Sureaux

Je vous ai déjà vanté la beauté de Acer griseum. Il est temps que je vous montre plus en détail un arbre adulte. Je l'ai photographié le 11 juin au Prieuré d'Orchaise.

Sur ma note du 12 février la dernière photo montre l'écorce de Acer nikoense avec lequel il est parfois confondu. Je l'ai photographié lui aussi au Prieuré d'Orchaise. Leurs écorces sont très différentes.

En juin, au Prieuré d'Orchaise, j'ai été attirée par les jolis fruits blancs d'un arbuste. J'ai aussitôt cherché l'étiquette. Vous savez, c'est l'arboretum où la moitié des étiquettes ont disparu et la plupart des autres sont en piteux état. Ce petit arbuste avait encore une étiquette mais à peine lisible. J'ai travaillé la luminosité et le contraste pour la rendre lisible :

Petit problème : s'il existe bien sur la liste des plantes du Prieuré, ce nom n'existe nulle part ailleurs, nulle part dans le vaste monde. Qui est donc cet arbuste ? Après avoir beaucoup cherché, je pense que c'est Sorbus koehneana. Certains me diront que ce pourrait être Sorbus cashmiriana. Ils se ressemblent beaucoup sur les photos mais les tailles sont très différentes. Sorbus cashmiriana est un petit arbre d'au moins 8m avec un vrai grand tronc unique. L'arbuste que je vais vous montrer a de multiples troncs fins et n'atteint pas 3m. Cela correspond davantage à Sorbus koehneana qui est un arbuste. On peut trouver aussi Sorbus fruticosa ou frutescens. Il semble que ce soit le même arbuste quoique pour certains il y a confusion entre les deux.

En automne le feuillage devient rouge avant de tomber. Pour les fruits vous lirez qu'ils apparaissent en automne. C'est absurde, que se passerait-il entre les fleurs au printemps et l'automne. Ils sont certes plus visibles en automne sur un feuillage rouge ou absent. Mais ils suivent la floraison et vont persister jusqu'en hiver car les oiseaux ne s'y intéressent pas, ou seulement quand ils n'ont plus rien à se mettre sous le bec. Mes photos sont du 11 juin, j'en ai trouvé une du 28 mai.

Je vous conseille cet arbuste de taille raisonnable et peu encombrant aux jolies grappes de fruits blancs pendant au moins 6 mois : Sorbus koehneana.

A Trifouilly j'avais planté un Prunus padus, le cerisier à grappes, et une variété horticole, 'Colorata'. J'ai pu transplanter 'Colorata' à Romilly. Je vous l'ai montré en fleurs en avril. J'ai dû renoncer à transplanter l'espèce type, il avait grandi beaucoup plus vite. Mais je pensais en replanter un. J'ai renoncé à cette idée lorsque j'ai vu celui du Prieuré d'Orchaise en juin. C'est un arbre qui peut atteindre 15m. C'était recherché pour maintenir les berges de la Seine agressées par les péniches mais je n'ai pas la place pour un arbre aussi grand à Romilly.

Voici une forme un peu différente de la valériane officinale qui pousse chez moi. Les fleurs sont identiques mais les feuilles sont longues, imparipennées comme celles des sureaux. Elle semble moins verdoyante que la mienne mais c'est sans doute dû au terrain trop sec pour elle.

Une autre espèce de valériane, Valeriana phu a de toutes petites feuilles au ras du sol pouvant former un joli tapis souvent apprécié dans sa version 'Aurea'. Mais ses hampes florales sont capables d'atteindre 1m.

Les valérianes sont maintenant classées dans la famille des Valérianacées.

Les petites poules d'eau qui se cachent dans la végétation ne sont pas les seuls habitants des petits bassins du Jardin des Plantes.

Il y a une foule colorée et remuante :

Les grenouilles sont-elles gênées par tant d'agitation ? On les trouve dans les bassins sans poissons et dans les cylindres de béton qui permettent de parquer les envahisseuses qui auraient vite fait d'occuper toute la surface

comme l'amusante Salvinia natans :

J'ai bien du mal à assurer la survie de mon espèce d'orchidée sauvage à Romilly sur Seine. Je l'ai vue pour la première fois en juillet 2008. La tonte de la grande allée d'accès pour la voiture en fin d'hiver lui avait permis d'accéder à la lumière. La deuxième tonte de l'année n'avait eu lieu qu'après la disparition de ses parties aériennes. Pour elle j'avais détourné cette allée et c'était un gros travail avec transplantation d'arbustes. L'année suivante elle n'est pas réapparue, ni là ni ailleurs. Quelle ingrate !

Je l'ai revue en 2010 en deux endroits près du grillage de séparation avec le voisin. Je vous l'avais montrée. Lorsque ses graines ont approché de la maturité, j'ai placé un écran entre la plus grande de ces orchidées et le grillage pour que ses graines se sèment du côté de mon terrain. Ce n'est pas par désir de l'accaparer mais parce que les traitements infligés au terrain voisin n'auraient pas permis à ses petits de survivre.

En débroussaillant avec précautions au printemps, car les herbes prolifèrent toujours, le l'ai retrouvée et je vous l'ai montrée. Sa floraison est apparue très rapidement. Quelques jours d'absence et je l'ai trouvée ainsi :

Elle est visitée par toutes sortes de pollinisateurs car son nectar est facile d'accès dans son hypochile en forme de coupe et les fourmis en font  partie :

L'autre orchidée n'est pas réapparue mais j'en ai trouvé une autre près de l'endroit où j'avais trouvé la première. Elle pousse entre un Sambucus nigra 'Laciniata' et un cerisier. J'ai ajouté un bâton pour éviter de la piétiner. Elle est plus petite, sans doute parce qu'elle est plus jeune :

Recadrage sur les feuilles :

C'est bien la même espèce que celle de 2008 et la même date de floraison :

Je pense qu'il s'agit de Epipactis helleborine.

L'horrible période de sécheresse de plus de 4 mois est enfin terminée. Il y a trois jours il est tombé 17mm et hier 54mm ! Ne craignez rien pour moi, je ne risque pas de me noyer, le sable pompe instantanément le pire des déluges. Il n'y a pas eu la moindre petite flaque d'eau sur mon terrain.

C'est vraiment un soulagement. Mes plantes frétillaient de joie. Surtout je suis rassurée pour mes grands arbres. Les arbres de Romilly ne risquent rien, ils ont la nappe phréatique à portée de racines. A Veneux elles n'ont que du sable, des mètres de sable. Il y a déjà des feuilles brunes sur un chêne et sur le sorbier torminal.

Pour fêter cet évènement et rester dans l'eau, nous allons admirer quelques belles plantes aquatiques, celles qui n'ont pas souffert car elles avaient les pieds dans l'eau, grâce aux jardiniers bien sûr.

Commençons par la plus belle, le divin lotus, Nelumbo nucifera. Celui-là est certainement rentré l'hiver parce que dans son petit bassin il n'a pas une zone d'eau assez profonde pour le mettre à l'abri du gel.

Nymphea alba :

Nymphoides peltata :

Butomus umbellatus :

Celui-ci a été photographié au Prieuré d'Orchaise en juin. Comme celui de Paris il a l'aspect d'un petit arbre d'environ 3m de haut. Il a les mêmes belles feuilles larges et un peu gaufrées.

J'ai lu sur des forums que des jardiniers qui l'ont planté se plaignent de l'absence de fruits. C'est faux, regardez bien sur les images il y a déjà les chatons qui seront actifs l'hiver prochain. Mais le noisetier est considéré comme autostérile. Je pense qu'il est souvent planté pour sa beauté et son originalité et on oublie de lui donner un compagnon d'une autre variété. Pour rester dans les petites formes pourquoi pas purpurea ? Lui aussi donne des noisettes délicieuses et il a même semé un de ses petits sur mon terrain de Romilly.

Deux semaines après les précédentes photos les fleurs commencent à s'ouvrir. Et c'est aussitôt la ruée des pollinisateurs. C'est pourquoi il est appelé arbre à miel (ne pas confondre avec l'arbre de miel, un sophora).