28/02/2010
La tempête
Nous avons eu un hiver particulièrement dur et long. Comme si ça ne suffisait pas, voilà Xynthia, la tempête. Bien sûr il fait maintenant très doux, il fait toujours très doux lors de ces horribles tempêtes. Jusqu'en 1990 nous n'avions pas connu ça et j'étais heureuse d'habiter une région où il y a peu de vents. Le vent m'a toujours mise hors de moi et maintenant il me fait peur.
On semble l'avoir oubliée, la première tempête c'était fin janvier 1990. C'est pourtant celle qui a fait le plus de dégâts ici. Deux arbres, des charmes magnifiques en pleine santé, ont été soulevés, sortis de terre, et sont tombés sur la maison. Pour ramener à Avon des jeunes gens qui avaient passé l'après-midi avec mon fils, j'ai dû faire des détours, la plupart des routes étaient coupées par des arbres déracinés. Des zones de la forêt étaient totalement dévastées.
Xynthia m'a réveillée vers 6h du matin, elle s'est calmée vers 11h. Cet après-midi je suis allée à Grez sur Loing en passant par Fontainebleau. Il y a peu de dégâts dans la forêt, le plus remarquable ce sont les grands tapis de perce-neige. Mais aux Jardins de Provence fermés pour raison de sécurité plusieurs conifères étaient couchés. Bien qu'ils soient grands, il me semble qu'ils ont été plantés récemment, cela serait la raison de leur instabilité et ils pourront être replantés.
J'ai fait le tour du jardin. Il y a peu de dégâts. Le grand HLM à faune sauvage est un peu ébréché. Un sureau sauvage qui avait eu la mauvaise idée de pousser au sommet d'une colline devant la paroi verticale est tombé. C'est tout. Mais j'ai pu voir les nouvelles floraisons :
La première jonquille :
La première fleur de mon superbe 'Adolphe Audusson' :
Les premiers crocus bleu pâle toujours plus tardifs que les autres. Ils sont déjà fermés parce qu'il fait presque nuit :
La refloraison du jasmin d'hiver :
19:38 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature
27/02/2010
Fleurs
La floraison des perce-neige, les petits nivalis, est à son maximum. Il y a des touffes un peu partout mais c'est surtout le sud du terrain qui est totalement envahi. Cela forme une superbe coulée blanche :
Tout est parti d'une simple touffe comme celle-ci il y a quelques années :
Les grands perce-neige sont encore en fleurs, cela fait 2 mois. Ils viennent probablement du terrain du voisin au nord où ils forment maintenant une grande tache que j'estime à 10m x 3m :
Les jonquilles montrent leurs boutons, elles s'apprêtent à prendre le relais, ce sera une grande coulée jaune :
Les crocus botaniques :
Les crocus à grandes fleurs à Veneux :
et à Romilly :
Le Camellia 'Gloire de Nantes' est toujours le seul en fleurs :
Hamamelis mollis :
21:43 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
26/02/2010
La cuisine des oreilles au Canada
Les oreilles de Judas sont comestibles et les recettes asiatiques sont nombreuses et connues. Je ne vous donne que des recettes d'autres pays. La précédente venait d'Italie. Nous partirons cette fois au Canada. C'est la deuxième recette de la page. Les têtes de violon c'est le nom qu'on donne au Québec aux jeunes crosses de fougères.
Mais on peut imaginer les mêmes ingrédients en version chaude. Faire blanchir 2 fois rapidement les crosses de fougères. Faire cuire crosses et oreilles de Judas dans du beurre. Je vous rappelle que les oreilles de Judas doivent être cuites au début à feu très doux sinon elles risquent d'exploser. Sel et poivre selon le goût. Ou bien remplacer le sel par quelques petits lardons salés. On peut aussi ajouter des œufs pour faire une omelette. Une vraie cuisine sauvage et naturelle.
