Sureaux

C'est la saison, je vais encore une fois vous faire l'éloge de la ficaire à l'intention des bons jardiniers aux jardins parfaitement entretenus, propres. Elle a envahi leur terrain comme celui des voisins, comme partout en France. Il est impossible de s'en débarrasser. Alors pourquoi tant d'acharnement, tant d'efforts, pourquoi tant de haine ? Parce qu'elle fait sale ? Mais qu'a-t-elle de sale ? Ses petites feuilles toutes rondes, d'un vert irréprochable, sans la moindre tache ? Ou ses jolies fleurs d'un jaune éclatant et luisant. Fait-elle plus sale que la terre nue qui est une insulte à la nature ? N'empêche-t-elle pas la germination de plantes moins agréables à regarder ? Ce tapis vert parsemé de fleurettes n'est-il pas agréable à voir, joyeux même, à une époque où votre jardin bien entretenu est fort triste ? Qui dérange-t-elle ? Dès qu'elle aura fini de fleurir et donc d'être belle, elle disparaitra totalement en ne gênant aucune de vos précieuses plantes horticoles.

On la dit parfois stérile. Comment aurait-elle pu envahir toute la France uniquement par multiplication végétative ? Comment aurait-elle pu envahir tous mes pots sans exception et quelle qu'en soit la taille ? Elle préfère la multiplication végétative par ses petits bulbes mais elle fait aussi des fruits, des akènes transportés par les fourmis.

On dit qu'elle aime les terrains ombragés et humides. Pourtant pas un pouce de mon terrain ne lui échappe, soleil ou ombre, dans un sol sableux très sec, mais à la saison sèche elle dort. Elle se faufile partout où il y a un peu de place.

Même le tapis de Lamium galeobdolon ne l'empêche pas de fleurir. Elle a la solution : elle allonge ses tiges.

Ses jolies fleurs ont de 8 à 12 pétales :

Il existe même une variété à fleurs très doubles.

Puisque certains mettent en doute sa sexualité, examinons la de plus près :

Je reconnais que les étamines paraissent bizarres, presque d'aspect pétaloïde. Mais ce sont bien des étamines parfaitement constituées comme cela se voit bien sur une fleur qui vient de s'ouvrir :

Même lorsque les étamines ont pris cet aspect très allongé, elles ont bien des anthères à deux loges. Le filet est presque aussi large que l'anthère ce qui leur donne cet aspect pétaloïde. Les voici isolées, les carreaux du papier font 5mm.

La preuve de leur efficacité : les stigmates sont vite couverts de pollen :

Le spectacle ressemble déjà à celui du 16 avril l'an dernier :

Mais le camellia 'Lavinia Maggi' s'est élargi et rejoint maintenant le forsythia. C'est le but recherché, ne plus voir le mur du voisin car il le laisse s'écrouler.

Une nouveauté : les charmantes ficaires ont réussi à gagner la mare.

Elles veulent imiter les calthas mais ceux-ci sont encore en boutons

ou commencent à peine à fleurir. En bas et à gauche on voit des feuilles de ficaire, tellement plus petites.

L'ail des ours ne montre pour l'instant que ses belles feuilles odorantes.

Il a réussi à se ressemer à distance de la mare. Ces petits pieds nouveaux vont rejoindre les bords de la mare de Romilly.

Les œufs de grenouille flottent maintenant. J'ai compté 17 masses mais toutes n'ont pas encore rejoint la surface.

Le terrain de Romilly est une mine de pézizes, je vous montrerai bientôt mes pézizes veinées, un bon comestible. Mais je suis déçue de ne pas y trouver d'autres champignons. Je me suis donc laissé tenter par ce joli petit pin mycorhyzé avec du lactaire délicieux.

J'ai longtemps hésité avant de l'acheter, j'y suis retournée 3 fois. La raison : si les étiquettes qui l'entourent parlent beaucoup du lactaire, il est impossible de trouver le nom d'espèce du pin. Le "fabricant" et le vendeur ne semblent y accorder aucune importance. L'aspect adulte, la tolérance au calcaire, cela n'a aucune importance ?

J'ai fini par l'acheter parce que je crois que c'est Pinus nigra var. austriaca. La raison : la couleur vert très franc de ses aiguilles et leur longueur 16 cm. Une telle longueur est impressionnante sur ce petit arbre de seulement 75 cm de haut.

