Sureaux

Ces temps-ci, je tombe tous les jours sur mes erreurs de culture. J'ai des circonstances atténuantes : des plantes peu connues ou dont les besoins sont rarement expliqués et surtout deux terrains hors normes. Le terrain de Romilly pêche par le grand nombre de prédateurs animaux faciles à contrer quand on a compris le problème et, plus grave, difficile à contrer et déprimant, des prédateurs humains. Le terrain de Veneux est plus civilisé mais … c'est du sable, et je n'avais pas encore cerné toute l'ampleur de ce problème. Imaginez que vous tentiez de créer un jardin bien vert et bien fleuri sur une plage de sable fin.

Ce matin, j'ai assisté à un miracle : la première fleur de mon Camellia sasanqua 'Maiden's Blush'. Certes, c'est un peu tard en saison pour un sasanqua mais pour une première floraison on ne discute pas. J'ai compté une dizaine de boutons en train de s'ouvrir.

Ce camellia a 10 ans, il devrait mesurer 5m de haut et il est toujours au ras du sol, et il fleurit pour la première fois. J'avais l'intention de le transplanter pour voir son système racinaire et lui refaire une fosse de bonne terre. Car il a toujours été traité comme les autres camellias, les japonica et leurs hybrides, qui poussent bien et fleurissent abondamment, sauf qu'il est plus au soleil comme son espèce l'exige. J'allais donc le déplanter lorsque j'ai vu les bourgeons floraux et je n'y ai pas touché

Pourquoi se décide-t-il à fleurir ? La différence cette année : je l'ai nourri 4 fois au lieu de 2 fois comme les autres camellias. Je sais que la nourriture est indispensable à cause de la pauvreté du sable et de la fuite rapide dans les profondeurs de l'eau et des matières minérales et organiques. Je n'avais sans doute pas mesuré l'ampleur de cette fuite et il a sans doute des besoins plus importants que les autres camellias car, normalement, il doit devenir beaucoup plus grand. Je me demande même si la perte de nombreux rhododendrons n'a pas en partie la même cause et pas seulement la sécheresse.

Aux  Grandes Bruyères il y a un groupe de Camellia sasanqua, appelés camellias d'automne. Le 21 octobre l'un d'eux, 'Crimson King', commence à fleurir mais les autres sont chargés de boutons floraux et vont bientôt le suivre.

Dès janvier j'ai l'habitude de vous montrer la floraison de mes camellias, des japonica et des x williamsii. Cette floraison durera jusqu'en mai. Le record est détenu par 'Adolphe Audusson' qui a montré sa première fleur le 4 janvier 2012

et la dernière le 16 mai 2012 :

Il a 30 ans, il mesure 3m x 3m et n'a jamais souffert de mes conditions de culture.

J'aimerais compléter cette longue floraison des camellias par des Camellia sasanqua. Certains fleurissent dès septembre et cela peut durer jusqu'en janvier. Cela me ferait 8 à 9 mois de camellias en fleurs. Ces camellias ont des feuilles et des fleurs plus petites mais souvent très parfumées. Ils ont besoin de davantage de soleil, d'un terrain légèrement acide mais bien drainé et de davantage d'humidité.

J'ai déjà planté 3 Camellia sasanqua. J'ai pu photographier des fleurs de 'Yuletide' :

Pourtant un seul est encore en vie, c'est 'Maiden's Blush'. Il semble en bonne santé, sans déficience ni maladie ni carence. Mais il ne grandit pas, 50cm x 70cm depuis 4 ans, ne fleurit pas. En le photographiant aujourd'hui j'ai découvert, oh miracle, un bouton floral. Ne rêvons pas, je n'en ai trouvé qu'un seul.

Qu'est-ce qui ne convient dans ma culture ? Je l'ai planté dans une fosse de terre forestière. Je lui ai donné un emplacement ensoleillé. Je le nourris. Je laisse l'hiver les feuilles qui tombent sur lui et j'en rajoute. Je l'arrose et je le douche le soir en été.

De nouveaux camellias sont en fleurs.

'Contessa Lavinia Maggi' est sans doute fleuri depuis longtemps mais, bien que mesurant 2m et couvert de fleurs, il est à peine visible. La raison en est l'expansion explosive d'un forsythia et de lauriers sauce de semis spontané. Il va falloir tailler dans le vif.

La première fleur de 'Spring Promise':

'Desir' :

accompagné tout près des premières fleurs du rhododendron 'Christmas Cheer' :

Maintenant 'Mme Martin Cachet' et 'Paul Maymou' ont ouvert presque toutes leurs fleurs :

Pour changer un peu, entre deux magnolias, voyons ce que deviennent les camellias de mon jardin et comment ils ont supporté cet hiver hors normes. J'ai une vingtaine de camellias, pour la plupart âgés de plus de 10 ans. Ils n'avaient jamais souffert de l'hiver jusqu'à présent et ne sont jamais protégés.

Cet hiver a été anormal, non pas à cause du niveau des températures (pour rappel jusqu'à -9,5°C) un peu plus basses que la plupart des hivers mais cependant pas si basses que ça. Le problème est que cette période de gel est survenue en février alors qu'il n'avait pas gelé avant et que les camellias sans méfiance avaient commencé à fleurir, même ceux dont ce n'était pas l'époque habituelle.

Aucun camellia n'a subi de dommages au niveau du feuillage. Pas une feuille ne manque. Ce qui a souffert, ce sont les bourgeons floraux de certains. Les plus atteints, ils y ont laissé tous leurs bourgeons floraux, sont 'Kramer's Supreme', et 'Elsie Jury'. Ils étaient en fleurs de façon inhabituelle dès la fin décembre, ils n'auront plus de fleurs après le gel.

Les bourgeons floraux les plus avancés de 'Paul Maymou' ont un peu souffert. Ils se sont ouverts sur des fleurs un peu brulées, un peu ratatinées :

Mais aujourd'hui 'Paul Maymou' est très beau et ses fleurs ont toujours cette amusante façon de faire sortir leurs étamines un peu n'importe où :

Les fleurs d'Adolphe Audusson', même celles qui étaient épanouies au moment du gel, n'ont pas souffert. Sur la première photo, le feuillage vert tendre à gauche est celui d'un sureau noir nain, très à gauche c'est le sureau noir 'Laciniata', le feuillage vert tendre à droite est celui de Sambucus miqueliana.

'Mme Martin Cachet' :

et le fragon qui a osé s'installer dans sa cuvette :

'Gloire de Nantes' :

'Ave Maria' :

Mon petit dernier, 'Freedom Bell' :

Evidemment, tout le monde sait qu'il gèle. Mais je veux montrer le comportement de quelques plantes.

Les camellias voient leur feuillage devenir très sombre et se recroqueviller. Mais tout redevient normal quand le thermomètre passe de l'autre côté du zéro. Les fleurs se comportent bien mieux que celles de l'hellébore qui ont péri.

'Gloire de Nantes', est le plus avancé en floraison. Les taches blanches sont des fientes d'oiseaux parce qu'il est près des mangeoires.

'Adolphe Audusson' :

Il a des fleurs semi-doubles très régulières mais l'une d'elles, et c'est la première fois que j'en vois une ainsi, se permet un pétale supplémentaire qui vient chatouiller les étamines :

Les mahonias sauvages sont imperturbables, n'ont aucune conscience du froid, et continuent de développer leurs bourgeons floraux. Le 15 janvier avant le gel :

Aujourd'hui :

Le jeune feuillage de Sambucus palmensis, le sureau des Canaries, est lui aussi insensible au gel. Je le savais puisqu'il a supporté -8°C il y a quelques années sur un feuillage déjà plus développé.

Cette fois, c'est le Camellia 'Adolphe Audusson' qui ouvre sa première fleur. C'est mon plus vieux, 28 ans; mon plus beau camellia. Il mesure plus de 3m de haut et presque 3m de large.

Pour accompagner les camellias, et succéder à la floraison des fleurs tardives, voici des fleurs précoces photographiées à Paris.

Iris unguicularis :

et même déjà une fleur de Bergenia :

La délicieuse saison des Camellia japonica et x williamsii a vraiment débuté. J'ai encore trouvé 2 camellias en fleurs ce matin. Cette date de floraison est normale pour 'Gloire de Nantes' mais inhabituelle pour ces deux là.

Camellia x williamsii 'Elsie Jury' n'avait jamais fleuri avant fin février. Je n'étais pas allée le voir parce que je n'attendais pas cette floraison. Pourtant il doit être en fleurs depuis plusieurs jours, il a déjà une dizaine de fleurs et même une au sol (c'est un avantage des x williamsii et aussi de 'Adolphe Audusson', ils ne gardent pas les fleurs fanées et sont toujours beaux sans intervention). Il mesure 3m de haut, aussi haut que 'Adolphe Audusson' mais plus dressé, plus étroit.

Camellia japonica 'Kramer's Supreme', plus petit et de croissance lente n'avait jamais fleuri avant mars.

J'ai failli ne pas voir la première fleur du Camellia 'Gloire de Nantes'. Elle est plein nord, cachée par le reste du feuillage dense de ce camellia. Elle doit être là depuis plusieurs jours car elle commence à faner :

Un autre bouton se prépare à éclore :

Les camellias sont ma plus grande joie sur le terrain de Veneux. Les autres plantes de terre de bruyère ne résistent pas à l'extrême sécheresse du sable pur qui, malgré les arrosages, a décimé les rhododendrons entre autres.

Le spectacle ressemble déjà à celui du 16 avril l'an dernier :

Mais le camellia 'Lavinia Maggi' s'est élargi et rejoint maintenant le forsythia. C'est le but recherché, ne plus voir le mur du voisin car il le laisse s'écrouler.

Une nouveauté : les charmantes ficaires ont réussi à gagner la mare.

Elles veulent imiter les calthas mais ceux-ci sont encore en boutons

ou commencent à peine à fleurir. En bas et à gauche on voit des feuilles de ficaire, tellement plus petites.

L'ail des ours ne montre pour l'instant que ses belles feuilles odorantes.

Il a réussi à se ressemer à distance de la mare. Ces petits pieds nouveaux vont rejoindre les bords de la mare de Romilly.

Les œufs de grenouille flottent maintenant. J'ai compté 17 masses mais toutes n'ont pas encore rejoint la surface.

Camellia 'Paul Maymou' affiche déjà la couleur :

Je ne l'ai photographié qu'aujourd'hui mais je l'avais déjà remarqué bien avant les épisodes de neige. Je vous l'avais déjà montré, tous les ans les boutons montrent la couleur, souvent dès novembre, alors que les fleurs ne s'ouvriront sans doute pas avant fin mars. De tous mes camellias, c'est le seul dont les boutons se comportent ainsi. Si je l'ai photographié aujourd'hui, c'est pour montrer que la neige ne l'a pas du tout abimé.

J'adore les camellias. Ils sont aussi beaux que les rosiers et beaux toute l'année même lorsqu'ils ne sont pas en fleurs. Ils sont en fleurs quand les rosiers ne décorent plus le jardin. Mais je ne les connais pas vraiment. Je les achète, je les plante et je les admire. C'est tout.

Dans mon jardin 'Adolphe Audusson' est le plus grand, le plus beau. Il m'est venu cette année l'idée saugrenue de tenter le semis. Juste pour m'amuser, par curiosité. Adolphe semble avoir tout ce qu'il faut pour se reproduire :

On ne voit pas le pistil caché par les étamines et je ne l'ai jamais "épluché" pour le voir. Mais il en a certainement un puisqu'il fait tous les ans un à trois fruits. Cette année il n'y en avait qu'un. Je l'ai repéré le 29 juillet :

Le 28 août il avait pris un peu de couleur :

et encore plus le 7 septembre

J'avais l'intention d'attendre qu'il commence à s'entrouvrir pour le cueillir. Il parait que cela se produit vers la mi-octobre. Mais l'insertion du pédoncule m'a paru très fragile et par précaution j'ai posé un pot dessous. Effectivement le 9 septembre il gisait dans le pot :

Il n'avait pas l'air mûr, encore vert côté pédoncule. Je me demandais s'il avait des chances de mûrir si j'attendais un peu pour l'ouvrir. Je suis partie à la recherche de renseignements. Et j'ai fini par découvrir la triste réalité. Adolphe est stérile ! Ce serait dû à sa triploïdie. Comment peut-il être triploïde alors qu'on le classe dans les japonica, pas dans les hybrides ?

J'ai ouvert le fruit : il était vide. 3 cloisons et 3 loges vides.

J'ai plus d'une dizaine de camellias, au moins 3 à fleurs qui semblent simples. Aucun autre ne produit de fruits. Faut-il faire une pollinisation manuelle ? Et où trouver la liste des camellias capables de se reproduire ?

Je continuerai à me contenter d'admirer mes camellias. Je suis bien assez occupée avec les sureaux.

Ce camellia est encore tout petit, il a été planté cet hiver mais il se fait remarquer car il est très florifère.

Les fleurs sont petites, 8cm, mais très nombreuses, décrites comme semi-doubles mais elles paraissent doubles, rouges irrégulièrement marquées de taches blanches.

C'est un Camellia rusticana, sous-espèce de japonica. Son origine est dans les montagnes d'Honshu, la plus grande des îles du Japon. Il est parfois appelé camellia des neiges.

Ne trouvant pas de différences d'aspect avec un japonica j'ai cherché des renseignements et j'en ai peu trouvé. Les étamines sont plus courtes et c'est sans doute pour cela qu'on ne les voit pas. Les pétioles des feuilles sont plus courts, certaines feuilles semblent sessiles :

Pour comparer des feuilles de

'Adolphe Audusson'

'Ave Maria'

'Kramer's Supreme'

C'est un Camellia japonica. Je l'ai planté il y a 4 ans. Il ne grandit pas très vite mais le terrain est difficile. Il est beau, touffu et bien vert. Il est encore en fleurs depuis deux mois.

Ses fleurs sont rouge vif, grandes, 10 cm, très doubles en forme de fleur de pivoine.

Lorsque les fleurs fanent, on voit bien les étamines qui existent toujours bien que les fleurs soient très doubles :

Un fruit en formation ?

Les camellias que je vais  vous montrer maintenant sont très jeunes.

Camellia japonica 'Coquetti' n'est planté que depuis un an. Il pousse vite et bien. Ses fleurs sont superbes.

Camellia 'Adolphe Audusson' est toujours en fleurs. Les fleurs les plus anciennes, maintenant fanées, forment leurs fruits. C'est le camellia qui me donne le plus facilement des fruits tous les ans.

Ce Camellia japonica a 4 ans, il pousse bien, il mesure 1m50. Ses fleurs sont grandes, 11 cm, très doubles, rose très pâle strié de rose vif.

Il ne perd pas toutes ses fleurs fanées mais elles tombent facilement au jet d'eau.

Ce Camellia japonica est dans mon jardin depuis 4 ans. Il a une belle croissance, maintenant 1m30 de haut et de large, il est touffu, bien garni et bien fleuri jusqu'au sol. Il perd facilement ses fleurs fanées et il est toujours beau.

J'ai cru que cette année il serait un des premiers à fleurir. Il montrait déjà la pointe rose de ses boutons en décembre :

Mais le 23 mars il était toujours en boutons :

Et la première fleur s'est ouverte le 27 mars. La sévérité de l'hiver l'a peut-être calmé. Ou bien a-t-il attendu l'abondante floraison blanche du grand Sambucus kamtchatica qui le met si bien en valeur :

Ses grandes fleurs rouges semi-doubles font 11 cm de diamètre.

Camellia x williamsii 'Elsie Jury' est le quatrième de mes "vieux" camellias. Il a environ 20 ans. Il mesure 3m, presque aussi grand que 'Adolphe Audusson', il est plus étroit. Ce sont les deux camellias que je recommande si on souhaite une croissance rapide et une grande taille.

Ses fleurs sont très belles, grandes, péoniformes, rose clair. Un seul petit défaut : elles sont un peu tachées par la pluie.

Mon terrain n'est pas très acide, non calcaire mais proche de la neutralité. C'est le seul de mes camellias dont les feuilles jaunissent un peu au printemps. Une petite dose de sulfate de fer et il reverdit.

C'est donc le troisième de mes plus vieux camellias. Lui aussi est très rustique, comme les autres il a survécu à plusieurs jours à – 18°C.

Il reste assez petit, environ 1m40, un peu plus large, mais très dense, très touffu.

Ses fleurs sont moyennes, 8 cm, très pleines, péoniformes, rose vif  presque rouge.

Il est assez tardif, mars-avril, très florifère, ce qui compense la taille de ses fleurs, avec une floraison assez groupée dans le temps.

Ce que je lui reprocherai, c'est de ne pas perdre ses fleurs fanées. Certes, c'est le cas de beaucoup de japonica mais les deux précédents sont aussi des japonica et restent propres. Mais dans son cas, ce n'est pas bien grave car il reste plus petit que moi, il est facile d'enlever les fleurs fanées en passant.

Lorsque les fleurs fanent, on voit des étamines :

et les fleurs fanées sont facilement améliorées par un petit bijou en forme de coccinelle :

'Gloire de Nantes', environ 25 ans, est l'un des camellias qui ont souffert de l'hiver exceptionnel alors qu'il venait juste d'être planté, c'est même celui qui en avait le plus souffert puisqu'il avait perdu la plus grande partie de son feuillage. Cependant il avait entièrement refait ce feuillage sur les branches atteintes et je n'avais pas eu à tailler. Trop occupé à refaire son feuillage il n'avait pas fait de boutons floraux et je n'ai donc pas eu de fleurs la saison suivante mais il a fleuri abondamment tous les ans depuis.

Il est petit mais très étalé sur plus de 2m avec une hauteur de 1m à 1m40. Cette année il semble vouloir s'élever en s'accrochant dans un sureau.

Il est très florifère et sa floraison dure longtemps puisqu'il est toujours en fleurs depuis sa première fleur le 3 janvier. Ses fleurs sont assez grandes, 11 cm, semi-doubles, d'un rose soutenu.

Maintenant tous les camellias sont en fleurs en même temps. Même 'Gloire de Nantes' qui a fleuri le premier à partir du 3 janvier a encore une dizaine de fleurs et les plus tardifs ont commencé leur floraison. En plus de ma note quotidienne je vous montrerai chaque jour un de mes camellias.
Nous allons commencer par les 3 plus vieux, ceux qui ont subi alors qu'ils venaient d'être plantés un hiver absolument hors normes, - 18°C le matin, - 10°C l'après-midi, il y a environ 25 ans.

Le premier décrit sera le seigneur de mon jardin, l'énorme, le magnifique 'Adolphe Audusson'. Il ne doit pas être très photogénique car je n'arrive pas à montrer toute sa splendeur. Il est impressionnant lorsqu'on est à côté, il vous domine de sa masse, près de 4m dans tous les sens, et de ses très grosses fleurs rouge vif.

C'est le plus rustique, il n'avait perdu que ses bourgeons floraux lors de cet hiver mémorable.

Ses fleurs sont grosses, 12 cm de diamètre, semi-doubles, avec une grosse touffe d'étamines.

Il a une grande qualité que ne possèdent pas tous les camellias : il perd ses fleurs juste avant qu'elles ne fanent. Il est ainsi toujours beau sans que j'aie à intervenir. Vous imaginez si je devais tous les jours enlever les fleurs fanées sur un arbuste, un arbre plutôt, de cette taille !

Il est fleuri depuis février, il commence à perdre des fleurs qui forment un tapis rouge à ses pieds. Mais il reste encore autant de boutons non ouverts que de fleurs.

Sur la première photo, prise aujourd'hui, on voit complètement à gauche 'Gloire de Nantes' en fleurs depuis plus de 3 mois mais qui,  bien que du même âge, n'a pas du tout la même taille.

En mars :

De nouveaux camellias commencent à fleurir.

Elsie Jury :

Désir :

Mme Martin Cachet :

Ave Maria :

La moitié des camellias du jardin sont en fleurs ce matin, certains depuis plus d'un mois alors que d'autres ouvrent leur première fleur.

Adolphe Audusson :

Dr King :

Gloire de Nantes :

Kasuga yama :

Kramer's Supreme :

Lavinia Maggi :

Spring Promise :

Alors que 'Gloire de Nantes' continue à ouvrir ses bourgeons floraux, déjà une bonne dizaine, Camellia japonica 'Dr King', très récent et encore tout petit, ouvre lui aussi ses belles fleurs rouges semi-doubles aux nombreuses étamines.

Qu'est devenu le bourgeon floral du Camellia 'Gloire de Nantes' qui s'était ouvert entre les deux périodes de gel ? Le voici aujourd'hui 15 janvier :

Le bord des pétales externes a été un peu grillé par le gel mais dans l'ensemble il s'en est bien sorti.

Le feuillage n'a subi aucun dégât, il en a vu d'autres puisque c'est l'un des trois camélias qui ont résisté à – 17°C alors qu'ils venaient tout juste d'être plantés.

L'aspect un peu mouillé est encore une fois dû au nettoyage à l'éponge des fientes d'oiseaux avant de lui tirer le portrait.

La date de floraison des Camellia japonica et hybrides, c'est pour moi un évènement totalement imprévisible. J'ai acheté des camélias qualifiés de hâtifs, tardifs, etc. Mais dans la réalité de mon terrain de Veneux, ils fleurissent n'importe quand entre fin décembre et début avril dans n'importe quel ordre. Le plus inconstant, c'est 'Adolphe Audusson'. Il a plus de 20 ans et il a débuté sa floraison deux fois le 25 décembre et une fois début avril seulement. Je n'ai trouvé aucune relation avec les difficultés de l'hiver ou les sécheresses de l'été. D'ailleurs cela n'expliquerait pas l'ordre variable des floraisons.

Cette année le gagnant de la grande course est, pour la première fois, 'Gloire de Nantes' qui depuis hier ouvre lentement sa première fleur. Le deuxième sera sans doute 'Paul Maymou'. Tous les autres ont les boutons encore bien fermés.

Voici cette première fleur de 'Gloire de Nantes', lui aussi âgé de plus de 20 ans, aujourd'hui. Les feuilles sont mouillées parce que j'ai fait une petite toilette pour la photo. Elles étaient couvertes de fientes car elles sont proches du coin-repas.

C'est la première fois que Camellia japonica 'Gloire de Nantes' fleurit avant 'Adolphe Audusson'. Mais la date de début de floraison des camélias est imprévisible. Pour Adolphe par exemple j'ai tout vu entre le 25 décembre et début avril. On pourrait penser qu'il attend à cause de l'hiver froid mais le rapport entre la date de floraison et les températures ne s'est pas vérifié les autres hivers depuis 20 ans.

La floraison des jonquilles, Narcissus pseudonarcissus, bat son plein maintenant. Ce faux narcisse est appelé jonquille dans la plupart des régions de France mais ce nom devrait être réservé à Narcissus jonquilla. Dans certaines régions il est appelé coucou alors que ce nom devrait être réservé à la primevère Primula veris.

Et les perce-neige sont toujours en fleurs depuis fin décembre.

On peut lire tout et n'importe quoi sur la rusticité des camellias (ou camélias, orthographe erronée introduite par La Dame aux Camélias). Lorsqu'ils furent introduits en Angleterre on n'osa les cultiver ailleurs qu'en serre. Il en existait une belle collection dans les serres d'un jardin qui fut abandonné. Plus tard on retrouva ces serres éventrées, vitres brisées, et les camellias qui y avaient vécu depuis des années exposés à toutes les intempéries et tous les froids. Et ils étaient superbes, très grands, plus beaux que ceux des serres. Mais trop d'esprits peu évolutifs sont restés sur la notion de non rusticité des camellias. Je me souviens d'être allée pour en acheter à une vente spéciale camellias à Perpignan en octobre. Ils étaient exposés sous une serre où la chaleur était insupportable même pour les humains. Ils avaient tous un air pitoyable, je n'ai rien acheté évidemment.
Pour une description sérieuse des bonnes conditions de culture des camellias, voyez le site des pépinières Thoby.
Voici mon expérience :
Lors de l'hiver terrible dont je vous ai déjà parlé pour les lauriers sauce, vers 1985 (- 17°C le matin et encore – 8°C le jour), mes trois premiers camellias venaient d'être plantés, 'Adolphe Audusson' depuis moins d'un an, 'Madame Martin Cachet' et Gloire de Nantes' depuis un mois seulement. Adolphe n'avait perdu que ses boutons floraux, les deux autres avaient perdu une partie du feuillage mais je n'ai pas eu à les tailler, ils ont refait leurs feuilles sur les tiges dénudées.
Les grands froids de ce début de janvier n'ont pas été aussi durs et tous les camellias sont intacts, feuilles et bourgeons floraux, même ceux que je venais d'acheter et qui étaient encore en pot, sans protection des racines. Ce sont des japonica et des sasanqua. Je vous ai déjà montré une fleur du sasanqua 'Yuletide' après le gel.
Voici d'abord 'Adolphe Audusson', le plus grand. Il est donné pour résistant à – 20°C, j'ai même lu – 25°C :

et ses bourgeons floraux :

'Madame Martin Cachet', on aperçoit des bourgeons floraux intacts :

Tous les autres sont dans le même état, et 'Paul Maymou' se prépare à fleurir :

Voici un japonica en pot :

et un sasanqua en pot :

Les seules précautions que je prends, c'est d'arroser en cas de sécheresse en été, et même en hiver, pour qu'ils ne perdent les bourgeons floraux, laisser les feuilles mortes de mes arbres au pied, épousseter la neige le soir pour qu'elle ne gèle pas sur les feuilles.

Les photos sont prises entre deux averses de grêle et je profite du temps d'une averse pour vous les montrer. Après le froid sibérien, les giboulées de mars.

Les perce-neige, Galanthus elwesii, n'étaient pas du genre à se laisser impressionner par le gel. Les Galanthus nivalis pointent à peine leur nez.

Le jasmin d'hiver voit ses fleurs geler mais il en refait aussitôt :

Le Camellia sasanqua 'Yuletide' était en fin de floraison mais il lui restait deux ou trois boutons à ouvrir. Il a subi le gel dehors, en pot, sans aucune protection. Je parlerai de la rusticité des camélias dans une prochaine note.

le 12 mars, toujours au Jardin des Plantes;

Pyrus caucasica :

Camellia :

Prunus incisa :

Photinia fraseri, ses jeunes pousses sont comme des fleurs :

Je vous l'ai déjà montré car il le mérite. Si quelqu'un veut essayer la culture des camélias, je lui conseillerai de commencer par celui-ci, c'est le plus facile et le plus généreux.
1- Il est splendide, très florifère, avec des fleurs parmi les plus grosses du genre, et des feuilles parmi les plus larges et les plus brillantes.
2- C'est le plus rustique. Il est donné pour – 20°C. Lorsqu'on voit (note précédente) comment il a résisté à -17°C sans perdre une feuille alors qu'il n'était planté que depuis deux mois, on peut le croire. Certains le donnent même pour – 25°C. Pour la zone 8 et pour la zone 7, il n'y a vraiment aucun risque, même en cas d'hiver hors normes.
3- Sa vitesse de croissance est étonnante pour un camélia. J'ai retrouvé une vieille photo. C'est environ 6 ans après sa plantation. Mon fils, à côté de lui, mesure 1m83, il a donc déjà légèrement dépassé les 2 m. Depuis il a un peu grandi mais il s'est surtout étoffé.

4- Il est autonettoyant et c'est une qualité importante. Imaginez un camélia couvert de fleurs dont la moitié sont fanées. Cela gâche le spectacle. Alors imaginez que vous devez nettoyer un camélia de 2m50 x 2m50 couvert de dizaines de fleurs. C'est impensable. Adolphe perd ses fleurs juste avant qu'elles ne fanent et il est toujours beau et propre avec un tapis rouge à ses pieds. Le Camellia x williamsii 'Elsie Jury' aux fleurs rose clair pousse aussi très vite mais il ne perd pas ses fleurs fanées.
5- Je vous laisse encore admirer ses grosses fleurs, jusqu'à 11 et 12 cm de diamètre, semi-doubles mais assez pleines, avec la touffe d'étamines jaunes. Il produit quelques fruits.

Sur cette photo, on voit à gauche un autre camélia, bien plus petit, en début de floraison. C'est 'Gloire de Nantes' qui a le même âge. Il est sur le même terrain, presque au même endroit, il a droit aux mêmes soins. Pour la vitesse de croissance, j'oserai dire y a pas photo. Devant ce petit camélia, le petit sureau est un jeune palmensis planté cet automne.

Et voici le spectacle depuis la fenêtre de la cuisine :