16/11/2008
L'épeire diadème au travail
Nous avons apprécié les charmes de l'épeire diadème. Ils ne sont pas évidents lorsqu'on la rencontre dans la nature. Elle semble être une araignée de couleur brune d'une grande banalité. C'est l'une des plus communes de nos araignées. C'est sur les photos qu'elle révèle toute l'esthétique et la sophistication de sa parure avec son diadème orné d'une croix qui semble sertie de perles.
Mais la beauté de sa livrée n'est pas son seul atout. Elle tisse tous les jours une toile fine et délicate qui force l'admiration. Pour vous montrer ce travail indispensable à sa subsistance je suis allée au plus facile : photographier l'épeire qui s'est installée dans le sureau chinois depuis plusieurs mois. Est-ce toujours la même, ma foi je n'en sais rien, c'est probable car elle est là tous les jours.
Voici sa toile, c'est du beau travail :




La toile vue de profil :

Le succès :


Tout près d'elle une autre est tapie, je ne connais pas son nom :

19:31 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
Mahonia Charity
En cette saison où les floraisons sont peu nombreuses, Mahonia x media 'Charity' entre en scène. Pour l'instant un seul groupe d'inflorescences est bien visible mais il y en a d'autres.
Il mesure environ 1m70 mais il est jeune et n'a sans doute pas sa taille définitive. Je ne l'ai jamais taillé bien que ce soit recommandé, je préfère un aspect élancé.
Avant de le photographier, j'ai dû le débarrasser des feuilles mortes des arbres tombées sur lui. Il les retient bien à cause de ses feuilles dressées et bien piquantes. Le nettoyage a été long et ce n'était pas une partie de plaisir, les feuilles sont vraiment très piquantes, plus que celles du houx. Je ne portais pas de gants, pour être efficaces ils auraient dû être épais et m'auraient rendue maladroite, surtout près des fleurs.

17:04 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
15/11/2008
Il récidive
Il y a 10 jours j'ai rentré mes clivias, Clivia miniata. Est-ce pour me remercier de l'avoir rentré pour le protéger de l'hiver, l'un d'eux m'a offert une nouvelle grappe de fleurs, une seule pour l'instant.



Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que c'est sa deuxième floraison cette année. Il était en fleurs en avril :

Mes clivias sont tous issus par division du même pied âgé de 40 ans et toujours en vie. Ce n'est pas la première fois qu'ils fleurissent deux fois et même trois fois.
Mes clivias passent l'été dehors sous les arbres et, rentrés début novembre, ils passent l'hiver dans le séjour, sans eau. Je ne coupe jamais les hampes florales fanées. Les pétales tombent tout seuls et les fruits mettent deux ans à mûrir et se ressemer dans tous les pots alentour.
23:15 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plantes
Le sureau et la trahison
La trahison fut le fait de Judas Iscariote qui accepta 30 pièces d’argent pour désigner Jésus aux officiers venus pour l’arrêter. Quand Jésus fut condamné à mort, Judas fut pris de remords, rendit l’argent du sang et partit pour se pendre. C’est ce que dit la Bible. La légende ajoute que c’est sur un sureau qu’il trouva la mort. Ainsi l’arbre fut condamné pour avoir aidé un homme à commettre le péché.
Cette tradition était bien connue en Angleterre au 14e siècle quand Langland écrivit dans Piers Plowman :
Judas he japed with Jewen silver
And sithen an eller hanged hymselve.
En fait, en Terre Sainte on montrait l’arbre véritable comme une attraction pour les touristes, comme l’exprime l’auteur du 14e siècle des Travels of Sir John Mandeville. Tout près de l’étang à Shiloam était montré le
Tree of Eldre that Judas henge himself upon, for despeyr
that the hadde, when he solde and betrayed oure Lord.
Cette notion persistait ; Shakespeare espérait que son public comprendrait sa référence à cet arbre dans Loves Labours Lost et des gens la connaissent encore aujourd’hui. Elle fut perpétuée par l’herboristerie qui utilisait le champignon particulier du sureau, Hirneola auricula-Judae, un champignon ressemblant à une oreille humaine qui croît en sortant du bois. On estimait qu’il était l’oreille de Judas, et parce que Judas se pendit par la gorge, on le considéra comme bon pour les problèmes de gorge. John Gerard dans son Herbal de 1597 prétendit qu’il "taketh away inflammations of the mouth and throat if they be washed therewith", guérit l’inflammation de la bouche et de la gorge si elles sont nettoyées avec (bien qu’il préféra identifier Cercis siliquastrum, l'arbre de Judée, comme arbre de Judas). Et en 1665 Sir Thomas Browne rapporta qu’il était devenu un fameux remède pour les amygdalites, maux de gorge, et même la strangulation. En 1710 cela avait encore cours dans le English Herbal de Salmon.
Il me paraît douteux que l'arbre auquel se pendit Judas soit un sureau. Le sureau noir est plus un arbuste qu'un arbre. Quand il devient très vieux et acquiert l'aspect d'un arbre, il ne me paraît pas capable de supporter le poids d'un homme pendu à une de ses branches. Il faudrait une branche horizontale et de telles branches sont prêtes à casser sous leur propre poids.

Et comment pouvait-on croire au 14è siècle que l'arbre montré aux touristes était l'arbre auquel se pendit Judas ? La durée de vie d'un sureau est estimée à 100 ans, pas 13 siècles !
16:52 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Portrait d'épeire
En nettoyant le pied d'un sureau j'ai dérangé une araignée pas trop farouche.
Son joli dos bien décoré :


et en recadrant pour admirer les poils :

Côté ventre :


De profil pour voir le jeu de pattes gracieux :

13:33 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
14/11/2008
Les grenouilles peuvent s'aimer
mais il leur fallait une autorisation officielle.
Je vous ai déjà parlé de mes deux petites mares, lieu des ébats amoureux de quelques grenouilles à partir de la fin février. Grenouilles rousses, grenouilles agiles, ce sont des grenouilles insonores. Une seule fois j'ai entendu le chant d'amour. C'était à peine audible et j'étais au bord de la mare.
Mais je craignais toujours l'arrivée d'une autre espèce plus bruyante. J'aurais à me battre. Les voisins les plus intolérants aux bruits venant des voisins et dépassant 50 dB (j'exagère mais à peine, ils avaient tenté de me faire signer une pétition contre le coq d'un voisin pourtant enfermé toute la nuit) sont partis. Cela ne veut pas dire que d'autres ne se plaindraient pas.
Aujourd'hui j'ai acheté La République de Seine et Marne, un hebdomadaire sympa et qui permet de se tenir au courant des potins de la région. Je ne pense pas toujours à l'acheter mais en passant devant le marchand de journaux j'ai aperçu un titre en première page : le couac des grenouilles au tribunal.
A Maincy, environ 30 km de chez moi, des voisins avaient intenté un procès contre une voisine à cause de son plan d'eau occupé par des grenouilles rieuses qui semblent être une espèce nettement bruyante.
Les grenouilles ont gagné. Mais seulement en appel. Elles étaient défendues par Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement.
Quelques arguments de l'arrêt rendu : en vertu de la protection des grenouilles rieuses, leur capture et l'enlèvement des œufs sont interdits. Les batraciens n'ont jamais été absents de cette lisière humide de forêt et il a été sans doute depuis la création de leur espèce dans leur nature de coasser là où ils se trouvent.
A noter : un procès est toujours en cours contre la commune qui n'est pas intervenue pour faire cesser les nuisances sonores…
Une des visiteuses de ma mare le 27 février 2008 :

19:53 Publié dans mare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
Sureaux de novembre
Le très jeune Sambucus miqueliana, comme celui de Veneux, a toujours son feuillage.


Mais les Sambucus racemosa de Trifouilly, cette année comme les précédentes l'ont perdu en octobre. Ce n'est pas le cas à Romilly le 9 novembre, bien qu'un peu dégarnis ils ont encore des feuilles :
Sambucus racemosa botanique



'Sutherland Gold' devenu vert


et 'Plumosa Viridis' devenu jaune

'Plumosa Aurea' sur son tapis de consoude

11:57 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nature, plantes
13/11/2008
Le conflit des croyances
Elder/Hylde-Moer a été vue sous une lumière largement bienfaisante, et pourtant, beaucoup de ce dont on se souvient aujourd’hui en fait le plus malfaisant de tous les arbres, repaire de sorciers et possession du Diable. Comment cela se peut-il ?
L’explication la plus vraisemblable, et qui s’applique à beaucoup d’autres plantes, est que le sureau fut condamné par l’Eglise Chrétienne. Lorsque les missionnaires commencèrent à évangéliser, ils eurent besoin de supprimer toutes les vieilles croyances. L’Angleterre était l’un des derniers bastions du paganisme.
Par delà ses frontières, l’Irlande, le Pays de Galles, et l’Ecosse, changeaient déjà sous l’influence de l’Eglise Celte ou Irlandaise, quand Augustin arriva à Canterbury pour prendre en charge les Anglais avec la version romaine du Christianisme. Tout n’était pas gagné. Par exemple, l’utilisation de plantes à feuilles persistantes durant les fêtes du solstice d’hiver dut être introduite dans la nouvelle foi, qui reçut l’autorisation du Pape Grégoire 1er en l’an de grâce 604, avec un verset d’Isaïe pour lui conférer autorité.
Bien que beaucoup des vieilles croyances furent acceptées dans le christianisme, les deux fois durent coexister pendant des centaines d’années. Le culte de l’arbre était encore répandu au 11e siècle, le roi Cnut l’interdit par la loi du pays. Même dans les derniers temps normands, les croyances en Norse étaient encore si bien connues qu’elles pouvaient jouer une part significative dans l’art religieux même dans l’extrême sud de l’Angleterre. Hylde Moer était même encore dynamique, de sorte qu’il fallut attendre le 14e siècle pour que son nom devienne Elder Mother. Etant donné à quel point c’est tardif, il est surprenant que nous sachions si peu à son sujet, mais nous pouvons supposer avec un certain degré de certitude que les premiers Chrétiens auraient désiré la supprimer, car la mère déesse pouvait être une rivale pour la Bienheureuse Vierge Marie. Pour détruire la réputation du sureau, l’Eglise lui donna un rôle dans les pires événements de la vie du Christ : la Trahison et la Crucifixion.
21:53 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
La moelle de chinensis
Sambucus chinensis en pleine terre à Romilly sur Seine se comporte différemment de celui qui vit en pot à Veneux les Sablons : il imite Sambucus ebulus et va perdre totalement son feuillage pour l'hiver. Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est le même que celui de Veneux puisqu'il a été obtenu par division des rhizomes. Ce n'est pas une question de climat puisque les températures sont à peu près identiques, il n'a pas encore fait froid et à Veneux le feuillage a survécu au gel les hivers précédents. Est-ce parce qu'il a eu soif cet été ?
Des tiges étant déjà fanées, j'ai pu en couper une et vous montrer sa moelle. Elle est sans doute plus sombre que sur une tige vivante mais on voit encore bien ce que je vous ai décrit : la moelle est blanche avec des taches rouges.

19:48 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
Sureau chinois et petits oiseaux
Sambucus chinensis est toujours là avec ses corymbes, ses pédicelles vineux, ses nectaires verts et ses fruits rouges. Mais il n'est plus aussi vertical, il penche, surplombe la table de bouturage. Le tout est peu à peu enseveli sous les feuilles mortes, et pourtant il y en a encore beaucoup sur les arbres.

Les habitants du grand corymbe, les araignées, sont là aussi, fidèles depuis le début de l'été.

Je me suis inquiétée pour les oiseaux, ça pépie beaucoup autour de la maison. Il ne fait toujours pas trop froid mais je ne vois plus rien pour les nourrir. La plupart des insectes sont morts ou cachés pour l'hiver et il n'y a plus de fruits. Les fruits des sureaux ont vite disparu, ceux du pyracantha et de l'aubépine ont suivi et il n'en reste plus, ceux du lierre ce sera pour plus tard. J'ai donc mis une coupe de tournesol entre les boutures pour voir.

Et j'ai vu. Le succès a été immédiat.

On voit le petit volatile de dos, de face c'est un rouge-gorge.
07:58 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, animaux
12/11/2008
Chatons
Les noisetiers ont perdu leurs feuilles et les chatons, encore petits, se voient bien.
Voici les chatons en version blanche à côté de bourgeons vert très pâle :


et la version rose du noisetier pourpre où ils accompagnent des bourgeons rose vif :



22:38 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
11/11/2008
Albida déménage
Un Sambucus nigra var. albida (fruits clairs) a quitté Trifouilly aujourd'hui. Cela n'a pas été facile. Le terrain n'étant plus entretenu est rapidement envahi d'orties très hautes, de lianes diverses et autres. J'ai passé une heure à démêler délicatement le sureau sans perdre de feuilles.
Ce sureau qui mesurait au plus 70 cm en fin d'été s'est réveillé avec les pluies et a réussi à dépasser 2 m en quelques semaines avec un fort épaississement du tronc principal et développement de troncs accessoires nés au niveau du collet. J'ai procédé délicatement, souvent à la main, pour n'abimer aucune racine. Cela m'a pris 2 heures.
Le voici encore debout, juste avant arrachage, au fond d'une profonde cuvette où il n'y a aucune racine. En effet, contrairement à ce qui se passe dans le sable, le système racinaire est profond, compact et surtout vertical.

Je l'ai couché à côté de la voiture pour montrer ses dimensions.

Ses racines et le départ des troncs :

Ensuite j'ai extrait beaucoup plus facilement Sambucus coreana. Il n'a qu'un seul tronc mais cela ne veut pas dire que c'est son comportement normal. En effet, celui-ci est greffé. Une pépinière hollandaise vend tous les sureaux greffés. Quand il sera plus étoffé, je lui prendrai une bouture pour voir son développement naturel.


19:39 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
L'Yonne à Courlon
L'Yonne est belle et large à Courlon sur Yonne, elle approche de son confluent avec la Seine qu'elle rejoint à Montereau fault Yonne.



Et la petite église de Courlon, 13è-15è siècle, est ravissante.

18:39 Publié dans Tourisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france
10/11/2008
Paw-paw et olive d'automne
Je n'ai pas le temps pour un potager et son aspect détonnerait dans mon jardin sauvage. Je me contenterai de quelques légumes dispersés, je pense surtout aux tomates-cerises, c'est joli et d'aspect plus naturel que les grosses tomates, au raifort, aux plantes aromatiques etc…
Les fruits c'est plus simple à entretenir, à condition de ne pas choisir ceux qui sont trop sélectionnés et répandus partout, attirant de ce fait toutes les pestes. Les presque sauvages, ça me plaît et j'ai aussi envie de goûts nouveaux.
J'ai déjà planté nashi, griottier, mirabellier. Deux grenadiers, 'Provence' et 'Molar de Elche' sont prêts pour être plantés. Mes semis involontaires de néflier du Japon sont prêts à partir à Romilly sur Seine. Celui de Veneux les Sablons ne fleurit pas à cause de l'ombre d'un grand chêne dont je n'avais pas prévu l'étalement.
Je vais aussi transplanter les ronces sauvages de Veneux, il faudra les canaliser, je n'aime pas les fruits des ronces "domestiques", et les actinidias à petits fruits lisses, eux aussi trop à l'ombre.
Je viens de planter 3 Eleagnus umbellata, l'olivier d'automne, Autumn olive. Il est rustique partout en France, ses fleurs sont parfumées et attirent les abeilles. Il mesure 6 m, supporte le calcaire et fixe l'azote, rendant service aux plantes qui l'entourent. Ses fruits d'automne n'ont pas la couleur des olives, ils sont rouges et juteux, comestibles et agréables. Je n'ai malheureusement pas de photo, les miens ne sont pas encore photogéniques.
Asimina triloba, un américain du nord, est aussi très rustique. Dans son pays on l'appelle paw-paw ou poor man's banana. Lui aussi mesure 6 m. Il est proche des mangues et ses fruits y ressemblent. Mais ce n'est pas son seul attrait. Ses grandes feuilles pendantes lui donnent un air très exotique. Là, j'ai des photos de celui du jardin botanique de Marnay sur Seine.


Enfin j'ai trouvé un compagnon pour ma vigne sauvage et je l'ai commandé en Hollande, je l'aurai à la fin du mois : un Ginkgo biloba femelle à port colonnaire. C'est rare, les femelles sont généralement plus larges que les mâles. Peut-être aimerai-je les amandes comestibles de ses ovules mais dans combien d'années ?
21:38 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
Ne brûlez jamais du sureau
Comme pour la coupe, brûler du sureau ne paraît pas très sage quand on croit qu’il a un contenu spirituel puissant. Il est vraisemblable que les traditions associées au feu sont les plus vieilles. Le véritable nom anglais du sureau, "elder", dérive de noms saxons comme "aeld" qui signifie feu et "ellaern" dont le sens est allumer du feu. Les explications habituelles pour cela sont que la moelle à l’intérieur des tiges était recueillie et séchée pour être utilisée comme matériel d’allumage, ou encore qu’on soufflait à travers les tiges creuses pour activer les cendres. Les deux sont plausibles mais il y a une troisième possibilité, c’est que, pris au mot, c’est une réminiscence des temps où, pense-t-on, le bois de sureau était utilisé pour des feux sacrés et rituels, y compris les bûchers funéraires.
Si le bois de sureau était de fait brûlé rituellement en l’honneur de la Mère Sureau, il a peut-être été l’apanage des "prêtres" qui interdisaient aux non initiés de brûler le bois sacré.
Une autre explication pourrait reposer sur la crainte d’attirer la mort, à partir de ses relations probables avec les rites et les bûchers funéraires. Peut-être croyaient-ils que par la mort la Mère Sureau était réunie à son "enfant", et ainsi des morceaux de l’arbre, souvent d’un arbre vivant, bois vert ou feuilles vertes, étaient mis dans les tombes et les cercueils.
Certains pensent que les Saxons le plantaient sur les tombes des criminels exécutés, pour que l’arbre absorbe leur mal et purifie leur âme. Visiblement le flambeau fut transmis car, aussi tard qu’en l’an 1579, Edmund Spencer utilisa la correspondance funéraire dans les images dans le poème November de son Shepherd’s Calendar, pendant que dans Cymbeline de Shakespeare il est symbole de chagrin.
Le brûler dans le foyer de la maison attirera le Démon par la cheminée. Ceci peut être pris au mot, ou bien peut être un écho des croyances de Norse associées à celles de Woden qui étaient enclins à passer à travers des trous de fumée en visite de passage, notion adoptée en Amérique quand le Père Noël fut inventé. C’était Woden qui était, en partie, célébré avec les grands feux des fêtes du solstice d’hiver de Yule.
Nombreuses sont les interdictions de brûler le sureau. Si le sureau est jeté dans un feu, on peut entendre crier le sorcier qui se trouve à l’intérieur. Oui, le bois crie, un bruit fort ! Une explication scientifique fut recherchée. On apprit que le sureau est un bois inhabituel qui a des canaux pleins d’air, avec une torsion pour monter en spirale autour de la tige creuse, et que cela provoque des pressions sous l’effet de la chaleur du feu, et ça "crie" lorsque ces canaux s’écartent. Cette décharge de pressions peut propulser des globules de sève bouillante et ce fait peut expliquer la croyance que, si le sureau est jeté dans le feu, le Diable vous crachera dessus.
J'ai eu moi-même confirmation de ces faits. Un jour j'ai fait brûler du sureau dans la cheminée. Je croyais que ce bois était sec, il ne l'était sans doute pas. Je n'ai pas vraiment vu ce qui s'est passé, je n'étais plus à ce moment-là devant la cheminée. J'ai entendu des explosions et j'ai trouvé des cendres incandescentes projetées à un mètre.
Il est dangereux de brûler un sureau.
10:00 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes