27/05/2012
Aussi jaune qu'un bouton d'or, le thomise
En passant près du rosier 'Yolande d'Aragon', mon regard a été attiré par une petite boule jaune vif au bord d'un pétale bien rose. Je l'ai reconnue aussitôt : une femelle araignée-crabe, le thomise (j'ai vérifié dans le Larousse, c'est un nom masculin), Misumena vatia. Je vous l'avais montrée l'an dernier mais cette fois-ci elle est encore plus belle car elle a chargé son pigment jaune. Elle est aussi belle, aussi colorée qu'une fleur. Et, en plus, elle m'a bien montré son petit cul. Mais elle est minuscule, sans doute très jeune, elles sortent en mai, et elle est loin d'atteindre le cm auquel elle peut prétendre. Pour apprécier toute sa beauté, j'ai dû la regarder au travers de l'objectif macro.
Ces petites araignées ne tissent pas de toile. Elles restent à l'affût, immobiles. Puis quand un insecte se pose, souvent bien plus gros qu'elles, elles se précipitent, lui injectent un poison puis liquéfient et absorbent l'intérieur. Pourtant celle-ci est un peu agitée, elle parcourt le pétale :
C'est parce qu'elle m'a vue et ne me fait pas confiance. Finalement elle passe derrière la rose et, lorsque j'en fais le tour, elle se laisse tomber sur le pédoncule.
Mais l'artiste ne travaille pas sans filet. Bien quelle ne tisse pas de toile, elle sait fabriquer une soie et ne se déplace qu'au bout de son fil. Cette photo n'est pas très nette mais c'est la seule qui permet de voir le fil :
Pourquoi s'est-elle chargée en pigment jaune ? Plusieurs hypothèses sont évoquées : mimétisme pour ne pas être vue de ses proies ou de ses prédateurs, protection contre les rayons U.V. Je crois à cette dernière hypothèse. Elle est d'un jaune intense à la fin d'une journée très ensoleillée sous un ciel bleu sans tâche. Lorsqu'elle n'a pas son pigment jaune, ses téguments sont transparents aux U.V. et atteignent les organes internes.
Voyons cette beauté en détail. L'abdomen :
Le céphalothorax, maintenant très coloré même dans la zone des 4 paires d'yeux :
Une particularité des Thomisidae, ce sont les 2 premières paires de pattes antérieures, très longues. Elles sont d'une finesse, d'une élégance rare, soulignées par des lignes vertes longitudinales :
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L'iris des marais
Iris pseudacorus. C'est l'une des plus belles plantes sauvages du terrain de Romilly et la fleur la plus éclatante. Ses belles feuilles dressées sont visibles dès mars :
Ses rhizomes ont envahi les bords de la mare sur la moitié de la circonférence. La mare reçoit très peu de soleil mais cela ne les empêche pas de fleurir :
Il se sont semés sur le reste du terrain, bien au-dessus de la mare. Je ne les y arrose jamais et la touffe photographiée ici a parfaitement supporté l'énorme sécheresse de l'an dernier. Là ils sont en plein soleil et c'est sans doute la raison du coloris un peu différent, un jaune plus soutenu :
C'est la fleur de lys de la royauté :
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25/05/2012
Couvre-sol, les consoudes
Ce couvre-sol a été implanté en 2008 à Romilly, 10 pieds de Symphytum caucasicum et un peu plus loin 10 pieds de Symphytum azureum. Ils ont proliféré, se sont mélangés, je ne les distingue plus. J'ai maintenant un énorme tapis de 15m de long sur 6m de large.
Ces consoudes traçantes sont caduques mais vraiment pas longtemps. Sur cette photo du 22 janvier, elles sont déjà visibles :
Les jolies fleurs bleues apparaissent dès le tout début d'avril, sur des plantes encore petites :
Fin avril le vaste tapis est à son plein développement et restera en fleurs jusqu'au début de l'été :
Quand il fait beau l'ensemble est survolé par des nuées de bourdons :
L'été dernier j'ai replanté des excédents au pied de Sambucus racemosa 'Plumosa Aurea'. C'est déjà bien parti pour l'envahissement :
Seules ces consoudes m'ont permis de venir à bout des orties.
Une autre consoude est indigène sur ce terrain. C'est Symphytum officinalis, beaucoup plus grande. Elle est peu traçante et ce ressème beaucoup depuis que j'ai défriché y compris parmi les autres consoudes.
Je ne vous rappellerai pas les bienfaits de ces consoudes. J'en ai déjà parlé et partout on lit leurs avantages pour les autres plantes et leurs utilisations.
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24/05/2012
Un drôle de petit escargot
La mare de Veneux héberge des centaines, ou des milliers, de petites planorbes noires. C'est normal, ces petits êtres se nourrissent de détritus et j'ai laissé beaucoup de feuilles mortes, de quoi nourrir de vastes troupeaux de planorbes. Elles sont d'ailleurs dotées d'une vitesse de reproduction inégalée. Comme tous les escargots elles sont hermaphrodites.
Quelques photos dans l'eau :
Vue par la tranche :
Espérant mieux voir l'animal, je l'ai sorti de l'eau. Ce n'est pas mieux mais cela a permis une mesure précise et de voir un peu leur comportement.
Elle met deux minutes avant de sortir de sa coquille mais ne sort pas ses antennes :
J'ajoute alors deux gouttes d'eau et elle sort ses antennes. Prenant appui sur son pied, elle bascule brutalement sa coquille dans l'autre sens mais toujours à plat sur le papier. Puis elle amorce une lente rotation sur son pied :
Une autre planorbe qui n'a jamais sorti ses antennes et est de nouveau rentrée dans sa coquille :
La première aussi est rentrée dans sa coquille. Elles respirent l'air avec des poumons mais j'ai craint qu'elles ne supportent pas la sécheresse de l'air et j'ai arrêté l'expérience.
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L'aspérule odorante
Voyons d'abord les couvre-sol qui vont m'aider à embellir l'ombre du sous-bois de Romilly. Ils viendront de Veneux où ils sont abondants et ne coûteront rien. Ils ont tous un feuillage permanent et s'étendent très vite.
Je vous ai déjà suffisamment parlé du lierre et de la petite pervenche.
Le lierre pousse partout, en tous sols, à toutes expositions, au sec et en zone très humide. Je parle du lierre sauvage, Hedera helix. Il forme un tapis uniforme et dense. Il pourra grimper sur des arbres, au moins sur le tronc. Le lierre n'est pas un danger pour les arbres, au contraire il les protège, en particulier du gel et de l'écorçage par leurs prédateurs. Mais si on n'aime pas le voir grimper sur les arbres, il est facile de le décrocher. Je le ferai grimper aussi sur quelques tuteurs. Lorsqu'il arrive au bout de son support, il fleurit et cette floraison est un bienfait pour les insectes à une époque de l'année où ils ne trouvent plus de fleurs.
La petite pervenche, Vinca minor, forme aussi un beau tapis de hauteur uniforme et elle supporte à peu près tout. Il est cependant préférable de ne pas la mettre en plein soleil. Elle supporte le soleil mais lorsqu'il tape très fort, il lui arrive de prendre un aspect misérable qu'aucun arrosage ne peut corriger. Mais dès que le soleil se couche, elle reprend un aspect normal. Comme vous n'avez pas envie de l'admirer uniquement la nuit, il vaut mieux éviter cette exposition pour des raisons esthétiques. Ses fleurs sont ravissantes au printemps, bleu pervenche comme il se doit
il leur arrive de faire des caprices :
Le troisième couvre-sol que je vais implanter, c'est l'aspérule odorante, Galium odoratum. Son seul défaut par rapport aux deux autres, c'est qu'elle supporte moins la sécheresse mais c'est sans problème à Romilly. Elle ne sent rien mais son odeur agréable apparaît quand on la coupe et qu'elle sèche. Elle aussi fleurit au printemps. Son feuillage persistant très fin est ravissant.
J'avais planté 2 ou 3 pieds pour voir. J'ai maintenant un tapis de 5m de long sur 2 à 4m de large. Elle a surmonté le lierre mais laisse passer les Arum italicum et les jonquilles.
Jolies petites fleurs blanches à 4 pétales et 4 étamines :
Un amateur qui courait très vite, il est vrai qu'il a beaucoup de pattes :
Pour le plaisir je vous offre une recette de glace à l'aspérule.
01:17 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
23/05/2012
Les couvre-sol
La nature s'est réveillée, un peu trop dans certaines zones du terrain de Romilly. J'essaie de jardiner avec la nature mais je ne peux la laisser faire n'importe quoi. Toutes les plantes locales sont conservées mais je ne peux laisser certaines envahir et se semer dans l'anarchie. Les orties par exemple sont indispensables mais elles doivent rester dans les zones qui leur sont réservées. Ailleurs elles sont laides et désagréables. Je suis encore obligée de porter des bottes en dehors des allées tondues. En sous-bois les ronces bleues sont laides et peu ou non productives. Et à part elles il n'y a que la terre nue.
Mon style, c'est un mélange de vivaces et d'arbustes, indigènes ou plantés, un peu comme une mixed-border. Mais comment empêcher les plantes indésirables de s'y installer ? Dans les " beaux jardins" il y a la terre nue entre les plantes. Combien faut-il de jardiniers pour désherber et biner sans cesse ? La terre nue, c'est laid et la nature pense comme moi, c'est pourquoi elle y sème n'importe quoi. Le gazon n'est pas la solution. S'il n'est pas tondu, il n'empêche pas les semis intempestifs et on ne passe pas la tondeuse entre des rosiers ou des arbustes distants de 40cm. Les paillis en tous genres ne peuvent être pour moi qu'une solution provisoire. Je ne peux m'offrir 4800m2 de paillis à renouveler régulièrement.
Je n'ai pas le moindre jardinier pour ces basses besognes. Il ne reste qu'une solution : les couvre-sol. Mais ils doivent répondre à plusieurs conditions.
Ils doivent être du type envahissant. Je n'ai ni le temps ni les moyens financiers d'installer des centaines de plants. A partir de 3 plantules je dois obtenir rapidement quelques m2.
Ils doivent se contenter de ce que le terrain leur donne en eau et nutriments.
Ils doivent former un tapis homogène de hauteur constante et être, bien sûr, agréables à regarder.
En sous-bois ils doivent absorber rapidement les feuilles mortes qui vont les nourrir. Il n'est pas question de passer l'aspirateur bruyant et malodorant sur 2000m2.
Ils doivent laisser les bulbes vivre parmi eux.
Je crois que j'ai maintenant trouvé tout ce dont j'ai besoin. Une partie est déjà installée, soit plantée par moi, soit favorisée par le désherbage de plantes locales. Le reste sera importé cet automne à partir de plantes de Veneux.
Je vous montrerai dans les prochaines notes les couvre-sol qui m'ont paru les plus efficaces.
12:56 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
22/05/2012
Une belle écorce, Betula apoiensis
C'est un petit bouleau, au plus 9m, originaire du Japon et en danger car sa population est réduite. Il faut dire qu'il sort de l'ordinaire dans le monde des bouleaux : il est tétraploïde et des études récentes portant sur l'ADN font penser qu'il est issu de l'hybridation de de Betula ermanii et Betula ovalifolia, un arbuste d'à peine 2m.
Il peut être utile dans un petit jardin ou un jardin japonisant et illuminera l'hiver par son écorce desquamante inhabituelle :
23:42 Publié dans betula, écorces | Lien permanent | Commentaires (0)
21/05/2012
Sambucus nigra 'Guincho Purple'
Le sureau noir 'Guincho Purple' de Veneux est en fleurs. J'avais renoncé à le photographier parce qu'il aurait été nécessaire de grimper sur une échelle pour faire de belles photos. Mais depuis hier il a plu de façon continue, cela vient juste de s'arrêter. Il est tombé 20mm en moins de 24h, je n'avais pas vu cela depuis longtemps. Cela va faire du bien à mes arbres, ils ont perdu beaucoup de branches récemment. Et cela a obligé Guincho Purple à incliner ses branches vers moi :
Sambucus nigra 'Guincho Purple' a un feuillage teinté de rouge qui évoluera vers le bronze :
Ses fleurs sont roses. Ce qui leur donne cette couleur rose, ce sont les étamines et le pistil, les pétales sont blancs :
Cette couleur rose va donc s'atténuer quand les étamines lâcheront leur pollen :
et les fleurs finiront blanches :
Les cultivars plus récents au feuillage rouge comme 'Thundercloud' ou rouge très sombre presque noir comme 'Black Beauty' et 'Black Lace' ont aussi des fleurs roses mais les pétales aussi sont roses et elles restent roses jusqu'à être fanées.
'Thundercloud' :
'Black Beauty' :
'Black Lace' :
21:53 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
x Raphiobotrya, la floraison
Comme promis voici des photos de mon hybride inter-générique x Rhaphiobotrya en pleine floraison. C'est étonnant comme ce si petit et si jeune spécimen est florifère. Quand il sera grand, il se fera remarquer.
04:02 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (2)