Sureaux

La nouveauté qui m'a le plus séduite chez les exposants à Courson (nouveauté en France, elle semblait déjà connue ailleurs), c'est Cornus Venus, un hybride entre chinensis et nuttallii.
Ses fleurs sont vraiment très grandes et d'une blancheur éclatante, ou plutôt ses bractées, ses vraies fleurs sont toujours aussi petites. Mais quelle importance, pétale ou bractée, ce qui compte c'est la fonction : attirer les insectes et leur servir de piste d'atterrissage.
En plus, elle serait résistante à tous les maux qui accablent les cornus (peut-être pas les chenilles, vous verrez sur une photo des bractées un peu consommées).

Il y avait ce petit malin qui a réussi à se faufiler ente les branches basses d'un grand conifère. Il y en avait même un deuxième pas très loin.

Aujourd'hui, j'étais à la fête des plantes de Courson. L'entrée, c'est cher. J'ai payé un peu moins cher gâce à ma carte de membre de la RHS (Royal Horticultural Society). Je n'ai peur de rien avec mon anglais embryonnaire. Mais c'est surtout pour leur Revue, et j'arrive à la lire !
Pour le prix, j'ai visité tout le parc.
L'accueil est fait par les carpes. Je ne vous montrerai pas les noires, avec la distance et l'eau trouble il était impossible de les photographier. Celles qui posaient avec complaisance, c'étaient les rouges :

La floraison des sureaux noirs n'est pas en avance cette année comme elle l'était l'année dernière. Ils commencent à fleurir, à une date habituelle. Avant de vous les montrer en pleine floraison, j'ai encore quelques photos du mois d'avril;
Le 7 avril, Thundercloud, Aurea et Sambu :

Je ne peux résister au plaisir de vous montrer les tiges de ses jeunes pousses rougissantes et velues :

Armel m'a apporté encore une souris. J'ai droit à mon petit cadeau presque tous les jours. Je l'ai récupérée facilement, elle tenait sans problème dans ma main fermée, seule la queue dépassait. Elle remuait vigoureusement. Pourtant lorsque je l'ai posée elle est restée presque immobile, tétanisée de peur ?

En raccourcissant un peu l'herbe dans l'entrée j'ai déniché un orvet. J'ai dû l'assommer un peu car il n'était pas très vif. Mais il ne semblait pas blessé et je l'ai titillé un peu pour qu'il parte se cacher dans le lierre, sinon les chats n'en auraient fait qu'une bouchée.

Le paulownia de la gare est en fleurs. La floraison est même déjà bien avancée puisque certaines fleurs ont déjà perdu leur corolle et montrent fièrement leur pistil. Aucune feuille ne vient gêner le spectacle, elles sont encore petites.

Elle est très belle. Ses grappes sont courtes mais bien gonflées et très nombreuses. Elle est intéressante pour un petit jardin, elle prend moins de place que les autres glycines et surtout elle fleurit dès la première année.

Ou plutôt les questions que je me pose à son sujet car je ne vois que les trous.
A l'ouest, de l'autre côté du petit plan d'eau, il y a une butte. Elle est percée de nombreux trous comme ceux-ci :

J'ai des Sambucus racemosa depuis 2 et 3 ans, plantés à Trifouilly. Ils sont toujours vivants, ils ont même une ou deux grappes de fleurs mais ils ont exactement la même taille que le jour de la plantation ! Certes, le climat est un peu limite pour ces sureaux de climat plus froid mais je crois surtout que, comme d'autres sureaux, ils ne supportent pas le terrain de Trifouilly et je ne sais pourquoi. J'en ai déjà rapatrié un à Romilly.

Ce Sambucus racemosa a été acheté l'été dernier au Clos du Coudray. Il a passé l'hiver dans un très grand pot en attendant de disposer du terrain de Romilly. Il s'y est vigoureusement développé. Planté en février à Romilly, il me paraît exubérant en comparaison des autres. Le voici le 26 avril :

Les photos sont du 26 avril

Voici celui de l'arboretum d'Harcourt, pas aussi étendu que celui de l'arboretum des Barres mais il occupe de l'espace en hauteur et en largeur. Comment peut-on s'entêter à réduire à un mur végétal de 2 m de haut une telle spendeur de la nature ?

aux noisettes des bois et au chocolat.

Il y a bien longtemps que je ne vous ai donné une recette de sureau. J'y ai pensé tout à coup parce que, aujourd'hui, j'ai signé la pétition du Comité de soutien à l'amendement 252 du projet de loi sur les OGM et que, donc, je me préoccupe de mon alimentation et de celle de ma famille. Un des gros avantages du sureau et des noisettes, c'est qu'ils n'ont pas encore inventé d'OGM pour ces fruits. Cela viendra, le sureau ne craint pas grand-chose mais le balanin des noisettes, ça existe.
Donc, pour l'instant, ces fruits ne peuvent être pollués et vous ne risquez pas de déguster avec ce gâteau les insecticides fabriqués par la plante pour se défendre (contre vous ? après tout si vous la mangez, c'est que vous êtes son prédateur, vous l'auriez bien mérité…).

25 g de farine
100 g de maïzena
100 g de sucre
100 g de noisettes réduites en poudre
200 g de chocolat (non frelaté par les nouvelles normes)
une petite poignée de baies de sureau
50 g de beurre
4 c. à soupe d'huile
4 œufs
vanille
levure chimique
3 c. à soupe de liqueur de sureau

Pour garnir :
gelée de sureau
100 g de chocolat, 50 g de beurre

Pour le gâteau, mélanger tous les ingrédients, les œufs étant battus en omelette, le chocolat et le beurre fondus à feu doux.
Verser dans un moule beurré.
Couper le gâteau en deux, le fourrer d'une couche de gelée de sureau.
Napper de chocolat (fondu avec le beurre sur feu doux ou au micro-ondes) étalé au couteau. Laisser durcir au frais mais pas au réfrigérateur, il perdrait sa brillance

En ce moment à Romilly tout pousse et j'ai découvert de superbes couvre-sol qui vont bien m'aider pour l'entretien : bugle, lierre terrestre, fraisier sauvage, lamier blanc, lamier rouge, sanguisorbe.
Celui qui m'a le plus étonnée, c'est Ajuga reptans, la bugle rampante aux belles fleurs bleues. Elle est abondante, fome de grands tapis, et surtout, en sa présence, tous les insectes, papillons compris, se désintéressent des autres fleurs, elle fait l'unanimité.

A Romilly cet hiver, note du 5 février 2008, j'avais découvert l'existence d'un noisetier à fleurs roses, aussi bien les chatons que les fleurs femelles. C'est en effet un noisetier pourpre mais il a été planté n'importe comment et il est en danger.

Il est cerné sur 3 côtés par des noisetiers verts traités comme lui en arbres basse tige mais plus puissants et, sur le quatrième côté, il a tendu ses branches désespérément où il restait un peu de place, vers des grands conifères. Il ne voit presque plus le soleil et il est recouvert par des branches des autres noisetiers.

Sur cette photo, vous voyez ce qu'il lui reste de branches, son tronc n'est pas sur la photo, il est plus à droite. Avant de faire cette photo, j'avais déjà coupé de grandes branches des noisetiers qui le recouvraient, mais seulement celles que je pouvais couper avec le grand sécateur à deux bras. La prochaine fois, j'apporterai ma tronçonneuse sur batterie pour le dégager complètement.
Au sud, ce qui lui coupe le plus le soleil, c'est un chêne qui avait été traité en têtard mais qui est reparti faute d'entretien, entretien que je vais assurer pour sauver ce beau noisetier. En hiver, il paraissait bien inoffensif.

Mais il a fait un petit. Je l'ai découvert en défrichant. Il est mal placé près d'un arbre, je vais lui trouver une superbe place.

A Romilly, la vie est de plus en plus visibe. De toutes petites grenouilles sautent partout. Rien à voir celles qui venaient pondre dans la mare, cette fois ce sont des bébés d'environ 3 cm :

Et voici mes premières photographies de demoiselle de l'année :

Nous avons vu l'amour chez les escargots. C'est facile. Ils sont hermaphrodites, il suffit d'en mettre deux ensemble pour obtenir des œufs.
Mais l'amour chez les plantes dioïques c'est moins simple. Il ne suffit pas d'en rassembler deux, encore faut-il qu'elles soient de sexe opposé.
Dans votre jardin vous avez un houx qui fleurit tous les ans mais n'a jamais de fruits, ces belles boules pour lesquelles vous l'avez planté. Est-ce un mâle ? Est-ce une femelle qui n'a pas de compagnon à proximité ?
Il suffit de regarder les fleurs. Oui, mais souvent les fleurs présentent des organes des deux sexes, les étamines ou le pistil étant en fait atrophiés. Voir ce qui est atrophié n'est pas toujours évident à l'œil nu, il est préférable de pouvoir comparer les fleurs des deux sexes.
Dans le cas du houx, c'est surtout l'atrophie du pistil qui est évidente.

Houx mâle :

Deux escargots s'aimaient d'amour tendre

Dans mes notes du 5 et du 6 janvier 2008, je vous avais raconté mes trouvailles en creusant un trou de plantation et parmi elles un charmant petit vert blanc qui présentait en réalité tous les signes anatomiques d'une chenille. Une chenille souterraine, c'était pour moi un étonnement. Le site www.papillon-poitou-charentes.org m'avait donné son nom : Hepialus humili.

La charmante petite bête ne s'était pas trompée, il y a bien du houblon à cet endroit, et partout ailleurs sur le terrain, et il commence à montrer ses feuilles :

Le sureau d'Arménie est non seulement le plus généreux en fleurs et en fruits, mais c'est aussi le plus facile à multiplier. Une bouture faite n'importe quand réussit à tous les coups.
Voici une bouture faite le 10 novembre. J'ai coupé une branche et l'ai plantée dans un pot sans plus de précautions et sans m'en occuper ensuite. Et elle est déjà en fleurs, un peu en retard sur les tigranii plus anciens, mais c'est tout de même un exploit.

Dès demain, c'est promis il fait beau. Ce premier jour de mai on doit offrir du muguet. Mais mon joli petit muguet sauvage est très en retard cette année :