Sureaux

Sambucus nigra 'Laciniata' a toujours des feuilles.

Attendre le mois de mai, et pour bien les cueillir et préparer le sirop, voici un blog consacré à la cuisine, très agréable à regarder, qui vous explique comment cueillir les fleurs. J'ajouterai seulement qu'en les cueillant très tôt le matin il y a peu d'insectes.


N'oubliez pas de cliquer en bas sur la terrine fleurie-fruitée.

Je vous ai déjà parlé de la bière bretonne Bonnets Rouges aux baies de sureau (note du 8 avril).

Utilisation
Le seul renseignement trouvé concerne la confirmation par des chercheurs russes des propriétés cholagogues d'une préparation tibétaine appelée "seven jewels" qui comprend des éléments de 7 plantes dont le bois de Sambucus sibirica.

Localisation géographique
Il vit en Sibérie bien sûr.
Au Kazakhstan on le trouve dans des forêts de conifères et mixtes, sur des zones détruites par le feu, sur des zones défrichées, dans des ravines et berges de rivières, sur des versants nord des collines des montagnes Arkat.
Dans le Tarbagatai.
Dans l'Altai dans des zones de taïga noire, steppe, forêts de pins, de peupliers, à des altitudes de 350 à 2000m.
En Chine dans la province de Xinjiang.

J'ai trouvé quelques précisions sur le climat de l'Altai :
températures moyennes de -16°C en janvier, de +18°C en juillet
seulement 90 à 100 jours sans gel, 3 mois seulement sans gel !
précipitations 600 à 800 mm
C'est un climat bien rude et il n'est pas facile de faire pousser ce sureau en France, j'en parlerai demain.

qui fleurissent jusqu'en décembre.
Salvia amarrissima :

Ou S. racemosa ssp. sibirica ?
Siberian elder

Description
Il est grand, au moins 4 m, avec des branches épaisses.
L'écorce est de couleur foncée, même sur les tiges jeunes. Les feuilles, de 5 à 7 folioles, semblent avoir le plus souvent 5 folioles.
Voici les bourgeons photographiés le 12 novembre :

Le jasmin d'hiver, Jasminum nudiflorum, va assurer le décor tout l'hiver :

Scabieuse :

Une photo de cette jolie plante, Sanguisorba minor, sur le blog photo-emotion (recensée sur le tag nature) m'a fait penser à une recette de Henni Bachir. J'espère qu'il m'excusera de la publier sans son avis, je fais de la publicité pour ses livres de cuisine nature.
Bavarois de pimprenelle et pâquerettes sauvages, sauce aux fleurs de sureau
Henni Bachir
• 1 l de jeunes feuilles de pimprenelle
• 20 jeunes pousses de pâquerettes
• 20 fleurs de pâquerettes
• 5 g de fleurs de sureau séchées
• 1 l de crème fraîche liquide
• 6 œufs entiers
• sel
• poivre
• muscade
• 50 g de beurre
Bien nettoyer la pimprenelle et les pâquerettes puis les faire revenir au beurre. Laisser tiédir.
Dans un saladier, mélanger les œufs avec la crème fraîche et les épices et incorporer aux plantes. En remplir un moule à cake beurré et cuire au bain-marie à four moyen pendant une heure.
Pendant ce temps, faire infuser les fleurs de sureau dans un bouillon de légumes et faire mijoter avec un peu de crème fraîche liquide. Assaisonner et servir la sauce chaude sur une tranche de bavarois.
On peut cuire également ces flans dans de petits ramequins, mais les cuire seulement 30 à 40 mn.

J'aime bien le cornouiller mâle, il fleurit en février et donne des fruits comestibles.
Je viens de recevoir des anglais qui l'appellent Cornelian cherry, et contre des £ bien entendu, un Cornus mas 'Jolico' qui donne des fruits 3 fois plus gros. Il a déjà de gros bourgeons floraux et n'en est pas avare :

Voici ceux du Cornus sauvage. Ce n'est pas évident sur la photo, il faudrait les rapprocher sur une même photo, mais ils sont moins nombreux et moins gros :

J'ai aussi reçu un Cornus officinalis, Japanese Cornelian cherry, mais il n'a pas encore de bourgeons floraux visibles.
Je photographierai tout ça en fleurs dans deux mois.

Il est très facile à cultiver, aussi bien en terrain sableux qu'en terrain argileux, et il pousse vite. Voici une bouture qui a poussé quelques semaines en pot et deux ans en pleine terre (ou plutôt en plein sable) :

Si Sambucus tigranii est l'un des sureaux les plus faciles à trouver en vente, même en France, c'est certainement parce qu'il a beaucoup d'atouts.

Il est beau, avec un feuillage fin et fourni, très sain, une floraison superbe qui précède celle des nigra, des grappes de fruits denses qui se remarquent.

Il est intéressant pour la petite faune. Nous avons vu comme les oiseaux ont repéré et apprécié ses fruits nouveaux pour eux dès la première année de fructification. Ses fleurs odorantes attirent autant d'insectes que les autres sureaux. En fin d'été les feuilles sont consommées, sans doute par des chenilles, je n'ai pas encore réussi à les repérer mais le résultat est visible. Même les punaises l'ont déjà remarqué :

Localisation
Sambucus tigranii n'a été trouvé que dans les montagnes du Caucase et plus précisément en Arménie : régions de Yerevan, Daralagyaz, Asparan et surtout Shirak.
Il aime les sols rocheux, bien drainés, voire secs. C'est sans doute ce qui explique qu'il accepte le sable de Veneux.

Rusticité
Zone 5

Avenir
Il n'est pas des plus brillants dans la nature. Il est vulnérable, considéré comme menacé et placé sur la liste rouge de l'IUCN car très localisé et mis en danger par la perte d'habitat et le surpâturage. IL ressemble en cela aux autres sureaux endémiques au territoire très limité.
Il ne me semble pas qu'il puisse bénéficier comme les autres de l'aide d'un gouvernement local pour l'instant, mais peut-être de l'intervention d'organismes internationaux.
J'espère qu'il survivra dans la nature. Mais il a une autre chance : il sera sans doute de plus en plus cultivé dans les jardins car il a beaucoup d'atouts et on le trouve de plus en plus facilement chez les pépiniéristes, même en France.
Nous verrons ses atouts dans une prochaine note.

Molucella laevis, peut-être encore plus belle quand elle est fanée :

Sambucus canadensis 'Nova'
Lorsque j'ai reçu les 'Nova' au début de l'année, j'étais tellement angoissée par leur survie après un passage en douane très difficile que j'ai oublié de photographier leurs racines. J'ai déterré celui-là pour une division de touffe, un pied part lundi vers le sud de la France. Vous voyez qu'il pousse à partir de la base du pied d'origine, la masse sombre de terre qui englobe les racines en haut, comme nigra, et envoie des rhizomes dans plusieurs directions, d'où repartent de nouvelles tiges, comme un sureau herbacé.

Ce sureau noir est un sauvageon qui s'est installé tout seul devant la fenêtre de la cuisine. Il ne pousse pas vite, son feuillage n'est pas très dense et il n'a jamais fleuri, mais il met un peu de verdure dans ce monde de vaisselle. Son problème, c'est qu'il pousse dans les déblais de construction, du sable jaune des profondeurs et des gravats. Je lui ai promis une dose de lombricompost au printemps.

C'est la saison humide, la saison des champignons.
A Trifouilly, sur sol argileux et calcaire :