07/12/2008
Visions sous narcose
Dans plusieurs pays d'Europe on dit qu'en se couchant dans un bosquet de sureaux la nuit du solstice d'été, avec un cœur pur et après une préparation et un jeûne adéquats, on peut apercevoir le Roi des Fées et tout son équipage.
Voir le Roi Fée et sa suite passer à cheval n'est peut-être pas aussi fantaisiste qu'il y paraît à première vue. Il y a tant de récits de visions et d'expériences singulières sous des sureaux qu'on se demande maintenant si la forte odeur du feuillage ne contiendrait pas des composants narcotiques qui provoqueraient des sortes d'hallucinations chez les personnes prédisposées (comme pour l'if). Dès 1776 l'un des principaux médecins du pays, William Withering, observait :
"The whole plant hath a narcotic smell ;
it is not well to sleep under its shade."
Toute la plante a des effluves narcotiques, il n'est pas bon de dormir à son ombre. On vous prévenait que vous ne vous réveilleriez jamais si vous dormiez sous un sureau.
21:18 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Il se prend pour un fau
Mais ce n'est pas un hêtre, c'est un bouleau. C'est Betula pendula 'Youngii', photographié au Jardin des Plantes de Paris le 1 décembre.


Pour comparaison, voici un jeune hêtre tortueux, de développement à peu près identique, photographié au Prieuré d'Orchaise en été.

Il existe de nombreux bouleaux pleureurs d'aspects très différents. Même 'Youngii' n'a pas toujours cet aspect car il est souvent vendu greffé sur un tronc plus haut.
Une différence avec le hêtre, c'est qu'il est moins fourni en branches à son sommet mais peut-être est-il greffé sur un tronc. J'ai trouvé une photo d'un beau 'Youngii' très dense jusqu'au sommet.
11:01 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
06/12/2008
Dessert au sureau
Il est passé beaucoup de temps depuis ma dernière recette. J'espère que vous avez fait des réserves de baies dans le congélateur, elles y gardent parfaitement leur aspect. Nos voisins européens sont bien plus doués que nous pour se régaler avec le sureau. Voici donc une recette allemande.
Griesspudding mit Holunderkompott. Pudding de semoule et compote de sureau
UNIX-AG
Compote de sureau :
• 500 g de baies de sureau, égrenées
• 8 dl d'eau
• 120 g de miel
• 1 citron
• 2 c. à soupe de fécule pour lier
Pudding de semoule :
• 1 l de lait
• sucre roux, quantité selon le goût
• 1 gousse de vanille, fendue
• 1 pincée de sel
• 40 g de beurre
• 220 g de semoule de blé complète
• 3 jaunes d'œufs
• + beurre pour frire
Compote de sureau : cuire les baies avec l'eau et le miel à petit feu 15 mn. Ajouter le jus de citron. Mélanger la fécule à un peu d'eau, la verser dans la compote et continuer à cuire doucement jusqu'à liaison. Cette compote peut être servie chaude ou froide.
Pudding de semoule : Faire bouillir le lait avec le sucre , la gousse de vanille, le sel et le beurre. Verser la semoule en pluie et cuire environ 15 mn à très petit feu. Enlever la gousse de vanille. Incorporer les jaunes d'œufs. Verser sur un plat et laisser refroidir.
Couper le pudding en tranches ou bien former des boulettes avec une cuillère à soupe. Les faire dorer dans un peu de beurre.
Répartir la compote sur les assiettes, y déposer du pudding. Saupoudrez d'un peu de sucre roux.
19:49 Publié dans cuisine des fruits | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cuisine
Les bernaches de Moret sur Loing
Vous l'aurez compris, j'adore les bernaches. Elles donnent une impression de puissance et de calme. Elles sont familières tout en gardant une distance, précise il me semble. Elles ne sont pas du tout dérangées par ma présence mais si je vais au-delà de cette limite, elles s'éloignent, lentement, aussi lentement que mon approche, et sans le moindre affolement. Elles sont le plus souvent sur la rive, rarement dans l'eau, et elles broutent l'herbe car elles sont végétariennes. Parfaites pour l'entretien d'une pelouse. Regardez celle-ci, le bec barbouillé d'herbe :

Je suis retournée les voir aujourd'hui. Il y avait un groupe de onze, mêlées à des canards colverts

et un groupe de quatre nettement séparé des autres, sans doute les nouvelles arrivées.

Mais elles sont loin d'être aussi nombreuses que l'an dernier. Cependant l'an dernier je les ai observées plus tard, le 15 décembre :

J'y retournerai à la fin du mois, elles seront peut-être plus nombreuses.
Les canards du grand groupe semblent vraiment vivre avec les oies, ils se déplacent avec elles. J'ai tiré le portait d'une femelle. Quand on parle de colverts, on montre toujours un mâle. C'est vrai qu'il a un beau costume, un peu voyant tout de même. La femelle est très belle, sa robe est délicate et élégante, dans des jolis tons de roux :

Encore quelques attitudes de bernaches :



Il semble qu'elles aient tendance à se sédentariser dans la région. Je vous en ai montré à Chamarande le 20 mai, avec oisons. Mais à Moret sur Loing c'est impossible, en été leur prairie est occupée par le spectacle son et lumière.
00:32 Publié dans Oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
05/12/2008
Décor
Pour un peu de couleurs au jardin, il y a encore les arbustes à floraison tardive.
Mahonia x media 'Charity' à coté d'un Edgeworthia chrysantha qui se prépare à fleurir

Callicarpa x shirasawana


Viburnum farreri

Lonicera fragrantissima

des chrysanthèmes

et aussi des arbres :
le mûrier à feuilles de platane, Morus bombycis (kagayame)

les houx à feuillage panaché dont les jeunes pousses très claires font comme des fleurs


21:39 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
Epiphanie
La fin de l'année est l'un des moments de première importance pour craindre les forces du mal à l'œuvre, comme Hallowe'en le 31 octobre et Twelth Night le 6 janvier. Alors on craignait que les forces donnent leur ruade finale.
Twelth Night dut être acceptée dans le calendrier chrétien et devint ainsi l'Epiphanie, le jour où l'Eglise se souvient de l'enfant Christ montré aux Mages (représentant les Gentils). Le mot Epiphanie est du grec ancien signifiant montrer ou rendre manifeste. Il était important que rien de moins que sacré puisse imposer sa présence et ainsi dans ce but il y eut un rituel incluant des baies de sureau. Elles étaient placées en cercle sur le sol. Cette pratique semble avoir survécu plus longtemps dans des régions d'Allemagne et d'Autriche où c'est la "Bertha Night", Bertha étant une personnification de la notion d'Epiphanie, et elle se présente comme une dame blême dans les crèches pour endormir doucement les bébés. Certains informateurs relatant leurs souvenirs de cela pensaient que c'était un acte de compassion en compensation de l'absence de mère pour réconforter le bébé. Cependant, qu'ils se comportent mal, et Bertha montrait aux enfants leurs erreurs, exactement comme Mère Sureau le faisait, croyait-on. Au 19e siècle on racontait aux enfants qu'elle avait de grands pieds et un long nez de fer.
La version italienne de ceci présente non Bertha, mais Befana qui était la bonne fée qui remet des cadeaux de Noël aux enfants. Cet aspect est plus près de celui de Saint Nicolas ou du Père Noël dans les rituels d'autres cultures. Quelqu'un, jouant Befana, doit se glisser furtivement dans la chambre des enfants la nuit de Twelth Night pour y laisser des cadeaux.
Bien sûr, pour permettre ces événements avec les baies de sureau, il faut en sécher quelques unes cueillies l'année précédente en prévision de cet usage. Il y a un os. Elles doivent avoir été cueillies la nuit de la Saint Jean. C'est le 24 juin et c'est impossible car les arbres sont en fleur, il n'y a pas de fruits à cette époque. C'est l'un des éléments impossibles de la tradition et cette impossibilité semble être significative. Par exemple, la Saint Jean est le moment pour ramasser les graines de fougère (fougère arborescente) et tout un chacun voudrait avoir des graines de fougère car elles ont le pouvoir de vous rendre invisible ! H.G. Wells ne fut pas la première personne pour laquelle cela avait de l'attrait.
Malheureusement, les fougères ne fleurissent jamais pour faire des graines. Même les spores ne sont pas prêtes à cette époque, et ainsi il n'est pas utile de sortir avec votre baguette de coudrier pour frapper les graines sur le cuir noir de votre Bible, quoique dise le savoir. Ce n'est pas tout à fait vrai. Vous POUVEZ obtenir des graines de fougères. Pour pouvoir le faire, vous devez simplement réaliser le cercle rituel avec des baies de sureau à l'Epiphanie !
11:38 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
03/12/2008
Floraisons
D'autres plantes ont une floraison très longue ou remontante et nous régalent de leurs fleurs en décembre :
le rosier 'Opalia' déjà couvert de sa protection de paille et de feuilles laisse émerger ses jolies roses banches

l'acanthe, Acanthus mollis, en fleurs depuis juin,


est plus intéressante que spinosus pour le jardin car elle fleurit plus longtemps et garde son superbe feuillage si l'hiver est doux. La voici le 9 janvier 2008, également au Jardin des Pantes de Paris avec, juste derrière elle Acanthus spinosus bien misérable en hiver

les alstroemères


la remontée de Viburnum tinus

et celle de Choysia ternata

22:13 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
02/12/2008
Les sauges
Le triste hiver s'installe, il faut fleurir le jardin pour garder le moral. Je vais vous parler de plantes en fleurs en ce moment. Non pas des plantes à floraison tardive mais des plantes qui ont fleuri tout l'été, voire depuis le printemps, donc depuis des mois. Un rapport qualité-prix imbattable.
Nous allons commencer par les sauges. Je vous les ai montrées il y a 15 jours, elles sont toujours fleuries le 1er décembre et le resteront jusqu'aux premières gelées. J'ai sélectionné celles qui ont encore beaucoup de fleurs et je les ai classées par ordre de rusticité.














La plus résistante est Salvia greggii qui supporte jusqu'à – 15°C. Microphylla résiste jusqu'à – 12°C. Les autres sont en limite de rusticité à Paris, il faut les protéger par une bonne couche de paille ou de feuilles mortes, elles repartiront de la souche au printemps.
19:51 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
Le solstice d'été
Des précautions sont à prendre au sujet des références au solstice d'été car beaucoup de notions modernes lui ont été attribuées rétroactivement. Autrefois il a été une fête importante, annonçant une nouvelle saison, que les premiers missionnaires ne parvinrent pas à supprimer. Alors, ils lui superposèrent la fête de Saint Jean Baptiste parce qu'il annonça la venue du Christ. Durant le processus quelques uns des événements de l'année païenne furent transposés et ainsi les rituels du feu pour la veille de la Saint Jean (23 juin) proviennent des célébrations Lammas, à échéance plus tard dans l'année (1er août). Des plantes significatives, qui furent connues comme "Herbes de Saint Jean", étaient cueillies pour l'usage rituel et elles incluaient l'inflorescence de sureau. Toutes les herbes étaient attachées en bouquets, accrochées à des bâtons et balancées au-dessus d'un des feux sacrés. Ceux-ci n'étaient pas des feux vifs mais des feux de fumée pour produire "holy smoke", la fumée sacrée, pour chasser le mal et faire place à la bénédiction de Dieu. Une fois que les herbes avaient été fumées (fumées comme du bacon dans la cheminée), elles devaient rester dans cet état de conservation jusqu'à ce que le rituel soit répété l'année suivante. Elles étaient conservées comme amulettes protectrices, particulièrement pour tous les aspects des activités laitières. Elles étaient suspendues dans les étables et la laiterie pour tenir éloignée toute mauvaise influence.
Le solstice d'été est, bien sûr, l'un des grands jours de féerie dans l'année, bien popularisé par les auteurs de contes de fées pour enfants. Dans toute l'Angleterre, et sur le continent, on croit que d'être en compagnie d'un sureau à ce moment vous garantit de voir le Roi Fée et sa suite passer à cheval. La littérature d'autrefois nous assure que nous ne manquerons pas cet événement pittoresque, soit dans la Seelie Court of Scotland, soit avec l'Ireland's Daoine Sidhe, ou n'importe où.
17:39 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
01/12/2008
Le héron de Paris
Au Jardin des Plantes de Paris, j'ai retrouvé aujourd'hui mon héron favori. Il avait daigné descendre de son grand pin observatoire. Il faut dire qu'il a trouvé un territoire tout-à-fait satisfaisant : une zone de travaux fermée au public et agrémentée de quelques petits bassins. Il ne partage ce territoire qu'avec des canards tranquilles.
Il était cependant assez loin, j'ai dû utiliser un téléobjectif que j'avais pensé à prendre pour lui. Voici donc quelques photos de Ardea cinerea, le héron cendré, variété parisienne, qui a bien voulu poser pour moi et faire une démonstration de sa marche élégante.









20:19 Publié dans Oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux, france