Je suis bien consciente que je me prépare des problèmes avec ce petit pin, surtout s'il grandit vite. Car maintenant pour la processionnaire du pin c'est la ruée vers l'est. J'ai vu ses nids sur la route entre Montereau fault Yonne et Romilly à la sortie de Marolles, à seulement 50 km de mon terrain, ce pin en était complètement infesté :

Il y avait 5 pins plus petits à côté mais le plus grand n'atteignait pas 5m. Comme ailleurs les processionnaires ne semblent s'intéresser qu'aux pins de grande taille.

Le pin de la rue de Buttes a été débarrassé de ses nids, travail impeccable, sans l'abimer. Bravo.

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Mais la processionnaire a investi toute la région, forêt et villes qui la bordent. J'ai encore vu des nids route de Bourgogne et sur la route de forêt entre Thomery et Avon.

Mais l'atteinte qui m'a fait le plus de peine c'est celle de ce superbe, sublime pin dans un jardin sur la plus grande rue d'Avon. J'espère que ses propriétaires vont vite s'en occuper et que les bestioles n'auront pas le temps de le défolier.

Rappel : il ne faut pas stationner sous les arbres envahis, ne pas y laisser batifoler les animaux, ne pas y toucher sans protection totale de la peau, des voies respiratoires et surtout des yeux. A lire.

Je n'ai pas de pin mais je m'apprête à en planter un tout petit mycorhyzé avec du lactaire délicieux. Vu sa taille il ne sera pas envahi pour l'instant mais il semble qu'un pin ça grandit vite. Et puis, il existe aussi la processionnaire du chêne… On n'est pas sortis d'affaire.

Dans la forêt les perce-neige sont à peine défleuris que la mignonne petite anémone sylvie a décidé de prendre la suite en tapis blancs aussi vastes et aussi denses.

Il fait beau et doux depuis un bon nombre de jours. J'ai donc décidé d'arrêter le nourrissage. Mais avant de tout enlever je me suis débarrassée de quelques flocons d'avoine, ils n'intéressent personne, et de boules de graisses, davantage appréciées. Qui dit graisse, dit étourneau :

Le gros-bec cherche les dernières graines de tournesol tombées sur la table, certaines sont germées. Quelques clichés rapprochés vont nous permettre de vérifier s'il mérite vraiment son nom de gros-bec. Je crois que c'est incontestable, il semble même dur et brillant comme de l'acier :





















Mais cette couleur gris-bleu d'acier n'est pas présente toute l'année. Suivons-là sur des photos d'années précédentes le 4 février, le 1 mars et le 10 avril :







J'ai découvert cette petite violette à Romilly en 2008 lorsque j'ai planté deux petits sureaux Sambucus nigra 'Heterophylla'. J'ai dû la dégager de plantes qui l'envahissaient. Depuis son tapis s'est densifié et je n'ai plus besoin de la dégager sauf en périphérie car sa végétation est permanente. Elle s'étend lentement mais sûrement et entoure maintenant complètement le pied d'un des sureaux.













L'écorce des sureaux commence par être verte puis grise avec des lenticelles. Mais ensuite, sur les grosses branches et le tronc, elle va prendre un aspect différent selon les espèces et les variétés. Voici quelques écorces.

Sambucus nigra 'Albovariegata' :

Sambucus nigra 'Black Lace' :

Sambucus buergeriana :

Sambucus nigra 'Cae Rhos Lligwy' :

Sambucus coreana :

A suivre...

L'été dernier je vous avais montré une autre découverte sur mon terrain de Romilly, un arbuste ou un petit arbre au très beau feuillage pourpre. Voici des photos prises le premier août. Il mesure environ 1m70 et on voit en bas à gauche qu'il y en a un autre plus petit. Lorsque je l'ai découvert il était trop tard pour voir sa floraison et il n'y avait pas de fruits. Peut-être fleurit-il cette année pour la première fois.

Le 17 mars il avait des boutons. La surprise est qu'ils sont très blancs.

Le voici le 21 mars. Les feuilles naissent vertes, un peu bronze. Les fleurs sont blanches. Elles mesurent 2,5cm et ressemblent à celles de Prunus cerasifera mais celui-ci a des fleurs roses dans sa version pourpre souvent appelée 'Pissardii'.

Prunus padus 'Coloratus' est juste à côté, il n'est pas encore en fleurs, ses jeunes feuilles naissent rouges et ses fleurs seront roses :

C'est la première fois que je vois un prunus à feuillage rouge sombre avec des fleurs blanches. Je donne ma langue au chat. Devrai-je attendre les fruits pour espérer lui donner un nom ?