Sureaux

Mes houx sauvages n'ont plus de fruits, ils ont tous été dévorés par les oiseaux.

Celui-là, je l'ai planté. Je l'ai choisi pour ses fruits jaunes qui sont sensés ne pas intéresser les oiseaux. Il en faut bien un peu pour moi à Noël. Et ça marche, ils n'y touchent pas.





Il est encore très petit avec un port étalé. Un houx, ça prend son temps. Il n'avait que 3 ou 4 fruits l'an dernier, il en a davantage cette année mais encore assez dispersés.

Il m'a été vendu comme Ilex aquifolium 'Bacciflava'. Mais ce ne peut être lui. Bacciflava a les mêmes feuilles que le houx sauvage, avec des dents bien piquantes. Le mien a des feuilles aux bords lisses :



Il existe un autre Ilex aquifolium à fruits clairs, c'est 'Amber'. Il a des feuilles à bords lisses. Mais Amber a des fruits d'un jaune foncé, même orange. N'espérons pas que les fruits de mon petit houx foncent en vieillissant, en février ils sont toujours jaune pur :





Alors, qui est-il ?

Il est fécondé par les houx sauvages, surtout celui du voisin sans doute. Mon houx mâle est de l'autre côté de la maison. J'en ai d'autres, des marcottes produites par un très grand houx juste avant de mourir. Mais elles sont encore trop jeunes pour fleurir.

Camellia 'Paul Maymou' affiche déjà la couleur :

Je ne l'ai photographié qu'aujourd'hui mais je l'avais déjà remarqué bien avant les épisodes de neige. Je vous l'avais déjà montré, tous les ans les boutons montrent la couleur, souvent dès novembre, alors que les fleurs ne s'ouvriront sans doute pas avant fin mars. De tous mes camellias, c'est le seul dont les boutons se comportent ainsi. Si je l'ai photographié aujourd'hui, c'est pour montrer que la neige ne l'a pas du tout abimé.

Carpinus betulus :

Castanea sativa :

Un très, très vieux Catalpa bignonoides et ses béquilles :

Cedrus atlantica :

Crataegus oxyacantha :

Cryptomeria japonica :

Diospyros kaki :

Pas question de participer aux embouteillages alors que je n'ai plus l'obligation d'aller au travail. J'ai fait le plein de victuailles pour Armel le chat et pour moi. Pas question de travailler au jardin, j'ai trop froid. Mais je suis une travailleuse sérieuse. J'ai donc prévu aussi du travail pour la maison.

Mon travail de ce jour, c'est l'une des deux grappes de fruits de paulownia produites par les paulownias de la gare. Ils en ont des dizaines. Il n'est sans doute pas nécessaire de vous rappeler l'aspect de ces fruits. Ce sont des capsules, très différentes donc des gousses du catalpa avec lequel il est souvent confondu :





En coupe transversale :





Quand on l'ouvre, on sépare deux demi-fruits obturés chacun par une membrane :





 Demi-fruit ouvert :







Contenu du demi-fruit :





En vue de les éplucher j'ai placé les fruits dans un saladier. Beaucoup de fruits étaient déjà entrouverts.. Il est important de choisir un récipient profond et il est interdit de respirer fort et d'éternuer. Les jolies petites graines sont parfaitement équipées pour le vol. Voilà le résultat, sans doute des milliers de graines :



Après, il faut se laver les mains, la coque des fruits est un peu collante.

Le semis serait facile, à faire au printemps. Mais j'ai vraiment trop de graines, et il y a encore une grappe dans la voiture. Si vous avez envie de tenter le semis, envoyez-moi un mot, adresse de courriel dans la colonne de droite. C'est gratuit.

J'ai suivi à la télé la pagaille en région Parisienne. Pour 10 cm de neige tout est bloqué, il faut héberger les gens pour la nuit. Mais comment font les gens du nord de l'Europe ou du Canada ? Et eux ils n'ont pas au pire -3°C et le dégel dans la journée.

Et nous, comment faisions-nous il y a 30 ans quand il neigeait tous les ans ? Nous n'avions pas plus qu'aujourd'hui des équipements neige. Nous n'avions pas des employeurs compréhensifs et il fallait faire tous les jours tout notre temps de travail. Il fallait coûte que coûte aller au travail et emmener le gosse et ses copains à l'école. En grande banlieue il n'y avait souvent pas d'autre solution que la voiture.  Il fallait bien tenir la voiture dans les rues étroites de Fontainebleau. Il fallait bien rester dans les rails tracés par les voitures sur les petites routes de forêt jamais déneigées. Et tout se passait bien.

