15/07/2012
Les visiteurs de la reine-des-prés
A Romilly il n'y a pas autant d'abeilles qu'à Paris car il n'y a pas de ruches à proximité, mon terrain est dans une zone boisée. Mais il y a d'autres petits gourmands, les bourdons sont les plus nombreux.
Mais les bourdons et les abeilles ne se contentent pas de consommer sur place. Il leur faut ramener de la nourriture au nid ou à la ruche. Pour ramener des provisions à la maison il faut un panier. Pour ces bestioles, les spécialistes appellent cela corbeille ou corbicule. Ce dispositif ne concerne que les femelles, les mâles n'ont rien à faire de l'approvisionnement des larves.
Cette belle femelle bourdon photographiée sur Filipendula montre bien sa corbeille. C'est un élargissement et aplatissement du tibia de la 3ème patte, lisse et brillant et bordé de longs poils. Le métatarse est également élargi. La dame ramène le pollen dispersé sur ses poils avec ses pattes équipées de poils et de peignes et l'entasse sur la corbeille. Arrivée au nid elle le déposera en le poussant avec ses pattes. Le pollen sur le corps sert à féconder les fleurs, quand il est amassé en boule sur la corbeille, il ne sert plus que pour le nid. Il faut bien que tout le monde trouve son compte dans cette coopération. Cette dame bourdon est très sombre, il faudra bien regarder pour voir les longs poils au bord de la corbeille, ils sont plus nets que les poils du corps à l'arrière-plan :
Je vous en ai trouvé une au pelage plus clair dans mes archives. Elle a déjà accumulé du pollen :
Celle-ci a été photographiée un 19 mars. C'est sans doute une reine. A cette époque on ne voit que les reines qui construisent leur nid et nourrissent leurs premières larves :
L'abeille a un dispositif semblable :
Ce bourdon est sans doute un mâle, ses pattes arrière sont fines et dépourvues de corbicule :
Il nous reste à voir les fruits, c'est pour la prochaine fois.
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Reine-des-prés
Filipendula ulmaria est un peu partout sur le terrain de Romilly. Lorsque je défriche, je n'utilise pas la débroussailleuse, un instrument dont j'ignore totalement l'usage car il me ferait détruire une multitude de trésors. J'élimine les envahisseuses, sans détruire totalement aucune espèce, presque plante par plante. Je conserve toutes les reines des près et elles sont de plus en plus nombreuses, elles se faufilent partout.
Fin mai on voit déjà les inflorescences en boutons :
Fin juin débute la floraison.
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14/07/2012
Filipendula ulmaria
Une touffe de la Reine-des-prés, une de nos plus belles plantes médicinales a trouvé sa place au Jardin des Plantes de Paris. Très mellifère, elle n'a pas manqué d'attirer quelques abeilles.
Bien qu'elle ne soit pas en danger, elle est en nette diminution en France parce qu'elle aime les zones humides que nous éprouvons le besoin de les éliminer, pas toujours de façon justifiée.
Ses utilisations thérapeutiques sont nombreuses et c'est à partir d'elle que Bayer a produit pour la première fois l'aspirine vers 1890. Elle a donné son nom à l'aspirine car elle s'appelait alors Spiraea ulmaria.
Anti-inflammatoire, antalgique, antirhumatismale, elle est mieux tolérée par l'estomac que l'aspirine car, en plus de l'acide salicylique (l'aspirine est l'acide acétylsalicylique) elle contient bien d'autres composants et est utilisée aussi contre les gastrites, l'hyperacidité, l'ulcère, comme protecteur des muqueuses. Et elle a encore d'autres utilisations. Elle fait partie de la pharmacopée française et est en vente libre.
La belle est copieusement présente sur mon terrain humide de Romilly et nous l'étudierons de façon plus détaillée et surtout prolongée jusqu'à la fructification.
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Agelastica alni ?
Le 30 mai à Romilly une zone du terrain est composée d'épilobes et d'eupatoires en mélange qui ont déjà bien grandi, environ 80 cm pour les eupatoires mais les épilobes sont raccourcis par une sérieuse attaque de bestioles alors que les eupatoires sont intactes :
Cela ressemble à des chenilles mais c'est petit, peu velu, très brillant, couvert de mamelons. Cela me semble être des larves de chrysomèles.
Quelques jours plus tôt j'avais aperçu une chrysomèle femelle à l'abdomen gonflé d'œufs qui lui soulevait les élytres :
Ces chrysomèles, je les vois souvent de mai à septembre. On les reconnaît bien à leurs pattes formées d'un chapelet de petits cœurs :
Larves et imago ont vraiment l'aspect de Agelastica alni, la galéruque de l'aulne. Mais elles consomment des épilobes.
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12/07/2012
Hydrangea 'Salsa'
C'est mon petit dernier : Hydrangea macrophylla 'Salsa'.
Il n'a qu'une inflorescence parce qu'il vient d'être planté mais il est réputé très florifère. Comme c'est un macrophylla, je ne pouvais le mettre à Romilly, il ne supporterait pas le pH élevé. Il est donc à Veneux et je devrai veiller à ce qu'il n'ait jamais soif.
Gros plan sur la très petite bête :
20:33 Publié dans hydrangea | Lien permanent | Commentaires (0)
Les pruniers japonais, suite
Je viens de recevoir un courriel de Jennifer qui avait laissé un commentaire sur mon blog parce qu'elle cherchait des pruniers japonais et en particulier 'Satsuma'. Je vous transmets le lien qu'elle m'a donné pour une pépinière anglaise qui en produit plusieurs variétés : http://www.readsnursery.co.uk/categories/Plums-and-Gages/...
Si vous avez acheté 'Crimson Glo', je vous conseille de lui offrir un pollinisateur. Le créateur de cette variété le dit autostérile. Or, il ne peut être fécondé par nos pruniers cultivés qui sont tous des Prunus domestica et sont hexaploïdes.
Les Pruniers japonais, Prunus salicina, sont diploÏdes et peuvent être pollinisés par une autre variété de salicina mais aussi par tous les autres pruniers qui sont tous diploÏdes, les américains et les myrobolans dont on peut trouver des cultivars excellents.
Ils sont vendus en racines nues, il faudra attendre l'automne.
Pour ceux qui veulent mieux comprendre la compatibilité des pruniers :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prunier
12:18 Publié dans fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
11/07/2012
Crimson Glo est bien un Prunus salicina
Je vous avais parlé du prunier "sanguin" appelé 'Crimson Glo' qui avait tellement attiré mon attention que je l'ai acheté et planté à Veneux. Il pourra être pollinisé par mon grand prunier myrobolan. Je le soupçonnais en effet d'être un Prunus salicina, prunier japonais incompatible pour la pollinisation avec les Prunus domestica et compatible seulement avec les Prunus cerasifera, myrobolans, et les pruniers américains. Je l'avais acheté pour vérifier son espèce. Ma curiosité n'a pas de limites.
Je viens de trouver l'extrait de naissance de 'Crimson Glo' : c'est bien un Prunus salicina.
C'est dommage qu'il soit vendu en France sans précision sur son espèce alors qu'il est incompatible pour la pollinisation avec nos pruniers européens cultivés.
21:47 Publié dans fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
Ligustrum vulgare
Nous avons beaucoup parlé de troènes asiatiques. Mais le nôtre est très beau aussi. Il est abondant dans la nature et vous l'avez sans doute rencontré. Vous avez sans doute apprécié sa grâce, sa beauté, son parfum. Peut-être sans savoir son nom. C'était mon cas il n'y a pas si longtemps. On nous a montré des troènes dans les jardins mais pas "ce troène là", plutôt un troène qui ne fleurit jamais, avec une coupe stricte au carré.
En effet il est taillable et corvéable à merci. Il supporte plusieurs tailles par an. Il a un feuillage dense, ramifié, jusqu'au sol, semi-permanent ou plus souvent permanent sauf en climat très froid (il supporte jusqu'à la zone 4). S'il est taillé, il ne fleurit pas. On en fait des haies semblables aux haies de thuyas, ce que certains appellent le béton vert. Mais pourquoi, pour le même résultat fonctionnel et esthétique, ne pas utiliser du vrai béton qu'on peindrait en vert. Cela demanderait moins d'entretien. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Si j'ai envie de vous parler du troène d'Europe, Ligustrum vulgare, c'est parce qu'il est en fleurs un peu partout dans la campagne en ce moment et aussi parce que j'ai rencontré une merveilleuse haie de troènes, de troènes libres.
Cela se passe au Jardin Botanique de Marnay sur Seine. C'est une très longue haie impénétrable d'arbustes de 3m de haut, fleuris, parfumés, vrombissants de joyeux butineurs. Elle est difficile à photographier dans son ensemble car la haie est très longue et il y a beaucoup de plantes devant. Sur la première photo, elle est au fond et je n'ai pas pu la prendre encore dans toute sa longueur.
C'est beau, ça sent bon, c'est plein de vie, c'est mellifère, cela ne demande pas d'entretien, c'est impénétrable. Il aime un sol frais mais supporte la sécheresse. Il supporte la pollution. Il accepte, et même apprécie le calcaire.
13:43 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Solanum crispum
Solanum crispum est une jolie liane qui peut atteindre 6m mais on peut le traiter en arbuste par la taille comme ici.
On le dit gélif mais le feuillage ne grille que vers -10°C et si cela arrive il repart du pied s'il a été protégé par un bon paillage. Il est souhaitable cependant de protéger un jeune sujet et c'est facile si on l'a traité en arbuste. Il tolère le calcaire.
Une zone d'une photo m'a parue bizarre, je l'ai recadrée et agrandie :
Cela ressemble bien à Harmonia axyridis, la coccinelle asiatique. Je l'avais trouvée à Romilly l'an dernier, elle est donc à Paris aussi.
01:09 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
10/07/2012
L'origan a du caractère
et ce n'est pas une pauvre humaine ignare qui va décider de l'endroit qui lui convient le mieux.
J'avais planté 2 pieds d'origan, Origanum vulgare, il y a plusieurs années à l'endroit qui me semblait lui convenir le mieux à Veneux : dans l'entrée, en plein soleil loin des arbres, sur une butte pour un bon drainage, au sud du Callicarpa. Et pendant des années il a végété. Il poussait peu, fleurissait à peine. Je n'en ai jamais cueilli pour la cuisine parce qu'il me faisait pitié. J'avais pensé à l'emmener à Romilly mais à Romilly il y a de l'origan spontané d'environ 80cm de haut.
L'an dernier, en coupant l'herbe près de la boite aux lettres, à 1m de l'emplacement d'origine, de l'autre côté de la dalle du compteur d'eau, j'ai cru reconnaître de minuscules pousses d'origan. Et cette année c'est l'explosion :
Il a donc choisi en se semant l'emplacement qui lui convient le mieux. A l'emplacement d'origine il y a toujours deux ou trois misérables plantes à peine fleuries. Mais quelle est la différence ? Plus de soleil ? Cela me parait identique, à moins que les lilas de l'autre côté de l'allée ne lui fassent de l'ombre par moments. Une terre plus riche ? J'ai mis un peu d'engrais dans cette zone à cause des colchiques. Une intolérance au Callicarpa ou au jasmin d'hiver proche ?
15:30 Publié dans légumes | Lien permanent | Commentaires (0)
Plumosa Aurea et Sutherland Gold
Mes Sambucus racemosa 'Plumosa Aurea' et 'Sutherland Gold' ont un aspect inhabituel. Ils ressemblent à des arbres formés sur un seul tronc. Mais ce n'est pas provoqué par la taille, c'est dû à la souffrance de la transplantation alors qu'ils étaient déjà grands.
'Plumosa Aurea' mesurait déjà 2m lorsque je l'ai récupéré à Trifouilly en décembre 2009. Comme pour Sambucus nigra 'Black Lace' que j'avais transplanté avec plus de 2m de haut, j'ai passé au moins 2h pour extraire toutes les racines. Il avait un système racinaire dense et touffu
Le printemps suivant il avait récupéré une grande partie du feuillage et même fructifié :
Le voici cette année en mai et juin :
Mais il prend son temps pour bien se réinstaller et il n'a pas encore retrouvé l'abondance de sa floraison d'avant transplantation :
'Sutherland Gold' est plus petit mais on voit qu'il ressemble beaucoup à 'Plumosa Aurea' :
Il serait préférable de choisir 'Sutherland Gold' pour le plein soleil parce que son feuillage le supporte mieux. Mais mon 'Plumosa Aurea' est planté en plein soleil et l'été dernier il n'a pas souvent vu des nuages. Je crois que la différence entre les deux est surtout le plus grand besoin en eau de 'Plumosa Aurea' et s'il est bien arrosé il supporte le soleil.
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09/07/2012
Viburnum opulus, viorne obier
Si je vous parle de viorne obier, vous pensez aussitôt à 'Boule de Neige'. C'est le seul qu'on trouve dans les jardins. Je ne vous le montrerai pas, je ne l'ai jamais photographié parce que je ne l'aime pas. Il a quelque chose d'artificiel. Ses boules n'ont pas l'aspect plus naturel de celles d'un Hydrangea par exemple. Et il n'a que sa floraison à offrir car ses fleurs sont toutes stériles, plus rien après.
Si je voulais absolument une viorne à inflorescences en boules, je choisirais plutôt un Viburnum plicatum. Il y a plusieurs cultivars avec de telles inflorescences. Je le trouve plus gracieux :
On voit que ce n'est pas Viburnum opulus, les feuilles sont différentes.
Le Viburnum opulus, viorne obier, que j'aime, c'est la forme sauvage. La nature me l'a offert mais on le trouve maintenant en vente car il est très beau.
Fin avril et en mai, il est en fleurs :
Fin juin les fruits prennent déjà des couleurs :
Le 5 août :
Le 27 août :
Le 22 septembre :
Et ce n'est pas terminé, les feuilles vont encore rougir.
02:22 Publié dans viburnum | Lien permanent | Commentaires (2)