30/04/2014
Arum, une technique de pollinisation sophistiquée
Je vous avais promis de vous montrer l’évolution d’une fleur d’arum italicum. Mais je l’ai fait en 2010. Certains lecteurs ne l’ont donc pas vu, d’autres ne s’en souviennent pas. Je pourrais vous donner un lien vers cette note mais je crains que les photos ne soient un peu défraichies. Je vais donc la reprendre avec ces mêmes photos étonnantes.
Beaucoup de plantes cherchent à éviter l’auto fécondation (pire que la consanguinité pour les animaux) qui pourrait être source de tares et surtout pour les plantes est un obstacle à l’évolution. Les méthodes sont nombreuses : pollen incompatible, non concomitance des floraisons mâle et femelle, diploïdie sont les méthodes les plus utilisées.
Je vais vous montrer ce qui se passe chez Arum italicum mais c’est valable pour toutes les Araceae. Chez ces plantes le pollen pourrait féconder les fleurs femelles de la même inflorescence mais ces plantes très raffinées (à mon goût) ont mis au point pour empêcher l‘autofécondation une stratégie et même une véritable architecture de l’inflorescence digne d’un bureau d’études d’ingénieurs en sécurité. Cette technique comprend :
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La protogynie, c’est-à-dire la maturation des fleurs femelles avant celle des fleurs mâles
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Le déclenchement de la maturation des fleurs mâles par la fécondation des fleurs femelles
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Un système sophistiqué de piégeage des insectes responsables de la pollinisation avec étapes successives de libération vers la sortie
Arum italicum est spontané et abondant sur mon terrain de Veneux. Le beau feuillage marbré est présent la plus grande partie de l’année et forme de beaux tapis :
Fin avril apparaissent les inflorescences. Elles sont formées d’une grande spathe jaune pâle qui est une bractée. La spathe entoure et enferme le spadice, un épi qui a un axe central charnu entouré des fleurs mâles et femelles sans périanthe.
Ce que l’on voit émerger de la spathe, c’est la partie supérieure du spadice dont l’odeur attire les insectes. Plus bas la spathe est fermée et forme une ampoule. Les insectes pollinisateurs sont attirés par l’odeur du spadice, d’où l’intérêt de ce qui dépasse au-dessus de la spathe. Les insectes glissent à l’intérieur de l’ampoule et y sont piégés. J’ai ouvert une ampoule :
Les insectes piégés vont aussitôt tenter de s’échapper mais ils n’auraient pu le faire si je n’avais pas déchiré la spathe
Tout au bas de l’épi il y a les fleurs femelles réduites à l’ovaire. Elles viennent d’être fécondées par le pollen d’un autre arum apporté par les insectes :
Au-dessus se trouvent les fleurs femelles stériles. Elles portent de longs appendices dont le rôle est d’empêcher les insectes de remonter trop tôt vers les fleurs mâles et de les secouer pour libérer leur pollen avant que toutes les fleurs femelles ne soient fécondées par le pollen qu’ils ont apporté d’ailleurs. L’ovaire est atrophique, plus sombre que celui des fleurs fertiles et surmonté de l’appendice :
Lorsque les fleurs femelles fertiles sont toutes fécondées, les appendices disparaissent. Les insectes sont maintenant débarrassés du pollen étranger et vont pouvoir en recharger. Ils ont maintenant accès aux fleurs mâles fertiles :
Vous voyez que ces fleurs sont pratiquement réduites aux anthères. La fécondation des fleurs femelles a déclenché leur maturation et elles commencent à libérer le pollen :
Les longs filaments disposés en couronne que l’on voit au-dessus du bloc de fleurs mâles sont formés par des fleurs mâles stériles. Ils empêchent encore les insectes de sortir, c’est leur deuxième obstacle. Cela oblige les insectes à rester suffisamment longtemps près des fleurs mâles fertiles pour bien se couvrir du pollen qui fécondera une autre fleur :
Enfin ces filaments disparaitront pour libérer les insectes. Le résultat un 11 septembre :
20:16 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
29/04/2014
Le printemps des sauvageonnes
Il pleut bien ces jours-ci. Cela réveille toutes les plantes sauvages à Veneux.
L’alliaire est une bisannuelle et elle réapparait n’importe où. Ses feuilles donnent un léger goût d’ail aux salades
de même que l’ail des ours qui est toujours en fleurs :
L’arum italicum ajoute à son beau feuillage le début de sa floraison dont je vous montrerai la suite botaniquement passionnante.
