Sureaux

Pourquoi préciser biloba ? Il est le seul de son genre, le seul de sa famille, le seul de sa division. Un arbre venu du fond des temps.

Celui-ci est l'un des ginkgos centenaires du Jardin des Plantes. En cette fin de novembre il brille de l'éclat de ses mille écus d'or au dessus de son tronc crevassé par les ans.







Pas d'ovules ? Je sais pourtant pour l'avoir vu en octobre quand le feuillage était vert que c'est une femelle :





Il devrait avoir encore des ovules puisqu'ils persistent habituellement quand il a perdu ses feuilles. J'ai écarquillé mes yeux, j'ai affuté mon regard, j'ai utilisé le viseur au maximum du zoom, et j'en ai trouvé, cachés dans le feuillage de même couleur :







Cet arbre me fascine. Il a survécu aux dinosaures et aux bombes atomiques. C'est un vestige du passé de la Terre. Il n'existe probablement plus qu'à l'état naturalisé et dans les parcs et jardins. Il faut lui assurer un avenir long et radieux. J'en ai planté deux à Romilly. J'ai une femelle certifiée à port étroit, c'est rare chez une femelle mais cela a son importance quand on ne dispose pas d'un vaste parc. L'autre est un jeune plant de semis. Je ne connaitrai pas son sexe avant de nombreuses années.

A 4m de l'oiseau une foule l'admirait, des enfants photographiaient, moi aussi. Un enfant a donc fait un pas de trop vers le héron pendant que j'avais l'œil sur le viseur. Le bel oiseau s'est envolé. C'était soudain et rapide. J'avais réglé la distance sur l'APN à environ 4m. Je n'avais pas le temps de faire les réglages ou de mettre en automatique. J'ai eu le réflexe de suivre et de déclencher. Il a décrit un grand cercle avant de se diriger vers son refuge. Evidemment la mise au point des images n'est pas bonne, l'image est de plus en plus floue quand l'oiseau s'éloigne, mais c'est quand même beau.







Il a rejoint son grand pin, le même refuge que l'an dernier, là où il se sent vraiment en sécurité. Le pin était déjà occupé par une foule de corneilles. C'est très haut, je suis au maximum du zoom.













En prenant le train pour Paris ce matin, je pensais justement au héron. Allait-il revenir ?

Le héron du Jardin des Plantes n'a pas oublié les bons soins qui lui ont été prodigués l'an dernier. Un tout petit peu de neige cette nuit (elle a déjà fondu) et le voilà de retour dans sa résidence d'hiver.

En arrivant dans le jardin botanique, je l'ai tout de suite repéré à la foule qui l'admirait à distance. Il accepte une limite à 4m environ. Il était bien sûr au bord d'un petit bassin. Il va commencer par débarrasser méthodiquement les bassins de tout ce qui bouge. Ensuite, c'est sans problème, les visiteurs du jardin pourvoiront à son approvisionnement en chair de poisson.

Il a acquis de l'assurance, il se laisse photographier, dégage son cou pour mieux se faire admirer..

















Mais tout à coup un enfant s'avance trop. A suivre…



Il a neigé cette nuit, Météo France l'avait promis et j'avais vu un peu de neige dans les champs du Loiret. Je n'ai pas souvenir de neige en novembre. Cela ne promet rien de bon pour la douceur de l'hiver qui vient.

Sambucus palmensis, le sureau des Iles Canaries, se croyait dans son beau et chaud pays le 25 novembre :

Le voici ce matin, tout couvert de neige mais vaillant. Son feuillage a déjà supporté des gels plus importants et je ne peux rien pour lui, il est trop grand pour un voile d'hivernage.

Sambucus chinensis, un peu mieux protégé contre la maison, fait un peu la tête mais il va vite se redresser. Je pourrais le couvrir mais c'est inutile, il va refaire toute cette végétation, qu'il la garde pour l'hiver ou non.



Dans la série arbres flamboyants en automne, voici maintenant le liquidambar. Ou plutôt les liquidambars. Je vous les ai déjà montrés mais séparément, au fur et à mesure de mes rencontres, et je crois que cela vaut la peine de les rapprocher pour les comparer et choisir celui qui nous convient le mieux si nous désirons en acquérir un.

On voit couramment en Europe, et on trouve facilement à l'achat, deux espèces.

Liquidambar styraciflua, le copalme d'Amérique, est le plus grand et il est plus adapté à un parc qu'à un jardin. Toutes ses feuilles se colorent en même temps. S'il peut atteindre 40m dans sa région d'origine, il mesure encore facilement 15m en Europe. La première photo le représente à l'Arboretum de Segrez un 7 octobre, celui de la deuxième photo est plus jeune, il était à l'Arboretum des Grandes Bruyères un 16 septembre.







Liquidambar orientalis, le copalme d'Asie, convient mieux à un jardin. Sa croissance est lente et il n'atteindra que 5 à 6m avec un feuillage dense jusqu'au sol. Il est photographié au Jardin Botanique de Marnay sur Seine le 25 septembre 2008 puis le 18 septembre 2010 : il mesure environ 4m et n'a pas grandi de façon évidente entre les deux photos.







Ses feuilles ne vont pas se colorer toutes en même temps. Il aura d'abord une période vert et orange puis se colorera jusqu'au rouge sombre. Il aura un stade avec toutes les couleurs, un peu comme le parrotia. Vous remarquerez aussi que ses feuilles ont une découpe un peu plus complexe que le précédent.









Comme prévu je suis allée chercher mon petit rosier (et d'autres) à Saint Cyr en Val.

La saison ne se prête pas à la contemplation des rosiers. Pourtant je ne pouvais pas ne pas remarquer celui-ci :

Il est tellement couvert de petits fruits qu'on pourrait le prendre de loin pour un cotonéaster. Il est ainsi depuis septembre et il avait sans doute alors encore plus de fruits car ils intéressent les oiseaux. C'est 'Wedding Day' greffé en pleureur. Ce splendide rosier liane se couvre au printemps de grands bouquets d'églantines blanches aux étamines jaunes et peut atteindre 8m x 4m.

Je vous ai montré des primevères fleuries en novembre, j'ai vu depuis des corymbes sur les cornouillers sanguins. La nature est folle. Mais pour l'instant il n'y a pas de fleurs de fraisiers et je ne veux pas vous parler de mes fraisiers sauvages, ce n'est pas de saison.

Je veux vous parler d'un petit rosier que je vais aller chercher demain à Saint Cyr en Val.

Rosa 'Fraise des Bois' est une pure fantaisie de Dame Nature. Allez lire son histoire.

Je vais le planter en bordure, bien en vue pour surveiller ses jolis boutons qui ne s'ouvriront jamais. Comme un adolescent timide qui ne deviendra jamais adulte.

Le cactus de Noël nous souhaite Noël juste avec un mois d'avance mais je lui fais confiance, il sera encore en fleurs à Noël. Il a passé la belle saison dehors sous les arbres. Je l'ai rentré début novembre et il a aussitôt formé ses bourgeons floraux.





Regardez comme le pollen glisse subrepticement le long du pistil :





Mais sa méthode de multiplication préférée c'est la bouture, d'une facilité déconcertante.

C'est vraiment une plante très facile. Elle survit à toutes mes négligences.

Pour augmenter le choix de beaux feuillages d'automne, il y a Parrotia persica appelé arbre de fer à cause de la dureté de son bois. Je l'avais photographié fin octobre à l'arboretum de Chèvreloup. Vous admirerez dans les photos de détail du feuillage la grande variété de couleurs : vert, jaune, orange, rouge, rouge sombre.









Mais il est grand et très encombrant. Vous l'aimeriez en version miniature ? Aucun problème. Il y a Parrotia persica 'Pendula'. Celui que j'ai photographié à l'arboretum des Barres est planté depuis 12 ans et il n'atteint pas 2m. Début octobre il était encore vert mais vous pouvez lui faire confiance, il se colorera comme un grand.





Je vous ai montré mon Viburnum x bodnantense. Viburnum farreri (anciennement fragrans) est l'un de ses parents et père et fils se ressemblent beaucoup.

Fin septembre à Paris Viburnum farreri avait déjà des fleurs et encore tout son feuillage.

C'est lui aussi un grand arbuste de 3m de haut. Bodnantense est très raide, très vertical. Farreri est aussi raide et dressé d'abord puis il s'évase avec plus de grâce :

Les fleurs des deux arbustes se ressemblent beaucoup, avec des variations du rose au blanc selon les variétés et la maturité de la fleur.

Mais les boutons de farreri sont rouge sombre.

Je possède un Viburnum farreri mais c'est le mignon, le tout petit 'Nanum'. En quelques années il approche 80cm en tous sens. Il n'a jamais fleuri, je ne sais pourquoi. Terrain trop pauvre ? Je vais le nourrir davantage dès le printemps. Par contre il garde toujours très longtemps son joli feuillage et il est beau presque toute l'année. Aujourd'hui il a encore toutes ses feuilles et bien vertes.

Voici ce qui reste pour moi un grand mystère malgré beaucoup de recherches.

Un jour fin septembre j'ai vu quelques amas blancs à la base de plantes, un petit nombre le long de la clôture. Cela ressemblait à du lait caillé. Je me suis demandé un instant si le voisin n'avait pas envoyé par-dessus le grillage un yaourt immangeable. Je n'y ai pas prêté beaucoup attention et n'y ai plus pensé.

Quelques jours plus tard (les photos sont du 3 octobre) il y en avait beaucoup. Des dizaines de ces petits amas, 5 à 6cm de haut, occupaient la base des tiges en grandes partie fanées des eupatoires surtout mais aussi d'autres vivaces et même de petits arbustes sauvages.

Si on secoue la tige, il vole une poussière fine comme de la farine ou du sucre glace. Je n'y ai trouvé aucun œuf, aucune larve, aucune bestiole. Si on enlève toute la masse, la tige est intacte à l'intérieur.

Il y a quelques jours il n'y avait en apparence plus rien. Mais en coupant les tiges fanées d'eupatoires, j'en ai découvert encore, plus ternes, en partie blancs, en partie noirs. Mais la partie blanche volait toujours en poussière.