26/04/2014
Faire fructifier Elaeagnus umbellata
Il y a 2 jours je vous ai parlé de mes 3 Elaeagnus umbellata superbement fleuris mais qui ne fructifient pas. Ce n'est pourtant pas par manque de pollinisateurs. Ils attirent abeilles et bourdons mais je veux vous montrer le plus mignon, un minuscule coléoptère, si petit qu'on le prend d'abord pour une fourmi, seule la longueur de ses antennes est impressionnante.
Alors qu'ils sont en fleurs depuis début avril, il n'y a aucun signe de nouaison le 26 avril. Ils ont encore un petit nombre de fleurs jeunes et quelques boutons, j'espère une fécondation croisée E. umbellata x E. multiflora.
Dans les commentaires sur ma note du 24 avril, une personne me parle d'un arbuste magnifiquement fleuri pendant 15 ans sans le moindre fruit, une autre de 10 pieds également bien fleuris qui ne fructifient jamais. Je ne suis pas donc la seule à avoir ce problème.
La cause, je pense l'avoir trouvée : il n'est pas auto-fertile et il faut donc au moins 2 clones différents pour une fécondation croisée. J'ai déjà indiqué un site curieusement bilingue (c'est une traduction partielle de l'anglais) mais très sérieux, très documenté sur beaucoup de plantes et que j'utilise souvent. Je parle de clone parce que le mot variété est généralement utilisé quand la variété a été nommée mais c'est pareil. Si le clone n'a pas de nom, comment savoir si deux plantes sont du même clone ou pas. J'ai 3 plants, Marie en a 10, et ils ne se fécondent pas. Ils sont probablement issu du même pied-mère par multiplication végétative et donc génétiquement tous rigoureusement identiques. Je me demande même, vu la tendance à l'industrialisation de la multiplication des plantes si toute l'Europe ne serait pas envahie par un seul clone. C'est en tout cas le risque si on achète à deux pépinières non compétentes. Et elle sont toutes non compétentes puisqu'elles ne vous parlent pas de ce problème d'auto-stérilité et ne vous proposent pas 2 variétés.
J'ai trouvé encore 2 sites en anglais qui en parlent et les termes sont les mêmes pour Elaeagnus umbellata et Elaeagnus multiflora (goumi) : typically self sterile, should be planted with two selections for cross pollination. Ils précisent aussi production 3-4 ans après le semis, 5-10 ans pour le maximum de production.
Alors, que faire ? Pour être certains qu'on a bien 2 clones différents, il faut, comme pour les poiriers, 2 variétés portant un nom. Pour cela je n'ai trouvé qu'une seule adresse : Agroforestry Research Trust. Ils ont 11 (!!) variétés dénommées dont une à fruits jaunes. A commander cet automne. Je leur passe commande tous les ans, très sérieux, aucun problème.
Mais il y a encore d'autres variétés sélectionnées. J'ai trouvé par exemple 'Cardinal' et 'Red Wing' qui ont une fructification superbe mais sans doute peu intéressante au goût car ils sont proposés comme arbustes d'ornement. Un autre, 'Jazbo', a des fruits qui tombent dans la main quand ils sont mûrs. Cela facilite grandement la cueillette et il est cultivé en vergers de production fruitière.
Une liste de variétés :
http://backyardgardener.com/Plant-Index/Plants/Elaeagnus/...
20:32 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Lilas nageurs recherchés
Grosse déception à mon arrivée à Romilly : il n'avait pas plu, pas une goutte. Heureusement j'ai été chassée par la pluie à 15h, juste pour m'éviter la corvée d'arrosage J'espère qu'il en sera tombé suffisamment. Quand j'entends les jouisseurs gémir à l'annonce d'un peu de pluie, ça m'énerve. Ils devraient aller vivre au Sahara. Ils pourraient y bronzer tous les jours (et s'y cancériser) sans aucun risque d'être mouillés.
C'est vraiment un problème de jardinier. Pas assez de pluies mais des inondations, même lorsqu'il n'a pas plu depuis des semaines, des eaux amenées d'ailleurs par la Seine. Ce n'est pas la bonne façon d'abreuver les plantes.
