07/01/2013
La culture de Jolico
J'ai rencontré un problème avec Cornus mas 'Jolico' que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre.
'Jolico' est une sélection allemande qui produit des fruits beaucoup plus gros que les cornouillers sauvages.
A l'automne 2010 mon Jolico a produit un petit nombre de fruits. Je vous ai montré ces fruits à côté de fruits sauvages :
Le problème : il y a eu 2 automnes depuis et je n'ai plus jamais vu le moindre fruit, pas un seul. Pourquoi ? Photo du 11 mars 2012, il est couvert de fleurs :
J'ai examiné les fleurs, elles sont normales d'aspect. :
Le pistil est certainement sans défaut puisqu'il a déjà eu des fruits. Les étamines semblent bien développées.
J'ai voulu voir ce que sont devenues les fleurs 6 semaines plus tard, le 28 avril :
Les éléments longs au centre des fleurs sont en train de tomber. Leur nombre par fleur et leur place au centre de la fleur correspondent aux étamines. Le pistil n'est plus visible. Il n'y a pas eu fécondation.
Récemment j'ai enfin trouvé un site qui donne l'explication : Jolico est autostérile et il a besoin d'une autre variété pour donner des fruits.
Jolico est mon seul cornouiller mâle à Romilly. Quelques fleurs ont eu la chance de recevoir en 2010 le pollen d'un cornouiller sauvage situé quelque part dans les bois. Mais ce cornouiller est trop loin et sa participation est aléatoire et très rare.
J'ai 2 cornouillers sauvages à Veneux. Ils sont trop grands pour être transplantés. Comme je n'ai pas envie de faire de la surproduction des mêmes fruits, j'ai acheté comme copain pour Jolico un cornouiller à fruits jaunes que j'ai reçu aujourd'hui.
En ce moment Jolico est couvert de gros bourgeons floraux. Par sécurité j'accrocherai dans sa ramure une branche d'un cornouiller de Veneux quand ils seront en fleurs.
23:17 Publié dans cornus, fruitiers | Lien permanent | Commentaires (4)
Lapins
Comment en vouloir à ces adorables peluches qui détalent dans toutes les directions lorsque j'arrive, et comment leur reprocher d'avoir si faim l'hiver ?
C'est à moi de protéger mes plantes et je paie mes oublis. Comment ai-je pu oublier de protéger Euonymus grandiflorus alors que j'ai protégé les poiriers à proximité et que j'ai perdu l'hiver précédent un autre fusain ? C'est curieux, ils ne touchent pas au fusain d'Europe, pas assez exotique sans doute. Mon fusain est sans doute perdu, les plaies font le tour de l'écorce. En proie à la déception, je n'ai pas pensé à bouturer la partie supérieure. Je ne peux y aller aujourd'hui, je suis bloquée par l'arrivée d'un colis anglais, mais j'y serai dès demain.
J'avais planté la semaine précédente des petits bulbes de poireau perpétuel à gousses, en hauteur dans un bac. Ce n'était pas assez haut. Sitôt sortis, sitôt mangés :
Ne connaissant pas encore leur intérêt prononcé pour Helleborus niger, j'avais planté, encore une fois, un petit plant. Il était si petit qu'il a vite été recouvert de feuilles mortes et était donc invisible. Puis une fleur a émergé et elle a déjà été rongée.
12:55 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
06/01/2013
La culture de Helleborus niger
Pour cette jolie plante aussi j'ai découvert son point faible par la pratique. Je n'ai d'abord rien compris et il m'a fallu du temps pour découvrir les causes d'un échec.
Les fleurs d'hiver sont rares et il est difficile de se passer des hellébores si beaux. A Veneux j'en ai planté plusieurs espèces et il n'y a jamais eu le moindre problème. Si j'en ai perdu c'est par négligence, par manque d'arrosage dans mon sable si sec. J'ai ainsi planté
Helleborus niger à la blancheur éclatante malgré son nom (niger fait référence à la couleur des racines), le plus précoce, toujours là pour Noël pour mériter son nom rose de Noël :
Helleborus orientalis :
Helleborus foetidus :
Helleborus argutifolius, la plus grande qui avait atteint 1m de haut en pleine floraison et que j'ai perdue bêtement par manque d'arrosage en plein été :
J'ai voulu faire profiter Romilly de ces magnifiques roses de Noël. J'ai planté 3 fois des groupes de Helleborus niger. Ils ont rapidement disparu, avant même de pouvoir fleurir. Le terrain est pourtant plus favorable que celui de Veneux, plus lourd, calcaire, gardant bien l'humidité. J'ai bien sûr pensé aux lapins car mes plantes disparaissaient aussi vite que les jeunes plants de choux qui ne tiennent pas une journée et auxquels j'ai renoncé. Allais-je renoncer aussi aux hellébores ?
J'ai d'abord appris que Helleborus foetidus fait fuir les lapins. J'en planterai mais si sa floraison est belle, elle est plus terne. Et il en faudrait sans doute beaucoup pour protéger même un seul pied d'hellébore noir.
