Sureaux

Ce matin des cris rauques répétés m'ont attirée dehors. J'ai vu deux geais qui tournaient autour de la petite mare au fond du jardin, se posaient sur les arbustes autour ou sur le lierre. Je n'ai pu les photographier mieux, je ne suis pas équipée pour ça et le feuillage des arbres maintenant présent est gênant. Le geai est un oiseau farouche, le moindre de mes mouvements ou une tentative d'approche les faisaient fuir. Mais ils revenaient. Que cherchaient-ils sur la mare ? Est-ce le lierre épais qui grimpe à plus de 3 m qui les intéresse pour un nid ?

Le pigeon ramier est moins farouche. Ils n'ont même plus peur de ma voiture et un couple m'oblige souvent à m'arrêter sur le chemin d'entrée. Celui-ci supportait parfaitement mon approche et se retournait sur sa branche pour mieux me suivre du regard. Ce qui est le plus facile pour l'identifier : sa taille, il est plus gros que les pigeons de ville, la tache blanche striée sur son cou et la barre blanche au bord de l'aile.

Aujourd'hui à Paris j'ai pris 232 photos, il va falloir trier.

Mais nous allons commencer par la nouvelle la plus réjouissante, la saison des bébés a commencé. Il est indispensable de préparer les nids. Au Jardin des Plantes tout a été prévu : un superbe paillage a été installé dans les massifs. Les brins en sont cependant un peu trop larges et trop longs même pour un courageux étourneau. Mais un étourneau ne renonce pas. Voici l'action, dans l'ordre de ses péripéties. Les photos sont prises de loin.

Je n'ai pas réussi à prendre le dernier envol, il était réussi.
Et maintenant, je dois penser à ramasser les poils de chat avant de passer l'aspirateur. Les mésanges adorent.

Ils étaient quatre petits moineaux de Paris et ils s'amusaient comme des petits fous, comme des gamins savent s'amuser dans une baignoire.

Ce chardonneret a mangé pendant plusieurs minutes avec cette position des pattes, la même sur toutes les photos : une en haut, l'autre plus bas sur le même axe vertical. Cela l'obligeait à faire une rotation de la tête pour prendre une graine, cela se voit bien sur la photo 4, et à la redresser pour avaler.

Toujours au Jardin des Plantes, dans une allée du jardin botanique, j'ai vu un merle.

Ensuite, lui m'a vue. Je ne lui faisais pas peur, il n'est pas parti. Mais il s'est mis à avoir une drôle d'attitude. Il marchait en rond, les ailes baisées, la queue relevée. J'étais choquée : me faisait-il la cour ? C'est vrai que j'ai le poil sombre mais tout de même…Eh bien, pas du tout. J'ai trouvé l'explication là où je trouve presque toutes les explications, sur les fiches oiseaux.net.
Le merle prend cette curieuse attitude lorsqu'il est au sol sur un espace découvert.

Je n'avais pas vu les chardonnerets de tout l'hiver, ils sont arrivés hier, surtout celui-ci qui paraissait affamé. En effet pendant 10 minutes il a picoré frénétiquement. Je ne voyais pas les enveloppes du tournesol tomber. Je crois qu'il mangeait les restes de graines de quinoa au fond de la mangeoire.
Cet hiver, un jour de disette (rupture de stock de tournesol dans les magasins proches), j'avais mis du quinoa. Aucun oiseau n'y avait touché et j'avais renoncé à utiliser ces graines. mais l'hiver prochain j'ajouterai une mangeoire verticale avec du quinoa pour les chardonnerets.

Ces deux-là n'ont sans doute pas trouvé cet hiver tellement froid.

Grus paradisea se reproduit facilement en captivité et fait l'objet de programmes dans divers zoos car elle est en danger.

J'ai été séduite par sa grâce, son élégance aérienne, son teint gris bleuté très, très pâle, sa longue traine, sa jolie tête coiffée d'une calotte plate de plumes, son long cou très fin. La douceur d'un ange du… Paradis.

Désolée pour le mauvais cadrage de la pancarte.

Pour changer nous n'allons pas parler des bernaches si fréquentes sur tous nos plans d'eau mais de la petite bernache à cou roux. Elle est rare, même dans sa région d'origine, on la voit plus facilement en captivité.