Parmi les victimes des inondations de l'an dernier, il y a eu les lilas, tous les Syringa vulgaris et le Syringa microphylla. Je n'ai pas l'intention d'en racheter pour les perdre aussitôt. Mais j'aime les lilas. Je vais transplanter les drageons de ceux de Veneux. Et je vais tenter d'autres lilas.
Mais il y avait un autre lilas : Syringa x prestoniae 'Minuet. Il a souffert, son tronc a été fendu en deux
mais il a survécu et dès ce printemps il est magnifique. Je vous le montre bien qu'il soit moins précoce et pas encore totalement épanoui :
Sa meilleure résistance m'a donné envie d'en essayer d'autres. Syringa koramowii vient juste d'être planté :
A l'automne j'ai planté aussi Syringa pekinensis mais je n'ai pas été assez rapide pour sa protection. Il a été victime de l'autre plaie de Romilly, les chevreuils. Il n'en restait que 10cm mais il repart vaillamment. Je vous le montrerai l'an prochain.
17:27 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
25/04/2014
Un temps de criocères
Il n'avait pas plu depuis six semaines. Je n'en pouvais plus d'arroser, et c'est particulièrement pénible pour moi à Romilly, et surtout c'est obligatoirement très localisé et le reste du terrain souffre. Puis on nous a annoncé la pluie. Comme souvent ici, cela veut dire ciel sombre, températures plus fraîches, parfois une petite rafale de vent, un éclair, le tonnerre et... pas une goutte d'eau. Enfin, il y a quelques jours il est tombé 4mm en 2 jours, rien à Romilly. Que j'arrose ou qu'il pleuve un peu, cela réduit l'efficacité du marc de café sur les lys, je revois un criocère et je remets du marc de café. Les lys sont noyés dans le café mais la tige florale s'allonge et il n'y a que quelques petits trous sur les feuilles. Hier, après encore 2mm de pluie, ridicule pour les plantes mais une joie pour les criocères, j'ai trouvé un couple d'un rouge insensé qui s'ébattait sans vergogne sur mes lys. Je les ai ramenés à la maison, posés sur une table. Ils se sont vite rejoints et ont recommencé aussitôt leurs ébats sur le programme télé. Et, là, je m'en fous, la table n'a rien à craindre de leurs abominables larves.
Cette nuit il est tombé 11mm pour mon plus grand bonheur. Tout le jardin en frétille de joie, c'est une vraie forêt tropicale. Mais je dois d'urgence me faire un café, la matière première va manquer. J'espère qu'il a plu à Romilly, je vais vérifier demain.
20:26 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (1)
24/04/2014
Quercus pubescens, le rescapé
Je l'avais planté en février 2010 :
Ses jolies feuilles duveteuses quand il débourre :
Le 23 juin 2011 :
Ensuite, c'est la catastrophe. Je l'avais sans doute insuffisamment protégé pour l'hiver et il a été dévoré par un chevreuil probablement. Il n'en restait qu'un bout de tronc. Mais il s'accroche à la vie. Sur le bout de tronc restant il a fait 2 branches disposées à angle droit l'une de l'autre :
J'espère qu'il va s'en sortir. Je voulais avoir au moins une deuxième espèce de chêne et il est bien adapté à ce terrain calcaire. Mais j'y tiens aussi parce qu'il est mycorhizé avec Tuber uncinatum, la truffe de Bourgogne.
20:11 Publié dans quercus | Lien permanent | Commentaires (0)
Elaeagnus umbellata et multiflora
J'avoue ne pas bien comprendre ces deux arbustes fruitiers. J'ai planté il y a 4 ans, en même temps, 3 Elaeagnus umbellata. L'un d'eux s'est développé beaucoup plus que les deux autres qui peut-être sont trop près de grands arbres et exposés à la voracité de leurs racines. Mais tous trois (3m, 1m50, 1m20) sont en pleine santé et ont fleuri dès la première année. Voici le plus grand :
Le 11 avril ils étaient en fleurs, une formidable densité de fleurs :
Mais l'an dernier la floraison était déjà aussi intense et je n'ai jamais eu un seul fruit. J'aimerais tellement les voir couverts de fruits en octobre comme à l'arboretum des Barres, pas seulement pour les manger mais aussi pour la beauté du spectacle :
Que se passe-t-il avec les miens ? Sont-ils vraiment autofertiles comme on le dit, mais je n'ai pas l'impression que cet arbuste ait été sérieusement étudié. Au Jardin Botanique de Marnay sur Seine, il y en a un très grand et je n'y ai jamais vu de fruits. Mais il est seul. Les miens sont trois mais c'est peut-être le même clone. Ou bien ont-ils besoin comme Cornus mas et officinalis d'atteindre un certain âge pour produire ?
J'ai planté il y a un an un Elaeagnus multiflora (goumi du Japon). J'espérais qu'une fécondation croisée aiderait la production. Ils sont en effet très proches et leurs fleurs se ressemblent tellement que je crois que je ne saurais dire lequel c'est si j'en voyais un dans un autre jardin que le mien. Il mesure 1m et fleurit dès cette année mais sa floraison est décalée et le 11 avril il était en boutons. Je n'ai vu quelques fleurs ouvertes que le 22 avril. Cependant les fleurs de E. umbellata sont encore là, peut-être parce qu'encore une fois elles n'ont pas été fécondées.
Elaeagnus multiflora le 11 avril :
Elaeagnus multiflora le 22 avril :
Elaeagnus umbellata le 22 avril, les ovaires n'ont pas grossi et les stigmates semblent toujours disponibles :
00:44 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (6)
23/04/2014
Rosmarinus sauvé des eaux
Après une inondation continue de 6 semaines puis une autre de 4 semaines, je n'avais aucun espoir pour mon tout jeune romarin à peine planté. C'est une plante de terrain sec. Il semblait pourtant au moins partiellement vivant et sa récupération se confirme avec sa floraison un an après le déluge, certes timide. Il a survécu, on ne peut pas en dire autant des sureaux noirs botaniques donnés pour tolérants aux inondations.
19:52 Publié dans légumes | Lien permanent | Commentaires (0)
Agrypnus murinus
La belle saison bat son plein maintenant et hier j'ai eu le plaisir de revoir mon acteur préféré, le taupin farceur :
http://sureaux.blogspirit.com/archive/2011/06/30/agrypnus...
Il n'est pas encore au mieux de sa forme, plutôt endormi. Je ne l'ai pas dérangé et il est resté sur sa feuille tout l'après-midi. Je l'ai vu vers 14h et je suis passée sans cesse devant son groseillier car c'était un grande séance d'arrosage, il n'a pas plu depuis début mars. Il changeait un peu de position mais pas de feuille.
A 17h10, il m'a sans doute vue car il a commencé son cinéma en abaissant tristement ses antennes. Je me suis éloignée, je connais la suite de la scène et je ne suis pas là pour terroriser les taupins.
Plus tard, j'ai cru en voir un autre, même taille, même couleur, sur le même groseillier. Mais c'était une punaise aux épaulettes bien saillantes, guère plus vive que le taupin :
12:40 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
21/04/2014
Wisteria ou la fureur de vivre
Les glycines sont les lianes les plus puissantes sous nos climats tempérés. A moins de la conduire en arbre à force de tailles sévères répétées, il faut un solide et très grand support. On la voit sur des grilles mais il faut tailler souvent et la survie des grilles en fer forgé, voire même de piliers en pierre n'est pas garantie à long terme. Si on veut la laisser vivre libre sans la tailler, ce que j'ai tendance à préférer pour la plupart des plantes, seul un arbre très fort et de très grande taille peut convenir. La longueur et le volume de végétation atteints par une glycine libre sont incroyables.
