11/07/2015
Hippophae rhamnoides 'Sandora'
Quel magnifique arbuste lorsqu’il porte ses fruits brillants et nombreux de septembre jusqu’à la fin de l’hiver, du moins si vous ne les consommez pas et si les oiseaux veulent bien vous en laisser.
L’argousier est un arbuste dioïque. Le plant mâle n’est pas si décoratif mais indispensable pour féconder les femelles. La décoration fruitière commence à 3 ans et la production est au maximum vers 7 ou 8 ans. Il est facile à cultiver, même en terrain très pauvre qu’il enrichit, un peu comme les fabacées. Pourtant tout n’est pas si simple et je voudrais vous faire partager ma jeune expérience.
J’ai planté un mâle et une femelle en 2009. Le mâle a bien démarré aussitôt, est couvert de fleurs (il faut savoir les voir, elles sont minuscules) et dépasse un peu 2m. La femelle a végété pendant 2 ans, j’ai eu peur de la perdre. En 2013 et 2014 elle a fait un petit nombre de fruits alors qu’en 2014 surtout j’avais vu beaucoup de fleurs et cette année encore la fructification sera très faible. Je vois une interprétation de cette déficience. Les fleurs presque invisibles n’attirent pas facilement les insectes et à l'époque de la floraison ils sont peu nombreux. Seul le vent assure la pollinisation de façon certaine. Ce mode de pollinisation est facile pour les arbres qui émettent des nuages de pollen. C’est plus discret pour l’argousier. Les vents dominants étant d’ouest, j’ai bien pris la précaution de planter la femelle à l’est, mais à environ 6m du mâle et c’est peut-être trop loin, une grande partie du pollen n’atteint pas son but. En agriculture il est conseillé une distance de plantation de 1m à 1,5m, jamais plus de 3m. Il y a sur la N19 à hauteur de Nogent sur Seine un magnifique massif débordant de fruits mais les arbustes sont très proches les uns des autres :
Ensuite j’ai trouvé un argousier dit autofertile. Pour quelle raison ? Les sites qui en parlent disent qu’il n’est pas dioïque. Alors, est-il monoïque ou à fleurs hermaphrodites ? Pour moi ni l’un ni l’autre. Le fait que ses fruits ne contiennent aucune semence prouve qu’il s’agit d’une femelle capable de parthénocarpie (comme les plaqueminiers par exemple). Elle ne permet donc pas la multiplication par semis et cela peut limiter le caractère envahissant de l’espèce, mais c’est un avantage pour la consommation des fruits.
J’ai planté ‘Sandora’, cette femelle autofertile, à l’automne 2012. Sa croissance a été immédiate. Elle a donné quelques fruits dès l’été 2013, bien colorés début août, et davantage en 2014. Cette année elle a beaucoup de fruits, les plus gros sont déjà bien colorés dès début juillet. L’effet sera plus impressionnant dès que tous les fruits auront atteint leur taille et leur couleur définitives et elle n'a pas 3 ans. Le 6 juillet :
Se rappeler qu'il aime les sols pauvres. Il redoute l'apport d'humus et d'azote qu'il produit lui même. Seul un apport de phosphore peut être bénéfique. Pas de paillage.
21:33 Publié dans flore locale, fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Cephalaria gigantea
Cephalaria gigantea, la scabieuse géante est une belle grande plante. Elle a un peu plus de fleurs chaque année. Elle fleurit de juin à octobre. Il faut la planter en fond de massif. Sa rosette de grandes feuilles basales s’élargit aussi chaque année mais elle n’a pas un grand intérêt esthétique. Son intérêt est de préserver le sol de germinations indésirables. Il s’en échappe de très longues tiges fines et rigides de 2m qui n’ont pas besoin de tuteur et qui sont surmontées de belles fleurs crème. Elles surmontent les vivaces du massif avec un aspect aérien, d’autant plus aérien qu’elles sont accompagnées de nuées de butineurs.
Le 28 juin les fleurs du centre du capitule sont souvent encore en boutons :
Voici des photos prises une autre année plus tard en saison :
Mais sur cette dernière photo je remarque un autre insecte sur la tige. Je recadre sur la bestiole dont le centre d’intérêt n’est pas les fleurs. C’est un petit cercope, sauteur et perceur-suceur qui préfère pomper la sève de la tige :
La formation des fruits début octobre :
Elle a un presque sosie, Cephalaria alpina, un peu moins haute, 1m50. La voici photographiée à Paris :
05:43 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
09/07/2015
Crataegus pedicellata, une bonne surprise
Le 24 juin j’avais cru que je n’aurai qu’un seul fruit de cette aubépine à gros fruits. Il semblait en effet n’y avoir qu’un seul ovaire fécondé. Cet arbuste est autostérile et les Crataegus monogyna du terrain qui auraient pu le féconder avaient terminé leur floraison. Mais, y avait-il encore quelque part un monogyna ou autre aubépine en retard de floraison ou bien n’est-il pas totalement autostérile ? Je penche pour la première explication car les nouveaux fruits en formation découverts le 6 juillet sont groupés.
Le premier fruit :
Les petits nouveaux :
11:07 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
08/07/2015
Les Asilides, de drôles de mouches
Je bois tranquillement un café dehors sur une petite table en marbre blanc lorsque s’y pose cet insecte très noir. Il reste immobile comme s’il guettait une proie. Il a une tête de mouche mais un corps plus long, peut-être 2cm et de grandes pattes.
C’est la première fois que je vois ce genre d’insecte. Pourtant l’Ile de France est une des régions qui en héberge un grand nombre d’espèces avec 49 espèces recensées. Ce sont les Asilides ou mouches à moustaches.
Ce sont des mouches férocement prédatrices qui attaquent leurs proies en vol. Elles sont bien équipées pour cela avec de grandes pattes puissantes armées de poils qui agrippent bien la proie :
La trompe est dure, chitineuse, et acérée pour percer et sucer après injection d’une salive neurotoxique avec ferments digestifs. Elle est surmontée d’une superbe moustache :
Je n’ai rien à craindre. Ce sont des prédateurs utiles et inoffensifs pour nous sauf si on les attrape à main nue. Ils aiment les biotopes secs et arides et c’est sans doute ce qui les attire sur mon terrain.
Des fémurs noirs, des tibias roux, sur toutes les pattes, je pense à Heteropogon manicatus.
11:02 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
07/07/2015
Sureaux
La floraison la plus remarquable en été à Romilly, c’est celle du sureau blanc, Sambucus canadensis. Elle fait suite à celle du sureau noir, Sambucus nigra, et se poursuivra jusqu’en septembre par une succession de corymbes. Je rappelle que les sureaux blancs ont totalement résisté, sans le moindre dommage, contrairement aux sureaux noirs, aux 6 semaines d’inondations continues de 2013. Leur volume augmente et leur présence devient importante car ils drageonnent.
Leurs corymbes sont grands, bombés, d’aspect plus léger que ceux des sureaux noirs.
Début de floraison le 20 juin :
Pour atteindre l’aspect typique le 6 juillet :
Les premiers corymbes commencent à former leurs fruits :
Le même jour les fruits des sureaux noirs qui sont repartis cette année sont déjà suffisamment lourds pour renverser les corymbes :
J’ai planté Sambucus hookeri à Veneux il y a un peu plus d’un an parce que celui de Romilly n’a pas résisté aux attaques répétées des campagnols contre lesquels je n’ai pas réussi à protéger ses racines. Les campagnols y sont toujours avec cette année de nombreux monticules visibles. Ils sont capables de manger tous les jours leur poids en racines mais ils n’attaquent pas les autres sureaux.
Sambucus hookeri a la particularité d’avoir un feuillage permanent. Le 6 janvier 2015 :
Je le déconseille en dessous de la zone 8. Certes ce feuillage supporte de petits gels mais vers -8°C il flétrit. A priori ce n’est pas grave car l’arbuste refait son feuillage mais le problème est qu’il le refait aussitôt et, si un nouveau gel fort survient il perd à nouveau ce jeune feuillage et je ne pense pas qu’il puisse le refaire indéfiniment.
Le feuillage présente des stipules à développement de type foliacé important :
Et des dédoublements de folioles :
En regardant bien on aperçoit même à la base de la foliole en face de minuscules stipelles.
Il commence sa première floraison. J’ai compté 7 corymbes sur cet arbuste encore très jeune. Cette floraison sera remontante. Le corymbe le plus avancé est au sommet de la plus haute tige. Les feuilles ne sont pas les siennes mais celles d’un sureau noir ‘Purpurea’ sur une branche duquel il s’appuie :
10:05 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2015
Les Maures n'aiment pas le sirocco
Sur mon terrain de Veneux il n’y a comme papillons dès que les arbres ont leurs feuilles que les Tircis amateurs de terrains boisés, en grand nombre. Les autres partent chercher le soleil ailleurs.
Mais en cas de canicule ils reviennent se réfugier dans mon bois et certains même passent les heures les plus chaudes dans la partie basse de la maison, garages et buanderie. C’est ainsi qu’il m’est arrivé d’avoir un grand nombre de Maures et parfois un Paon du jour.
Dès que la canicule a été annoncée, j’ai laissé des accès à cette partie de la maison. Et des Maures sont arrivées. Dans la partie habitée de la maison car j’avais oublié d’éteindre la lumière lorsque j’ai ouvert la porte de communication avec le garage, je l’ai attrapée facilement, elle était somnolente, et mise dans le garage :
Sur la porte du garage :
Sur les parpaings au plafond du garage :
J’en ai même vu affolées en apparence en plein jour dans le jardin. Pourtant, malgré des températures qui ont pu atteindre 40°, elles ne sont pas aussi nombreuses que l’été 2014 :
Pour comprendre cette différence, j’ai repris l’étude du comportement de ce beau papillon.
Mormo maura, la Maure, Old Lady Moth, est un papillon de nuit de grande taille. La chenille hiverne dans la terre et s’y nymphose en juin. Les premières émergences ont lieu en juillet. L’imago sort de terre pour se retrouver dans la fournaise actuelle. Mais la différence avec 2014 c’est que la canicule s’était produite en août alors que tous les papillons étaient sortis. En Juillet je reçois les imagos au fur et à mesure de leur émergence et ils ne sont pas encore tous là.
23:06 Publié dans papillons | Lien permanent | Commentaires (0)
La libération de l'anax
Ce matin devait être le moment de la sortie de la grande libellule épuisée. Mais elle n’était pas si épuisée que ça. Elle était toujours agitée et parcourait la plus grande vitre jusqu’à 5m. La voici pour un instant de repos à 4m :
Le contre-jour permet de voir le délicat dessin des nervures :
Mais je dois partir à Romilly, il y a urgence détresse hydrique. J’y pars avec des petits jerricans d’eau parce que le niveau de la mare qui correspond au niveau de la nappe phréatique est trop bas pour y puiser. Si j’attends ce soir pour sortir la libellule, ce sera peut-être trop tard pour sa survie.
Je profite d’un instant où elle descend à 3m pour la faire s’accrocher sur mon balai et je la sors très vite. Elle s’envole d’un vol puissant. Elle survivra jusqu’à l’accomplissement de sa mission, la procréation.
11:05 Publié dans odonates | Lien permanent | Commentaires (0)