05/05/2014
Viburnum opulus 'Roseum'
J’ai spontanément à Romilly des viornes obier, Viburnum opulus. C’est un arbuste que je trouve très gracieux avec de belles inflorescences plates et de beaux fruits.
Je n’aimais pas, à cause de son aspect massif et artificiel le cultivar ‘Roseum’ appelé boule-de neige. J’avais même dit que je lui préférais le cultivar de Viburnum plicatum aux même grosses inflorescences en boule mais au port plus gracieux :
Je me trompais complètement sur la grâce et le charme de Viburnum opulus ‘Roseum’. C’est parce que je n’avais probablement vu jusque-là que des arbustes rigoureusement taillés. C’est comme pour les jardins à la française, les plantes ne sont plus que des éléments de sculpture, pas de charmants êtres vivants. Un jour j’ai vu sur mon terrain de Romilly un arbuste dont le feuillage ne pouvait être que celui d’un Viburnum opulus et de toute évidence c’est moi qui l’avais planté. Je ne comprenais pas. J’avais planté un Viburnum opulus à fruits jaunes pour changer mais à un autre endroit et je ne pouvais avoir planté celui que je n’aimais pas. Pourtant quand il a fleuri, il s’est révélé être un boule-de-neige. Je l’avais sans doute reçu en cadeau avec une commande et n’avais pu me résoudre à le jeter. Et, non taillé, il s’est révélé très beau, aussi gracieux que le Viburnum plicatum et j’en suis très contente. Il n’y a à lui reprocher que la place qu’il prend et l’absence de fruits car il est stérile.
Le 20 avril les boules sont encore verdâtres :
Le 3 mai :
Les deux plantes en bas, à droite du milieu, sont déjà des eupatoires qui fleuriront l’été et attireront une multitude de papillons.
20:50 Publié dans viburnum | Lien permanent | Commentaires (0)
04/05/2014
Miracle, Prunus salicina fructifie !
Oui, j’ai découvert des jeunes fruits sur Prunus salicina.
C’était inespéré. Prunus salcina, le prunier japonais, est auto-stérile et il ne peut trouver un pollen compatible dans nos vergers. Etant diploïde, il est incompatible avec nos pruniers, hexaploïdes. Ses fleurs ne peuvent être fécondées que par le pollen d’un autre Prunus salicina, ou d’un myrobolan, Prunus cerasifera, ou d’un prunier américain (section Prunocerasus). J’avais planté pour lui 2 cultivars de myrobolan, l’un est mort, l’autre n’a donné au bout de 2 ans qu’une seule fleur. Je viens donc de planter un cultivar de salicina, Ozark Premier mais quand fleurira—il ? J’avais l’intention de planter cet automne un autre salicina, Golden Japan. Les producteurs français vendent depuis longtemps Golden Japan mais en le présentant comme un Prunus domestica, leur ignorance botanique habituelle. Si ça peut marcher, c’est parce qu’il est, au moins partiellement auto-fertile. Mais si son succès n’a pas été fulgurant malgré la grande taille et l’excellent goût de ses prunes, c’est peut-être parce que sa production est trop moyenne, faute d’un pollinisateur complémentaire. J’ai eu un Golden Japan, il croulait sous une multitude de grosses prunes jaunes parce qu’il avait un myrobolan à proximité mais à l’époque je ne comprenais rien. Les américains qui le vendent proposent un pollinisateur complètement ignoré en France.
J’ajouterai qu’aux Etats Unis les prunes proposée à la consommation en fruits frais sont presque uniquement les prunes japonaises. Les prunes européennes sont séchées en pruneaux. J’ajouterai que la floraison très précoce de Prunus salicina est exposée au gel dans les régions les plus froides en France.
Mais qui a fécondé mon Prunus salicina botanique ? Le généreux donateur de pollen compatible est à 6m de lui, c’est le Prunus à feuillage rouge dont je voulais voir les fruits pour lui donner une identité.
