02/11/2008
Ver blanc
A Romilly sur Seine cet après-midi j'ai soulevé une vieille bûche dans le but de l'emmener pour la cheminée. J'y ai vu une curieuse tache blanche : c'était un gros vers banc bien dodu lové dans un trou du bois exactement à ses dimensions.
J'en connais plus d'un qui l'aurait aussitôt massacré et il aurait eu bien raison si c'était une larve de hanneton, un des pires nuisibles du jardin.
Mais la larve de la cétoine dorée, une espèce très proche, lui ressemble beaucoup. La cétoine dorée est très belle, excellente butineuse, et sa larve participe au recyclage des matières en décomposition. Il ne faut pas se tromper d'adversaire.
Ma larve est une larve de cétoine :
- elle était dans du bois en décomposition, son menu préféré
- sa tête est très petite et l'extrémité de son abdomen grosse et large, c'est l'inverse pour la larve de hanneton, grosse tête et abdomen effilé
- elle est d'un blanc très pur, celle du hanneton est un peu jaunâtre
- ses pattes sont courtes
Après la photo je l'ai légèrement enfouie avec des débris de bois pourrissant.
Mais si vous avez un doute, attendez un peu pour la voir se déplacer : elle a l'étrange particularité de se déplacer en rampant sur le dos !

21:23 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
Protection du bétail
Etant donné son importance économique, une égale considération était accordée au bétail, et tout seuil qu’il empruntait avait un sureau dûment planté à proximité, particulièrement les écuries et les étables. On attendait des arbres qu’ils tiennent à l’écart tous les maux, parmi lesquels les plus craints provoquaient perte de poids et mort.
De même que pour le sorbier (Sorbus aucuparia), les bâtons de sureau étaient montés en croix et accrochés dans les étables pour écarter le mal, illustrant probablement l’interpénétration du christianisme et d’autres croyances. Les bras des croix étaient habituellement de même longueur. De simples rameaux d’autres plantes, comme l’aubépine ou la viorne cotonneuse et les racines de la bryone, étaient aussi accrochées dans ce but.
Le sureau était particulièrement planté autour des portes et des fenêtres des laiteries pour protéger le lait. Nos ancêtres avaient des difficultés à expliquer pourquoi le lait tournait, à moins, bien sûr, que les esprits mauvais ne s’en mêlent. Les buissons à proximité étaient pratiques pour étendre les linges à fromage et en pratiquant ainsi ils prenaient l’odeur des feuilles. Cette odeur était considérée comme une part du pouvoir de l’arbre qui était ainsi transporté à l’intérieur de la laiterie avec les linges, un exemple de magie sympathique. Ce pouvoir agissait effectivement puisque l’odeur repousse les mouches et ainsi réduit le risque d’organismes apportés par les mouches et infectant le lait.
Ils étaient plantés où il faut pour suivre le décret de la tradition que tout linge à fromages, comme tout autre linge utilisé en laiterie, doit être étendu sur un buisson de sureau pour sécher. Il était dit que ces linges absorbent alors les pouvoirs magiques de l'arbre et les transportent avec eux dans la laiterie pour continuer à assurer la force protectrice.

19:45 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
01/11/2008
L'hiver n'est pas là
C'était une fausse alerte. Je trouve que Météo France crie souvent au loup, sans doute de peur qu'on lui reproche de ne pas avoir alerté. Le thermomètre n'est encore pas descendu en dessous de + 5°C et il fait de nouveau plus chaud. Mais j'ai commencé mes petites histoires pour l'hiver, je continuerai.
Par contre la saison des pluies a bien commencé. Rien à voir avec les déluges dans le sud. Avec nos 600 à 650 mm de pluie par an, on ne peut faire aussi bien. Je les entends rigoler au sud, la sécheresse c'est chez eux. Encore une légende. Je vous ai dit que nous avons une des régions de France les plus sèches. Je me suis trompée. C'est la plus sèche. Voir le détail sur ce site.
Maintenant je peux fermer mon robinet extérieur et vidanger les tuyaux. Il y aura encore des périodes de sécheresse en hiver et les rhododendrons appelleront au secours mais l'eau de pluie de la cuve y suffira.
Une partie des petites histoires que je vous raconte sur le sureau est une traduction libre, très libre même vu mon niveau de compétence en anglais, d'un charmant petit livre de Chris Howkins que j'ai déjà cité sur ce blog : The elder, the mother tree of folkore.

Chris Howkins publie encore et vend plein de petits livres sur les arbres et la flore. Mais il ne vend plus celui-ci que j'avais acheté 3 £ au début des années 90. Il est toujours indiqué à 3 £ et un petit livre identique est vendu à ce prix. Il faut dire qu'il est tout petit et n'a qu'une trentaine de pages. Mais il n'est plus édité et on le trouve d'occasion à des prix incroyables : 24 à 76 £ !
21:20 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Protection des voyageurs
Se déplacer au-delà des limites de son sentiment de sécurité était évidemment hasardeux. On dit que les voyageurs portaient sur eux un rameau de sureau et étaient ainsi protégés où qu’ils aillent (un petit morceau dans la boîte à gants de la voiture est tout aussi efficace).
Les marins portaient des amulettes de sureau ou bien confiaient leur bien-être au sureau resté chez eux. A tout moment leur famille pouvait voir que l’arbre était vivant et donc aussi le marin, mais si l’arbre était malade ou mourait, c’était un sombre présage. Des forces au dessus du pouvoir de l’arbre étaient à l’œuvre.
Les Irlandais n’auraient jamais introduit une pièce de bois de sureau dans la construction d’un bateau. Ou bien cela remonte à l’époque où l’arbre en vint à être craint comme démon dangereux, ou bien c’est une part d’une croyance différente totalement inconnue.
00:31 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : légendes
31/10/2008
Une belle foliole
J'ai envie de montrer aujourd'hui le délicat réseau vasculaire d'une feuille, ou plutôt ici d'une foliole puisqu'il s'agit d'une feuille composée. Au fait, comment sait-on qu'on a affaire à une feuille simple ou composée, à une feuille entière ou à une foliole ? A la base du pétiole d'une feuille il y a toujours un bourgeon (parfois une araignée mais ça ne fait pas partie de le définition), il n'y en a pas à la base du pétiolule d'une foliole.
Pétiole :


Folioles :

La foliole photographiée est une foliole de Sambucus chinensis, c'est ce qui explique sa grande taille pour une foliole de sureau, un peu plus de 20 cm. Pour mieux voir les nervures, je l'ai légèrement décolorée à l'alcool 90° bouillant pendant quelques secondes.





21:53 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
30/10/2008
Protection de la demeure
La protection maternelle apportée par le sureau est encore bien connue aujourd’hui et plus d’un fond de jardin est orné de l’un de ces arbres. Les propriétaires nieront très probablement toute allusion à une croyance mais néanmoins ils laisseront l’arbre tranquille. Le sureau de semis spontané est tenu en particulière estime. Après tout, si la mère divinité a réellement choisi de venir et de vivre avec vous, vous devez être une maison favorisée. L’arbre ne protégera pas seulement la demeure, mais tout autant le lopin de terre. Là où il n’y en a pas un qui pousse, il est efficace de pendre au moins un rameau vert au-dessus du seuil pour dissuader le mal d’entrer.
La protection de la demeure a pour effet d’écarter toutes les forces mauvaises. Ceci était compris comme étant de nature spirituelle, là où d’autres plantes étaient valables contre la foudre, la peste, etc. Ceci dit, le sureau était considéré à travers toutes les Iles Britanniques comme l’arbre qui dévie les éclairs.
Plus tard, ces idées furent transférées aux fonds de jardin, quand les lieux d’aisance extérieurs furent inventés, un endroit où les gens désiraient avoir un sentiment de sécurité. Il y a ainsi deux bonnes raisons d’y faire pousser des sureaux. D’abord, le feuillage repousse les insectes, et ensuite, l’arbre aime un sol riche et humide qu’il va donc purifier en croissant. De nombreux cottages ont encore leur bosquet de sureaux au fond du jardin, même si la petite cabane de bois a disparu depuis longtemps.
23:21 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
Gleditsia
Un peu dans les mêmes tons de jaune haricot-beurre que le catalpa voici un autre arbre pour illuminer l'automne : Gleditsia triacanthos (ses épines sont groupées par 3). Certes c'est un grand arbre mais il peut être maintenu petit par la taille, et même être utilisé en haie épineuse. Sa variété 'Sunburst' est naturellement de petite taille.
Si vous le voyez prenez quelques graines dans ses longues gousses, elles germent très facilement surtout après scarification et il grandit vite.
Le voici le 11 octobre à l'arboretum des Barres :


20:16 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nature, plantes, jardin
29/10/2008
Hylde-Moer
La première longue soirée d'hiver commence, au petit matin nous approcherons de 0°C. Autrefois ces froides soirées étaient occupées avec des histoires, des contes, des légendes. Je vais vous en raconter quelques unes. Je vous en présente d'abord la vedette : Hylde-Moer.

Autrefois, il y a des milliers d’années, toute chose dans l’environnement des peuples d’Europe était considérée comme possédant sa propre divinité, le soleil et la lune, l’eau et le feu, les animaux et les arbres, etc. Une divinité d’arbre très puissante était Hylde-Moer (ou Hilde-vinde). Elle était consacrée au sureau et de ce fait se manifestait comme l’arbre sureau lui-même.
Ceci fait aussitôt de l’arbre quelque chose de particulier dans le paysage, qui doit donc être traité avec respect. Là est le fondement de tous les arrêts et superstitions concernant ce que vous devez faire, ou ne pas faire, à un sureau. C’est, bien sûr, un "Bon" esprit puisque c’est une "Mère", et comme toute mère il aime ceux qui le respectent mais il est probable qu’il changera avec qui le traite mal et lui montrera l’erreur de sa conduite. Dans les Iles Britanniques il y a encore une croyance répandue que l’arbre est protecteur ; c’est plus net encore pour la croyance russe que c’est par amour de toute vie qu’il éloigne le mal.
Pour l’instant éloignez toute idée que l’arbre est démon et s’associe à des sorcières. Ceci provient probablement de l’action des missionnaires chrétiens qui essayaient d’établir une nouvelle foi. C’est donc plus récent que d’autres savoirs et cela apparaîtra plus tard.
19:53 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Callicarpa
Il fait un froid d'hiver, à peine + 7°C à midi, la limite de ma tolérance pour une activité extérieure. Pour l'instant je me suis contentée d'aller jusqu'à la boîte aux lettres. Cela m'a permis d'apercevoir des bourgeons de Viburnum bodnantense qui s'entrouvrent.

et d'admirer les fruits du Callicarpa bodinieri, de plus en plus visibles grâce à la chute des feuilles :



On lit un peu partout qu'il ne s'autoféconde pas, qu'il faut en planter plusieurs. Le mien est seul, et il n'y en a pas dans les jardins voisins. Vous voyez qu'il ne se gêne pas pour fructifier.
Au Jardin botanique de Marnay sur Seine j'ai photographié le 25 septembre Callicarpa mollis. Je n'en ai vu qu'un. Il est un peu plus grand que bodinieri. Ses fruits sont moins surprenants parce que les feuilles plus grandes les cachent davantage tant qu'elles ne sont pas tombées et que le violet des fruits est moins clinquant. Ne me demandez pas d'aller le photographier sans feuilles, le jardin est maintenant fermé pour la mauvaise saison.



15:16 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
28/10/2008
Catalpa
Catalpa bignonioides n'est pas un arbre très grand mais votre jardin est vraiment très petit. Vous aimez pourtant ses belles feuilles cordiformes.
Pourquoi pas Catalpa 'Nana'. Il pousse lentement, ne dépassera jamais 5 m, a naturellement un port en boule bien compacte. Malheureusement il ne fleurit pas mais il a de très belles couleurs en automne.
Le voici le 11 octobre à l'arboretum des Barres, à côté d'un Juniperus rampant :


20:14 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
27/10/2008
Les fruits de Sambucus chinensis
Le premier corymbe de Sambucus chinensis est à maturité, à peu près dans les mêmes temps que l'an dernier. Il porte 23 fruits, bien moins que le nombre de fleurs, je ne sais pourquoi car les insectes ne manquaient pas. Jusqu'à la fin il sera le principal centre d'attraction du jardin pour les insectes et lors de la floraison il y avait beaucoup de syrphes spécialistes de la pollinisation.






Un autre corymbe plus petit, portant 10 fruits, parviendra peut-être à maturité. Ce n'est pas certain parce qu'on annonce du froid.

Il n'y a aucun espoir pour les autres corymbes. Tout se passe comme si la belle saison était trop courte pour ce sureau. Est-il rustique en zone 7 ?
J'ai ouvert un fruit. Sa pulpe est aussi rouge que l'aspect extérieur (comme S. adnata) :

Ses 3 gaines sont petites :


22:08 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nature, plantes