11/12/2011
Sambucus hookeri
Sambucus hookeri est à surveiller en permanence tout l'hiver. Il est en limite de rusticité uniquement parce que son feuillage est persistant. C'est aussi le cas de Sambucus palmensis mais si un gel trop fort lui fait perdre ses feuilles, il attend sagement la fin de l'hiver pour en refaire et tout se passe bien.
S'il survient un gel au-delà de -5°C, les feuilles de Sambucus hookeri gèlent (celles de Sambucus palmensis supportent -8°C). Le problème est qu'il refait aussitôt des feuilles. Une année il a dû refaire ainsi 2 fois son feuillage en deux mois. Ajouté au carnage des campagnols sur les racines, j'ai vraiment eu très peur de le perdre.
Ce matin, pour la première fois de la saison, il a légèrement gelé, entre 0° et -1° aussi bien à Veneux qu'à Romilly. Et pourtant ce sureau inconscient continue à faire du jeune feuillage :
Heureusement il ne gèlera pas les prochains jours. Je vais avoir le temps d'amener de quoi protéger son feuillage.
18:59 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
10/12/2011
Arbutus unedo, suite
Le grand arbousier du Jardin des Plantes continue à fleurir le 4 décembre mais la plupart des fruits, maintenant trop mûrs, sont tombés au sol. Les corneilles se régalent. Et encore, il y en a peu sur les photos pace que je reste trop près. Avec tout ce qu'elles mangent aussi comme plaquemines, je crois qu'elles font des excès. L'obésité est-elle possible chez les corneilles ?
23:19 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Cornus officinalis
Le cornouiller officinal ressemble beaucoup au cornouiller mâle par son feuillage et sa floraison mais il a un port plus dressé. En novembre il prend de belles couleurs.
A Paris le 12 novembre, il rougit d'abord au sommet :
Mais mon jeune cornouiller à Romilly rougit au contraire en commençant par la base. Début novembre :
Le 13 novembre :
21:22 Publié dans cornus, fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
La confiture de Malus hupehensis
On me demande si ces petites pommes sont bonnes à manger. J'en ai gouté mais de celles tombées au sol, très mûres au point que beaucoup s'écrasaient.
Ce pommier est utilisé comme pommier d'ornement et peu de sites parlent de consommer ses pommes. Toutes les petites pommes des pommiers d'ornement sont comestibles mais je laisse les pommes de mon pommier 'Evereste' aux oiseaux. Sur ce site les qualités gustatives de Malus hupehensis sont notées seulement 2/5 mais je les ai goutées très mûres, commençant à devenir un peu molles, mais à peine, et elles étaient très bonnes, bien sucrées et très légèrement acides.
Le problème n'est pas leur goût mais leur taille. Elles sont de la taille d'une cerise. Mais lorsqu'on mange une cerise, il est facile de recracher le noyau. Recracher tous les pépins de cette petite pomme est plus fastidieux.
J'ai fait cette photo pour vous montrer les pépins mais j'y ai pensé 4 jours après avoir ramassé ces pommes trop mûres. C'est pourquoi elle n'a pas très bel aspect.
Elle doit être excellente en confitures. Il faut les cuire dans un peu d'eau et les passer à travers un tamis pas trop fin, juste assez fin pour arrêter les pépins. Ensuite procéder comme pour toutes les pommes.
Penser aussi que les pommiers d'ornement sont d'excellents pollinisateurs pour les pommiers à fruits. Et ne croyez pas que Malus hupehensis n'attire pas les insectes parce qu'il n'a pas besoin d'eux pour féconder ses fleurs. Le grain de pollen n'assure pas une fécondation et l'apport de gènes mais il déclenche le phénomène d'apomixie.
Je vais semer les pépins. S'ils germent les plantes seront rigoureusement identiques à l'arbre-mère puisque ce mode de formation des graines correspond à la formation de clones, une méthode qui comprend toutes les formes de multiplication végétative des plantes et que la nature a inventée bien avant nous. Je trouve extraordinaire cette voie que la nature a trouvée pour contourner la stérilité des hybrides et des polyploïdes, une fausse méiose sans réduction chromosomique qui est suivie de mitoses pour un embryon viable.