Je suis maintenant persuadée que c’est une variété de myrobolan, Prunus cerasifera. Depuis leur floraison, je le suis en même temps qu’un Prunus cerasifera ‘Pissardii’, ce grand prunier à feuillage rouge planté partout dans les villes. Le mien n’est pas Pissardii car ses feuilles naissent vertes et rougissent progressivement, celle de Pissardii sont rouges dès leur naissance, les fleurs du mien sont blanches, celles de Pissardii sont roses. Mais ils ont évolué strictement en même temps et maintenant leurs fruits sont identiques. J’ai même coupé ces fruits en deux : constitution identique avec à ce stade un noyau encore mou.
Mon Prunus :
Pissardii :
Mon Prunus est une variété de Prunus cerasifera au coloris intermédiaire entre la forme botanique et le cultivar Pissardii. II était déjà sur le terrain en 2008. Le voici en 2011 :
Il semble n’avoir qu’un seul tronc mais il y a alors un très petit sujet à côté. Voici une photo récente, ce petit sujet a beaucoup grandi, il atteint maintenant la moitié de la hauteur du premier :
Ce Prunus, comme salicina, n’avait jamais fructifié malgré une floraison abondante et alors que les deux étaient en fleurs en même temps. Je pense que mon Prunus, sans doute auto-fertile, n’était pas encore assez âgé pour produire. La preuve en est que le plus jeune n’a pas de fruits. Son pollen n’était pas mûr et donc non fécondant. Cette année la maturité est atteinte et Prunus salicina en a profité.
19:32 Publié dans fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
Le temps des roses
Les dernières fleurs de Camellia tombent. Il est temps pour les rosiers de prendre le relais. J’ai vu les premiers rosiers en fleurs dans les rues de Marnay sur Seine :
Je ne sais qui ils sont mais ce ne sont pas des Rosa rugosa. Chez moi les rosiers sont en boutons et les premiers à fleurir seront sans doute les Rosa rugosa :
J’ai pourtant une rose épanouie mais elle est complètement loupée. Le rosier est dans un pot. C’est une bouture que j’avais mise sans y croire dans la terre trop lourde pour une bouture de ce pot. Je ne sais même pas qui il est, sans doute Sophia Renaissance. Il a plein de boutons, on verra quand ils s’ouvriront dans de meilleures conditions car je l’ai aussitôt planté à côté du Viburnum :
10:45 Publié dans roses | Lien permanent | Commentaires (0)
03/05/2014
Papillons
A la mi-avril, je trempais doucement dans ma baignoire à moitié endormie quand un objet volant m’a réveillée. Il s’est posé juste en face de moi et n’a plus bougé, même pas lorsque je me suis agitée pour m’habiller. C’était un beau papillon de taille moyenne, sombre et velu, sans doute une noctuelle, peut-être celle du troène à cause de ses taches rondes à mi-hauteur de ailes. Il sortait peut-être d’hibernation. Pour l’hibernation ma maison a acquis une belle réputation chez les papillons, chauffée mais sans excès. Maintenant il va falloir manger donc sortir. J’ai pris ma grosse boite d’allumettes à éjecter les bourdons. Je l’ai ouverte dehors. Il a à peine bougé mais 10 minutes plus tard il n’y avait plus rien dans la boite.
Un autre papillon m’attendait à Romilly, en plein air cette fois. C’est la première génération de la carte géographique, très différente de la génération d’été. Elle aussi est bien velue, cela se voit bien sur la première photo. Je crois que c’est une femelle, elle est assez claire, l’orange domine, et le bout de l’aile antérieure est bien arrondi (pointu chez le mâle).
07:02 Publié dans papillons | Lien permanent | Commentaires (0)
02/05/2014
Photinia fraseri
J’avais déjà vu Photinia fraseri mais toujours en dehors de sa période de floraison et il ne m’attirait pas beaucoup : un contraste trop brutal entre le feuillage vert et le feuillage rouge, un aspect lourd, peu de charme à mes yeux.
