02/01/2011
Viscum album dans son intimité
Que peut nous apprendre le gui sur sa reproduction en cette saison ? Presque tout, il ne manque que les fleurs ouvertes. Car son cycle est long.
Approchons-nous de la grosse boule :
Encore plus près pour voir les jolies "boules". Elles sont si nombreuses et durent si longtemps que les oiseaux n'arrivent pas à tout manger :
Ces "boules" qui ressemblent à des baies sont formées d'une graine entourée d'une substance visqueuse à base de viscine très collante. Les graines mangées par les oiseaux sont déposées à toutes hauteurs dans les arbres. Celles qui n'ont pas été consommées sont mûres au début de leur troisième année et tombent sur des branches inférieures où la viscine les aide à adhérer. Regardez, on voit l'embryon vert à l'intérieur :
Les feuilles sont vertes car le gui est un hémiparasite capable de fabriquer sa chlorophylle. Entre deux feuilles il y a quelque chose qui ressemble à des bourgeons :
La mise au point n'est pas parfaite, cela se passait bien haut. Mais j'ai trouvé au pied de l'arbre trois très petites branches, sans doute détachées par des oiseaux. Voyons donc de plus près.
Les feuilles :
et les bourgeons entre les feuilles :
D'encore plus près cela semble bien être des bourgeons floraux et à leur droite, très vert, un bourgeon à feuilles. On voit très nettement les 4 tépales encore soudés du bourgeon central. Les fleurs sont en effet déjà présentes en automne et ne s'ouvriront qu'au printemps.
Pour confirmer la nature florale de ces bourgeons je les ai ouverts maladroitement avec l'ongle :
Je pense que ce sont des fleurs mâles, la plante est dioïque. En effet l'intérieur est composé d'une poudre qui a bien l'aspect de pollen. Les fleurs mâles sont composées de 4 tépales et d'anthères sans filet. Lorsqu'elles s'ouvrent les tépales sont directement recouverts de pollen :
14:29 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature
01/01/2011
Viscum album, au gui l'an neuf
Je vous souhaite une merveilleuse année. Embrassez-vous devant cette grosse boule et c'est le bonheur garanti.
Ce gui je suis allée le chercher pour vous dans la plaine de Sorques. Voici l'arbre dans lequel il se trouvait :
Il y avait un autre arbre encore plus chargé. Tout autour et derrière cet arbre il y avait presque uniquement des chênes. Et pas de gui dans ces chênes. Je peux affirmer que c'étaient des chênes sans aucun risque de me tromper à cause de leur feuillage marcescent toujours présent.
Tout le problème est là. Pour un druide digne de ce nom il faut du gui de chêne pour les cérémonies de cette nouvelle année. Mais le chêne ne se laisse pas pénétrer par les racines du gui. Le gui de chêne existe pourtant mais il n'y aurait qu'une quinzaine de chênes porteurs de gui pour l'ensemble de la France. Ces chênes auraient une petite déficience génétique. Si vous en connaissez un, soyez gentils, signalez-le à votre druide préféré.
Sur quoi se trouve donc mon gui ? Sur l'aspect de l'écorce je peux exclure la plupart des arbres capables de l'héberger. Je ne peux exclure totalement un saule mais j'en doute. Pour l'aspect crevassé en deux teintes, rouge et gris, et pour l'aspect des branches, je pense à l'aubépine.
Le gui est toxique mais c'est un trésor thérapeutique. Ses graines ne sont pas toxiques pour les oiseaux et certains s'en régalent et le disséminent. Les oiseaux en ont aussi une utilisation que vous ne connaissez peut-être pas : y construire un nid bien caché.
Cette boule de gui contient le nid d'un couple de poules d'eau :
Vous ne voyez rien. Mais je sais que le nid est là-dedans. J'ai observé le couple par un bel après-midi d'avril. Ils se relayaient pour couver et aller manger à tour de rôle. Voilà l'un des conjoints (ils sont fidèles à vie) qui se dirige vers le nid. Sur la deuxième photo on voit le gui en haut à gauche :
Et l'autre conjoint surveille et attend en bas que le premier soit installé pour aller chercher sa nourriture et se dégourdir les pattes :
20:42 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature
31/12/2010
Aralia spinosa
Nous allons nous réchauffer avec ce bel arbuste d'été que je n'avais pas eu le temps de vous montrer tant il y a de plantes et d'insectes en été.
Aralia spinosa est un grand arbuste qu'on dit à tronc unique mais il fait vite de nombreux rejets pour prendre un aspect multi tronc. Et pas de problème pour le multiplier, il drageonne à distance, juste assez pour en offrir aux voisins. Je l'ai photographié le 21 août au jardin botanique de Marnay sur Seine :
Son feuillage est beau et sain. Mais lorsque je l'avais photographié le 12 août 2007 les folioles avaient des taches ressemblant à des brûlures :
C'était un été chaud et sec, je pense qu'il a manqué d'eau. C'est un arbuste pour sols humides.
Il serait très épineux comme son nom l'indique mais je ne l'ai pas trouvé très épineux, ni sur le tronc ni sur les feuilles :
J'ai fini par trouver une explication sur ce site. Les sujets âgés sont peu épineux.
Autre problème : je suis incapable de distinguer Aralia spinosa de Aralia elata. J'ai pourtant bien étudié toutes les descriptions. Ils se ressemblent beaucoup.
02:58 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
30/12/2010
Perce-neige, un léger retard
C'est l'époque où je surveille l'apparition des premières fleurs, au moins en boutons, de mes perce-neige les plus précoces, les grands Galanthus elwesii.
Les voici le 23 décembre, encore que des feuilles :
Et aujourd'hui ils n'ont pas beaucoup progressé, la neige les a calmés :
L'hiver dernier, un hiver également difficile, mais pas aussi anormalement précoce, ils montraient leurs premières fleurs en boutons le 1 janvier :
L'hiver précédent, plus doux, on voyait les boutons le 22 décembre :
Pourtant après avoir bien cherché j'ai trouvé aujourd'hui des boutons au même stade que le 22 décembre 2008 :
Le retard ne sera que d'une semaine ou 10 jours. Je vous montrerai bientôt une belle floraison. Alors que j'en avais déplacé l'hiver dernier au moins le tiers des touffes vers Romilly, l'effectif s'est déjà complètement reconstitué.
17:42 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
29/12/2010
Ecorces
Juglans nigra, le noyer d'Amérique, noyer noir à cause de la couleur de son écorce :
Juglans regia, noyer royal, à la croissance lente mais aux meilleures noix :
Jeune arbre qui produit à peine pour la première fois, donc environ 15 ans :
Un peu plus âgé :
Noyer de semis spontané de 35 ans :
Juglans microcarpa aux noix minuscules de la taille d'un petit pois :
14:37 Publié dans écorces, fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
28/12/2010
La neige, et après ?
Je n'aime pas le froid, je n'aime pas la neige. La neige ne devrait être autorisée qu'un seul jour pour un Noël blanc comme dans les belles histoires.
La neige c'est beau, sur les photos et dans les films. Mais c'est froid, ça fait déraper les voitures, ça casse les branches, et ça affame les oiseaux. Puisque c'est beau, avant de parler de la suite, voyons encore quelques images de Veneux sous la neige le 20 décembre.
L'allée Malborough :
Mes arbres sud et ouest (sauf le conifère) :
Le jeune houx mâle et un hêtre marcescent :
Maintenant il pleut. En ai-je fini avec cet épisode de neige, en attendant le prochain ? Pas du tout. Après, elle fond. Elle s'est accumulée pendant des jours et au premier redoux elle fond d'un seul coup. Cela fait déborder les rivières et particulièrement la Seine dans sa partie appelée la Bassée. L'extrémité est de la Bassée, entre Romilly et Nogent est en alerte orange et mon terrain de Romilly est en zone inondable. Est-il inondé ? Je n'en sais rien. Je ne peux faire 80 km, 160 AR alors que je ne peux y travailler, alors que peut-être il n'est pas accessible. C'est maintenant que ce terrain va souffrir alors qu'il n'y a pas fait plus froid qu'ici. Les plantes et arbres spontanés sur ce terrain et les sureaux ne vont pas souffrir d'une inondation passagère. Mais le reste ?
19:16 Publié dans Romilly sur Seine, Veneux les Sablons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature
Sambucus palmensis
Où en est mon sureau des Canaries ? Le plus ancien et plus grand exemplaire à Veneux est impossible à protéger à cause de sa taille. Vu de loin il semble qu'il n'a plus de feuilles ou juste quelques feuilles fanées qui pendent. Mais est-ce dû au froid ? Le froid n'a atteint que -6°C et il a déjà supporté sans broncher -8°C. Si on approche on voit des jeunes pousses en parfaite santé :
Le froid a peut-être accéléré la perte du feuillage mais cela se serait produit comme tous les ans lors du débourrage en décembre ou janvier. C'est ce que va confirmer la branche cassée ramenée dans la maison qui a évolué de la même façon.
Je vous avais dit que la seule perte enregistrée sur ce sureau après la première vague de neige, c'est une branche cassée par le poids de la neige trouvée le 11 décembre. J'avais ramené cette branche dans la maison. Je pensais faire des boutures puis j'ai renoncé parce que j'en ai deux à Veneux et deux à Romilly. Mais je l'ai débitée en petites branches que j'ai mises dans un vase avec de l'eau du robinet sans rien d'autre. Les feuilles du 11 décembre ont complètement séché, elles tombent dès que je les frôle. Mais il y a des jeunes pousses et on voit le début de développement des racines qui se produit surtout au niveau des lenticelles. Toutes les petites branches, 6 en tout, sont prêtes à planter. Pas difficiles les boutures de Sambucus palmensis.
Devant tant de bonne volonté je vais mettre ces boutures en terre dans des pots pour les protéger du reste de l'hiver. Cet hiver exceptionnel me fait peur. Pourrait-on dépasser les – 10°C au-delà desquels sa survie n'est pas garantie ?
13:55 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin
27/12/2010
La mésange bleue
J'ai préparé des photos pour vous parler de la ravissante petite mésange bleue qui vient me rendre visite tous les jours contre une fenêtre. Mais il faut que je vous parle d'abord de ma trouvaille du jour.
Je fais un peu de ménage dans les placards et j'ai décidé d'éliminer tout ce que j'avais acheté pour d'autres et que je n'utilise pas. Avant de mettre au compost, je propose les produits aux oiseaux. Succès complet pour les flocons d'avoine. Je viens d'observer un merle qui n'a pas quitté l'assiette avant qu'elle ne soit vide. Oui, les merles se gavent de flocons d'avoine ! Mais ils ont un rival, l'étourneau. Lorsque l'un d'eux s'approche, il est vigoureusement chassé.
La mésange bleue a une propriété privée. En trois ans je n'y ai vu qu'une seule fois une nonnette. Ce lieu privé est une boule de graisse installée sur une porte vitrée du séjour grâce à des ventouses.
Je l'ai installée pour la première fois en 2008, pour me faire plaisir, je n'étais pas certaine que des oiseaux oseraient y venir. Mais la mésange bleue est hardie, c'est souvent elle qui vient taper aux carreaux quand la nourriture ne vient pas assez vite, et ma boule sur la vitre est vite consommée. Mes photos sont meilleures que les autres photos d'oiseaux parce qu'elle me laisse approcher si je ne fais pas de mouvements trop rapides. Voici la série que j'avais réalisée en 2008. La petite acrobate prend toutes sortes de positions :
Mais elle mange aussi des graines de tournesol, de la margarine :
et même des cacahuètes. Les cacahuètes sont aussi une de mes découvertes. Au début je n'en mettais pas, je croyais que c'était trop gros pour de si petits becs. Puis j'ai vu qu'on les vendait au rayon oiseaux du ciel et j'ai essayé. C'est incroyable comme un si petit bec peut les prendre
Et voici le dernier portrait réalisé ces jours-ci :
17:31 Publié dans Oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
Les merles ont faim
Quel hiver ! Cette nuit mon jardin a battu des records : -6°C sur les 3 thermomètres. Je reste au fond de mon terrier. Je ne sors dans le jardin que pour remplir les mangeoires et je rentre vite. Je ne suis sortie à pied qu'une seule fois, pour photographier les venelles, et je n'oserai pas vous dire combien de pantalons et de pulls superposés j'avais mis. Je ne sors en voiture que pour refaire des provisions alimentaires.
L'hiver a commencé en novembre et c'est le deuxième hiver difficile. Nous n'en sommes qu'aux tout premiers jours du véritable hiver, que va-t-il arriver maintenant ? Et que seront les hivers suivants ? Va-t-on retrouver les durs hivers d'il y a plus de cinquante ans ? Suis-je condamnée à être enfermée 4 mois par an ? J'écris cela au milieu de la nuit parce que je n'arrive pas à dormir, je ne fais qu'y penser.
Donc cet après-midi, je suis allée acheter des graines. Le seul fournisseur sérieux et sans rupture de stock se trouve sur la N7. Je suis passée par Fontainebleau pour n'utiliser que les grands axes. Les petites routes de forêt (elles sont toutes de forêt par ici) semblaient impraticables. Il y avait peu de neige, on voyait l'herbe un peu partout, mais le passage des voitures y avait tassé la neige et cela ressemblait à des patinoires. C'était peut-être ramolli par les températures légèrement positives en fin de journée mais j'ai préféré ne pas expérimenter.
J'avais pourtant fait de belles provisions mais la consommation est exceptionnelle cette année. Ils ont tous faim. Il y a l'afflux de pinsons du nord, on en voit une vingtaine en permanence toute la journée. Et les merles viennent aux mangeoires. Ils ont changé leur comportement, ils s'adaptent.
J'ait toujours vu des merles autour des mangeoires. Ils surveillent perchés sur des arbustes :
Ils sont surtout au sol cherchant leur pitance sous les feuilles mortes ou chipant une graine tombée au sol depuis les mangeoires.
Pour eux et pour les pinsons des arbres je mets des graines au sol. Mais ils ont tellement faim que pour la première fois cette année je les ai vus dans les mangeoires. Celui-ci est resté 5 bonnes minutes pour nettoyer le plat :
Et celui-là a mis complètement les pieds dans le plat :
03:44 Publié dans Oiseaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux