18/01/2015
Qui transforme les berges en gruyère ?
C’est le trou que je vous avais montré il y a un an près de la mare de Romilly. On avait évoqué la possibilité d’un terrier de blaireau. Je n’y pensais plus car c’est une zone que je n’entretiens pas mais mon regard a été attiré par un énorme monticule. Le trou s’est en effet beaucoup agrandi et surtout la terre amassée devant.
La mare de Romilly a sans doute été creusée par un précédent propriétaire qui a déposé la terre extraite tout autour. Cela fait des berges très hautes, environ 2m de haut, qui par ailleurs gênent l’ensoleillement de la mare.
Le trou est maintenant très gros. Je n’ai pas mesuré mais, pour donner une idée, pour le boucher il faudrait y poser le cul d’une casserole de la plus grande dimension habituelle.
Le monticule de terre amassé devant atteint environ 1m de large et 1m50 de long avec une rainure centrale. Le tunnel semble se diriger vers la mare et vers le bas. J’ai bien cherché, je n’ai trouvé ni crottes ni empreintes de pattes mais il pleuvait encore la veille.
J’ai fait le tour de la mare pour voir depuis la berge opposée si on voyait un trou de sortie. Ce fut un parcours difficile parmi des branches et des arbres au sol. Il y a en effet un trou de sortie bien visible, 50cm au-dessus de l’eau mais le niveau de la mare est très variable. Actuellement elle est à un niveau intermédiaire entre les périodes d’inondation et les sécheresses d’été. La photo n’a pas été facile. J’étais gênée par de nombreuses branches que je ne pouvais approcher sans risquer de tomber dans la mare. Je vous mets 2 fois la photo, sur la deuxième des flèches indiquent les 2 orifices :
En faisant le tour de la mare, j’ai trouvé d’autres trous. Certains sont légèrement plus petits avec moins d’amas de terre :
Et d’autres aussi larges avec beaucoup de terre devant comme celui-ci :
Il s’agit certainement d’une assez grosse bestiole mais peut-être pas d’un blaireau, pas aussi aquatique (il y a des trous au ras de l’eau tout autour de la mare). Ce pourrait être le ragondin ou le rat musqué, plutôt le ragondin car le tunnel du rat musqué débouche le plus souvent sous l’eau.
Évidemment je n’ai jamais vu l’animal, ce serait plus facile. Mais ils sont plutôt nocturnes et même en veille de jour sans doute assez méfiants pour me voir arriver de loin.
12:57 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (13)
17/01/2015
Dentelles et froufrous
C’était encore une merveille inattendue à Romilly aujourd’hui.
Cela se passe sur le tronc et les rejets d’un frêne qui avait été cassé par une tempête en 2009. Le peu de tronc restant, fendu en 2 jusqu’au sol, avait refait des branche au sommet et sur la face étroite qui portait encore de l’écorce, et des rejets au pied. Il a ainsi survécu 5 ans pour renoncer cette année. Tout est mort, même les rejets. Les petits troncs vivants qu’on voit autour sont ceux de fusains qui se sont installés dans ses racines au ras du tronc.
Je vous laisse admirer :
La face inférieure :
20:33 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (2)
16/01/2015
Viola odorata
Les trois espèces de violettes sont visibles partout en France à l’état sauvage.
Viola riviniana peut être éliminée facilement. Elle a un éperon très clair, presque blanc alors que celui de ma violette est violet sombre.
Viola reichenbachiana a bien un éperon violet, souvent plus sombre que la corolle. Mais il est très long et les sépales sont effilés, pointus, ce n’est pas le cas ici. De plus le style est parsemé de protubérances, on le dit d’aspect hirsute.
Les feuilles de ces deux espèces sont certes à peu près aussi larges que longues mais avec un bout pointu.
Ces feuilles en cœur sont celles de Viola odorata et tous les autres détails correspondent. Même la date de floraison. C’est la plus précoce, elle peut fleurir dès février et non avril comme les autres. Elle n’a donc que 15 jours d’avance. La voici dans son pot un 10 mars :
L’avantage que j’avais sur vous, ce n’est pas le parfum. Je n’ai pas vraiment senti mais c’est la première et elle a osé fleurir en janvier alors qu’il fait froid, il ne faut pas trop lui en demander. Mon avantage, c’est de l’avoir découverte dans un pot où je l’avais plantée il y a quelques années.
Mais alors quelle est l’espèce spontanée sur mon terrain. J’ai repris mes archives :
C’est Viola riviniana à l’éperon clair. En voici une touffe qui a colonisé un pot car elle se ressème partout, cela nous permet de voir ses feuilles avec un bout pointu :
J’ai aussi retrouvé des violettes qui occupaient en abondance le bord du parking du château de Lorrez-le-Bocage. Ce sont des Viola odorata. Spontanées ou plantées ?
20:35 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Une violette en janvier !
Aujourd’hui une violette est née. C’était imprévu, la violette est une fleur de printemps.
Mais qui est-elle ? Il y a toujours eu des violettes sur mon terrain de Veneux, sous les arbres. Je me contentais de l’admirer et je l’appelais violette des bois. Mais cette floraison anormalement précoce m’a obligée à étudier le cas des violettes sauvages. Il y en a au moins 3 espèces : Viola reichenbachiana dite violette des bois, Viola riviniana, la violette de Rivinius appelée elle aussi violette des bois, et Viola odorata, la violette odorante qui ne dédaigne pas les bois.
Etes-vous assez doués pour dire de laquelle il s’agit ? En se basant sur le plus facile, la couleur de l’éperon, on peut en éliminer une facilement. La date de floraison aide aussi, et l’aspect de la feuille :
La suite dans une heure ou deux avec le diagnostic. Mais j’ai un avantage sur vous.
18:45 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
15/01/2015
Mahonia japonica
Un colis est arrivé ce matin. Il contenait 3 heuchères ‘Rachel’ au feuillage pourpre persistant et un hydrangea ‘Pink Annabelle’ (Invincibelle).Ils ne sont pas au mieux de leur beauté en cette saison, je ne vous les montre pas.
Il y a 2 mahonias commandés pour égayer l’hiver à Romilly. Ils se ressemblent mais ont aussi d’importantes différences.
Le tapis de perce-neige leur va bien :
Mahonia x media ‘Charity’ est un hybride de grande taille, il peut même atteindre 5m. J’en ai déjà un à Veneux qui atteint au moins 3m. Il est encore en fleurs avec à la base des épis des fruits en formation :
‘Hivernant’ est un pur japonica, une variété sélectionnée. Il ne dépassera sans doute pas 2m et sa floraison semble un peu plus tardive, il est encore en boutons. Je n’avais encore jamais vu de japonica et il me plait vraiment. Il a en hiver un magnifique feuillage rouge vif.
Je vais le garder à Veneux où j’aurai successivement la floraison de Charity puis Winter Sun puis Hivernant puis aquifolium. Et le feuillage rouge de Hivernant est un plus.
21:19 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
14/01/2015
Heptacodium miconioides
Heptacodium miconioides (= jasminoides) n’a été planté hors de Chine qu’en 1980, en France en 1990, et pourtant il est déjà proposé par tous les producteurs de plantes car il le mérite. Et on ne vous vante que son port et ses deux floraisons blanche et rose successives. Mais il recèle bien d’autres beautés et beaucoup de détails originaux.
Je l’ai depuis 2012, il a vite grandi mais, s’il est déjà bien fleuri, il n’est pas encore au maximum de sa floraison, une floraison qui, chez un sujet mature, peut être époustouflante, comme sur celui-ci à Paris un 26 septembre :
Son feuillage est beau et léger, avec d’assez grandes feuilles un peu pendantes :
Ce feuillage est caduc mais dure longtemps. Le voici à Romilly, encore bien présent mais commençant à se colorer le 29 novembre :
Et voici sa première originalité : les feuilles présentent 3 nervures principales centrales, presque parallèles, qui font penser aux monocotylédones mais c’est bien une dicotylédone capable de faire du bois :
Deuxième originalité : sa double floraison, d’abord une floraison blanche, les corolles, puis une « floraison » rose, les calices. On peut même y voir une troisième floraison brune, les calices fanés qui persistent longtemps sur les fruits.
La floraison blanche commence les derniers jours d’août. Elle est parfumée et très mellifère. L’étude détaillée que je vais vous montrer maintenant est faite sur mon arbuste de Romilly.
Photos du 30 août et 1 septembre :
Cela sera moins évident lorsque toutes les fleurs seront épanouies mais sur cette dernière photo, des capitules en bout de branches encore en boutons montrent absolument tous 7 fleurs disposées en spirale. C’est ce qui lui vaut son nom. Heptacodium = 7 têtes. Regardez comme les tubes des corolles sont réunis sur une même formation sous-jacente qui contient les ovaires. Nous en reparlerons pour les fruits :
La corolle forme donc un tube qui s’ouvre en 5, il y a 1 pistil, 5 sépales, verts pour l’instant, et 5 étamines :
Cette floraison blanche va durer jusqu’à début octobre, donc plus d’un mois. Le 28 septembre, il y a encore des fleurs en boutons :
Ces fleurs sont très attractives pour les insectes :
Dès la fin septembre quelques corolles sont tombées laissant voir le calice dont les sépales sont maintenant roses :
Cette floraison rose due aux calices qui ont changé de couleur va durer jusqu’en novembre.
A Romilly le 7 novembre :
Fin novembre les calices sont à leur tour fanés mais persistent. Le 25 et le 29 novembre :
Maintenant tout le feuillage va tomber mais les sépales sont encore là le 2 janvier :
On voit bien maintenant les fruits. Ils ont un aspect irrégulier, boursouflé :
C’est normal. Nous avons vu que la base des 7 fleurs est réunie dans une formation globuleuse qui contient les ovaires des 7 fleurs :
La floraison blanche puis rose a duré presque 3 mois. Maintenant tout est terminé, le feuillage est tombé. Mais ce n’est pas la fin du spectacle, il y a encore la belle écorce qui desquame en longues lanières :
Mon très long discours est à la hauteur de mon enthousiasme. Cet arbuste a quelque chose de beau à montrer toute l’année. Il est invincible. Il croit vite, fleurit vite. Il n’a aucun ennemi et n’est jamais malade. Il est très rustique, au moins jusqu’à la zone 5 donc cultivable partout en France. Il accepte tous les terrains. Il a supporté sans broncher des inondations de 6 semaines et je ne l’arrose pas en été.
14:38 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
13/01/2015
Cardère des villes et cardère des champs
La cardère, c’est l’un des trésors naturels du terrain de Romilly. Les rosettes sont déjà là :
La mienne c’est la cardère sauvage, Dipsacus fullonum, traduit en français, cardère à foulon. C’est la cardère cultivée qui devrait porter ce nom mais il y a eu un imbroglio dans les noms et la cardère cultivée, celle qui servait pour « gratter » les tissus de laine est désormais appelée Dipsacus sativus. Elles sont toutes deux bisannuelles et se ressemblent beaucoup. La sauvage a des fleurs rose violacé et la cultivée des fleurs blanches et une inflorescence plus haute. Cette cardère cultivée a presque disparu lorsqu’elle a été remplacée par des machines. C’est La Hulotte qui a récupéré des graines et l’a multipliée pour la distribuer gratuitement et ainsi la sauver (tiens, Baumaux ne leur a pas fait un procès ?)Je veux moi aussi aider à la sauver. Des sites proposent des graines mais la photo ou la description qu’ils en donnent ne correspond pas, je l’ai donc commandée à La Hulotte.
Vous trouverez une très belle photo de la cardère cultivée sur ce site avec description de son emploi et des photos des instruments et machines sur lesquels l’inflorescence séchée était fixée.
Pour la cardère sauvage, je peux reprendre la description de tout son cycle, identique à celui de la cardère cultivée.
C’est donc une bisannuelle. Tout commence par la rosette et tout finit par les graines lorsque les fleurs sont fanées. Sur cette photo, le début et la fin :
Elle se ressème et j’en ai toujours mais sans excès, j’en ai à peu près le même nombre qu’il y a 7 ans, sauf un nouveau pied à plusieurs mètres à l’entrée du terrain.
La deuxième année, de cette rosette part une longue tige anguleuse et épineuse de près de 2m de haut qui se terminera par une inflorescence en forme de capitule.
La rosette basale disparait lors de la floraison. Les feuilles qui accompagnent cette tige sont très différentes. Elles engainent la tige en formant une coupe qui retient l’eau de pluie, parfois en quantité, presque 1 litre. C’est ce qui vaut à la cardère le nom de cabaret des oiseaux :
La floraison a lieu de juillet à septembre. Les petites fleurs sont bien rangées sur le capitule. Elles sont presque bleues puis roses puis presque blanches. Elles sont séparées par des bractées piquantes. Leur nectar attire toutes sortes d’insectes dont nos plus beaux papillons.
Cette cardère abreuve et nourrit les oiseaux par ses graines riches en graisses, dont bien sûr le chardonneret, fournit du nectar aux insectes, les abrite l’hiver dans ses tiges creuses, même la chenille d’un sphinx se nourrit de ses feuilles.
08:30 Publié dans flore locale, Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
12/01/2015
Hypericum androsaemum
Je vous l’ai déjà montré. L’androsème officinal, un millepertuis, m’avait surprise par son imposante présence au jardin et je voulais en faire une plante de bordure. J’en ai planté 2 pieds en espérant qu’il se reproduise et je crois qu’il ne se fera pas prier pour ça. Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, il s’est naturalisé en Australie et Tasmanie où il est considéré comme invasif. Il se multiplie par extension des rhizomes et semis spontanés.
J’avais un seul doute : la possibilité de sa présence permanente. On le dit persistant ou semi-persistant. Je suis totalement rassurée, sa présence sera permanente. Début janvier le feuillage est encore aussi frais que lors de sa plantation :
Et quelques jours plus tard, alors qu’il a encore tout son feuillage de la saison précédente, il forme déjà le nouveau feuillage :
09:37 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)