Je l’ai vu en début de floraison dans les rues de Veneux l’an dernier le 18 mai. Cette floraison débutante était légère et lui donnait beaucoup de grâce :
Cette année il est en avance et en pleine floraison le 1 mai. Ses fleurs sont si nombreuses qu’on ne voit plus le feuillage :
20:55 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2014
Lonicera caerulea
Encore un problème de fructification. L’effet bénéfique de certains fruits est vanté. Consommer des fruits variés, naturels et non traités est souhaitable. Donc on nous vend toutes sortes de fruits. Le seul problème : les vendeurs ne sont pas des experts en botanique, ce n’est de toute évidence pas leur premier souci. Ce qui compte c’est de vendre tous ces petits fruitiers dont on parle tant. Les conditions nécessaires pour obtenir des fruits, ils s’en foutent. Vous vous retrouvez avec un arbuste en pleine santé, bien touffu, bien fleuri, mais qui ne fructifie jamais. Nous avons vu ainsi les Cornus qui ont besoin de temps, des arbustes dioïques dont qu’on vous propose à l’unité et non sexés, des arbustes qui ont besoin d’une autre variété pour être pollinisés mais qui n’ont pas de nom de variété et vous plantez des arbustes du même clone, ce qui n’améliore rien, des arbustes dioïques capables de parthénocarpie et dont l’absence de mâle est préférable, des arbres capables de parthénocarpie comme les Diospyros, aussi bien kaki que lotus (j’ai dû beaucoup chercher pour lotus), etc. Mais, encore une fois, ce n’est pas le problème des vendeurs, un vendeur ça vend, c’est tout.
Me voilà devant un nouveau problème de production avec la baie de mai, Lonicera caerulea (et ses variété, kamtschatica, edulis et autres). Là, je dois reconnaître que les meilleurs producteurs précisent qu’il faut en planter deux mais faut-il 2 variétés différentes, ce n’est pas précisé mais probable sinon il serait auto-fertile. Des lecteurs de mon blog m’ont posé des questions à son sujet car ils ont eux aussi du mal à apercevoir les fruits.
Il y a 4 ans, j’en ai planté deux, probablement de la même variété. Un seul s’est bien développé, l’autre végète. C’est la variété edulis. J’en ai ajouté deux il y a deux ans, Maistar et Tomishka. Ils se portent bien mais ne grandissent pas vite. Ils sont pourtant tous plantés dans la même zone, dans les mêmes conditions. L’un d’eux a réussi à faire quelques fleurs cette année, c’était mieux l’an dernier mais peut-être ont-ils souffert des inondations. Ils avaient pourtant fait quelques fruits après les inondations de 6 semaines en mai-juin mais ils ont subi ensuite une deuxième inondation de 4 semaines.
Voici d’abord le plus développé. Je n’avais pas prévu ce magnifique développement et il déborde sur le tronc d’un nashi qu’il ne devrait pas trop gêner car les branches partent plus haut :
J’ai photographié de rares fleurs le 1 février :
Cela arrive, et même à partir de décembre. Mais l’essentiel de la floraison est en mars :
Les fleurs vont 2 par 2 et les fruits feront de même. A part lui, cette année comme l’an dernier, seul Maistar a fleuri :
L’an dernier donc j’ai eu un petit nombre de fruits. Le grand edulis a fait les plus petits :
Maistar :
Sur papier millimétré mais je ne sais quelle est la valeur de ces mesures car les pauvres arbustes sortaient de 6 semaines d’inondation continue et leur maturité avait été reportée fin juin :
Ma conclusion : un pied seul ne fructifie pas. Faut-il 2 variétés différentes ? C’est probable mais mon étude n’a pas été faite de façon assez rigoureuse pour le vérifier.
Une nouvelle difficulté se profile à l’horizon : celle de Aristotelia chilensis, le maqui du Chili. Il est probablement dioïque. J’en ai deux. Quelles sont mes chances qu’ils soient de sexe différent ?
20:19 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (5)