Sureaux

Nous l'avions vu dans son habit vert en septembre.

Impossible de ne pas le voir avec son habit rouge flamboyant le 21 octobre :

C'est cette coloration qui m'a permis de repérer un bébé qui jusqu'alors se fondait dans la végétation :

J'ai maintenant toutes les phases de la coloration de son feuillage.

Le 9 avril :

Le 16 septembre :

Le 21 octobre :

Cet érable de Colchide est un arbre magnifique surtout dans ses couleurs d'automne. Celui des Grandes Bruyères a 32 ans, il est déjà très grand. Les feuilles étaient plus faciles à photographier au sol. Les photos sont du 21 octobre.

Celui de Paris est plus jeune. C'est la variété 'Rubrum' qui présente des feuilles rouges au débourrage. Les photos sont du 3 septembre et du 10 novembre.

Il y a de nombreux érables sycomores au nord du terrain de Veneux. Ils commencent à perdre leurs feuilles. Il n'en est pas encore tombé la moitié et le nord du terrain est déjà transformé en un vaste tapis jaune.

Mais il y  a aussi des feuilles en l'air, accrochées sur tous les arbustes.

Le grand camellia en est recouvert.

ainsi que la table que je viens d'installer en prévision du nourrissage des oiseaux :

Le terrain dispose même d'un chat au coloris assorti aux feuilles :

Il n'est pas question d'enlever ces feuilles. Cela demanderait des jours de travail et appauvrirait le sol. Je n'enlève les feuilles que dans les allées et je les mets sous les arbres et arbustes, surtout les toujours affamés et les frileux. Même les grandes feuilles d'érable vont s'enfoncer sous l'effet des pluies et le tapis de lierre et de pervenche va tout cacher au regard.

Lorsqu'on écarte les feuilles au bord d'une terrasse on surprend les perce-neige qui se pressent de sortir pour pouvoir fleurir fin décembre :

Mon petit Acer griseum à Romilly ne grandit vraiment pas vite. C'est normal, cet arbre est réputé pour la lenteur de sa croissance. Je me console en me disant qu'un arbre qui grandit lentement est plus fort et vit longtemps.

Le 4 novembre il est tout vert :

Le 17 novembre il est flamboyant :

Le jeune arbre à gauche est un Cherry plum (nous en parlerons), celui de droite est un tout nouveau fusain d'Europe, semis spontané bien sûr.

J'aime beaucoup cet érable et je vous l'ai déjà montré à Paris en automne et aux Grandes Bruyères au printemps.

C'est encore en automne mais cette fois à l'Arboretum des Barres le 13 octobre, 15 jours plus tôt qu'à Paris. C'est pourquoi il porte encore des samares. Il n'a que 11 ans et c'est déjà un beau petit arbre.

Nous l'avions vu en septembre. Le voici maintenant dans son époustouflant feuillage d'automne.

Acer saccharinum, l'érable argenté, photographié le 21 octobre à l'arboretum des Grandes Bruyères :

Il est déconseillé de le planter près d'un bâtiment, ses racines superficielles s'étendant loin le mettraient en danger.

J'ai ressorti de vieilles photos prises à l'arboretum de Chèvreloup un 20 octobre. Elles montrent 2 variétés de cet érable.

Acer saccharinum 'Pyramidalis' que je ne trouve pas plus pyramidal que le précédent :

Surtout Acer saccharinum 'Wieri' au feuillage très découpé :

Mais il existe aussi Acer saccharum, l'érable à sucre. Devant leur nom latin on risque de toujours se demander lequel est l'érable à sucre. J'ai un moyen mnémotechnique : la saccharine n'est pas du sucre donc saccharinum n'est pas l'érable à sucre. Je n'ai pas rencontré Acer saccharum dans les arboretums mais j'en ai un petit à Veneux. Il ne grandit pas vite, sans doute parce que le sable ne lui plait pas.

On l'appelle érable trident en raison de la forme de ses feuilles. J'espère trouver le temps d'aller admirer ses couleurs d'automne.