J'ai déjà mangé des oreilles de Judas bien sûr, ou l'espèce asiatique. Et tout le monde en a mangé au moins au restaurant chinois. Mais je n'ai jamais goûté à "mes" champignons. Pourtant tout frais et brillants ils sont plus appétissants que les champignons séchés. Je n'ose pas y toucher. Je me suis interrogée cette nuit en m'endormant. Je crois que, si on me demande pourquoi je n'en mange pas, c'est un peu comme si on me demandait pourquoi je ne mange pas mon chat. La première fois que je les ai vus, là sur mon vieux tronc, j'étais éberluée et enthousiasmée. Ils font partie de mon bonheur de vivre la nature, ils sont mes petits. S'ils deviennent très abondants j'en mangerai sans doute…
18:45 Publié dans cuisine des oreilles de Judas | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cuisine
Auricularia
Cette colonie d'oreilles de Judas que j'ai découverte en décembre 2008 n'a pas quitté son vieux tronc mort de sureau depuis. Elle a seulement disparu en juillet et août quand il faisait trop sec et s'est montrée de nouveau en permanence depuis qu'il pleut un peu. Ce comportement est exceptionnel pour un champignon. Depuis le début de l'hiver ils ont même colonisé deux morceaux coupés du tronc laissés à son pied.
Nous allons voir comment ces champignons ont supporté l'hiver.
Le 2 et 3 février entre deux périodes de gel et de neige son aspect n'avait pas changé :
et certains champignons avaient atteint la taille maximale reconnue pour ce champignon soit 10 cm :
Le 14 février la neige est de nouveau là. Le tronc qui porte les oreilles est derrière ce laurier sauce et ce rhododendron :
Le rhododendron tient ses feuilles normalement, cela veut dire qu'il ne gèle pas au moment de la photo. Pourtant les champignons semblent déshydratés :
Le 19 février, lors du redoux, les champignons des nouvelles colonies ne semblent pas avoir trop souffert :
mais ceux de la vieille colonie sont tout rabougris :
Pourtant ils ne sont pas morts. Après quelques jours de douceur et d'humidité, le 25 février, ils ont retrouvé toute leur fraicheur :
Comparez à la photo du 3 février, c'est comme si la neige les avait seulement temporairement déshydratés sans vraiment leur nuire. C'est vraiment incroyable la résistance et la longévité de ces champignons.
11:45 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature
25/02/2010
Pistacia vera
L'autre barquette de semis expose deux jolies plantules de Pistacia vera, le pistachier vrai, celui qui produit des vraies bonnes pistaches. C'est vrai du moins s'il vient du Moyen Orient et non de Chine.
Il résiste au froid selon les avis jusqu'à -15 ou – 20°C. Vous avez des doutes sur sa rusticité ? Allez voir celui-ci, il supporte depuis 300 ans le climat de Paris. C'est même une célébrité botanique comme l'explique cet article.
Donc il est dioïque. J'espère que d'autres plantules vont apparaître, deux c'est un peu juste pour avoir la certitude d'au moins une plante de chaque sexe. Autre difficulté soulevée par certains, c'est la sensibilité des fleurs au gel. Mais il ne fleurit qu'à partir d'avril, comme le mirabellier, le cerisier, le nashi, mon joli pêcher 'Lacrima', et ils m'ont tous donné de beaux fruits.
Encore une difficulté : la floraison pas toujours concomitante des mâles et des femelles. Si cette difficulté se présentait, et c'est toujours parce que les mâles fleurissent les premiers, il y a la solution de conserver le pollen : voir ici. Il semble qu'il peut aussi être pollinisé par d'autres pistachiers tous résistants jusqu'à – 15°C et supportant le calcaire mais plus faciles à trouver déjà grands.
Il aime les terrains secs. Je le vois bien au sommet de ma colline aux opuntias. Il n'y sera planté que dans un an, je préfère lui faire passer le premier hiver en pot pour le rentrer en cas de gel. On est si fragile quand on est petit.
19:04 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jardin
Maypop
Il pleut en continu depuis mon réveil. Il y a bien longtemps qu'il n'avait autant plu. Aujourd'hui c'est donc travail en chambre et pour commencer admiration de mes semis. Ce sont des semis du 16 janvier. Les barquettes ont été placées dehors parce qu'il fait très doux mais ils ont été faits dans le séjour près d'un radiateur. Les premières germinations sont celles d'une passiflore et d'un pistachier. Les deux plantules de pistachier sont dans la barquette devant et celles de la passiflore juste derrière.
Nous allons parler d'abord de la passiflore. Si votre jardin est dans le nord de la France vous avez sans doute renoncé à y produire des fruits de la passion. Il y a bien Passiflora caerulea toujours présentée comme la plus rustique. Mais son intérêt est uniquement décoratif. Les fleurs sont belles mais vous ne vous gaverez jamais de ses fruits, certes comestibles et décoratifs eux aussi, mais pas extraordinaires sur le plan gustatif.