01:03 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (6)
09/12/2011
Le kaki, c'est bon quand c'est mûr
Le 17 novembre le grand Diospyros kaki du Jardin des Plantes est lourdement chargé de fruits appétissants :
Pourtant il n'y a aucun oiseau. Ces beaux fruits sont sans doute encore peu sucrés et durs.
Le 4 décembre il y a un peu moins de fruits et surtout en permanence une dizaine de corneilles qui se régalent. Elles sont calmes, se côtoient sans agressivité mais il n'y a aucun oiseau d'une autre espèce. C'est sans doute une espèce très dominante qui ne laisse pas approcher les autres alors que, lorsqu'un arbre est fréquenté par les pigeons les petits oiseaux sont nombreux. Il n'a pas encore gelé mais les fruits ont sans doute suffisamment mûri.
Le 11 décembre 2007 le même arbre était également plein de gourmets mais c'étaient des étourneaux et il n'y avait pas une seule corneille. Il est vrai que les étourneaux sont agités, bruyants et querelleurs. Mais cette année les étourneaux ne sont pas encore arrivés.
Le 12 décembre 2008 un autre kaki situé de l'autre côté de la rue Buffon près des laboratoires est envahi par les étourneaux et eux seuls :
07:06 Publié dans fruitiers, Oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0)
08/12/2011
Malus hupehensis et l'apomixie
A la suite de la note sur x Sorbopyrus auricularis nous avons parlé dans les commentaires d'apomixie.
Or je viens de chiper quelques mini-pommes de Malus hupehensis tombées au sol dans le but de semer les pépins. Je vais donc me documenter et je découvre que lui aussi est triploïde et se multiplie par apomixie.
Le 6 octobre :
Le 27 novembre :
Le 4 décembre, les pommes commencent à être consommées et à tomber au sol :
18:10 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (2)
07/12/2011
Zanthoxylum planispinum
Je n'ai pas fini d'étudier les Zanthoxylum. Je fais sans cesse des découvertes parce qu'ils sont très peu et très mal décrits. Vous trouverez tout sur l'utilisation culinaire mais pour la description botanique, ça laisse à désirer.
Presque tous les Zanthoxylum sont caducs, armés d'épines puissantes et monoïques.
Je vous avais déjà montré Zanthoxylum planispinum et j'avais déjà remarqué que son feuillage est différent, pétiole ailé et feuilles groupées par trois :
Il est très fructifère. J'ai trouvé quelque part qu'il est dioïque !? Il n'y a qu'un seul spécimen dans le Jardin des Plantes. Il aurait pu être fécondé par Z. piperitum mais je crois plutôt qu'il est monoïque comme les autres. C'est à vérifier lors de la floraison. Sur cette photo fruits abondants et une graine visible au bout de la flèche :
Mais je n'ai jusqu'à présent prêté attention aux Zanthoxylum qu'au moment de la fructification. Ce qui m'a surprise le 4 décembre c'est que Zanthoxylum planispinum avait tout son feuillage, aussi dense qu'en septembre, alors que les autres Zanthoxylum, aussi bien à Paris que chez moi à Romilly, ont perdu leur feuillage depuis longtemps. Et il ne semble pas décidé à perdre la moindre feuille. Je n'ai trouvé que sur un seul site la mention d'un feuillage persistant alors que les autres le disent caduc. C'est à vérifier encore plus tard en hiver mais il semble bien persistant.
Le 4 décembre (on voit encore des fruits en hauteur) :
22:17 Publié dans fruitiers, zanthoxylum | Lien permanent | Commentaires (1)
Sorbopyrus auricularis, le poirier de Bollwiller
Vous connaissez ? Probablement pas.
J'adore les plantes qui ont l'air de gags botaniques et c'est encore mieux lorsqu'elles produisent des fruits délicieux.
Les anglais l'appellent 'Shipova', je me demande pourquoi car il est né en France, mais aussi Bollwiller Pear, ce qui est plus correct.
Ce petit miracle botanique est en effet né en Alsace au début du 17è siècle, vers 1610. Mais, comme toujours, nous ne savons pas exploiter nos trésors et d'autres s'en occupent.
x Sorbopyrus auricularis est un hybride inter générique entre Pyrus communis et Sorbus aria. Bien sûr il est stérile et ce d'autant plus qu'il serait triploïde. Il est multiplié par greffes sur Pyrus communis. Cependant il aurait parfois des pépins capables de donner une plante. Comment ? Parthénocarpie ? Apport d'un 4è équipement chromosomique ? Et ça donne quoi ?
Son fruit est très bon et de la taille d'un abricot.
C'est sur ce site que j'ai trouvé le maximum de renseignements, malheureusement en anglais mais c'est un anglais facile.
Je l'ai donc commandé aux anglais et je l'ai reçu aujourd'hui. Il est déjà de belle taille, le point de greffe est impeccable mais en cette saison il ne paie pas de mine. Je vous le montrerai au printemps.
15:49 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jardin
06/12/2011
Une année de la vie de Dahlia imperialis
Nous partons de sa période de floraison, en ce moment. Dès la mi-novembre il faut le protéger car un gel exceptionnel ne peut être exclu et n'est pas toujours prévu à temps par la météo.
Ceux de Paris sont en pleine floraison mais ils sont déjà protégés par précaution. Cette photo vous montre ce qu'il faut faire, la base du monticule de feuilles mortes est en bas de l'image :
Le voici maintenant en plein hiver. Les tiges mortes ont été coupées, de la terre a été ajoutée sur les feuilles mortes pour les maintenir et augmenter la protection :
Il émergera fin avril ou début mai et en septembre ou octobre il mesurera 4m ou plus ! Le 24 septembre 2011 :
Boutons floraux le 23 octobre :
Vous êtes prêts à le planter ? Je dois vous dire qu'il y a encore une difficulté. Enthousiasmée par ce phénomène végétal, j'avais planté un bulbe en mars 2010. C'était un bulbe bien sain, bien gonflé, bien dodu, celui que je vous ai montré sur la note précédente. Il n'a jamais subi le gel. Pourtant rien n'est sorti de terre, même pas un petit bout de feuille.
La même année j'ai planté une dizaine d'autres dahlias. Eux aussi ont disparu, rien n'est sorti de terre.
Que s'est-il passé ? Je crois que c'est évident. C'est l'année où est apparue la première attaque des racines de plusieurs sureaux. Un bulbe de dahlia, c'est délicieux. Le dahlia avait été introduit en Europe pour servir de nourriture. Mais on s'est vite rendu compte qu'il était plus intéressant de le cultiver pour ses fleurs. Malheureusement les campagnols ne sont pas sensibles à la beauté des fleurs.
En mars je planterai de nouveau un Dahlia imperialis mais en prenant les précautions nécessaires. Je vous conseille d'en faire autant si votre jardin est à la campagne ou en limite de ville. Je vais creuser une fosse suffisamment large et profonde pour qu'il puisse grossir sans contrainte car cette fosse sera entièrement tapissée de grillage. Le grillage, choisi d'aspect esthétique, dépassera du sol de 20cm pour les empêcher d'accéder par le dessus et cela aidera à maintenir les feuilles mortes en hiver.
23:56 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
Dahlia imperialis et le climat
Il faut planter un dahlia impérial dans votre jardin, c'est une attraction extraordinaire. Les jardiniers de la région parisienne vont se dire, elle nous casse les pieds, c'est une plante pour les régions du sud. C'est complètement faux. Certes toute la partie aérienne disparaît au premier gel. Mais il gèle partout en France, au moins un petit peu (et parfois plus qu'un petit peu, les mimosas n'ont pas oublié un certain hiver). L'intensité du gel n'a pour cela aucune importance, c'est dès -1°C peut-être -5°C s'il n'y a pas de vent comme ici le plus souvent. Le bulbe, un peu protégé, va résister jusqu'à -15°C.
Le bulbe est donc rustique en région parisienne et dans la plupart des régions de France. C'est pour la floraison qu'il y a un problème parce qu'elle est très tardive et, s'il gèle trop tôt vous ne la verrez pas. Je peux vous dire qu'ici, à Veneux, à 75 km de Paris, le plus souvent il ne gèle pas avant fin décembre voire début janvier. Bien sûr, il y a des années de gel précoce mais ce ne sont pas les plus nombreuses et, ces années-là, vous aurez au moins profité de sa superbe végétation, surtout pour alba qui se tient si bien. Je vous remets sa photo avant floraison :
Pour le bulbe, il n'est pas question de le sortir de terre pour le rentrer. De plus en plus de jardiniers laissent les bulbes de dahlias en terre en les protégeant efficacement. Pour Dahlia imperialis il est impossible de faire autrement, il est tellement énorme que vous le casseriez. Le voici tel qu'on vous le livrera, je l'ai mis sur une feuille de format A4 pour donner une idée de sa taille :
Mais ça, c'est un bébé, il va énormément grossir. Vous ne retournerez le voir sous terre que dans quelques années lorsque vous voudrez le diviser. Il faudra faire attention de prendre un morceau avec au moins un bourgeon.
L'autre problème de Dahlia imperialis, c'est la nécessité de le tuteurer. Etant donné les dimensions que le bulbe va prendre, pour ne pas le blesser il faudra placer les tuteurs de 3m de haut dès la plantation et les laisser en permanence. Je crois qu'il est préférable de le planter au sud-est d'un mur ou d'un arbre pour le protéger des vents dominants et pouvoir attacher ses tiges au mur ou à l'arbre.
Ainsi placé, vous n'aurez qu'à le protéger par des feuilles mortes l'hiver et attacher ses tiges selon les besoins l'été.
J'espère que vous êtes convaincus. La prochaine fois nous verrons sa culture en détail.
15:21 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (1)
05/12/2011
Dahlia imperialis alba
Mais le premier dahlia impérial que j'ai rencontré hier en arrivant au Jardin des Plantes se trouve à l'entrée du jardin, la où ça sent toujours le curry (Escallonia illinita n'a jamais cessé de fleurir depuis sa grosse floraison en début d'été), et la seule zone encore très fleurie du jardin.
Je l'avais déjà photographié le 29 octobre mais il n'était pas en fleurs :
Cette fois il était impossible de ne pas le remarquer et il avait ses admirateurs. Ses très grandes fleurs blanches surplombaient nonchalamment les tapis de hautes sauges :
Il est très florifère, je crois bien encore plus que le dahlia rose. Regardez l'abondance de boutons, dans une semaine il sera extraordinaire car aucun gel n'est prévu dans les 10 prochains jours et sans doute encore plus tard :
Son feuillage est magnifique, parfaitement sain :
Il n'est pas tuteuré et se tient parfaitement, formant un haut buisson évasé. La raison en est sa taille, environ 3m. Ce n'est pas parce qu'il est jeune, il se limite naturellement à 3m. Ses cannes (l'expression est de moi mais ses tiges ressemblent tellement à des cannes de bambou) sont aussi fortes que celles du dahlia rose mais étant plus courtes elles ne s'effondrent pas, se contentant de s'arquer joliment :
Bien sûr, il lui faut de la place, beaucoup de place mais l'espace au dessous peut être occupé par des vivaces hautes ou de petits arbustes.
Il existe 2 autres variétés intéressantes de ce dahlia, toutes deux à fleurs très doubles :
La variété rose s'appelle 'Double or Nothing'. Elle est un peu plus précoce que la variété à fleurs simples et c'est un gros avantage, et elle est disponible en France.
La variété blanche s'appelle 'California Angel'.
22:45 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
Dahlia imperialis, suite
Son feuillage est fait de très grandes feuilles pennées qui lui donnent un aspect exotique et sont un décor à elles seules. Elles sont portées par de très grosses tiges à base lignifiée pouvant atteindre 10cm de diamètre et qui partent d'un seul jet vers le sommet. Ces tiges lui ont valu le nom de dahlia bambou. Mais malgré leur grosseur et leur force elles ne parviennent généralement pas à se tenir verticalement jusqu'à la floraison. C'est pourquoi elles ont été attachées ensemble et tuteurées.
Ce dahlia est dans un petit jardin clôturé situé à l'écart. Lors de mes visites précédentes il était fermé. Aujourd'hui il était ouvert, sans doute pour qu'on puisse mieux admirer ses deux dahlias. En effet il y en a un deuxième au fond du jardin. Avant sa floraison je ne pouvais le remarquer depuis l'extérieur. Il est de la même variété mais sans doute plus jeune. Il n'a pas été tuteuré et ses longues branches se courbent gracieusement.
La prochaine fois nous verrons le dahlia blanc.
01:10 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)