Comme la fois précédente la photo est prise depuis le pont d'Austerlitz. Il est toujours aussi loin mais cette fois l'éclairage est meilleur et il n'y a plus de doute sur son identité.

Oui, il aime bien les chênes, surtout leurs glands et il est devenu le grand spécialiste de leur dispersion. J'en sais quelque chose, les glands ça germe même sous le lierre.

Je l'adore mais je ne suis pas une spécialiste des oiseaux et photographier un animal aussi farouche que le geai des chênes, Garrulus glandularius, n'est pas facile. Il jouait à cache-cache, se plaquant tout en haut contre les branches d'un platane dont il avait presque exactement la couleur. La plupart du temps je ne voyais que sa queue. J'avais deviné que c'était un geai aux jolies rayures bleues des ailes mais les détails de sa physionomie, je ne les ai vus que sur les photos.

Une jolie tête :

Vue sur les moustaches,

la queue,

et le ventre

Lorsqu'un oiseau découvre mon restaurant, il y revient, et il amène des copains. La qualité, c'est ce qui fidélise le client. Voici de nouvelles photos des gros-becs, à table dès ce matin.
Je n'ai pas de matériel photo spécialisé pour la chasse aux oiseaux. Je suis obligée, surtout pour les plus farouches de me tenir loin, à environ 3 m de la fenêtre dans une zone un peu sombre du séjour, et mes mouvements sont très lents. Malgré cela je n'ai pu photographier ce matin un pic épeiche, il a senti ma présence lorsque j'ai pris l'appareil. Et le restaurant est encore à au moins 4 m de la fenêtre.
Voici la taille des photos telles que je les prends :

Lorsque les oiseaux semblent plus près, c'est un recadrage des photos les moins mauvaises.

Cette photo n'est pas bonne mais elle mérite d'être vue pour démontrer que, contrairement à la plupart des petits oiseaux, le gros-bec n'a pas peur d'un étourneau. On a même l'impression qu'il va l'attaquer. Il faut dire qu'il est presque aussi gros que lui et son bec est puissant.

C'est à croire qu'il n'y a plus rien à manger dans la nature. Un autre oiseau, un tout petit, s'est présenté aux mangeoires aujourd'hui, un tarin des aulnes. Autrefois j'en voyais souvent quand il y avait beaucoup de neige.

Il fait penser à un verdier mais il est bien plus petit et plus fin. Il n'est pas plus gros qu'une mésange bleue :

J'ai vu deux gros-becs en même temps mais n'ai pu les photographier ensemble. Cependant il semble s'agir d'un couple et les deux sexes sont légèrement différents.

Le mâle est très coloré :

La femelle a un bec aussi fort (s'il y a des prises de becs dans le couple, ça doit faire mal, mais ils ne sont peut-être pas aussi agressifs entre eux que dans l'espèce humaine) mais elle est plus terne :

et même d'eux, je n'ai pas réussi à les photographier ensemble mais je vous prouverai qu'ils étaient deux dans la note suivante.
Je désespérais de le voir. Pourtant mes deux restaurants méritent trois étoiles et ils sont très connus dans le quartier. Il ne trouve sans doute plus sa pitance et ce matin je l'ai vu. Il est farouche, les photos ont été prises de l'intérieur du séjour et même assez loin de la fenêtre.
Son nom latin : Coccothraustes coccothraustes. Un nom impossible, appelons familièrement gros-bec ou grosbec.
Il est d'abord apparu sous la table, pas facile à photographier :

Puis dessus, la nourriture y est plus abondante :

Vous remarquerez qu'il a déjà le coloris gris-bleu du bec au printemps.

J'ai le plaisir de vous annoncer que ma nouvelle clientèle est désormais fidèle. Les mésanges à longue queue apprécient à sa juste valeur mon restaurant et il suffit de mettre sur la table une motte de margarine pour qu'elles arrivent.
Elles n'en sont pas pour autant faciles à photographier. Elles sont vraiment très rapides, j'ai rarement le temps de faire la mise au point.

De face, de dos, de profil et à l'atterrissage sur une boule de graisse :

Voyons de plus près :

Les mésanges à longue queue ont trouvé les mangeoires, elles y reviennent donc maintenant.
D'abord une seule en exploration :

Puis deux :

et même trois :

Elles sont rapides, toujours un peu ébouriffées. Ce qui les intéresse, c'est la margarine.

