Sureaux

Ce bel arbuste à l'arboretum des Grandes Bruyères, c'est Viburnum odoratissimum. Inutile de préciser qu'il sent bon.

Il a un fan, un passionné qui escalade sans cesse fleurs et feuilles :

Ce beau longicorne tout noir, c'est Cerambyx cerdo, le grand capricorne. Ses larves sont capables de détruire nos plus beaux arbres. Mais il ne faut pas y toucher, il est protégé.

Je suis désespérée, la sécheresse continue, sans interruption depuis février. Pardon, j'exagère, il y a eu 2mm le 29 avril et 1mm (!!!) le 13 mai. A Paris ils ont eu plus de chance, ils ont cru apercevoir de l'eau : 17mm pour tout le mois de mars et 9mm en avril. La pluie est strictement réservée au sud, vous savez, là où il fait toujours beau. Par curiosité j'ai vérifié la pluviométrie sur la ville au bord de la Méditerranée où ma mère s'était installée, loin de sa famille sous prétexte qu'il y fait toujours beau et chaud. Même pour la chaleur c'est très discutable si on considère la température ressentie. Aller la voir en hiver était pour moi un cauchemar. Le vent faisait pénétrer l'humidité jusqu'aux os. Sur cette ville donc, il est tombé pour la même période 149mm et 68mm.

Et les hannetons sont toujours là, toujours aussi nombreux. Il y en a dans la buanderie, dans le séjour, dans tous les récipients qui trainent dehors, et même… dans mes cheveux et ça fait un drôle d'effet.

A Romilly, en zone considérée comme humide, et inondable, la terre est craquelée depuis un mois. Je ne peux arroser qu'en puisant dans la mare, dont le niveau est celui de fin d'été, avec un arrosoir que je dois trainer sous le soleil sur tout le terrain. Vu l'effort que cela demande, à un âge ou l'endurance diminue, je suis obligée de réserver mes arrosages aux plantes rares, celles que je ne suis pas certaine de pouvoir retrouver, et à celles qui présentent des signes de souffrance, sans certitude de les réhydrater à temps. J'ai déjà dû couper des branches de sureaux. Les plantes commandées cet hiver s'entassent dans leurs pots autour de la maison. Les planter serait les condamner à mort.

De ce fait je surveille au passage les Iris pseudoacorus. Pas ceux qui poussent dans la mare, ils ne risquent rien, mais ceux qui se sont semés loin. C'est ainsi que j'ai découvert les pucerons. Je ne savais pas que les pucerons pouvaient s'intéresser aux iris, surtout les iris aquatiques. Ce sont des pucerons noirs. Ils ne parviendront pas à faire s'enrouler des feuilles aussi rigides.

Je vous ai déjà montré de nombreuses fois mes Corylus avellana, en version verte et en version rouge. Ce noisetier est le plus petit, il peut tout de même atteindre 8m.

Je vous ai montré le très, très grand Corylus colurna de Paris. Lui, c'est un arbre qui peut atteindre 35m.

Voici maintenant, aux Grandes Bruyères, Corylus maxima 'Purpurea'. Ce noisetier est un peu plus grand que avellana. Sur la première photo c'est le plus grand des arbustes rouges. Il a déjà préparé les chatons pour l'hiver prochain.

Les cornouillers sanguins sauvages sont en fleurs. Ils sont exubérants, envahissants, mais jolis.

Vous rencontrerez rarement ce charmant cèdre de Taiwan. Ce n'est pas un cèdre, il est classé dans la famille des Cupressaceae après avoir été rangé dans les Taxodiaceae. Il n'a été introduit en Europe que vers 1920, ils sont donc tous très jeunes et le plus grand en Angleterre atteint 14m. Dans son pays d'origine il peut atteindre 60 et même 80m mais il est en danger et protégé en Chine.

On ne peut passer près de lui sans le remarquer. A l'arboretum des Grandes Bruyères il est encore très jeune mais la beauté et la grâce de ses draperies vert tendre le rendent sublime.

Parmi les lilas que j'ai eu l'occasion de photographier et dont la date de floraison est décalée, j'ai encore ceux-ci à vous montrer.

Syringa villosa est souvent proposé comme le plus tardif, 1 mois après vulgaris. Je n'en suis pas du tout persuadée car je l'ai vu en fleurs en même temps que vulgaris. Je vous le montre tout de même, il est joli :

Deux lilas assez proches présentent l'intérêt d'être bien remontants tout l'été :

Syringa x chinensis  (croisement naturel de persica x vulgaris) :

Syringa x 'Josée', très remontant :

Pour les floraisons précoces, je vous ai montré Syringa oblata. Syringa x hyacinthiflora, obtenu par Lemoine est un hybride de oblata x vulgaris. Comme oblata il fleurit très tôt. Ses fleurs sont inhabituelles mais je ne trouve pas qu'elles évoquent les jacinthes. Les pétales de ses fleurs font penser par leur forme en cuiller à Hydrangea macrophylla 'Ayesha'.

Sa place au jardin ne ressemble pas à celle des chèvrefeuilles grimpants plus connus. C'est un très grand arbuste dont la floraison n'a rien d'extraordinaire, ici aux Grandes Bruyères le 8 mai :

Je l'avais déjà photographié, en fruits cette fois, le 16 septembre 2007 :

Ce qui est remarquable, ce ne sont pas ses fleurs ou ses fruits mais son port, ses troncs tortueux et son écorce :

Voici celui de Paris :

Je vous l'ai déjà montré mais il est si beau, et si résistant au sable, que je ne peux me priver d'encore quelques photos. Il doit bien avoir 20 ans maintenant. Sa taille semble s'être stabilisée à 4m x 4m. Il est en fleurs depuis au moins une semaine mais j'attendais que les fleurs fertiles s'ouvrent pour vous le montrer. En été les fleurs stériles deviendront roses.

Et puis, cette année, j'ai découvert le petit monde grouillant mais microscopique qui l'habite. J'ai vu ces bestioles hier soir sur les photos. Manque d'attention ? J'y suis retournée ce matin. Les bestioles sont toujours là mais je ne les vois pas à l'œil nu. A travers l'objectif macro je vois des petits points sombres qui se déplacent sans pouvoir distinguer ce que c'est. Pour vous donner une idée de leur taille, je préciserai que les fleurs fertiles font environ 1cm de diamètre quand elles sont bien ouvertes. Ces petites bêtes semblent avoir deux ailes. Elles n'abiment pas les fleurs. Ne me demandez pas leur nom, ce n'est pas de ma compétence.

Ce lilas est considéré comme l'un des plus tardifs. C'est un petit arbre. Le voici à Paris un 15 mai :

Mais, si on y regarde de près, à cette date les fleurs sont encore en boutons :

Le 3 juin les fleurs sont bien épanouies, très parfumées, et elles sont différentes de celles des autres lilas. En effet les 4 pétales de la corolle ne forment pas un tube profond, les pétales s'écartent bien et laissent voir les étamines. Cela donne à l'inflorescence un aspect très vaporeux inhabituel chez les lilas.

Aux Grandes Bruyères un autre lilas portait encore des fleurs. C'est Syringa x josiflexa, une autre obtention de Miss Preston.

Le voici photographié à Paris :

L'un de ses parents est Syringa josikae :

Je dois avouer qu'il m'a beaucoup plus impressionnée. Mais n'oublions pas que les recherches de Miss Preston portaient sur la rusticité pour zones 3 et 4.

Son autre parent est Syringa reflexa, le lilas penché. Il est légèrement parfumé mais très résistant au froid. Je n'ai pas de photos mais vous en trouverez ici.

Encore un petit joyau découvert hier à Romilly. Je ne voyais que lui malgré sa petite taille, moins d'1cm, et sa couleur verte sur la feuille verte de valériane car il brillait de tous ses feux, plus éblouissant que toutes les pierres précieuses, sous un soleil qui ne veut toujours pas faiblir. Pour bien montrer qu'il est un mâle, il exhibe ses belles cuisses velues (pardon, on dit fémurs). Les femelles ont les jambes fines.

Ce lilas est un tout petit arbuste, surtout dans sa variété 'Superba', la seule vendue en France. Il ne dépasse pas 1m50 et même, je n'en ai jamais vu de plus de 1m20. Il est mignon et très parfumé. Les cétoines dorées ne s'y trompent pas. Mais pas plus chez moi qu'à Paris ou à Ingrannes je n'ai vu des dégâts. D'ailleurs, à Romilly où elles abondent car je les respecte et ne tue pas leurs larves en les traitant de hannetons (dans la terre c'est du hanneton mais dans le bois pourri ou le tas de compost ce sont des larves de cétoines), j'en trouve dans les roses, surtout les rugosa, et les lis et elles ne les abiment pas.

Le début de la floraison de ce petit lilas se situe entre la floraison de Syringa vulgaris et celle de Syringa prestoniae. Il est remontant et, lorsqu'il est heureux,  il refleurit en fin d'été.

Vous verrez des coloris différents sur mes photos. C'est parce que la fleur nait rose vif, même rose sombre pour les boutons, et pâlit pour finir presque blanche.

Je l'ai vu en fin de floraison hier aux Grandes Bruyères. Il n'était pas étiqueté mais c'est bien lui et sa petite taille ne trompe pas.

A Romilly il a commencé à fleurir le 19 avril, très en avance comme tous les lilas.

Voici ses dates de floraison en année normale. Il est en boutons le 27 avril :

Le 8 mai :

En pleine floraison le 19 mai :

Ces petites cétoines sont connues pour aimer les fleurs blanches. Je me suis dirigée vers deux petits arbres évoquant de loin des sureaux et semblant identiques. Vous n'aurez pas souvent l'occasion de les rencontrer.

Le plus grand est Sorbus americana. Il est originaire de l'est des USA, plutôt au nord. C'est un petit arbre qui peut atteindre 12m.

Le plus petit est considéré comme un arbuste, il ne dépasse pas 5m. C'est Sorbus scopulina. Il est originaire de toute la moitié ouest des USA, du sud de l'Alaska au nord de la Californie. Cette disposition géographique me fait penser aux sureaux avec Sambucus canadensis à l'est et Sambucus caerulea à l'ouest. C'est sur ses fleurs que je vais retrouver mes petites cétoines funestes.

En plus de la taille il y a d'autres différences visibles au niveau des fleurs et des feuilles :

Sorbus americana a des fleurs avec un ovaire infère avec 2 à 3 styles et 20 à 30 étamines. Ses feuilles ont 13 à 17 folioles.

Sorbus scopulina a des fleurs avec ovaire infère à 3 ou 4 styles et 15 à 20 étamines. Ses feuilles ont 11 à 13 folioles.