Sureaux

Vous reprendrez bien un peu de salade ?
Dommage ! La laitue d'eau, Pistia stratiotes, n'est malheureusement pas très comestible et cet envahissement du petit bassin de Saint Jean de Beauregard ne sert qu'à étonner le visiteur. Elle commence à jaunir en fin de saison.

Je vous ai déjà montré mes cyclamens de Naples blancs et roses. A Marnay sur Seine il y en a une belle touffe et j'étais un peu jalouse de son rose plus soutenu que celui des miens.

Pour illuminer le jardin à l'automne, il y a quelques arbres et arbustes superbes. Voici ceux que j'ai admirés à Marnay sur Seine.

Le plus lumineux : Euonymus phellomanus

Ses fleurs, vues de près, de très près, sont jolies et étonnantes

Les rois de cette saison ce sont les asters. Mais il n'y a pas de place pour eux sur un terrain très boisé. Dès l'année prochaine j'en aurai à Romilly. Pour les grands asters, uniquement des novae-angliae et surtout pas des novi-belgii, ceux qu'on nous vend le plus souvent, ils m'ont laissé un souvenir impérissable d'oïdium résistant à tous les traitements.

Sur l'étroite zone qui reçoit un peu de soleil :
Rosa 'William Shakespeare'

C'est le laurier-tin. Encore un laurier ! Il y a aussi le laurier-sauce, le laurier rose, le laurier-cerise ou palme, le laurier du Portugal, le laurier des bois et même le laurier de Saint-Antoine qui n'est pas un arbuste. Tous ces lauriers n'ont aucun point commun botaniquement parlant et on comprend l'intérêt des noms latins même si on n'a pas l'intention de parler botanique avec un non francophone.
Celui-ci est un Viburnum. Il a un beau feuillage bien vert, bien sain et persistant. Surtout, il fleurit en hiver mais ce n'est pas rare chez un Viburnum.
Je possède à Veneux 3 Viburnum tinus, en fait le père, plus de 10 ans, et deux de ses marcottes. Car il se marcotte tout seul. Il n'a jamais été taillé, il atteint 3 m, mais son feuillage reste dense jusqu'au sol. Et tous les ans sans exception il fait une à trois marcottes. J'en donne, j'en replante. Cette année il en a au moins deux, je n'ai pas pris le temps de faire le tour. Elles partiront à Romilly, pour une haie en compagnie de laurier-sauce, de laurier-palme (semis spontanés sur mon terrain de Veneux) et d'autres Viburnum car ils se reproduisent seuls eux aussi.
Sa floraison d'hiver est précieuse. Il fleurit en principe de novembre à avril, c'est déjà pas si mal. Mais en réalité il n'en fait qu'à sa tête et en rajoute un peu.
Je vous l'avais déjà montré en janvier :

Au printemps dernier on m'a donné quelques plants d'une jolie consoude bleue. J'en ai acheté quelques autres dans un catalogue qui la disait capable d'étouffer les orties.
La voici environ deux mois après la plantation quand elle a fleuri :

La lettre de Tela Botanica m'a donné accès à cet article sur la biodiversité et la survie de la nature.
Où est la nature ? Pour aller voir mon terrain de Romilly sur Seine, j'ai un trajet de 80 km. Sur ce long trajet je ne vois autre chose que la triste monoculture sauf dans les villes et les villages. Il y a encore quelques jolies plantes fleuries dans les jardins des villes et des particuliers et dans d'étroites zones incultes qui les entourent.
Pour l'instant il ne faut pas compter sur l'agriculture pour sauver la biodiversité. Mais les amateurs de jardins vivants doivent faire un effort, bannir tout toxique, accepter, voire favoriser le retour de quelques belles sauvageonnes.
A chacun de se demander ce qu'il peut faire. Que puis-je faire ?

Sur mon jardin de Veneux les Sablons je ne vois que des tircis, des piérides, parfois un aurore. Mais il est très boisé et donc ne peut être très fleuri. Il est entouré de terrains déboisés taillés, tondus, "nettoyés". Des terrains propres, trop propres. Je suis certaine qu'on me considère dans le quartier comme fofolle ou négligente. Les arbres aussi sont indispensables. Ce terrain est une attraction pour les écureuils, les hérissons (le gros tas de branches), les oiseaux. Lorsque je veux ajouter un camélia, je ne détruis rien, j'écarte un peu le lierre pour lui faire de la place.

Les petites pommes du Malus 'Evereste', un délice pour les merles

Cyclamen blanc

Cyclamen rose

Hibiscus

Valériane (Centranthus)

Lagerstroemia

Les dahlias sont les rois de l'été. Mais ils ont un gros défaut : ils ne sont pas rustiques. J'imagine ces valeureux jardiniers qui les extraient du sol en automne en bouleversant la plate-bande, les conservent avec plus ou moins de bonheur tout l'hiver, les replantent au printemps en bouleversant de nouveau la plate-bande, surveillent la levée armés d'un fusil à limaces, les tuteurent, et autres manipulations. Tant de travail, ce n'est pas pour moi. Je n'aurais plus le temps de m'occuper de mes sureaux, de la nature, de mon blog.
Il me faut donc trouver d'autres petites merveilles d'été : agapanthes, liatris, ligulaires (ici Desdémone), lobelias, crocosmias rouges, oranges, jaunes.

Helianthus 'Lemon Queen' est une belle plante d'aspect léger qui s'élance jusqu'à 2 m.

pour un peu de dépaysement.

C'est le bouleau de Mandchourie.

Son écorce étonnante peut être le point de mire d'un jardin l'hiver.

Dans le dernier numéro de Rustica, celui du 3 au 9 septembre (eh oui, je vois dans l'avenir), le Clos du Coudray propose à la vente ces superbes phlox. Voici quelques scènes avec des phlox prises justement au Clos du Coudray le 16 août :

aubépine

viburnum

vigne (sans pépins)

cornouiller sanguin

Rosiers rugosa comme 'Roseraie de l'Haÿ'

et 'Rotes Meer'

Viburnum bodnantense prend déjà ses couleurs d'automne :

J'avais acheté cette vigne américaine après avoir goûté ses raisins délicieux à l'arboretum des Barres. Son petit pot était posé au pied d'un vieux sureau en attendant son installation au pied d'un arbre de Trifouilly. J'ai eu les nombreux ennuis que vous savez à Trifouilly et toutes les conséquences en recherche d'un autre terrain, déplacement des plantes etc… et je l'avais complètement oubliée.
La tempête il y a quelques jours a couché le vieux sureau. J'attendais la maturation de ses fruits, qui a bien lieu car il est toujours vivant, pour l'abattre. Aujourd'hui je suis allée couper quelques branches aux fruits mûrs et j'ai découvert la vigne. Elle s'est servi du tronc du sureau pour grimper. J'ai redressé la photo pour montrer la situation d'origine mais tout est couché :

Puis elle s'est dirigée vers le soleil en envahissant un sureau canadien, une glycine, et un deutzia. Et voici ses fruits, à maturité ils seront rouge sombre :

Les voici mélangés à ceux du sureau canadien :

Et, ici, il y a encore du travail pour la dégager et mettre ses grappes au soleil :

Puisqu'elle se plait tant dans le sable et que ses racines ont traversé le pot, elle restera à Veneux. Je vais marcotter les longues branches et faire quelques boutures. J'espère qu'elle pourra bientôt envahir tout le côté sud des grands conifères si tristes à Romilly.

Je ne suis pas une fanatique des graminées (poacées pour les puristes, mais c'est moins évocateur). Je dois cependant reconnaître que certaines sont très jolies, surtout en rouge, ici au Clos du Coudray.

Pour accompagner le gunnera, pourquoi pas des Tetrapanax ?

La rhubarbe géante du Brésil est une force de la nature qui peut donner à votre jardin un incroyable caractère exotique, à condition qu'elle n'ait jamais soif et que le jardin soit assez grand. Je vous montre ses épines, mais n'ayez crainte, ses feuilles sont tellement grandes que vous ne risquez pas d'en approcher.

Je viens de signer une charte pour la protection de l'abeille. Sans elle nous n'aurions plus de miel mais aussi presque plus de fruits et légumes.
Certes, elle pique, mais seulement si elle se sent agressée.

Cette gentille et efficace bestiole a pris la pause pour vous séduire dans un jardin qui l'attire et ne l'agresse pas, Le Clos du Coudray. Dans nos jardins banissons définitivement les produits toxiques et offrons lui des fleurs qu'elle aime, nombreuses et variées.

Quelques jolies scènes qui m'ont plu :

J'ai eu l'occasion de faire des photos de cette plante et je veux en profiter pour vous en parler car elle devrait être interdite en Europe.
Nous avons des oenothères, elles sont jaunes alors que celle-ci est rose. Nos oenothères sont adaptées à notre petite faune et sans danger pour elle. Oenothera speciosa est américaine et adaptée à une autre faune. Il est rare que cela pose problème mais dans le cas de cette oenothère du Missouri il n'en est pas ainsi. Elle est un piège mortel pour le moro-sphinx, cet étonnant papillon qui fait du vol stationnaire et se nourrit en vol comme un colibri. La trompe du papillon reste boquée dans la corolle et il meurt d'épuisement en essayant de se libérer.
Les revues de jardinage l'on dit et répété. J'ai lu la lettre d'une jardinière qui a réussi à libérer le papillon en disséquant la fleur, elle a ensuite arraché son beau tapis d'oenothères roses. Vous pouvez lire cet article de tela-botanica.

Je veux vous montrer quelques beaux végétaux du jardin du Prieuré d'Orchaise mais pas tous ceux que j'aurais aimé vous montrer. En effet, ce jardin est beau, bien entretenu mais il a une faiblesse : l'étiquetage. Beaucoup de plantes, et en particulier celles qui m'intéressaient le plus et dont je ne connaissais pas le nom n'avaient pas d'étiquette ou une étiquette couverte de mousse verte et d'où toute trace d'écriture avait depuis longtemps disparu. Et, au moins en semaine, il n'y a personne pour vous renseigner. La sonnette d'entrée fait apparaître une concierge qui vous fait payer et vous donne un plan et ensuite vous ne la voyez plus, même pas en sortant, et dans le jardin il n'y a personne. Pour les plantes inconnues de moi je n'ai pas pris de photos que je n'aurais pu nommer et classer.
Il y avait un joli bosquet d'écorces admirables. Le premier est sans doute Prunus serrula, le second Betula papyrifera, pour le troisième je préfère ne rien dire plutôt qu'une bêtise.

Le kaki ou plaqueminier est un beau petit arbre, et bien bon.
Celui du Prieuré d'Orchaise est superbe, tellement beau et dense que je l'ai surtout reconnu à ses fruits. Je connais bien pourtant le kaki, j'en ai un à Veneux et lorsque je travaillais j'en avais un sous la fenêtre de mon bureau, encore petit mais couvert de fruits. Ses propriétaires ne touchaient pas aux fruits, je vais vous expliquer pourquoi, mais les oiseaux s'en occupaient.
Voici celui d'Orchaise :

Son feuillage vert soutenu est brillant :

En automne ce feuillage prend de superbes tons orangés.

Les fruits encore verts :

Les voici, mûrs, le 11 décembre à Paris, du moins les fruits qui restent et les étourneaux qui les dévorent :

Pourquoi ne voit-on pas davantage de kakis dans les jardins ? Il est beau, il assure le décor au moins 8 mois par an, en automne de façon remarquable. Il résiste au moins à – 18°C. Ses fruits sont délicieux, du moins les fruits que vous achetez au supermarché. Mais si vous plantez un kaki, un de ceux que l'on vous vend couramment, c'est la déception dès la première récolte. Ses fruits sont très astringents, immangeables à moins de les mettre en confitures. On vous a dit qu'il faut attendre les premières gelées pour les cueillir mais les gelées tardent à venir et les oiseaux s'en occupent avant.
Je ne sais quelle est la variété du kaki d'Orchaise. Une faiblesse de ce jardin c'est l'étiquetage.
Le kaki le plus vendu en jardinerie et dans les catalogues, c'est 'Muscat'. Ce nom qui fait penser au raisin vous a évoqué la douceur mais il est bien marqué sur l'étiquette qu'il faut attendre les gelées !
Pourquoi vend-on uniquement celui-là alors qu'il existe des variétés non astringentes aux fruits bien sucrés, délicieux et mangeables dès maturité ? Le plus populaire au Japon, et le plus facile à trouver pour votre jardin, c'est 'Fuyu'.
Essayez le kaki, vous ne le regretterez pas. Mais pas n'importe quel kaki. Voici une liste des vendeurs de 'Fuyu'.

La première, très ensoleillée et très végétalisée :

La seconde, plus à l'ombre :

Notre clématite des haies est un peu envahissante dans la nature mais bien jolie. C'est pour cela qu'on la trouve en vente, le plus souvent en graines mais aussi en plants.

Elle est capable de monter très haut dans les arbres qu'elle décore de ses flocons neigeux l'hiver dans la forêt. Mais elle a sa place dans un jardin naturel, dans un arbre ou en liberté sur une haie.

Je vous l'ai déjà montrée en hiver :

L'eupatoire à feuilles de chanvre, Eupatorium cannabinum, je vous l'ai déjà montrée. Elle est belle et très répandue dans la région en zones humide. Je vais en garder plusieurs massifs à Romilly, en fond de massifs car elle atteint 2 m. La voici photographiée cette fois à Trifouilly :

L'orlaya est, comme la berce, une apiacée. Ses ombelles ressemblent à celles de la berce, avec des pétales plus grands en périphérie de l'inflorescence :