Ma visite au Jardin Botanique de Marnay sur Seine me donne l'occasion de vous montrer un Acer griseum nettement plus grand que mon bébé.

Caché derrière une haie de bambous, j'ai découvert Acer rubrum, tout seul, jeune et beau. Cet érable américain devient rouge vif en automne mais même en cette saison on peut remarquer les pétioles et les rameaux rouges.

Une zone du feuillage est bizarre :

Oui, c'est bien Viscum album. Le gui s'attaque rarement aux érables mais cela peut arriver. Et il n'est pas étonnant que cela soit arrivé si on observe ses plus proches voisins :

J'ai oublié de vous dire que le Jardin Botanique de Marnay sur Seine a aussi une partie restée sauvage en bord de noue qui héberge la flore locale.

Mais revenons aux espèces rares. Je n'ai jamais vu ailleurs ce petit érable, Acer oliverianum, Oliver's Maple.

Il ressemble à Acer palmatum mais pousse plus au sud en Asie. Il est cependant plus rustique, il est plutôt montagnard. Il ne dépassera pas 8m en culture, il est plus grand dans la nature. Il a un port plus dressé que palmatum.

Ses feuilles sont rouges au débourrement et pourpres à l'automne. Mais, comme vous le voyez ici le 30 juin, les plus jeunes feuilles en bout de branches sont également rouges en plein été et je vous assure que ces rougeurs le font remarquer de loin.

Les autres feuilles sont d'un vert soutenu mais elles restent remarquables par leur pétiole rouge-orangé.

Une belle écorce :

Je n'ai pas d'Acer palmatum, ceux que j'avais plantés n'ont pas survécu longtemps, ils sont morts de soif dans le sable de Veneux, et ils ne tolèreraient pas le calcaire de Romilly. Je ne vous parlerai pas des très grands envahisseurs de Veneux. Je vais vous parler de mes petits nouveaux à Romilly.

Acer campestre 'Carnival' dont le feuillage à dominante blanche se voit de loin :

Acer negundo 'Variegatum' est visible sur la première photo, à 3m derrière 'Carnival'. Il fait une branche verte qui risque de prendre le dessus. Je la couperai seulement en automne pour pouvoir la bouturer, j'aurai peut-être aussi l'espèce type.

Acer griseum :

C'est mon très jeune Acer griseum, à peine 80cm de haut. Il débourre fin avril.

Le 20 avril :

Le 28 avril :

Jusqu'à présent mes érables sycomores, Acer pseudoplatanus, étaient les seuls érables envahisseurs de mon terrain de Veneux. Mais maintenant les jeunes érables planes, Acer platanoides, sont de plus en plus nombreux. Je ne sais d'où ils viennent, je n'en ai pas vu dans le quartier mais la forêt est tout près et avec leurs petites ailes les graines d'érables peuvent voler très loin.

Le jeune Acer platanoides est celui de droite :

et là c'est celui du bas :

J'en ai même trouvé un dans un pot à Romilly. Ce pot avait séjourné à Veneux :

C'est encore un érable que je vois pour la première fois et lui aussi ne peut offrir au regard le 9 avril que sa belle écorce et son ravissant feuillage naissant.

Ses feuilles bordées de rouge au printemps seront de nouveau rouges en automne.

Il est d'assez petite taille et peut convenir à un jardin. Il est dioïque et pour moi c'est un avantage alors que mon terrain est envahi, que dis-je, submergé, par les semis de mes érables et ceux d'un nouveau venu on ne sait d'où, Acer platanoides. Avec un seul sujet j'aurais la paix. Mais, même en couple, les graines ont un faible taux de germination. Le bouturage est facile.

Aujourd'hui il pleut enfin et, même si on est loin du déluge, cela semble être parti pour une vraie pluie. Rester dans la maison me laisse le temps de créer deux nouvelles rubriques sur la colonne de droite : acer et magnolia.  

Je vous avais montré son superbe feuillage d'automne. Le jeune feuillage naissant est aussi très intéressant. Il s'agit là d'un sujet jeune.

Lorsque je l'ai vu, je n'aurais jamais pensé que c'était un érable. Il n'avait pas encore de feuilles mais était couvert de fleurs jaunes.

C'est Acer mono, Usugumo, Painted Mapple. Il est très rustique. Il est dioïque mais il existe des individus monoïques.

Les fleurs, en corymbes dressés comme l'érable plane, sont trop haut pour être photographiées en place mais des corymbes sont au sol (chahutés par les oiseaux ?). Je pense, par comparaison avec les fleurs de l'érable plane, que j'ai photographié des fleurs mâles : étamines à long filet, pas de pistil saillant.

L'érable sycomore, Acer pseudoplatanus à feuillage rouge existe, c'est 'Purpurea' :

Mais il est moins répandu que Acer platanoides 'Purpurea' car il est d'un rouge moins intense, seule la face inférieure des feuilles est vraiment rouge.

Sur mon terrain de Veneux il y a une dizaine d'érables sycomores. Si je les laissais faire il y en aurait déjà des centaines car il aime envahir par ses semis. Mais ce sont des érables bien sauvages et bien verts pendant toute la période de végétation.

Cet automne j'ai fait raser l'un d'eux. Il en faut plus pour impressionner un érable, il sait repartir de souche. Mais la surprise c'est que les feuilles de ces repousses sont d'un rouge sombre, dessus et dessous. Cela forme un buisson magnifique. Elles vont sans doute redevenir vertes peu à peu mais c'est bien joli.

L'érable champêtre, Acer campestre, est le plus petit de nos érables. Sa croissance est assez lente et il est souvent utilisé dans les haies bocagères. Son intérêt pour mon terrain de Romilly est qu'il supporte le calcaire.

Mais sur ce terrain en grande partie boisé, il est encore trop grand. J'ai choisi le cultivar 'Carnival' dont la croissance est encore plus lente et qui ne devrait jamais atteindre 5m. Il peut donc faire le décor dans la partie non boisée. Son feuillage est lumineux, vert pâle marginé de blanc-crème, flamboyant en automne. Mais c'est en cette saison, quand il débourre, qu'il est le plus coloré. Du rose s'ajoute aux couleurs du jeune feuillage, surtout dans la partie basse du petit arbre.

Cet érable a une croissance très lente. Mon bébé Acer griseum planté en janvier a bien allongé son tronc très fin encore mais il n'a pas grossi. Il me montre maintenant ses belles couleurs d'automne :

Sa jeune écorce tente déjà de ressembler à une grande :

Les couleurs d'automne de Ohmomiji, Acer palmatum ssp amoenum, sont fêtées au Japon.

C'est l'une des 3 sous-espèces de Acer palmatum. Les feuilles sont plus découpées que celle de l'érable palmé standard mais moins profondément que celles du 3è larron, ssp matsumurae.

Celui que je vous montre ici est beaucoup plus grand que ce que l'on lit dans les descriptions. Il y a sans doute 2 explications. Les sujets qu'on nous propose sont des cultivars et ils sont plus petits. Sa croissance est lente et celui que j'ai photographié a été planté il y a 87 ans. J'ai trouvé un exemplaire botanique de 13m de haut.

Cet érable originaire du Caucase est l'un des plus grands érables dans la nature mais il ne dépassera pas 20m en culture. Il est aussi l'un des plus rustiques.

Ses feuilles ressemblent à celles de Acer pseudoplatanus (sycomore), plus grandes avec un très long pétiole.

Celui-ci est très jeune, son écorce deviendra craquelée en vieillissant.

Un sympathique correspondant avec qui je fais des échanges de plantes m'a vanté les mérites de cet érable. J'ai décidé d'aller l'examiner car c'est une curiosité botanique, un érable à feuillage persistant.

Ma curiosité devait être grande pour que j'accomplisse à mon âge l'exploit de monter jusqu'au belvédère du Jardin de Plantes dans la chaleur et en plein soleil. Mais la colline est étroite et je n'avais pas assez de recul pour le photographier en entier. Il me semble plus grand que le maximum de 7m qu'on lui accorde et surtout il est très large. Mais il a presque 300 ans Voici donc la partie supérieure vue de deux endroits différents :

Et sa base, les branches les plus basses étant à au moins 2m au dessus du sol :

Vu ainsi, de loin, on ne peut penser qu'il s'agit d'un érable. Cela est dû à la petite taille de ses feuilles très serrées les unes contre les autres. Mais si on l'examine de près, il a bien des feuilles et des disamares d'érable.