Pourtant il existe une passiflore qui peut être cultivée presque partout en France puisqu'elle peut vivre jusqu'en zone 6 et dont les fruits sont bons. C'est une liane herbacée qui reste présente toute l'année dans les pays où il ne gèle pas mais dont toute la partie aérienne disparaît au moindre gel. On la croit morte mais elle réapparait de façon explosive au mois de mai faisant dans la saison quelques mètres de tiges, des fleurs superbes et des fruits agréables. C'est pourquoi aux USA elle est appelée Maypop.
Cette passiflore extraordinaire, native de l'Est des USA, a pour nom botanique Passiflora incarnata. On ne la trouve pas en vente. J'ai encore cherché ces jours-ci avant de rédiger cette note. Mais on en trouve les graines et elles germent facilement au chaud. Je rêvais de cette passiflore depuis longtemps. J'avais déjà réussi des semis mais je ne savais pas encore comment la faire grandir sans risque et je l'ai perdue le premier hiver.
Si sa souche résiste à des températures de – 20°C au moins, ce n'est pas vrai les deux premiers hivers. Dès que la plantule fait ses premières vraies feuilles il faut la repiquer dans un pot. Le pot est mis dehors mais il permet de la rentrer dès que du gel est annoncé. Lorsqu'elle a deux ans vous pouvez la planter dans le jardin. Elle vivra alors sa vie de liane sauvage sans aucun soin, disparaissant au premier gel pour vous surprendre au mois de mai.
Ces difficultés à ses débuts ont fait croire à beaucoup qu'elle est peu résistante au froid, voire franchement gélive. C'est ce que vous lirez sur les sites français. Je vous conseille de lire l'avis des connaisseurs, ceux qui vivent dans le même pays qu'elle.
Elle est belle. Ses fruits sont bons. Mais ce n'est pas tout : c'est la passiflore des préparations pharmaceutiques, celle qui permet de lutter contre le stress, l'anxiété, l'insomnie.
Je crois que cela vaut la peine de la chouchouter pendant 2 ans, pas plus.
15:48 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jardin
24/02/2010
Première sortie
Aujourd'hui j'ai rencontré le premier insecte volant vraiment dynamique. Cela se passait à Romilly et c'était une sorte de très petite guêpe :
Pour avoir une idée de sa taille, la voici sur le poignet d'une jeune fille de 11 ans :
Est-elle carnassière ? Si elle était plutôt portée sur le pollen, ce serait une chance pour elle, elle était juste à côté des noisetiers :
20:36 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
23/02/2010
Cornus sanguinea
Le 16 février nous avons eu une discussion concernant les tiges rouges des Cornus. Je vous avais alors montré Cornus alba sibirica :
Voici cette fois des photos de Cornus sanguinea. Il est vendu couramment des variétés sélectionnées pour leur couleur. Mais ici il s'agit de notre cornouiller sanguin sauvage et envahissant, du moins les arbustes que j'avais taillés et qui avaient eu le temps de refaire des jeunes tiges :
21:28 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : nature
Bois pourri
Hier après-midi à Romilly je m'étais assise sur un morceau de tronc en voie de pourrissement. Il y en a plusieurs sur le terrain, ils me servent de banc. J'ai soulevé un petit morceau de bois pourri et il est apparu cette bestiole complètement affolée. L'affolement se voyait au niveau des antennes qui s'agitaient dans tous les sens. Le corps pourtant très fin semblait lourd, peu mobile, malhabile. Elle a fini par se calmer un peu et a commencé à grimper lentement.
Qui est-elle ? Elle ressemble à un insecte adulte avec de magnifiques antennes et une paire d'ailes transparentes, tête, thorax, abdomen parfaitement formés et colorés, mais elle se comporte comme une larve, s'affole à l'air libre et semble incapable de voler. Devant tant de panique, j'ai remis un peu de bois pourri dessus. Elle n'a pas cherché à en sortir.
Hier soir, au lieu d'écrire une note, j'ai passé des heures à la chercher sur Internet. Je n'ai pas trouvé.
Et tout près il y avait aussi ces trois petites larves enlacées, minuscules, 3 ou 4 mm, et très blanches.
La vie merveilleuse du bois mort.
11:36 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux