

Sinon, il faut en planter deux, mais il n'y a pas de plants mâles et de plants femelles ?

Écrit par : Antoine | 08/06/2010

Je pense qu'il s'agit de 'Adams II' parce que les fruits sont petits mais la productivité très grande. Mais sans garantie.
A l'exception du cas très particulier de Sambucus australis (trop long à expliquer ici), tous les sureaux ont des fleurs hermaphrodites. Il n'y a ni mâles ni femelles... C'est comme les escargots et il faut quand même être deux pour faire des beaux bébés.

Écrit par : sambuca | 08/06/2010

D'accord ! Mais donc une question peut-être bête : Si l'on veut des fruits il faut planter deux sujets, mais il ne faut pas non plus que ce soit le même cultivar ? (Vu que les cultivars sont des clones, donc en planter deux revient à planter la même plante ?)

Écrit par : Antoine | 09/06/2010

Nous partons là dans les profondeurs de la génétique, une de mes passions (j'ai eu un certificat de génétique à Jussieu, j'y ai respiré l'amiante, mais il y a très longtemps). 'Adams' est une mutation spontanée référencée au début du siècle dernier, en 1926 je crois. Il a bien sûr été multiplié de façon végétative et ce sont bien des clones. Mais les végétaux sont continuellement sujets à de petites mutations et il est plus que probable que les milliers (millions ?) de 'Adams' ainsi créés depuis ne sont pas toujours tous rigoureusement identiques. La preuve en est qu'on a référencé un deuxième 'Adams'. Tous les 'Adms' ne sont pas rigoureusement identiques, on les dit un peu autofertiles et le mien m'a prouvé qu'il n'est pas du tout autofertile.
Ceci dit, rien ne prouve que les mutations ont porté sur la compatibilité du pollen ni que les deux 'Adams' que vous pourriez planter ne sont pas des clones encore très proches. Si vous voulez des fruits de façon certaine, plantez deux cultivars différents. Seul 'Nova' serait autofertile mais cela m'a été dit par le producteur, je n'en ai pas trouvé confirmation ailleurs ni pu l'expérimenter car j'ai trop de canadensis maintenant.

Écrit par : sambuca | 09/06/2010

Merci pour l'explication ! Comme quoi les cultivars ne sont donc pas forcément aussi stables qu'on pourrait le croire.
Je comprends aussi pourquoi on a des cultivars avec le même nom, mais un numéro qui change. Normalement je crois que cela se fait principalement pour les hybrides, où l'on numérote les différents essais (on a par exemple Prunus 'Henebelle I' et 'Hennbelle II' qui sont des tentatives de Jean-Pierre Hennebelle pour obtenir un Prunus ayant l'écorce du serrula, et la floraison d'un serrulata.)

Sinon, je ne sais pas si vous avez fait d'autres essais, mais ce que vous dites semble confirmer une chose que j'ai plusieurs fois entendue : Les cultivars autofertiles de plantes qui ne le sont pas, apparemment c'est loin d'être convainquant. On m'a rapporté ça pour les kiwis entre autre...

Écrit par : Antoine | 10/06/2010

L'autofertilité des sureaux et celle des kiwis sont deux choses totalement différentes.

Pour les sureaux (la difficulté n'est donnée dans la littérature que pour canadensis mais mon expérience me fait penser qu'elle existe pour d'autres espèces, j'en parlerai bientôt pour kamtchatica) et pour beaucoup d'arbres fruitiers, l'absence d'autofertilité est due à un mécanisme empêchant l'autofécondation, pollen auto-incompatible ou décalage dans la maturité des organes mâles et femelles. Car ce sont des plantes hermaphrodites et certains fruitiers, les pêchers par exemple, sont autofertiles parce que ces mécanismes n'existent pas. J'ai donné un autre exemple de technique empêchant l'autofécondation pour Arum italicum.

Pour les kiwis, le problème est totalement différent. Il faut deux pieds différents parce que c'est une plante dioïque et qu'il y a des pieds mâles et des pieds femelles, il faut donc un couple et non des cultivars différents, et dans ce couple seul le pied femelle portera des fruits. Un kiwi dit autofertile comme Actinidia 'Jenny' est tout simplement monoïque, il porte des fleurs mâles et des fleurs femelles. Il est possible que parfois ce genre de plante porte moins de fruits qu'une plante femelle parce qu'il a moins de fleurs femelles.

Écrit par : sambuca | 10/06/2010

Merci beaucoup, cela m'éclaire un petit peu. C'est vraiment un point sur lequel j'ai toujours eu du mal.

Pour revenir sur les kiwis, Actinidia 'Jenny' est un cultivar qui porte "naturellement" des fleurs mâles et des fleurs femelles ? Car j'avais cru entendre un jour (mais j'ai peut-être rêvé ?) que l'on "fabriquait" des kiwis autofertiles en prenant des pieds de l'un des deux sexes, sur lesquels on greffe encore en plus une branche de l'autre sexe ?

Et sinon, histoire de bien comprendre et vu que vous en aviez parlé il y a quelque temps : Les frênes (les excelsior en tout cas) ils sont dans quel cas ? Comme les sureaux ou comme les kiwis ?

Écrit par : Antoine | 10/06/2010

Dans le cas du kiwi, les fleurs des pieds mâles et celles des pieds femelles portent chacune les éléments des deux sexes mais soit les étamines soit le pistil sont atrophiés. J'en ai déjà parlé en donnant l'exemple du houx : http://sureaux.blogspirit.com/archive/2008/05/03/le-sexe-du-houx.html
Vous trouverez ici des fleurs femelles d'actinidia : http://sureaux.blogspirit.com/archive/2008/06/10/actinidia.html
On voit très bien les étamines (stériles) en couronne autour. Si c'étaient des fleurs mâles les étamines rempliraient tout le centre formant un pompon complet cachant l'autre sexe stérile mais qui existe. Ces fleurs sont donc potentiellement hermaphrodites et il existe dans la nature des plantes femelles où quelques fleurs portant des étamines fertiles se développent. Ce sont ces plantes qui par sélection vont donner des actinidia dits autofertiles.
Mais la méthode de la greffe existe aussi utilisée pour les petits jardins. On greffe une branche mâle sur une plante femelle ou deux cultivars qui se pollinisent sur le même porte-greffe, les cerisiers Van et Napoléon sont proposés couramment.
Les plantes dioïques sont à l'origine de la découverte de la sexualité des plantes. Il y avait au début du 18è siècle à Paris deux pistachiers, Pistacia vera, trop éloignés pour la fécondation. Sébastien Vaillant a eu l'idée d'apporter une branche de l'un près de l'autre et ainsi le pied femelle a produit des pistaches. Je crois que le pied mâle est toujours vivant au Jardin des Plantes.

Écrit par : sambuca | 11/06/2010

Je crois que je commence à comprendre !

Est-ce que par hasard vous savez ce qu'il en est pour les Aucuba et pour les Skimmia ?
Pour les premiers, il y en a plusieurs dans mon jardin chez mes parents. Un très grand planté il y a presque 25 ans, et d'autres issus de marcottes de ce même sujet. Ils font des fleurs très discrètes, mais je n'ai jamais vu de fruits dessus, mis à part un ou deux sur le plus grand.
Pour les Skimmia, j'ai planté S. japonica 'Rubella' et on m'a dit que si je voulais avoir des fruits, il fallait planter un cultivar femelle car 'Rubella' serait un cultivar mâle. Quelqu'un d'autre m'a dit que non, ce cultivar peut fructifier comme les autres. En tout cas chez moi il n'a jamais fait de fruits.

Pour le pistachier, justement j'ai pensé dès le départ que l'un des deux pouvait peut-être être le grand qui est dans le Jardin Alpin, contre la Ménagerie ?

Écrit par : Antoine | 11/06/2010

Je n'ai pas l'habitude de Aucuba et Skimmia mais je sais que ce sont des plantes dioïques, il faut donc un mâle et une femelle pour avoir des fruits sur le sujet femelle.
Si tous vos Aucuba sont des marcottes du plus grand, ils sont tous du même sexe. Si le grand a fait un ou deux fruits c'est une femelle qui a été pollinisée par hasard par un insecte passé avanr sur un mâle lointain.
Skimmia 'Rubella' est bien un mâle. Offrez-lui une petite femme. Vous aurez les belles fleurs de Monsieur puis les beaux fruits de Madame.
Le pistachier est bien dans le jardin alpin.

Écrit par : sambuca | 11/06/2010

Maintenant que j'y pense, j'ai planté deux Aucuba chez mes grands-parents (une bouture du grand, et l'une des marcottes que l'on avait déterrée pour mettre en pot mais qui se portait mal au soleil) et il me semble que là-bas, ils fructifient un peu. Ça confirmerait donc bien l'idée que ce soit des femelles.
C'est un arbuste qui est souvent mal aimé, mais si on le plante à l'ombre et qu'on ne l'abîme pas en le tailladant j'aime bien. Même si je préfère nettement les verts aux panachés (ici ce doit être 'Variegata', ça va encore quand il est planté au loin, contrairement à 'Crotonifolia' qui a plus de jaune que de vert.)

Le Skimmia c'est un peu une erreur. J'avais voulu planter un massif de "terre de bruyère" avec le film et tout ce qu'il faut (ou ce qu'il ne faut pas plutôt.) Le Skimmia est le seul survivant (avec une bruyère peut-être) et je crois qu'au final il aurait pu être planté directement. Lui trouver une femelle serait une bonne idée, mais il faut voir s'il ne va pas déménager...

Écrit par : Antoine | 11/06/2010

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