Je vous donne des nouvelles du paon du jour : il est toujours sur la boîte à outils rouge dans le garage.

Mon héron devrait commencer à penser au mariage. Il paraît que février c'est le début de la saison des amours. Mais ici, il est tout seul.
Mais voyons son comportement actuel. Dès le repas terminé, il s'est envolé. Il m'a surprise, je n'ai pu photographier le départ. Il s'est dirigé tout droit sur son pin préféré, celui sur lequel je l'ai vu la première fois.
Les photos ne sont pas de bonne qualité, je ne pouvais faire mieux, il est très loin. Je n'ai pas, et je ne pourrais pas transporter le matériel qui convient déjà chargée par les nécessités de mon cours de botanique. Je n'ai même pas un pied, vous reconnaîtrez que pour mon âge je ne tremble pas trop. Si ces photos n'ont aucune valeur technique, elles sont intéressantes comme document. Vous y verrez un aspect étonnant de mon ami héron.
Il a donc atterri sur son grand pin :

Mais il y a sur une branche voisine deux autres oiseaux :

Il se tourne vers eux et crie :

Les oiseaux partent immédiatement. Mais un grand oiseau passe au dessus de lui.

Est-ce un autre héron ? Je ne sais pas. C'est trop loin pour que je distingue bien sa morphologie et ses couleurs. Mais l'effet produit sur notre héron est tout à fait différent.
Il crie, certes, mais avez-vous vu le hérissement de ses plumes sur la tête, et même sur le cou et le dos ? C'est étonnant. Je recadre pour mieux voir :

Ensuite il reste un moment le cou tendu :

Puis il descend sur une branche plus basse et plus fournie :

Je suis restée encore une demi-heure, il n'a plus bougé.

Va-t-il fonder une famille ici ou partir à la recherche de congénères ?

La couche de 2 cm de neige de lundi dernier ayant fondu, j'ai eu le droit de pénétrer dans le Jardin des Plantes. Je peux donc poursuivre mon reportage, commencé le 17 novembre, sur la vie secrète de mon ami le héron du jardin.
Cela fait donc trois mois que je l'observe et je me suis déjà demandé dans une note précédente où il trouvait la nourriture. En effet, en très peu de temps il a sans doute consommé tout ce qui bouge dans les petits bassins. Certes, il y a la Seine juste à côté, mais elle est trop profonde, cela ne correspond pas à ses habitudes de pêche, c'est tout juste bon pour les mouettes. Et je n'ai pas l'impression qu'il sort souvent du jardin, il est toujours là quand je le cherche.
Aujourd'hui j'ai eu la clé du mystère. Une dame est arrivée avec un grand sac blanc. Dès qu'il l'a vue, il s'est approché d'elle, au ras de la grille. J'ai parlé avec la dame, elle m'a dit qu'elle lui apportait régulièrement du poisson. Et elle n'est peut-être pas la seule. Mais elle n'a pas voulu parler davantage, elle semblait gênée, méfiante. Elle doit croire qu'elle risque une amende comme pour les pigeons. Mais les pigeons sont des milliers et salissent tout. Je ne pense pas qu'on ait écrit un texte sur le nourrissage de l'unique héron du jardin.
Je vous laisse suivre le repas :

Et admirez le dessin de la cravate et le charme du petit ruban dans les cheveux :

Vous aimez la foule ? Voici des scènes de foules affamées. Cela se passe au bord du Loing.

Parfois on se bouscule et on ose même sortir pour être servi avant les autres.

J'aurais aimé vous donner des nouvelles du héron du Jardin des Plantes et voir son comportement dans la neige mais le jardin était fermé.

Comme pour me consoler d'autres oiseaux se sont montrés. Les photos sont prises sur le Pont d'Austerlitz.

Les oiseaux de ce couple tranquille et peu farouche sont bien plus grands que des mouettes. Je les suppose donc goélands, peut-être bien des goélands argentés à cause de la couleur des pattes, et jeunes parce que le blanc du plumage n'est pas immaculé.

Et loin, très loin, un grand oiseau noir que j'avais vu auparavant sur l'eau ressemble beaucoup à un grand cormoran.

D'autres oiseaux qui viennent souvent aux mangeoires :

Les verdiers. Cette photo ne montre pas leur combativité. Mais ils ne se battent pas entre eux comme les étourneaux, ils chassent les autres oiseaux.