Puis j'ai trouvé chez Agroforestry Research Trust une liste de plantes qui résistent aux lapins et aux chevreuils pour les jardins qui sont un peu trop dans la nature. Parmi ces plantes il y a tous les hellébores sauf…Helleborus niger. La solution est là, je planterai les autres. Car il est facile de protéger un arbuste en couvrant juste son pied de grillage, c'est moins évident pour les vivaces.
05:46 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
05/01/2013
La culture de Arbutus unedo
Ce titre vous étonne peut-être. Un arbousier, ça pousse tout seul. Dans la nature c'est vrai. Il pousse comme il veut, comme il peut, et personne ne vient discuter sa méthode. Et s'il meurt prématurément, ce n'est pas grave, il aura eu le temps de faire des petits. Un de perdu, dix de retrouvés. Dans le jardin, c'est autre chose. On n'en a qu'un, on veut qu'il produise bien, qu'il soit beau, et qu'il vive longtemps.
Je suis une mauvaise jardinière. Mais ça va changer. J'adore les plantes, les sauvages et les cultivées. Je les admire, je les photographie. Mais jusqu'à présent je n'ai pas assez étudié les besoins et le mode de vie des peu connues et j'ai eu des échecs : plantes vendues à l'unité qui sont autostériles, besoins non précisés, comportement non expliqué, prédateurs occultés, etc.
Ce matin, j'ai découvert le principal problème de Arbutus unedo grâce à l'émission Silence ça pousse sur France 5. Et j'ai pu constater sur pied et sur photos que c'est vrai.
Arbutus unedo est une Ericaceae et cette famille a la particularité d'avoir des racines beaucoup moins étendues que la partie aérienne. Cela peut avoir des conséquences graves pour un arbuste de grande taille ou un arbre. Ces racines ne peuvent le maintenir vertical.
Les conséquences sont évidentes sur le grand arbousier du Jardin des Plantes. Il s'est couché avant de repartir verticalement :
J'ai planté deux Arbutus unedo à Romilly. Ils sont très jeunes et le problème ne se pose pas encore mais il est à prévenir. Celui de Veneux est beaucoup plus vieux. Je l'avais planté correctement, au sommet d'une butte en plein soleil à la limite sud du terrain. Et je ne m'en suis plus occupée. Il ne reçoit plus assez de soleil parce qu'un hêtre majestueux a envoyé des branches qui lui coupent l'accès au soleil. Il a été envahi par des ronces et par des expansions d'une glycine. Et il est en train de se coucher et s'il se couche davantage, ce sera une catastrophe parce qu'il est au bord de la butte. Il y a un facteur aggravant, le sable qui ne tient pas les racines. Si je transplante un arbuste, c'est obligatoirement à racines nues parce que , dès que j'extrais ses racines, le sable tombe et elles sont nues. Le vent est probablement en cause, même si la région est peu ventée. Il vient en général de l'ouest, à droite sur les photos :
Les ronces sont toujours là. Je les avais coupées et elles ont repoussé de plus belle en plein hiver ! Je ne les arrache pas parce que je veux les transplanter à Romilly. J'adore les mûres sauvages et mes tentatives avec les mûres cultivées ne m'ont pas satisfaite sur le plan gustatif. Mais pour les planter à Romilly, je dois leur préparer une zone adaptée où je pourrai les contrôler. Avec la perte des feuillages caducs, j'y vois mieux et j'ai découvert qu'il est encore traversé par une branche de glycine.
Au printemps il n'aura plus de ronces ni de glycine envahissante. Je ferai élaguer le hêtre pour qu'il revoie la lumière. Mais que faire pour l'empêcher de s'effondrer ? Je vais sans toute l'élaguer un peu, cela lui permettra de s'étoffer. Surtout je vais utiliser le tronc du hêtre comme tuteur auquel l'attacher. Sur cette photo le tronc du hêtre est à l'extrême droite, couvert de lierre. Le tronc d'un arbuste un peu moins à droite est celui d'un fusain d'Europe spontané. Il y en a beaucoup à Romilly mais l'installation de quelques fusains à Veneux est très récente, sans doute des semis d'oiseaux à partir de la forêt proche.
A Romilly, un des arbousiers, planté au sud près d'un saule poussera selon son bon plaisir, il sera facile de le faire soutenir par le saule. L'autre est loin de tout arbre, je l'élaguerai selon les besoins pour qu'il n'envoie pas de branches trop horizontales loin du tronc. Les voici avec leur protection anti-chevreuils. La vie d'un arbousier n'est vraiment pas facile.
