Sureaux

Le 28 novembre à Paris.
Abutilon :

Ces beaux fruits pourraient assurer le décor longtemps s'ils n'intéressaient les oiseaux. A Trifouilly ils ont tous brutalement disparu entre le 28 et le 30 juin, soit un mois après leur pleine maturité.
Le 28 juin :

Aujourd'hui c'était cours de botanique à Paris. J'en suis rentrée épuisée par le froid. Mais j'ai trouvé beaucoup d'idées de floraisons pour cette saison. Beaucoup sont des fleurs d'été qui ont le courage de continuer à fleurir pour notre plaisir.
Cela se passe donc au Jardin des Plantes.
Il y a des rosiers qui fleurissent longtemps, comme ce tout petit rosier blanc :

et surtout 'Albert Poyet' encore resplendissant :

et ce n'est pas fini, il a encore des boutons en réserve :

Le céanothe 'Snow Flurries' aurait dû finir sa floraison en août mais il ne sait plus s'arrêter :

Un superbe cotoneaster. A droite c'est le feuillage et le tronc d'un arbre de Judée (Cercis siliquastrum) planté en 1785 :

Voici le deuxième charme :

Je ne veux pas vous parler de mes charmes, ils sont un peu fanés, mais de deux arbres, Carpinus betulus, qui ont eu une vie difficile.
Voici le premier : il a une branche horizontale très tordue placée bas sur le tronc

Au Québec aussi on s'intéresse à la magie du sureau. Si vous voulez apprendre à cueillir ses branches (ou ses fruits) avec respect et humilité, allez voir leur site.

J'en ai parlé aussi dans ma note du 20/12/2006 La Fée du Sureau et mes deux notes du 17/03/2007, Sureau noir, Légendes et croyances et Légendes, suite.

500 g de patates douces, beurre et sucre glace

pâte brisée toute prête

1/4 de l de lait
3 c. à soupe de baies de sureau sèches ou fraîches
3 oeufs
125 g de sucre

Peler les patates et les couper en fines tranches, les rincer et les éponger.

Les cuire dans une poêle à revêtement anti-adhérent avec du beurre et du sucre glace. Leur faire prendre une belle coloration des deux côtés. N'ayez aucune crainte pour la poêle, le sucre n'adhère pas.

Mettre à gonfler les baies de sureau dans le lait.
Dérouler la tarte dans un moule. Poser dessus un papier paraffiné et remplir de légumes secs ou de riz pour que la pâte ne se déforme pas. Mettre au four préchauffé à 180° pendant 15 minutes. Sortir du four, enlever les légumes. Remettre au four 5 mn pour durcir la surface.
Battre les oeufs et le sucre, ajouter le lait et les baies. Verser le tout sur la tarte. Recouvrir de tranches de patates. Remettre au four 10 minutes, le temps que la crème prenne.

D'abord verts, ils vont mettre plus d'un mois à mûrir.
Le 29 avril :

Je ne parlerai pas de la pomme de terre, elle est bien trop connue.
Non, mais j'ai vu au Casino du coin (à Vulaines) des patates douces. Plein de souvenirs d'enfance m'ont assaillie et j'ai rempli mon sac de ces délicieuses patates.
Ipomea batatas n'a rien à voir, botaniquement parlant, avec la pomme de terre. Comme son nom l'indique c'est une ipomée et comme toutes les ipomées la plante est très belle et ne pense qu'à grimper sur le moindre support. Si vous voulez voir sa fleur, c'est ici.
Magnifique, n'est-ce pas ? Ici, il ne faut pas rechercher la production. Mais on peut la cultiver pour le décor, en annuelle, de préférence en la démarrant au chaud dans la maison, à partir d'un tubercule. Si vous ne trouvez pas de tubercule, elle est en vente à 15 km de chez moi, chez Tropicaflore, ou par correspondance tropicaflore.com
Lorsque j'étais enfant, sous un ciel plus clément, nous en mangions souvent, mais uniquement en dessert. Elle est en effet bien sucrée et la mode du sucré-salé n'avait pas encore percé. Nous la préparions de façon simple : cuite au four, ou bien en tranches fines frites et roulées dans le sucre, ou encore bouillie puis coupée en tranches et revenue à la poêle dans du beurre et du sucre. Nous achetions aussi de grosses boites (nous étions 5) de confiture de patate douce.
Je l'utilise toujours uniquement en dessert et si la recette est un peu plus compliquée, je la cuisine comme des pommes de pommier, pas comme des pommes de terre.
Je vous donnerai une recette ce soir.

Les fleurs sont bien épanouies vers la mi-avril. Fleurs à divers stades le 13 avril :

Les sureaux noirs sauvages ont toujours leur feuillage :

Les nivéoles de printemps pointent déjà leur feuillage :

J'ai encore au jardin Viburnum tinus :

plus rien ne fleurira.
Aujourd'hui c'est la fête de Sainte Flora. Est-ce que le dicton dit vrai ? Pas tout à fait et ce n'est pas souhaitable. Pour le moral il faut des fleurs en toutes saisons.
Il n'est pas évident d'avoir beaucoup de fleurs sur un terrain très boisé. Pourtant il y en a un peu :

Mahonia 'Charity'

Il est très florifère.

Il y a quelques semaines, Bulle s'est mise à faire des petits pipis, toujours au même endroit, devant la cheminée.
Que se passe-t-il ? Veut-elle me punir de quelque chose que je ne comprends pas ?
Je crois plutôt qu'elle a voulu marquer son territoire, se créer un espace personnel de tranquilité parce qu'elle ne supporte plus Armel.

Bulle a été une mère formidable.

Bulle, ma chatte de 15 ans, a décidé de vivre dans la buanderie !

Les feuilles, rosées à la naissance, déjà assez développées début mars, vont rapidement devenir vert franc. Elles ont 5 à plus souvent 7 folioles. Ces folioles bien dentées sont plutôt plus étroites que celles des autres sureaux et donnent un aspect léger au feuillage.

Le 16 et le 17 novembre, il a fait -2°C au petit matin dans mon jardin. Un hiver précoce. Mais ça s'est réchauffé depuis et je ferme les radiateurs l'après-midi.
Un ami qui habite à 10 km seulement m'a dit qu'il a constaté au même moment -7°C chez lui. Il y a quelques années, j'avais du mal à croire de telles différences. Et puis j'ai remarqué que, lorsque le thermomètre approche de 0°, les voitures dans la rue peuvent être couvertes de givre alors que la mienne, garée dehors mais sur mon terrain, sous les arbres, n'est pas gelée.
Ici nous sommes protégés par la forêt et mon terrain encore plus par ses propres arbres.
La région parisienne est classée en zone 8 mais le terrain de l'ami qui a déjà constaté -7° est sans doute à mettre en zone 7. Son terrain est au bord d'un très vaste champ agricole complètement nu à cette saison, le froid n'a aucun mal à s'y engouffrer.
Les microclimats, ça existe. Il faut étudier son terrain avant d'y mettre des végétaux en limite de rusticité. A Veneux, j'ai 3 thermomètres qui gardent les minima. J'en ai déjà acheté 3 pour Romilly. J'espère qu'il n'y fait pas trop froid, le terrain est entouré de zones boisées et très proche de la ville.

Le félin de la forêt de Fontainebleau approche. Aujourd'hui il était au bord du canal du Loing, à 4 km de chez moi. Mais un félin, c'est carnivore, mes plantes ne risquent rien. Et moi, je n'ose plus sortir dans le jardin la nuit.

Comme les autres sureaux rouges les bourgeons grossissent tôt, dès l'automne, mais les bourgeons à fleurs ne sont pas aussi ronds et il n'est pas facile de les distinguer des bourgeons feuillus.
En novembre :

Sureau d'Arménie, Caucasus red elder.
C'est le plus proche géographiquement de Sambucus racemosa, considéré par certains comme son équivalent dans le Caucase. Il aurait cependant 38 chromosomes (36 pour S. racemosa), mais je n'ai trouvé qu'une seule fois ce renseignement sans précision sur l'auteur de l'étude.

J'ai vu de rares photos mais aucune description précise de ce sureau. Il est vrai qu'il est rare dans la nature. Tous les renseignements que je vais donner sur l'aspect de cette plante et son comportement sont mes observations personnelles sur mes trois arbustes en âge de fleurir.

Description
Arbuste ample et de croissance vigoureuse, atteignant au moins 3 m de haut.
Ecorce avec lenticelles, moelle brune :
écorce jeune

Si vous aimez les vieilles photos de Moret sur Loing :

Pour les sureaux rouges, nous avons vu d'abord le sureau rouge de référence, le Sambucus racemosa européen. Nous sommes ensuite allés vers l'ouest jusqu'en Amérique.
Maintenant nous repartons vers l'est, c'est-à-dire en Asie.

Nous commencerons aux confins de l'Europe avec le sureau d'Arménie dit Sambucus tigranii, pour moi le plus beau. Il est ici conduit comme un grimpant avec un rosier et un pyracantha. Les fruits verts sont ceux du pyracantha :

On peut se poser la question de l'effet du gel puisque c'est l'un des sureaux qui gardent leur feuillage tout l'hiver.
Le voici au petit matin par -2°C , on dirait de la salade cuite :

Toujours ces vieilles photos de neige pour la faire revenir. A l'époque je ne l'aimais pas parce qu'il fallait aller tous les jours au travail et conduire sur les petites routes de forêt dans la neige, ça me faisait peur.

Le canal du château de Fontainebleau

Ce matin et hier, il a fait -2°C. Je n'avais pas vu ça en novembre depuis des années. Allons-nous avoir un hiver comme autrefois ? Avec de la neige, je veux dire de la vraie neige qui reste au sol.
J'ai sorti des très vieilles photos, elles sont un peu passées, elles datent d'environ 25 ans. Moret est une petite ville médiévale en continuité avec Veneux.
L'église

Les sureaux rouges ont, eux aussi, leur desmocère. C'est Desmocerus aureipennis, Golden-winged elder borer.

Avant de quitter les sureaux rouges américains, nous allons retrouver les Desmocerus, pour Sambucus callicarpa et Sambucus melanocarpa.

Le genre Desmocerus comprend quelques insectes superbes, totalement inféodés aux sureaux et incapables de survivre sans eux. Les adultes sont vus sur les feuilles, sur les fleurs parfois, et les larves se développent dans les tiges. Elles font un trou pour en sortir, seule trace visible de leur présence.
C'est ce mode de vie qui leur vaut leurs noms vernaculaires : Elderberry Longhorn Beetles, Elderberry Borer.

Nous avons déjà vu (note du 07/05/2007) Desmocerus palliatus, le desmocère à manteau, elderberry longhorned beetle, qui vit sur et dans Sambucus canadensis :