L’aspérule odorante n’est pas vraiment une sauvageonne. J’en ai planté 3 pieds il y a quelques années et depuis elle s’étale, complètement naturalisée. Normalement ce terrain trop sec ne lui convient pas mais elle est dans une zone d’arrosage à cause des camellias. Ici elle entoure une monnaie du Pape vivace :
La charmante chélidoine :
Le géranium herbe à Robert qui pue quand on y touche :
23:00 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Cornouilles et petites cerises
Je vais peut-être avoir de nouveaux fruits cette année. Certains arbustes fruitiers mettent du temps à produire. Nous avons vu les Elaeagnus qui ont besoin de 2 variétés pour une pollinisation croisée. Pour les Cornus mas et officinalis, le problème est différent. Ils sont auto-fertiles mais il leur faut prendre de l’âge, beaucoup trop d’âge à mon goût. Cornus mas ‘Jolico’ planté en 2007 a fleuri dès la première année mais a donné des fruits en 2013. Cornus mas ‘Yellow’ semble plus rapide. Planté en 2012, il montre quelques jeunes fruits. Il reste à savoir s’ils parviendront à maturité :
Cornus officinalis planté en 2010 a une croissance bien plus rapide que Cornus mas mais il n’avait encore jamais fructifié malgré une belle floraison. Peut-être va-t-il, lui aussi, fructifier cette année :
C’est pareil pour le ragouminier, Prunus tomentosa qui avait déjà fleuri. Il semble vouloir donner quelques “ ragouminettes “. C’est le nom qu’a donné Claudette à ses cerises à cause de leur petite taille. Elles seront sans doute mignonnes et ce qui compte, c’est le goût. On ne reproche pas leur taille aux groseilles :
02:09 Publié dans cornus, fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
26/04/2014
Faire fructifier Elaeagnus umbellata
Il y a 2 jours je vous ai parlé de mes 3 Elaeagnus umbellata superbement fleuris mais qui ne fructifient pas. Ce n'est pourtant pas par manque de pollinisateurs. Ils attirent abeilles et bourdons mais je veux vous montrer le plus mignon, un minuscule coléoptère, si petit qu'on le prend d'abord pour une fourmi, seule la longueur de ses antennes est impressionnante.
Alors qu'ils sont en fleurs depuis début avril, il n'y a aucun signe de nouaison le 26 avril. Ils ont encore un petit nombre de fleurs jeunes et quelques boutons, j'espère une fécondation croisée E. umbellata x E. multiflora.
Dans les commentaires sur ma note du 24 avril, une personne me parle d'un arbuste magnifiquement fleuri pendant 15 ans sans le moindre fruit, une autre de 10 pieds également bien fleuris qui ne fructifient jamais. Je ne suis pas donc la seule à avoir ce problème.
La cause, je pense l'avoir trouvée : il n'est pas auto-fertile et il faut donc au moins 2 clones différents pour une fécondation croisée. J'ai déjà indiqué un site curieusement bilingue (c'est une traduction partielle de l'anglais) mais très sérieux, très documenté sur beaucoup de plantes et que j'utilise souvent. Je parle de clone parce que le mot variété est généralement utilisé quand la variété a été nommée mais c'est pareil. Si le clone n'a pas de nom, comment savoir si deux plantes sont du même clone ou pas. J'ai 3 plants, Marie en a 10, et ils ne se fécondent pas. Ils sont probablement issu du même pied-mère par multiplication végétative et donc génétiquement tous rigoureusement identiques. Je me demande même, vu la tendance à l'industrialisation de la multiplication des plantes si toute l'Europe ne serait pas envahie par un seul clone. C'est en tout cas le risque si on achète à deux pépinières non compétentes. Et elle sont toutes non compétentes puisqu'elles ne vous parlent pas de ce problème d'auto-stérilité et ne vous proposent pas 2 variétés.
J'ai trouvé encore 2 sites en anglais qui en parlent et les termes sont les mêmes pour Elaeagnus umbellata et Elaeagnus multiflora (goumi) : typically self sterile, should be planted with two selections for cross pollination. Ils précisent aussi production 3-4 ans après le semis, 5-10 ans pour le maximum de production.