Voici des photos anciennes du jardin et de la maison, c'était vers 1978 :





Alors, que se passe-t-il ? Météo France n'y est pour rien, ils ont bien mis la région en vigilance orange pour ces quelques flocons. Je crois qu'il y a deux causes principales. Les conducteurs ont perdu l'habitude de la neige, ils font des mauvaises manœuvres et surtout paniquent. Quand on a tellement peur qu'on roule à moins de 10 km/h en montant une côte enneigée et même qu'on s'arrête à la moindre déviation de la voiture, on finit par être bloqué et toutes les voitures derrière avec. C'est ce que j'ai vécu en rentrant du Loiret alors qu'il neigeait depuis moins d'une demi-heure et qu'il n'y avait presque rien au sol. La deuxième raison c'est que les services concernés se sont probablement débarrassés d'une partie du matériel de déneigement.

Baccharis halimifolia

Betula costata

Betula papyrifera

Betula pendula

Celui-ci n'était pas étiqueté, je pense à Betula albosinensis :

J'imagine ce beau massif de poacées sous la neige mais je ne le verrai jamais, le jardin est fermé l'hiver. J'aime les grandes herbes bien fleuries.

Miscanthus, toutes les variétés sont belles







Panicum virgatum 'Strictum' aux inflorescences vaporeuses :







Le 30 septembre j'ai cueilli les dernières pêches du pêcher 'Lacrima'. Celle-ci déjà bien rongée portait un indice sérieux : une crotte.

Cette crotte est de toute évidence celle d'un escargot comme on le voit sur cette photo : crotte fraichement émise et son auteur.



Vous avez sans doute installé vos protections pour l'hiver : feuilles mortes, buttage, voile, cloches, mini-serres, etc.

Le 27 novembre tout était installé au Jardin des Plantes.



Mais pour l'hiver certaines plantes bien rustiques ont besoin d'un autre type de protections. Certaines plantes vont mourir, non pas de froid mais d'excès d'humidité. Pour celles-ci il faut prévoir un petit toit, une feuille de plastique, une tuile sur deux parpaings, ou plus sophistiqué comme au jardin alpin :











Le dahlia géant était protégé par des feuilles mortes en tas épais le 27 novembre :





Plus tard, quand il fera vraiment froid et qu'il gèlera, la tige sera rabattue. Il faut au moins une scie. Et tout sera entièrement couvert de feuilles. On peut même ajouter un voile. Voici la base de ce dahlia avant la pose des feuilles mortes, le 26 septembre. On voit à côté de la tige vivante les tiges des années précédentes :





Le 27 avril, avant l'apparition de la nouvelle tige :



Acer campestre 'Carnival' (très jeune) :

Acer griseum :

Acer pseudoplatanus jeune (environ 30 ans, il vit 500 ans) :

Acanthopanax wardii :

Arbutus andrachnoides :

Le jardin de Veneux n'a pas souffert de cet épisode sibérien. Il est vrai que le seul problème était la neige, il n'a pas fait plus froid que – 3°C.

Sambucus palmensis a eu une branche cassée par le poids de la neige. Mais rien ne se perd, j'en ferai des boutures.

Viburnum tinus, le laurier-tin fait comme si rien ne s'était passé





et les mahonias en fleurs sont sortis intacts de l'évènement. Mahonia 'Winter Sun' est plus jeune que 'Charity' et sa floraison est plus tardive, comme d'habitude :



L'hiver, c'est la saison des écorces. Les arbres n'ont plus que cela à nous montrer. J'ai repris mes archives pour en extraire les écorces. J'en parsèmerai mon blog de temps en temps.

Acer negundo 'Variegatum'. Sa sombre écorce est belle et son feuillage étonnant. Il a des feuilles totalement vertes, des feuilles irrégulièrement marginées de blanc et des feuilles toutes blanches issues de jeunes pousses roses au printemps, photographiées ici le 27 avril.

Acer nikoense

Acer triflorum

Je vous reparle de Viburnum farreri parce qu'il m'a étonnée : le 27 novembre il avait encore une grande partie de son feuillage.

Et j'en ai trouvé un autre. Il est tout jeune, tout petit, et pourtant il a déjà une multitude de troncs :

J'ai rencontré aussi :

Malus 'John Downie', photos du 16 septembre :

Malus halepensis, photos du 16 septembre :

Malus 'Royalty' est rarement rencontré. Il a pourtant des atouts sérieux pour accompagner un autre Malus. Tout est rouge chez lui, le feuillage, les fleurs, et les fruits. Je l'ai rencontré au printemps à l'arboretum d'Harcourt un 19 avril :

C'est encore un très joli pommier d'ornement dont je n'ai photographié pour l'instant que les fruits.

Le 26 septembre :

Le 6 octobre :





Le 27 novembre, contrairement aux précédents, il a encore son feuillage :





C'est un autre pommier à fleurs, lui aussi bien chargé de fruits le 27 novembre :









Je lui avais tiré le portrait le 6 avril. Il était alors en tout début de floraison :





Le 27 novembre Malus 'Evereste' est le plus joli pommier à fleurs du Jardin des Plantes. Il a encore beaucoup de fruits alors que ceux de mon 'Evereste' ont tous été dévorés. Mais dans ce jardin il y a une grande quantité et une grande variété de fruits et le petit arbre a eu beaucoup plus de fruits parce qu'il a beaucoup plus de place. Le mien doit supporter de grands arbres et un rosier liane très vigoureux qui l'étouffe, mais il s'en tire pas mal.







Pour vous montrer tous les aspects de ce petit pommier je reprends des photos du mien. En boutons rose vif le 7 avril :





Les photos des fleurs, roses puis blanches, sont du 11, 13 et 16 avril :









Ses derniers fruits le 13 novembre :





Les pommiers à fleurs sont très beaux au printemps, très beaux en automne. Leurs petits fruits sont comestibles mais il faut bien que les oiseaux se nourrissent aussi. Ils sont d'excellents pollinisateurs pour les pommiers à fruits.

Il s'appelle Evereste et non Everest comme le mont et comme on le lit trop souvent. Il porte le nom de la femme à la pomme, EVE, et RESTE, du verbe rester, parce que ses pommes restent longtemps sur l'arbre.

J'ai oublié la photo du 16 avril, lorsqu'il semble couvert de neige. Il est impossible de la placer au bon endroit apès coup, donc la voici :

Regardez ce petit arbre photographié au Jardin des Plantes le 27 novembre par cet hiver précoce. Il a un beau tronc bien droit, des feuilles assez larges toutes vertes (les tiges dénudées au sommet et les feuilles jaunes sur la droite appartiennent à un arbre situé derrière lui).

Il était difficile de photographier son sommet à environ 4m de haut par cette froide et grise journée d'hiver, la lumière était insuffisante. Mais on peut voir sur ces mauvaises photos sous-exposées qu'il a un grand nombre de gros boutons floraux. Quel arbre ayant de grosses fleurs peut se préparer à fleurir pour décembre ?











Encore une interrogation : son pied est couvert d'un très épais tapis de feuilles mortes, sans doute pour le protéger de l'hiver. On fait cela pour une vivace, pour un arbuste, pas pour un arbre dont les 4m de hauteur seront exposés au froid.





Plus étrange encore : son tronc ne ressemble pas à un tronc d'arbre. Cela fait plutôt penser à une canne d'un très gros bambou. Et on voit aussi un tuteur.





Cet arbre surprenant, ce n'est pas un arbre, c'est une plante vivace de taille exceptionnelle. C'est Dahlia arborea, le dahlia en arbre, le dahlia bambou.





Il n'aura peut-être pas le temps de fleurir cette année, l'hiver est trop précoce. Mais ce n'est pas sûr. Il perd ses parties aériennes au dessous de -5°C. Il n'a sans doute pas fait moins de – 3°C à Paris pour l'instant, c'est le pire que j'ai vu ces jours-ci dans mon jardin de Veneux, et pour demain il est prévu – 3°C à Paris, ensuite ça se réchauffe un peu. Vous pouvez voir les fleurs de ce dahlia photographiées lors d'un automne plus doux sur le site du jardin où vous trouverez aussi des conseils pour sa culture.

Même s'il n'a pas le temps d'épanouir sa floraison très tardive, la végétation de ce dahlia est étonnante, exotique et très décorative. Lors de gels plus intenses il perdra toutes ses parties aériennes mais il rejaillira au printemps pour atteindre 4m en quelques mois.

La mode est aux légumes oubliés. J'espère que ce ne sera pas qu'une mode car ces légumes apportent des saveurs nouvelles et sont souvent faciles à cultiver sans traitements. En voici un qui est rarement proposé. Pourtant, dans le chardon marie tout est bon : les feuilles sont cuisinées comme des épinards après avoir rapidement coupé les épines aux ciseaux, les jeunes pousses comme des asperges, les boutons floraux comme des artichauts. Les racines peuvent servir à préparer des boissons énergisantes. Même les graines torréfiées ont été utilisées comme du café.

Mais cette jolie bisannuelle ne dépare pas le jardin d'ornement. Ses grandes feuilles vertes sont tachées du lait de Marie. Au printemps elle émettra une longue tige terminée par un artichaut miniature.









Je vous avais montré ce fusain sur des photos du 10 octobre. Il avait alors un feuillage dense et vert, encore quelques fleurs,

et ses fruits étaient fermés :

Le 30 octobre les feuilles ont pris quelques tons rouges mais la couleur d'automne n'est pas la spécialité de ce fusain persistant ou semi-persistant. Les fruits sont toujours fermés.

Le voici maintenant un mois plus tard, le 27 novembre. Il a perdu des feuilles. Il n'a pourtant pas subi un froid intense, au pire – 1 ou – 2°C le matin. On voit mieux ses très nombreux fruits. Ces fruits sont toujours très blancs mais montrent maintenant leurs arilles rouges.