12:45 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (3)
04/01/2013
Lonicera fragrantissima
Continuons avec les arbustes fleuris en hiver. Lonicera fragrantissima est un arbuste de 2m, parfois jusqu'à 3m, bien rustique, acceptant tous les sols, au feuillage persistant une grande partie de l'hiver, ne connaissant ni maladies ni prédateurs, et couvert de fleurs parfumées jumelles en hiver. On vend parfois un chèvrefeuille d'hiver parfumé sous le nom de 'Winter Beauty'. Il s'agit alors d'un chèvrefeuille qui lui ressemble énormément au point que je me sens incapable de les différencier. Il serait encore plus parfumé mais plus caduc. C'est un Lonicera x purpusii, hybride de Lonicera fragrantissima et Lonicera standishii.
Lonicera fragratissima fleurit de fin décembre à mars mais surtout à partir de fin janvier. A Paris il montrait déjà des fleurs fin décembre :
Ces photos de sa pleine floraison ont été prises en 2011 et 2012.
D'abord l'arbuste entier à Trifouilly un 21 janvier :
Les branches sont chargées de fleurs :
Les fleurs ont la grâce de la plupart des fleurs des Lonicera :
L'écorce desquame joliment :
Mon Lonicera fragrantissima qui végétait tout en fleurissant à Veneux depuis plus de 10 ans a enfin démarré. Il a envoyé une longue tige à 2m de hauteur dans le sureau 'Guincho Purple'.
Il va enfin atteindre les 2m auxquels il a droit. C'est certainement dû à la nourriture ajoutée cet été. Cela ne veut pas dire qu'il soit gourmand. Peu de plantes se satisfont de la pauvreté du sable. Il n'est pas encore en fleurs mais les bourgeons floraux sont bien là :
Il ne faut pas croire que la nature a créé les arbustes fleuris en hiver pour le plaisir de nos yeux et de notre nez. Nous en profitons mais ils existent pour nourrir les butineurs qui se réveillent trop tôt ou s'endorment trop tard. Ce chèvrefeuille leur plait :
15:59 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (1)
03/01/2013
Chimonanthus praecox
Cet arbuste ravissant, léger, rustique, toujours sain, de 2 à 3m, supportant le calcaire a encore une propriété essentielle : il fleurit en hiver quand tous les autres dorment tristement. Il fleurit de novembre-décembre à février-mars. Ses fleurs sont petites, 2,5cm, mais il en est complètement couvert et elles sont très parfumées.
Ce jeune chimonanthe a été photographié au Jardin des Plantes de Toulouse par Kusuma. La photo de la fleur est très intéressante, on y voit bien le pistil.
16:54 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (2)
02/01/2013
Fleurs d'hiver à Paris
Le 24 décembre le Jardin des Plantes de Paris ne manquait pas de fleurs. Cela peut donner des idées pour égayer nos jardins.
Il y avait d'abord les deux arbustes que j'ai toujours vus en fleurs tous les jours de l'année sans un manque. Le Choisya ternata :
et cette touffe de romarin :
Cette jolie rose dont je n'ai pas trouvé le nom
faisait partie de ce charmant espace planté aussi de mahonias :
Viburnum fragrans :
Un tout petit jasmin d'hiver qui se marcotte déjà :
Le Garrya elliptica est couvert de ces longs chatons mâles depuis le tout début de novembre (les photos sont du 10 novembre). Les fleurs s'ouvriront en janvier.
Et ce magnifique bosquet entièrement fleuri est composé de Viburnum tinus, Chimonanthus praecox, Lonicera fragrantissima, Mahonia 'Charity'.
15:18 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
01/01/2013
Heureuse année
Je vous souhaite une très belle année 2013 pleine de joies, de fleurs, de fruits, d'écureuils farceurs, de pies bavardes et de joyeux insectes. Je ne sais si les insectes sont vraiment joyeux dans leur petite tête mais ils sont amusants et apportent la joie.
C'est le jour des grandes décisions. Promettons-nous de ne jamais utiliser de produits chimiques dans nos jardins, de ne pas bouleverser l'ordre établi par la nature. La terre est vivante et porte la vie même dans ses entrailles, dans le sol et au fond des abysses. Evitons de tuer quand ce n'est pas indispensable. Aimons et respectons notre planète-miracle.
Et puis, il est habituel d'annoncer la naissance du premier français de l'année. Dans les cliniques on fête le premier bébé. Alors, je veux annoncer aussi la première naissance dans ma pépinière d'amateur.
J'avais mis des graines à tremper depuis 2 jours. J'ai aperçu une toute petite pointe blanche. Le tout début d'une germination :
Une autre graine semble la suivre de près. La coque de la graine s'entrouvre et on aperçoit sans doute la radicelle :
Ce sont des graines de Maclura tricuspidata (ex Cudriana). Le genre Maclura est proche des muriers. Je vous avais montré Maclura pomifera, l'oranger des Osages. Comme lui il est dioïque, épineux, il a des fruits qui sont en fait une agglomération de fruits. Mais les fruits de Maclura tricuspidata ressemblent davantage à des mûres et sont plus agréables à manger.
Il semble que les femelles peuvent produire des fruits sans graines en l'absence de pollinisation.
21:11 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (3)