Alors, que faire ? Pour être certains qu'on a bien 2 clones différents, il faut, comme pour les poiriers, 2 variétés portant un nom. Pour cela je n'ai trouvé qu'une seule adresse : Agroforestry Research Trust. Ils ont 11 (!!) variétés dénommées dont une à fruits jaunes. A commander cet automne. Je leur passe commande tous les ans, très sérieux, aucun problème.
Mais il y a encore d'autres variétés sélectionnées. J'ai trouvé par exemple 'Cardinal' et 'Red Wing' qui ont une fructification superbe mais sans doute peu intéressante au goût car ils sont proposés comme arbustes d'ornement. Un autre, 'Jazbo', a des fruits qui tombent dans la main quand ils sont mûrs. Cela facilite grandement la cueillette et il est cultivé en vergers de production fruitière.
Une liste de variétés :
http://backyardgardener.com/Plant-Index/Plants/Elaeagnus/...
20:32 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Lilas nageurs recherchés
Grosse déception à mon arrivée à Romilly : il n'avait pas plu, pas une goutte. Heureusement j'ai été chassée par la pluie à 15h, juste pour m'éviter la corvée d'arrosage J'espère qu'il en sera tombé suffisamment. Quand j'entends les jouisseurs gémir à l'annonce d'un peu de pluie, ça m'énerve. Ils devraient aller vivre au Sahara. Ils pourraient y bronzer tous les jours (et s'y cancériser) sans aucun risque d'être mouillés.
C'est vraiment un problème de jardinier. Pas assez de pluies mais des inondations, même lorsqu'il n'a pas plu depuis des semaines, des eaux amenées d'ailleurs par la Seine. Ce n'est pas la bonne façon d'abreuver les plantes.
Parmi les victimes des inondations de l'an dernier, il y a eu les lilas, tous les Syringa vulgaris et le Syringa microphylla. Je n'ai pas l'intention d'en racheter pour les perdre aussitôt. Mais j'aime les lilas. Je vais transplanter les drageons de ceux de Veneux. Et je vais tenter d'autres lilas.
Mais il y avait un autre lilas : Syringa x prestoniae 'Minuet. Il a souffert, son tronc a été fendu en deux
mais il a survécu et dès ce printemps il est magnifique. Je vous le montre bien qu'il soit moins précoce et pas encore totalement épanoui :
Sa meilleure résistance m'a donné envie d'en essayer d'autres. Syringa koramowii vient juste d'être planté :
A l'automne j'ai planté aussi Syringa pekinensis mais je n'ai pas été assez rapide pour sa protection. Il a été victime de l'autre plaie de Romilly, les chevreuils. Il n'en restait que 10cm mais il repart vaillamment. Je vous le montrerai l'an prochain.
17:27 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
25/04/2014
Un temps de criocères
Il n'avait pas plu depuis six semaines. Je n'en pouvais plus d'arroser, et c'est particulièrement pénible pour moi à Romilly, et surtout c'est obligatoirement très localisé et le reste du terrain souffre. Puis on nous a annoncé la pluie. Comme souvent ici, cela veut dire ciel sombre, températures plus fraîches, parfois une petite rafale de vent, un éclair, le tonnerre et... pas une goutte d'eau. Enfin, il y a quelques jours il est tombé 4mm en 2 jours, rien à Romilly. Que j'arrose ou qu'il pleuve un peu, cela réduit l'efficacité du marc de café sur les lys, je revois un criocère et je remets du marc de café. Les lys sont noyés dans le café mais la tige florale s'allonge et il n'y a que quelques petits trous sur les feuilles. Hier, après encore 2mm de pluie, ridicule pour les plantes mais une joie pour les criocères, j'ai trouvé un couple d'un rouge insensé qui s'ébattait sans vergogne sur mes lys. Je les ai ramenés à la maison, posés sur une table. Ils se sont vite rejoints et ont recommencé aussitôt leurs ébats sur le programme télé. Et, là, je m'en fous, la table n'a rien à craindre de leurs abominables larves.
Cette nuit il est tombé 11mm pour mon plus grand bonheur. Tout le jardin en frétille de joie, c'est une vraie forêt tropicale. Mais je dois d'urgence me faire un café, la matière première va manquer. J'espère qu'il a plu à Romilly, je vais vérifier demain.
20:26 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (1)
24/04/2014
Quercus pubescens, le rescapé
Je l'avais planté en février 2010 :
Ses jolies feuilles duveteuses quand il débourre :
Le 23 juin 2011 :
Ensuite, c'est la catastrophe. Je l'avais sans doute insuffisamment protégé pour l'hiver et il a été dévoré par un chevreuil probablement. Il n'en restait qu'un bout de tronc. Mais il s'accroche à la vie. Sur le bout de tronc restant il a fait 2 branches disposées à angle droit l'une de l'autre :
J'espère qu'il va s'en sortir. Je voulais avoir au moins une deuxième espèce de chêne et il est bien adapté à ce terrain calcaire. Mais j'y tiens aussi parce qu'il est mycorhizé avec Tuber uncinatum, la truffe de Bourgogne.
20:11 Publié dans quercus | Lien permanent | Commentaires (0)
Elaeagnus umbellata et multiflora
J'avoue ne pas bien comprendre ces deux arbustes fruitiers. J'ai planté il y a 4 ans, en même temps, 3 Elaeagnus umbellata. L'un d'eux s'est développé beaucoup plus que les deux autres qui peut-être sont trop près de grands arbres et exposés à la voracité de leurs racines. Mais tous trois (3m, 1m50, 1m20) sont en pleine santé et ont fleuri dès la première année. Voici le plus grand :
Le 11 avril ils étaient en fleurs, une formidable densité de fleurs :
Mais l'an dernier la floraison était déjà aussi intense et je n'ai jamais eu un seul fruit. J'aimerais tellement les voir couverts de fruits en octobre comme à l'arboretum des Barres, pas seulement pour les manger mais aussi pour la beauté du spectacle :
Que se passe-t-il avec les miens ? Sont-ils vraiment autofertiles comme on le dit, mais je n'ai pas l'impression que cet arbuste ait été sérieusement étudié. Au Jardin Botanique de Marnay sur Seine, il y en a un très grand et je n'y ai jamais vu de fruits. Mais il est seul. Les miens sont trois mais c'est peut-être le même clone. Ou bien ont-ils besoin comme Cornus mas et officinalis d'atteindre un certain âge pour produire ?
J'ai planté il y a un an un Elaeagnus multiflora (goumi du Japon). J'espérais qu'une fécondation croisée aiderait la production. Ils sont en effet très proches et leurs fleurs se ressemblent tellement que je crois que je ne saurais dire lequel c'est si j'en voyais un dans un autre jardin que le mien. Il mesure 1m et fleurit dès cette année mais sa floraison est décalée et le 11 avril il était en boutons. Je n'ai vu quelques fleurs ouvertes que le 22 avril. Cependant les fleurs de E. umbellata sont encore là, peut-être parce qu'encore une fois elles n'ont pas été fécondées.
Elaeagnus multiflora le 11 avril :
Elaeagnus multiflora le 22 avril :
Elaeagnus umbellata le 22 avril, les ovaires n'ont pas grossi et les stigmates semblent toujours disponibles :
00:44 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (6)
23/04/2014
Rosmarinus sauvé des eaux
Après une inondation continue de 6 semaines puis une autre de 4 semaines, je n'avais aucun espoir pour mon tout jeune romarin à peine planté. C'est une plante de terrain sec. Il semblait pourtant au moins partiellement vivant et sa récupération se confirme avec sa floraison un an après le déluge, certes timide. Il a survécu, on ne peut pas en dire autant des sureaux noirs botaniques donnés pour tolérants aux inondations.
19:52 Publié dans légumes | Lien permanent | Commentaires (0)
Agrypnus murinus
La belle saison bat son plein maintenant et hier j'ai eu le plaisir de revoir mon acteur préféré, le taupin farceur :
http://sureaux.blogspirit.com/archive/2011/06/30/agrypnus...
Il n'est pas encore au mieux de sa forme, plutôt endormi. Je ne l'ai pas dérangé et il est resté sur sa feuille tout l'après-midi. Je l'ai vu vers 14h et je suis passée sans cesse devant son groseillier car c'était un grande séance d'arrosage, il n'a pas plu depuis début mars. Il changeait un peu de position mais pas de feuille.
A 17h10, il m'a sans doute vue car il a commencé son cinéma en abaissant tristement ses antennes. Je me suis éloignée, je connais la suite de la scène et je ne suis pas là pour terroriser les taupins.
