Sureaux

Une différence importante entre les sureaux noirs, type nigra, ceux de la section 2, et les sureaux rouges, type racemosa, ceux de la section 3, c'est la date de floraison.
Les sureaux rouges fleurissent très tôt, les bourgeons floraux se développent vraiment très tôt, en même temps, voire même avant, le feuillage. De ce fait, les bourgeons floraux bien ronds vont se voire très tôt dès la fin de l'été. Les sureaux noirs ne fleuriront pas avant mai, même plus tard pour certains, alors que le feuillage est déjà totalement développé. Les bourgeons visibles l'hiver seront des bourgeons petits et pointus.

Ces bourgeons floraux des sureaux de la section 3 sont déjà visibles début septembre :

Sambucus racemosa, admirez les fourmis :

Sambucus racemosa 'Plumosa Viridis' :

Sambucus sibirica :

Sambucus callicarpa :


Sambucus pubens :

Sambucus sachalinensis :

Sambucus kamtchatica :

La fin de l'été c'est la période des récoltes de fruits sauvages. Voici encore quelques produits de mes terrains :

les petits kiwis de mon actinidia botanique

les cornouilles, peu nombreuses, c'est la première production de mon cornouiller mâle

 

les mûres, mais pas celles de la ronce commune, en sol humide c'est la ronce bleue, Rubus caesius, rampante et envahissante

 

 

mais pour les noisettes, à Romilly c'est comme à Veneux. J'ai photographié ma future récolte le 31 juillet :

mais aujourd'hui il n'y a plus rien, ni aux branches ni au sol. Les écureuils sont plus nombreux que je ne pensais. Ils sont plus farouches qu'à Veneux et je ne les vois pas mais ils sont bien là.

Cette jolie et grande fleur du liseron des haies, Calystegia sepium, m'a semblé avoir un coeur bien sombre.

Vu de plus près et quelques secondes plus tard, voilà ce que ça donne :

C'est tout rayé mais avec des gros yeux de mouche, donc un syrphe. Il est plus trapu que ceux de Veneux mais je l'ai trouvé chez Wikipedia, c'est Myatropa florea.

Les larves des syrphes se régalent de pucerons mais les adultes butinent les fleurs.

La lettre de Tela Botanica m'a donné accès à cet article sur la biodiversité et la survie de la nature.
Où est la nature ? Pour aller voir mon terrain de Romilly sur Seine, j'ai un trajet de 80 km. Sur ce long trajet je ne vois autre chose que la triste monoculture sauf dans les villes et les villages. Il y a encore quelques jolies plantes fleuries dans les jardins des villes et des particuliers et dans d'étroites zones incultes qui les entourent.
Pour l'instant il ne faut pas compter sur l'agriculture pour sauver la biodiversité. Mais les amateurs de jardins vivants doivent faire un effort, bannir tout toxique, accepter, voire favoriser le retour de quelques belles sauvageonnes.
A chacun de se demander ce qu'il peut faire. Que puis-je faire ?

Sur mon jardin de Veneux les Sablons je ne vois que des tircis, des piérides, parfois un aurore. Mais il est très boisé et donc ne peut être très fleuri. Il est entouré de terrains déboisés taillés, tondus, "nettoyés". Des terrains propres, trop propres. Je suis certaine qu'on me considère dans le quartier comme fofolle ou négligente. Les arbres aussi sont indispensables. Ce terrain est une attraction pour les écureuils, les hérissons (le gros tas de branches), les oiseaux. Lorsque je veux ajouter un camélia, je ne détruis rien, j'écarte un peu le lierre pour lui faire de la place.

Sur le terrain de Trifouilly je gardais aussi la plus grande part de la flore locale en la régulant, veillant toujours à ce qu'il reste suffisamment d'exemplaires de chaque plante. Je n'y ai vu aucun papillon la première année après le défrichage, maintenant ils sont nombreux. Depuis un an je le laisse retourner totalement à la nature. Je n'ai pas de mérite, je n'ai plus l'intention de m'en occuper, je le donnerai, sans doute au WWF, dès que j'aurai déménagé toutes mes plantes, cette saison j'espère.

Je mise tout maintenant sur le terrain de Romilly sur Seine pour ma collection de sureaux. Son environnement est sain et naturel. Sa flore spontanée est belle et variée, dominée par les orties, la menthe, sans doute aquatique, les eupatoires, les épilobes, les salicaires. Je ne peux garder 5000 m2 d'orties, plutôt laides et à la fréquentation peu agréable, à moins d'investir dans sa commercialisation ! Mais j'en garderai dans les endroits peu accessibles, pour les chenilles et les petits papillons de nuit qui s'y réfugient. Les épilobes à petites fleurs ne sont pas très jolis et ne paraissent pas très attractifs pour les insectes, je vais réduire un peu leur nombre. Les centaines d'eupatoires très belles et la menthe qui parfume au passage seront en majorité conservées. Quant aux autres plantes, ce sont pour la plupart de jolis couvre-sol, très attractifs pour l'ajuga par exemple, autant que les eupatoires et la menthe, et j'ai besoin d'eux. Il y a des noisetiers, un noyer, des chênes pour les écureuils, un plan d'eau pour les grenouilles et les libellules. Mes nouvelles plantes trouveront leur place au milieu de toute cette vie déjà présente.

Sambucus chinensis n'accepte pas aussi bien le calcaire que Sambucus nigra.
Les photos de cette note ont été prises le même jour.

A Veneux les Sablons il est planté en pots depuis plusieurs années car une tentative pour l'introduire sur le terrain de Trifouilly s'est révélée désastreuse. Les pots sont remplis d'un mélange de mon choix qui lui convient bien. Le feuillage est d'un vert soutenu, presque sombre.

Au printemps cette année j'ai tenté son introduction sur le terrain de Romilly sur Seine en pleine terre. Ce terrain semble beaucoup lui plaire, il a poussé vite, et plus dense qu'en pot pour ce qui m'a semblé être la même longueur de rhizomes. Le 10 septembre il est toujours très beau mais à un détail près : la couleur du feuillage.

Le feuillage est d'un vert plus clair et même par endroits presque jaune. Il n'aime pas le pH 8,2. J'avais pourtant ajouté de la tourbe acide mais cela n'a pas suffi. Ce n'est pas grave puisque, à part ça, tout semble aller. Il va avoir droit à un petit arrosage au sulfate de fer. Le sulfate de fer présente le double avantage d'acidifier le sol et d'apporter du fer pour soigner son anémie, pardon, sa chlorose mais c'est la même chose.

Les petites pommes du Malus 'Evereste', un délice pour les merles

qui ont déjà attaqué les fruits du chèvrefeuille

Liriope, une championne de l'ombre,

et colchique au soleil

avec le sedum.

Cyclamen blanc

Cyclamen rose

Hibiscus

Valériane (Centranthus)

Lagerstroemia

 

Ce n'est pas une blague. Un sureau, même noir, peut avoir des fruits pâles.
Je vous avais déjà montré le Sambucus nigra 'Viridis' acheté en août 2006. Tout petit dans son pot il m'avait donné des fruits :

Ce sureau a été planté à Trifouilly et comme beaucoup d'autres plantes il a mal supporté ce terrain, il végète. Il sera transplanté à Romilly sur Seine en novembre.
Mais j'ai un autre 'Viridis'. Il a été acheté chez un autre producteur et planté à Romilly au printemps. Le voici en mars, un mois après sa plantation :

Je n'ai plus beaucoup pensé à lui, il y a tellement de travail sur ce terrain, je n'ai même pas vu sa floraison. Et puis, le 6 septembre, je l'ai photographié.

Je les photographie tous de temps en temps pour leur "carnet de santé". C'est sur l'ordinateur que j'ai vu les fruits et j'ai recadré pour mieux les voir :

Un seul corymbe mais sans doute de belle taille avant que toute sa partie supérieure ne soit dévorée (devinez par qui, c'est vrai qu'ils sont très doux ces fruits). J'y suis donc retournée deux jours plus tard pour voir le phénomène de plus près. Il semble qu'il manque encore un ou deux fruits. Ces fruits sont plutôt gros.




J'ai d'autres sureaux à fruits clairs, 'Fructo Luteo' et 'Albida' et 'Alba'. Je dois attendre de voir leurs fruits pour savoir s'ils sont différents.

Pour terminer sur ces raisins, voici les pépins : en haut ceux de ma vigne (sauvage ?) et en bas ceux d'une vigne de table à gros raisins roses.

Ses raisins sont mûrs et cela ne résout pas mon problème. Est-ce une vigne ensauvagée, Vitis vinifera, ou la vigne sauvage, Vitis sylvestris (ou Vitis vinifera ssp sylvestris mais qu'on la traite de sous-espèce alors que c'est la vigne originelle, ça m'énerve) ?
Les grappes du pied qui a gardé son arbre support, le grand frêne, ne sont pas à ma portée.

Les autres pieds, dont deux portent des fruits, poussent autour de la souche d'un très gros arbre abattu qui était sans doute leur support et s'étalent au sol. Les raisins sont petits, la taille d'un pois-chiche, très sombres, d'un goût agréable mais acide. Ils ont de un à quatre pépins.



J'ai lu qu'il y a de la vigne sauvage à la Bassée qui s'étend jusqu'à Romilly et même tout près à Marnay sur Seine. Alors est-ce une vigne sauvage ? Autrement dit : puis-je m'en débarrasser ou, au contraire, dois-je la protéger ? Et comment ? Elle ne va peut-être pas vivre longtemps étalée au sol. Des arceaux de jardin ne sont pas à la mesure de cette liane de 15 à 20 mètres. Je pourrais planter un arbre à croissance rapide, comme ces érables qui se ressèment partout sur mon terrain de Veneux, et la tailler en attendant qu'il soit à la hauteur. La solution de l'énigme sera donnée avec la prochaine floraison.