Les feuilles sont épaisses, rigides et pour ces photos j'ai dû leur imposer des pliages répétés jusqu'à ce qu'elles se tiennent à plat :

Je vous ai déjà vanté la beauté de Acer griseum. Il est temps que je vous montre plus en détail un arbre adulte. Je l'ai photographié le 11 juin au Prieuré d'Orchaise.

Sur ma note du 12 février la dernière photo montre l'écorce de Acer nikoense avec lequel il est parfois confondu. Je l'ai photographié lui aussi au Prieuré d'Orchaise. Leurs écorces sont très différentes.

femelle car l'espèce est dioïque. C'est un petit arbre ravissant sous sa pluie de longues grappes de samares.

Les fruits sont des paires de samares (disamares) aux coloris délicats :

Les feuilles ont 3 folioles au bout d'un long pétiole rouge :

Son nom veut dire à feuilles de Cissus, une plante grimpante proche de la vigne.

Les photographies ont été faites à l'arboretum de l'école du Breuil.

Je n'ai pas trop le moral pour l'obtention d'Acer griseum à partir du semis. On dit ce semis difficile et surtout l'aspect des graines ne me donne pas le moral : l'enveloppe est terriblement dure même après trempage. Rien à voir avec les samares bien tendres de mes Acer pseudoplatanus  qui se sèment partout, même dans les pots. Si j'obtiens des plantules, cela demandera peut-être plusieurs années.

J'ai trouvé un Acer griseum à un prix abordable car ma patience a des limites. Si mes semis réussissent, je ferai un petit bosquet.

Mon Acer griseum est arrivé ce matin. Un joli bébé de 65 cm de haut avec un tronc de 1 cm de diamètre. Je l'ai posé devant des perce-neige et des jonquilles :

C'est bien lui, pas d'erreur possible car il porte déjà les preuves de son identité : sa belle écorce rousse desquame déjà au bas du tronc. Je l'ai photographiée sous différents angles.

J'ai reçu aujourd'hui des graines de Acer griseum, un des érables qui acceptent le calcaire.

J'ai envie de décorer l'hiver avec des écorces. Mais là, je ne donne pas dans la facilité. L'écorce du fruit est très dure, je vais devoir la couper ou l'user. Pour l'instant ça trempe dans l'eau. Mais il semble y avoir une autre difficulté : beaucoup de graines seraient stériles à cause d'un développement parthénocarpique. On verra. Ma patience ayant des limites j'en achèterai un petit à l'automne si ça ne marche pas mais ils sont coûteux, 39€ pour un tout petit.

Mais tout cela m'a rappelé un problème non résolu : quels liens y a-t-il entre Acer griseum et acer nikoense ?

Pour certains, y compris Wikipedia, c'est la même plante. L'arbre aurait d'abord été appelé nikoense puis griseum.

Pour d'autres ce seraient deux espèces différentes. Certains nous montrent même des croisements de ces deux arbres.

Enfin pour d'autres encore griseum serait une variété de nikoense : Acer nikoense var. griseum.

Qui croire ?

Pour moi, quelle que soit leur proximité, il y a bien 2 arbres différents. J'ai ressorti mes photos. Voici l'écorce de Acer griseum photographié dans l'Arboretum des Grandes Bruyères :

et celle de Acer nikoense photographié au Prieuré d'Orchaise :

Il y a une très vague ressemblance entre ces écorces mais celle de nikoense, plus sombre et moins exfoliante, n'a pas l'attrait de celle de griseum. D'ailleurs tous ceux qui décrivent Acer griseum parlent du choix de cet érable pour son écorce décorative et ceux qui proposent Acer nikoense le vantent pour beaucoup d'attraits mais ne parlent pas du tout de l'écorce.