Plus tard, j'ai cru en voir un autre, même taille, même couleur, sur le même groseillier. Mais c'était une punaise aux épaulettes bien saillantes, guère plus vive que le taupin :
12:40 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
21/04/2014
Wisteria ou la fureur de vivre
Les glycines sont les lianes les plus puissantes sous nos climats tempérés. A moins de la conduire en arbre à force de tailles sévères répétées, il faut un solide et très grand support. On la voit sur des grilles mais il faut tailler souvent et la survie des grilles en fer forgé, voire même de piliers en pierre n'est pas garantie à long terme. Si on veut la laisser vivre libre sans la tailler, ce que j'ai tendance à préférer pour la plupart des plantes, seul un arbre très fort et de très grande taille peut convenir. La longueur et le volume de végétation atteints par une glycine libre sont incroyables.
Je vous ai déjà montré les monstrueuses glycines des Grandes Bruyères :
Je vous ai montré la glycine qui escalade le grand chêne de plus de 100 ans à l'entrée du terrain de Veneux, une glycine du Japon à floraison plus tardive. C'est une marcotte prise il y a plus de 30 ans sur une glycine d'un jardin ami, une glycine qui avait décidé de coloniser le trottoir après être passée par dessus un haut mur de clôture. Son expansion en hauteur ne lui suffit pas. Elle a décidé d'aller chercher plus de soleil vers le sud en se servant du rosier liane, imposant lui aussi et qui a courbé une aubépine pour former une arche au-dessus de l'entrée :
Et cette année, j'ai eu une surprise en levant la tête. Dans cette zone, il y a ce que j'appelle l'HLM : un tronc énorme d'un hêtre énorme décédé d'un chancre il y a 30 ans, maintenant couvert de lierre. A cause du danger, je n'avais pu garder que le tronc, environ 7m de haut. Je l'appelle HLM parce qu'il grouille d'oiseaux, les plus visibles sont les pigeons et les tourterelles, d'écureuils, et sans doute de chauve-souris que je vois la nuit en été. Vers l'est, un grand hêtre, vivant celui-là. Au sud, chez le voisin, un grand houx mâle que j'ai connu très petit et qui a fait une grosse poussée de croissance jusqu'à 5m50. C'est lui qui avait assuré la fécondation de mes femelles quand mon vieux houx mâle est mort et avant qu'un jeune se décide à fleurir. Lorsque j'ai planté une glycine, il y a plus de 20 ans, je n'y connaissais rien. J'ai cru naïvement qu'un arceau métallique lui suffirait. Mais elle n'était pas de cet avis. Le tronc du hêtre contre lequel elle a été plantée n'avait pas encore de lierre et elle ne pouvait s'accrocher sur ce tronc lisse. Je crois qu'elle avait repéré le hêtre à l'est mais pour cela elle devait d'abord couvrir plusieurs mètres, s'accrochant à toutes mes plantes, rendant la zone inextricable. Tous les ans j'ai coupé, encore coupé, toujours coupé. Maintenant il n'y a plus rien à l'est et je la croyais morte. Erreur. Elle fleurit tout en haut de l'HLM et s'est dirigée vers le sud pour atteindre le sommet du houx :
J'ai cherché son tronc pour ne pas l’abîmer en cas de plantation à proximité.
20:08 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
Cydonia oblonga
Le Cydonia oblonga 'Aromatnaya' est maintenant en pleine floraison. Sur cette photo il se projette sur le Cornus officinalis qui pousse beaucoup plus vite que Cornus mas et a maintenant une belle ampleur.
Je rappelle que Aromatnaya est proposé pour ses fruits plus tendres et non astringents pouvant être mangés frais. En fait tous les coings peuvent être consommables frais mais dans des régions plus chaudes que la France, certaines régions du Portugal par exemple, où les automnes sont chauds et prolongés (il lui faut cependant une période de froid en dessous de 7°C pour fructifier). Ils peuvent ainsi réellement parvenir à maturité. Aromatnaya, une sélection russe, a la particularité d'un cycle plus court qui lui permet de bien mûrir chez nous.
Je vous ai dit que j'en ai planté un à Veneux cet hiver. Il est en bonne santé mais ne fleurira pas cette année. Mais mon envie de croquer dans un coing délicieusement parfumé m'en a fait planter un autre, lui aussi cet hiver. Il s'appelle 'Krymsk' mais c'est la même variété. Aromatnaya = Krymsk, cela varie sans doute selon la région d'origine de sa production. Je suppose que Krymsk est son nom russe d'origine. Je viens de découvrir que lui aussi fleurit, avec juste quelques jours de retard sur l'autre mais il vient d'être planté, il est donc excusé.