Je vous ai déjà montré les monstrueuses glycines des Grandes Bruyères :
Je vous ai montré la glycine qui escalade le grand chêne de plus de 100 ans à l'entrée du terrain de Veneux, une glycine du Japon à floraison plus tardive. C'est une marcotte prise il y a plus de 30 ans sur une glycine d'un jardin ami, une glycine qui avait décidé de coloniser le trottoir après être passée par dessus un haut mur de clôture. Son expansion en hauteur ne lui suffit pas. Elle a décidé d'aller chercher plus de soleil vers le sud en se servant du rosier liane, imposant lui aussi et qui a courbé une aubépine pour former une arche au-dessus de l'entrée :
Et cette année, j'ai eu une surprise en levant la tête. Dans cette zone, il y a ce que j'appelle l'HLM : un tronc énorme d'un hêtre énorme décédé d'un chancre il y a 30 ans, maintenant couvert de lierre. A cause du danger, je n'avais pu garder que le tronc, environ 7m de haut. Je l'appelle HLM parce qu'il grouille d'oiseaux, les plus visibles sont les pigeons et les tourterelles, d'écureuils, et sans doute de chauve-souris que je vois la nuit en été. Vers l'est, un grand hêtre, vivant celui-là. Au sud, chez le voisin, un grand houx mâle que j'ai connu très petit et qui a fait une grosse poussée de croissance jusqu'à 5m50. C'est lui qui avait assuré la fécondation de mes femelles quand mon vieux houx mâle est mort et avant qu'un jeune se décide à fleurir. Lorsque j'ai planté une glycine, il y a plus de 20 ans, je n'y connaissais rien. J'ai cru naïvement qu'un arceau métallique lui suffirait. Mais elle n'était pas de cet avis. Le tronc du hêtre contre lequel elle a été plantée n'avait pas encore de lierre et elle ne pouvait s'accrocher sur ce tronc lisse. Je crois qu'elle avait repéré le hêtre à l'est mais pour cela elle devait d'abord couvrir plusieurs mètres, s'accrochant à toutes mes plantes, rendant la zone inextricable. Tous les ans j'ai coupé, encore coupé, toujours coupé. Maintenant il n'y a plus rien à l'est et je la croyais morte. Erreur. Elle fleurit tout en haut de l'HLM et s'est dirigée vers le sud pour atteindre le sommet du houx :
J'ai cherché son tronc pour ne pas l’abîmer en cas de plantation à proximité.
20:08 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
Cydonia oblonga
Le Cydonia oblonga 'Aromatnaya' est maintenant en pleine floraison. Sur cette photo il se projette sur le Cornus officinalis qui pousse beaucoup plus vite que Cornus mas et a maintenant une belle ampleur.
Je rappelle que Aromatnaya est proposé pour ses fruits plus tendres et non astringents pouvant être mangés frais. En fait tous les coings peuvent être consommables frais mais dans des régions plus chaudes que la France, certaines régions du Portugal par exemple, où les automnes sont chauds et prolongés (il lui faut cependant une période de froid en dessous de 7°C pour fructifier). Ils peuvent ainsi réellement parvenir à maturité. Aromatnaya, une sélection russe, a la particularité d'un cycle plus court qui lui permet de bien mûrir chez nous.
Je vous ai dit que j'en ai planté un à Veneux cet hiver. Il est en bonne santé mais ne fleurira pas cette année. Mais mon envie de croquer dans un coing délicieusement parfumé m'en a fait planter un autre, lui aussi cet hiver. Il s'appelle 'Krymsk' mais c'est la même variété. Aromatnaya = Krymsk, cela varie sans doute selon la région d'origine de sa production. Je suppose que Krymsk est son nom russe d'origine. Je viens de découvrir que lui aussi fleurit, avec juste quelques jours de retard sur l'autre mais il vient d'être planté, il est donc excusé.
12:53 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Sorbus torminalis
Mon sorbier torminal est maintenant un beau petit arbre. Ses premières branches démarrent à 4m alors que je ne l'ai jamais taillé ni élagué. Il fleurit en ce moment :
Ses feuilles ont une forme peu courante :
En forêt de Fontainebleau il s'est hybridé spontanément avec Sorbus aria pour donner l'alisier de Fontainebleau, Sorbus latifolia. Cet hybride parvient à se multiplier par apomixie.
06:49 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)