Les merles sont encore plus souvent sous la table que dessus. Ils aiment bien ramasser au sol ce qui tombe.

Les sittelles sont très agiles, on peut les voir dans toutes les positions, même souvent tête en bas.

Il s'agit encore des étourneaux, des troupes agitées.
Ils sont d'abord en attente (de mon départ) dans un arbre.

Puis on fonce et on consomme le plus vite possible pour ne pas en laisser trop aux copains. L'action est très bruyante.

En ce moment ils me coûtent deux paquets de margarine par jour. C'est le prix du spectacle.

Ces oiseaux qui encerclent ma maison, j'ai tout fait pour les attirer.

Les plus gros sont des pigeons et des étourneaux. Il y a aussi plein de petits mais ils sont si petits qu'on les repère bien seulement sur les mangeoires.

Un étourneau vient parfois vérifier ce qui se passe dans la maison.

Mais nous ne sommes pas dans un film d'horreur. Cette troupe est joyeuse et apporte de la gaieté dans la grisaille hivernale.

Cet après-midi je travaillais à déplanter mes trésors à Trifouilly. J'étais près de la Seine. Un oiseau a attiré mon attention par ses cris puissants. Ces cris n'avaient rien d'harmonieux, il ne faut pas croire que tous les oiseaux ont pris des cours de chant.
J'ai vu alors, au beau milieu de la Seine, un grand oiseau. Ce ne pouvait être un cygne à cause des couleurs. Il faisait pourtant penser à un cygne, par exemple par cette façon gracieuse de tenir son cou :

Arrivée à la maison, j'ai cherché son identité. C'est l'oie cygnoïde, Anser cygnoides. Un problème cependant : elle ne vit qu'en Asie. Que fait-elle sur la Seine ? Est-ce une oie domestiquée, s'est-elle échappée d'un zoo ?
Je vous laisse admirer :

C'est le héron du Jardin des Plantes, bien sûr. Il est toujours là, c'est son coin pour l'hiver. Il est toujours seul mais entouré de sa cour de canards.
La photo n'est pas très bonne car prise à 8 h 15, le soleil se lève à peine, le flash ne peut faire effet si loin et je n'ai pas de pied pour la pose. Mais on le voit dormir… c'est un lève-tard.

Les oiseaux les plus fréquents aux mangeoires, ce sont les mésanges, surtout la charbonnière et la bleue.
Mésange bleue, très fine et gracieuse :

La mésange charbonnière dont la bande noire sur le poitrail est plus large chez le mâle :

Elles sont peu agressives et se fréquentent volontiers :

La mésange nonnette, assez fréquente certains hivers, est rare cette année. Je crois qu'elle vient quand la période de neige est assez longue et l'empêche de se nourrir sur les conifères. La photo (elle est dans l'assiette) n'est pas très bonne mais je n'en ai pas d'autre :

Autrefois, à une époque où les hivers étaient plus durs, j'ai vu aussi la mésange noire, la huppée, et la très élégante mésange à longue queue.

Les cygnes sont présents par ici sur tous les plans d'eau et toutes les rivières mais ils sont moins nombreux sur chaque zone parce qu'ils ont un grand territoire et savent le défendre. Eux aussi aiment bien se faire nourrir.

Mais il prennent aussi leur nourriture, des herbes, au fond de l'eau :

Gros plan sur le superbe tubercule qui leur vaut leur nom :

Mâle et femelle sont identiques mais le tubercule devient plus gros chez le mâle à la saison des amours.

Evidemment, c'est une zone de restauration.

Columba palumbus s'appelle ici pigeon ramier et il est sédentaire. Il est plus gros que le pigeon des villes. Il devient palombe lorsque, migrateur, il se fait tirer dans le sud-ouest. Ceux de mon bois ne risquent rien. Ils savent même qu'ils n'ont rien à craindre de ma voiture puisqu'ils m'obligent à ralentir et même à m'arrêter dans le chemin d'entrée de mon terrain, s'écartant à peine lorsque je fais vrombir le moteur.
Mais le froid exceptionnel ces jours-ci ne semble pas leur convenir, ils sont souvent somnolents en plein jour dans les arbres.

On montre le bout du bec de temps en temps en se réveillant lentement.

Ils sont parfois remplacés par des pies.