12:53 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Sorbus torminalis
Mon sorbier torminal est maintenant un beau petit arbre. Ses premières branches démarrent à 4m alors que je ne l'ai jamais taillé ni élagué. Il fleurit en ce moment :
Ses feuilles ont une forme peu courante :
En forêt de Fontainebleau il s'est hybridé spontanément avec Sorbus aria pour donner l'alisier de Fontainebleau, Sorbus latifolia. Cet hybride parvient à se multiplier par apomixie.
06:49 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
20/04/2014
Ajuga reptans, la mutation
Ajuga reptans est une plante sauvage sur mon terrain de Romilly. Je l'y ai toujours vue et elle forme de vastes tapis aux jolies fleurs bleues, toutes rigoureusement de la même couleur. Pourtant aujourd'hui j'en ai vu une rose. Sur les centaines de fleurs du terrain, c'est la seule et c'est la première fois que j'en voit une rose.
21:55 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Juglans regia
21:35 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (1)
19/04/2014
Bombus terrestris
22:09 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Muguet de mai
J'ai vu hier le premier brin en boutons.
Il sera donc prêt pour le 1er mai, comme tous les ans. Il n'est pas en serre, je ne contrôle pas sa date de floraison, pas plus pour celui-ci planté à Romilly (mais il y en a d'autres sur le terrain) que pour le petit sauvage de Veneux. Et pourtant il est toujours en fleurs le 1er mai quel que soit le temps, quel qu'ait été l'hiver, même après l'hiver si dur de l'an dernier. Je me demande s'il n'aurait pas un calendrier caché dans son joli feuillage. Ou bien est-il sensible de façon extrêmement précise à la longueur du jour.
21:37 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
Cydonia oblonga 'Aromatnaya'
Le cognassier était autrefois planté dans tous les jardins pour la beauté de sa floraison, son feuillage d'automne, la beauté et le merveilleux parfum de ses fruits. Mais ses fruits ne peuvent se manger que cuits. On n'a plus le temps de faire des gelées ou des pâtes de fruits. Donc, on l'a oublié.
Les russes ont mis au point Cydonia oblonga 'Aromatnaya'. Comme son nom l'indique ses fruits sont très parfumés et ils sont bien sucrés au point qu'on peut les manger frais. L'arbre est totalement autofertile et résistant aux maladies. Je l'avais planté il y a 4 ans et je ne le voyais plus. J'ai pensé qu'il était mort ou qu'il avait été volé (on m'a volé tellement d'arbres...). L'an dernier, j'ai remarqué un petit arbre au beau feuillage. J'ai pensé à lui mais je me suis vite occupée d'autre chose. Cette année il m'a interpelée par sa floraison débutante. C'est bien lui, c'est bien sa délicate floraison rose très pâle :
A sa base, j'ai trouvé une multitude de trous tout autour des racines. Encore un coup des campagnols. J'ai tout rebouché avec de la bonne terre et de l'Or Brun et j'ai arrosé. J'espère qu'ils n'ont pas rongé trop de racines.
Le croyant perdu, j'en ai planté un autre à Veneux mais il ne fleurira pas avant deux ans.
13:47 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
18/04/2014
Ribes alpinum, les fleurs
Des fleurs tellement minuscules et de la couleur du feuillage que j'ai bien failli ne pas les voir. Le groseillier des Alpes est un arbuste dioïque qui peut dépasser 2m et qui produit des fruits pas extrêmement goûteux mais comestibles et très nombreux comme on le verra sur mon tout petit plant femelle. Les deux pots de mon petit couple attendaient patiemment depuis quelques semaines l'un près de l'autre sur la terrasse d'être plantés. J'ai tellement commandé que j'ai du mal à suivre la cadence des arrivages. Lorsque j'ai pris les pots, j'ai vu des irrégularités du feuillage, c'étaient les fleurs.
Donc les fleurs sont minuscules, moins de 2mm et verdâtres. Cette grappe de fleurs mâles mesure 1cm dans sa plus grande largeur et il y a plus de 5 fleurs.
De si petites fleurs ont été difficiles à photographier mais j'ai trouvé facilement les fleurs mâles. Il y a même encore des boutons. Ce qu'on pourrait prendre pour des pétales, ce sont les sépales, beaucoup plus grands que les pétales. Le pied mâle :
Le pied femelle est plus grand et plus étalé que le pied mâle. Mais il semble exister un décalage entre les floraisons des deux sexes. Cependant la concomitance est suffisante pour assurer la fécondation de toutes les fleurs femelles et la production est très abondante pour un si petit pied :
J'ai cependant réussi à trouver une grappe, une seule, où la nouaison est suffisamment récente pour qu'on puisse encore reconnaître les éléments de la fleur. Comme chez beaucoup de plantes dioïques, la fleur femelle a des étamines mais atrophiques et stériles où on ne voit pas les deux loges polliniques. Par contre le pistil qu'on ne voyait pas sur la fleur mâle est ici bien développé avec un beau stigmate à deux lobes bien gluant :
Il faut ajouter, pour ceux qui s'intéresseraient à ce petit fruitier, qu'il aime les zones forestières et a besoin d'humidité.
06:00 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
17/04/2014
Ajuga reptans
N'est-ce pas marrant toutes ces petites chandelles violettes dans l'herbe drue ? Ce sont les épis floraux de Ajuga reptansencore en boutons. Voilà ce que cela donne en pleine floraison :
Cette bugle est spontanée et très abondante sur le terrain de Romilly. Elle forme un très beau couvre-sol. Je ne passerai la tondeuse qu'après la floraison. La lame de ma tondeuse est toujours assez haute et le feuillage ne sera pas détruit.
00:05 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
16/04/2014
Winter Banana
Les derniers fruitiers à fleurir sont les pommiers. Il ne m'en reste qu'un en état de fleurir. Le pommier 'Ariane' a été volé. Le pommier 'Linéous Pippin' (appelé aussi Belle Fleur Jaune) a été rongé il y a 3 ans jusqu'à l'os. Je le croyais mort et l'année suivante il n'a pas eu une seule feuille. J'ai pourtant laissé le tronc et un an plus tard il est reparti et, ô miracle, au-dessus du point de greffe. Mais il ne fleurira probablement pas encore cette année. Les pommiers sauvages, Malus sylvestris, sont encore trop jeunes.
'Winter Banana' est en pleine santé. Il a déjà produit de belles pommes que je n'ai jamais goûtées. Elles ont été volées, comme les poires, avant maturité. L’œuvre des sales gosses qui ne brillent pas par l'intelligence. Je ne comprends pas qu'après avoir goûté un fruit et constaté qu'il est immangeable, ils continuent à goûter tous les autres et les jeter tous. Ne voir dans l'école que le plaisir des bagarres à la récré (ils ont déjà été changés d'école pour cela) ne va pas améliorer leurs capacités intellectuelles. Admirons donc la belle floraison rose pâle de Winter Banana .
Le 4 avril :
Le 11 avril :
12:48 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
15/04/2014
Berberis julianae
Pour ceux qui s'intéressent aux commentaires, voici quelques précisions sur Berberis julianae. Je n'ai pas de photos de sa floraison. Elle est jaune et poche de celle de B. ottawiensis.
Ce qui diffère , c'est le feuillage à grandes feuilles persistantes qui prennent des tons rouges en automne. Un 26 septembre à Paris :
Il est donc efficace comme écran visuel mais aussi comme clôture défensive. Ses épines sont si efficaces que la SNCF l'utilise pour remplacer des grillages. Il est dense (plus que celui des photos) et peut atteindre 2m50 de haut
18:09 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
Clematis
Le grillage sans fin que m'ont imposé les voyous du quartier doit disparaître sous la végétation. J'ai déjà installé des actinidias pas encore présentables sans feuilles, un fuchsia grimpant encore trop petit pour vous le montrer et des clématites dont deux printanières en fleurs. Une troisième est la clématite increvable à Veneux où elle survit depuis des années malgré ma négligence. C'est Clematis jackmanii qui fleurira plus tard.
Clematis 'Early Sensation' :
Clematis montana 'Mayleen':
14:07 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
Berberis ottawensis
05:18 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (1)
14/04/2014
Prunus padus 'Colorata'
20:47 Publié dans Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
Nouaisons
Quelques jeunes fruits, encore rares, sur Prunus tomentosa, le ragouminier :
Des fruits à la coloration très rapide, comme s'ils étaient déjà mûrs, sur le Prunus à feuillage rouge dont je n'ai toujours pas trouvé le nom. Ils ont la taille d'un petit pois. J'en ai goûté un, plutôt insipide, et je n'ai pas senti de graine. Hybride stérile ?
La nouaison commence à peine sur Ribes rubrum :
mais la plupart des grappes ont encore l'aspect de fleurs :
Sur Ribes fasciculatum, fleuri beaucoup plus tôt, la nouaison aussi a eu lieu plus tôt et les jeunes fruits sont bien avancés. Mais a-t-on le droit de parler de nouaison quand il n'y a pas fécondation ?
11:41 Publié dans fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
13/04/2014
Fragaria vesca
20:33 Publié dans flore locale, fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2014
Le réveil des érables
Acer capillipes a maintenant bien ouvert ses feuilles. Mais, même le 4 avril, si j'avais été plus observatrice, j'aurais remarqué son étonnant petit tronc et je n'aurais pas eu besoin d'Antoine pour le reconnaître. On ne s'attend pas à ce qu'un tronc aussi petit sur un aussi jeune arbre soit déjà aussi caractéristique :
Acer campestre 'Carnival' déploie ses jeunes feuilles aux délicates couleurs pastel :
Acer negundo 'Variegatum' prend davantage son temps pour débourrer :
Acer griseum a ébourré plus tôt. Ce qui est remarquable c'est son écorce déja très caractéristique alors qu'il ne mesure qu'1m de haut :
Le jeune feuillage, encore rose, est couvert d'un joli duvet blanc :
Je viens de leur ajouter un érable plane, Acer platanoides récupéré à Veneux. Il se sème facilement dans le sable mais ensuite n'y survit pas car il supporte moins bien que le sycomore la pauvreté du sol.
23:17 Publié dans acer, écorces | Lien permanent | Commentaires (0)
Quercus decubitus
Vous ne trouverez cette espèce de chêne dans aucun livre de botanique. C'est un nom que j'ai donné à mon chêne par dérision, pour me moquer de sa curieuse façon de continuer à vivre et même se développer.
C'est un chêne pédonculé. Il y en a plusieurs dans la partie très boisée du terrain. Mais celui-ci s'était semé tout au bord de la mare, en haut d'une paroi verticale. Lorsqu'il a atteint un poids que le peu de terre au bord de la paroi ne pouvait plus tenir, il est tombé. Il s'est couché en travers de la mare, les branches terminales ont pris appui sur l'autre rive. Cela s'est passé au cours de l'été 2010. Depuis il vit, et même bien, allongé au-dessus de la mare. Des branches latérales ont pris le rôle de houppier et, comme vous pouvez le voir sur cette photo alors qu'il débourre en même temps que les autres chênes, elle sont très saines et bien chargées de feuilles.
Le 4 avril :
Le 11 avril :
18:21 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (2)
Crioceris lilii, la jolie peste rouge
J'ai planté il y a au moins dix ans un lys de la Madone. Il n'a fleuri qu'une fois, une floraison partielle rapidement mise à mal. Depuis il s'entête à survivre et le bulbe s'est même multiplié. La rosette de feuilles basales apparaît à l'automne. Il passe ainsi tout l'hiver mais au printemps il est incapable de hisser sa tige florale, elle est immédiatement dévorée. Inutile de demander qui est le prédateur, c'est la terreur de tous les amateurs de lys et Lilium candidum attire particulièrement bien le criocère.
Que faire ? La destruction manuelle ? Il faudrait y aller tous les jours et j'ai beaucoup de répulsion à tuer. Un insecticide ? Même naturel et soit-disant bio il serait actif sur tous les coléoptères y compris les coccinelles. J'avais renoncé lorsque j'ai appris l'effet répulsif du marc de café. Je préfère la répulsion à la tuerie.
J'ai vu le premier criocère au tout début mars, encore en plein hiver ! J'ai aussitôt noyé mes rosettes de lys dans le marc de café. Et ça marche, les hampes florales commencent à monter. Mais il faut en remettre sans cesse et je ne l'ai pas fait, pensant que j'en avais mis assez. Il n'a pas plu depuis des semaines. Il y a deux jours j'ai copieusement arrosé. Cela a dilué voire éliminé le marc de café et j'aurais dû y penser. Voilà la petite peste, bien jolie il est vrai, observée ce matin :
Heureusement j'avais des réserves de marc. J'ai aussitôt noyé la bestiole et les lys sous la précieuse poudre noire :
Aurais-je des fleurs ? A suivre...
12:43 Publié dans Animaux, Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)