21/05/2014
Crachat de coucou
Le terrain de Romilly est complètement envahi de crachats de coucou. Il y en a des centaines, sur toutes sortes de plantes basses, surtout les ronces bleues. J’ai eu l’impression que pas une seule ronce n’était épargnée. Le crachat se trouve à l’intersection de 2 tiges ou à l’aisselle d’une feuille :
Cette sorte de bave pleine de bulles d’air renferme la larve qui l’a formée à partir de la sève de la plante pour se protéger. J’ai retiré un peu de bave pour voir l’habitant :
Il n’y a en général qu’une seule larve par crachat, très rarement deux :
Ces larves sont celles de cercopes et cicadelles, des sortes de minuscules cigales qui pompent la sève des plantes, généralement sans faire beaucoup de dégâts. D’ailleurs elles chantent comme les cigales mais à un niveau si faible qu’il nous est impossible de les entendre. Il y en a deux sortes sur mon terrain, l’un est très coloré et facilement repérable, c’est Cercopis vulnerata, le cercope sanguinolent :
L’autre, plus discret est également répandu sur le terrain. C’est Philaenus spumosus, la cicadelle écumeuse ou Aphrophora alni, le cercope de l’aulne ou tantôt l’un, tantôt l’autre. Les deux espèces se ressemblent et j’ai du mal à les distinguer. Par contre, je sais distinguer leurs larves grâce à leur comportement. Les larves de la cicadelle écumeuse emménagent sur des plantes basses, des herbacées, et sont isolées ou très rarement à deux dans le même crachat ce qui pourrait être une confluence de deux crachats, les larves du cercope de l’aulne sont plus sociables et vivent en colocation dans un crachat d’autant plus gros que les locataires sont nombreuses et nichent plus en hauteur sur un saule ou un aulne. En voici quelques uns :
Une bouille vraiment marrante mais qui nécessite une loupe pour l’admirer, la totalité de la bestiole atteint difficilement 1 cm :
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19/05/2014
La floraison des fusains
Les fusains d’Europe, Euonymus europaeus, sont en fleurs depuis le début du mois. Ils sont spontanés sur mon terrain de Romilly et de plus en plus nombreux car ils profitent du défrichage du terrain pour s’installer. Il est à noter que le cultivar ‘Red Cascade’ que j’avais planté n’a pas survécu aux inondations alors que les sauvages n’ont pas du tout souffert.
Euonymus phellomanus va prendre la suite, il est encore presque entièrement en boutons. Pour vous le montrer, j’ai dû le dégager de la végétation envahissante, d’autant plus qu’il est encore au ras du sol. J’avais pourtant nettoyé la zone lorsque je l’ai planté en mars et il était planté dans de la terre sortie d’un sac. Mais la végétation est vraiment exubérante sur ce terrain. J’ai dû nettoyer à la main avec de grandes précautions car je voulais conserver les fraisiers sauvages mêlés à la potentille rampante dont l’aspect du feuillage est très proche. C’était presque un travail à la pince à épiler :
Il est souvent confondu avec Euonymus alatus, le fusain ailé, à cause de ses ailettes liégeuses mais les ailettes de E. phellomanus sont plus grandes, plus nombreuses, plus régulières :
Une autre différence, c’est la date de floraison qui a eu lieu en avril pour le fusain ailé. Le 26 avril :
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18/05/2014
Phyllobius pomaceus
Bien que son rostre soit court et non recourbé (on parle de museau), il a bien une tête de charançon. Et admirez les biscotos. On l’appelle charançon de l’ortie car il aime ça et il n’est pas étonnant que je le voie souvent sur ce terrain plein d’orties. Son coloris bleu-vert est vraiment ravissant et il est le plus beau des charançons.
En fait, ils étaient deux sur la même plante mais ils ne se sont pas rapprochés. Qu’à cela ne tienne, en 2010 j’avais surpris les ébats d’un couple :
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17/05/2014
Les palmiers de Marnay sur Seine
A part Trachycarpus fortunei planté il y a 15 ans, les palmiers de Marnay sont encore petits car leur croissance est très lente au début. Sur les étiquettes vous verrez la date de plantation en bas à gauche. Tous ont résisté sans aucun dommage, comme mon petit Butia capitata, aux inondations prolongées. Je me souviens d’avoir observé avec effroi mon Butia subaquatique dans l’eau depuis 6 semaines. Mais lui, moins sujet à l’anxiété sans doute, a fait comme s’il ne s’était rien passé. Pour la rusticité, tous ces palmiers peuvent vivre sans problème en zone 8, certains même en zone 7.
Trachycarpus fortunei le 1 juin 2013. Vous verrez sur son « tronc » (stipe) pourquoi on l’appelle palmier chanvre :
Le 8 mai 2014 :
Trachycarpus takil est considéré comme le plus rustique des Trachycarpus car il vit en très haute montagne. En 2013 puis 2014, on sent qu’il commence à s’étoffer :
Trachycarpus martianus est peut-être encore plus rustique. Il vit jusqu’à 2500m. En 2013 puis 2014 :
Sabal minor supporte jusqu’à -15°C. En 2013 et 2014 :
Cycas panzhihuaensis (ils ont aussi Cycas revoluta mais en pot pour être rentré l’hiver) est incroyablement rustique, jusqu’ -16°C. Mais sa vitesse de croissance est tout aussi incroyablement lente. En 2013 puis 2014 :
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Ancolies, le retour
Je les avais plantées l’hiver précédent et en mai 2012 j’ai vu une belle touffe d’ancolies doubles sur de très longues tiges :
Elles avaient des visiteurs assidus :
Et à l’automne tout autour et jusque dans la grande allée des semis sont apparus :
En mai 2013 elles avaient commencé à fleurir lorsqu’elles ont été noyées dans 30cm d’eau et cela a duré 6 semaines. Elles en sont mortes et définitivement car il n’y a plus rien à l’emplacement d’origine.
En quittant le terrain, depuis la voiture, je les ai aperçues derrière le grillage. Il y a 2 touffes, une avec des tiges aussi longues que les plantes d’origine, une avec des tiges 2 fois plus courtes mais toutes les fleurs sont identiques, doubles et du même coloris. Ce ne sont sans doute pas les premiers semis, ils ont certainement péri eux aussi. Je pense que les premières fleurs apparues en mai ont lâché leurs semences lors de la mort des plantes.
02:56 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
16/05/2014
La chenille punk du Bombyx étoilé
En juin 2007 je vous avais montré une étonnante chenille d’allure punk avec taches fluo, crête iroquoise, tresses noires projetées en avant. Je l’avais trouvée dans la forêt de Fontainebleau au bord de la Route Ronde. Celle-ci, bien que petite, maxi 35mm au dernier stade, était encore du domaine du visible :
Hier à Romilly sur une feuille de mon argousier femelle dont j’admirais le grand nombre de jeunes fruits en formation j’ai vu ce qui semblait être un tout petit déchet végétal noir tombé sur une feuille. Mais mon œil de lynx a repéré 2 petits points fluo. Je suis parti chercher l’objectif macro. C’était bien une chenille mais cette fois nous frôlons le domaine du microscopique. C’est pourtant certainement la même chenille à un stade très précoce, la chenille de Orgya antiqua, le bombyx étoilé.
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15/05/2014
Asimina triloba
Ce matin, j’avais encore une crise d’angoisse à cause de mes asiminiers si jeunes. Leur feuillage ne grandit pas. Je me suis précipitée à Marnay pour voir comment évolue leur très grand frère. J’ai tout de suite été rassurée, lui aussi n’a pas beaucoup changé :
Avez-vous remarqué le deuxième tronc, un peu plus mince à sa droite. C’est un drageon qu’ils ont laissé (il drageonne beaucoup) et lui aussi fleurit.
Sur cette dernière photo j’ai trouvé le cœur bizarre. Un insecte ? J’ai fait un recadrage-agrandissement :
On dirait bien une sombre abeille charpentière, sauf la taille. C’est peut-être la petite Xylocopa iris. On dit que son territoire est limité au sud de la France et ne remonte pas plus haut que Lyon. Mais on en disait autant pour la processionnaire du pin et elle est chez nous depuis quelques années et remonte vers le nord et même depuis cette année vers l'est. Pourquoi la petite charpentière n'en ferait-elle pas autant ?
22:20 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
13/05/2014
Pistacia vera
Encore un qui prend son temps pour se réveiller. Mon petit couple a été planté cet hiver. C’est le mâle qui a pour l’instant le feuillage le plus développé. Mais il n’a pas de fleurs.
Les feuilles de la femelle sont encore pliées mais il y a un bel épi de fleurs. Les fleurs n’ont pas de pétales, elles ont quelques sépales, 5 au plus. L’ovaire est supère et comporte 3 carpelles.
Si vous voulez absolument voir des fleurs mâles, c’est ici 4è photo :
http://www.baumkunde.de/Pistacia_vera/
22:38 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (2)
Diospyros 'Russian Beauty'
Je ne vous l’avais pas présenté avec les autres parce qu’il avait alors son aspect hivernal. Il débourre donc beaucoup plus tard mais c’est un hybride D. kaki x D. virginiana et il veut sans doute ainsi se protéger contre les gelées sibériennes. Il attend donc mai pour montrer son feuillage que l’on voit encore à peine le 13 mai. Sa floraison sera peut-être aussi retardée mais ce n’est pas grave, il est auto-fertile.
Ses fruits seraient proches en texture (douce) et goût (bien sucré) de D. virginiana
19:21 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (2)
12/05/2014
Hesperis matronalis
Cette très jolie plante bien parfumée était autrefois dans tous les jardins sous le nom de julienne des dames. Il existait diverses variétés mais les variétés à fleurs doubles étaient stériles et ont disparu faute d’être multipliées végétativement. C’est une vivace de courte durée de vie mais qui se ressème abondamment et parfois très loin. Il est ainsi difficile de savoir si elles sont spontanées ou échappées d’un jardin.
La forme type a des fleurs violettes :
La forme blanche dans un jardin :
Ou dans la nature car elle aussi se ressème facilement :
22:44 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (2)
11/05/2014
Syringa sweginzowii
Il commence à fleurir alors que Syringa vulgaris a terminé et que mes deux lilas à Romilly sont en fin de floraison. C’est sans doute un des lilas les plus tardifs. Il est bien parfumé et son aspect léger est séduisant mais pour cela il occupe de la place. Il aime le calcaire et sa présence à Marnay prouve qu’il a supporté les longues inondations. Il fera sans doute partie de mes folies cet automne.
Celui-ci a 13 ans.
23:06 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
10/05/2014
Diospyros kaki
Je voudrais d’abord parler encore d’Asimina triloba. J’ai eu la curiosité de revoir mes archives. L’an dernier, c’était pire, il avait presque un mois de retard sur cette année. Le 1 juin 2013 :
Diospyros kaki ‘Fuyu’ a présenté lui aussi un premier signe de vie début avril. Mais il a aussi allongé ses branches et j’ai vite enlevé le grillage de protection pour qu’elles n’y restent pas coincées. Le 4 avril :
Ensuite il a évolué beaucoup plus vite que l’asiminier. Le 11 et le 20 avril :
Le 8 mai :
Diospyros kaki ‘Jiro’ à Veneux, un bébé planté cet hiver, le 9 mai :
Diospyros kaki à Marnay le 8 mai :
Il fleurira en juin. Le 23 juin 2013 :
Pour Ziziphus jujuba, le plus tardif, il ne montre un peu de vert, mais à peine, que début mai. Pour lui je ne m’inquiétais pas, je le connais, j’en ai eu un autrefois et il ne débourrait que début juin.
23:41 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Asimina triloba, quel paresseux !
Vous avez planté des fruitiers rares dont les fruits devraient vous régaler mais vous n’en avez pas l’habitude et il n’y en a pas d’autres alentour pour vous permettre de comparer leur développement. Pour certains c’est l’angoisse parce qu’ils débourrent très tard et qu’ils semblent morts alors que le printemps est très avancé et que tous les arbres autour ont tout leur feuillage et même des fleurs. Ces créateurs d’angoisse sont dans l’ordre de gravité le kaki, l’asiminier et le pire, le jujubier.
Pour Asimina triloba, un seul arbre ne suffit pas car il est autostérile et il faut au moins 2 variétés. J’en ai 2 à Romilly et 3 à Veneux. Le premier signe d’espoir apparait à Romilly le 4 avril :
Une semaine plus tard on n’est guère plus avancés :
Et le 20 avril, c’est pareil :
Va-t-il vraiment démarrer ou est-il mourant ? Comment de si petites feuilles vont-elles donner les énormes feuilles d’asiminier ?
Le 3 mai, les feuilles ont un peu grandi. Le grillage autour, c’est contre les chevreuils et il restera toute l’année. L’autre asiminier de Romilly ne donne toujours pas signe de vie début mai.
A Veneux, le 9 mai l’espoir est grand pour deux d’entre eux :
Mais pour le troisième le premier signe de vie n’apparait que ce 9 mai :
Le Jardin Botanique de Marnay sur Seine est enfin ouvert. Même terre, même climat, à 10km de Romilly. J’y suis donc allée pour voir son très grand asiminier. Je suis enfin rassurée : il est encore presque nu :
Il commence à fleurir. Les fleurs ont 3 sépales verts et 6 pétales rouge-brun. En voici une qui sort tout juste de son bourgeon, les pétales sont encore verts :
Une fleur plus avancée a déjà coloré ses pétales mais n’est pas encore ouverte :
12:52 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (2)
09/05/2014
Crataegus laevigata
Je l’ai trouvée dans le Jardin Botanique de Marnay sur Seine. Cela ne répond pas vraiment à la question qui m’a été posée sur sa fréquence dans la nature. Bien que les aubépines soient fréquentes dans la région, celle-ci a peut-être été plantée.
Un syrphe apprécie son nectar :
Voir que les fleurs ont 2 ou 3 styles n’est pas facile, les étamines gênent et les stigmates ne sont pas tous de la même couleur. Les stigmates sont d’abord verts puis deviennent bruns. Ici 2 styles partent du même point central, les stigmates vert pâle semblent fusionnés :
Les 2 styles partent du même point central, l’un est surmonté d’un stigmate brun, l’autre d’un stigmate vert mais déjà tacheté de brun :
On voit surtout bien les 2 stigmates de teinte brun clair-orange :
Ici on voit la face supérieure de 3 stigmates verts :
Mais parfois, par endroits, il semble n’y avoir que des fleurs à 1 style :
Il faut dire que les deux aubépines s’hybrident très facilement et les hybrides sont nombreux.
00:25 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (3)
07/05/2014
Panorpa communis, ma mouche préférée
Appelée mouche-scorpion, ce n’est ni une mouche ni un scorpion. Son côté scorpion n’a rien d’effrayant, elle n’a jamais piqué personne, elle est inoffensive et pas très farouche. Ce qui lui vaut ce titre à priori effrayant de scorpion, c’est l’abdomen recourbé vers l’avant du mâle et terminé par ce qui ressemble à des pinces mais qui ne lui sert qu’à l’accouplement. Ce qui me plait aussi c’est sa bouille marrante avec ses mâchoires projetées en avant comme un bec.
J’ai un piège à insectes, un peu comme le piège à filles de Jacques Dutronc. C’est mon sac d’Or Brun en granulés. Je le promène partout lorsque j’installe de nouvelles plantes, c’est plus facile à porter pour mes très petits muscles qu’un sac de fumier. Il s’y pose souvent des insectes, sans doute attirés par l’odeur, une odeur dont je bénéficie lors de mes déplacements en voiture. Heureusement notre nez a la particularité de ne plus rien sentir si l’intensité de l’odeur ne varie pas.
Cette fois mon sac a attiré une jolie mouche-scorpion, un mâle :
Une femelle photographiée un autre jour :
Un dîner sur une feuille de peuplier grisard où elle a trouvé un insecte mort :
Mise au point sur le repas :
19:57 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0)
06/05/2014
L'aubépine
C’est le début de la floraison des aubépines sur le terrain de Romilly. Il y en a plusieurs, elles sont sauvages et elles sont très jeunes parce qu’elles ont profité du débroussaillage pour se trouver une petite place et s’y semer.
Voici la plus grande, déjà 3m. Elle avait été déracinée par les inondations et j’avais dû la tuteurer. C’est sa première floraison mais il y en aura beaucoup d’autres car une aubépine vit 500 ans ou plus. C’est une Crataegus monogyna, sa fleur a un seul style correspondant à un seul ovaire et ses fruits auront un seul noyau.
Une Carte géographique première génération y faisait la sieste, une vraie sieste car, lorsque j’ai bougé sa fleur, elle a à peine reculé
Le style unique :
J’ai une autre aubépine que j’ai plantée il y a de nombreuses années à Veneux. C’est Crataegus laevigata ‘Paul’s Scarlet’. Elle fleurit plus tôt, en même temps que le lilas, et elle est déjà en grande partie fanée. Je n’ai pas pensé à la photographier car je vous l’ai déjà montrée, je vous montre donc une photo d’une année précédente :
Crataegus laevigata a des fleurs à 2 ou 3 styles et des fruits à 2 noyaux. Mais je ne peux vous montrer ses styles car la fleur est très double chez ce cultivar. Les styles existent, noyés dans les pétales car elle est fertile.
On dit les feuilles de cette aubépine moins découpées que celle de monogyna mais la différence est subtile, celles de mon aubépine sont bien découpées en plusieurs lobes
20:03 Publié dans flore locale, Plantes | Lien permanent | Commentaires (2)
Romilly sur Seine, les décharges sauvages et les élections
Pour l’historique des décharges sauvages dans le chemin rural à la limite nord de la ville, chemin rural qui dessert mon terrain, vous pouvez retrouver mes notes en cliquant sur la rubrique Romilly sur Seine, en bas de la colonne de droite.
Mais je n’avais pas mis mes dernières photos, les pires peut-être parce que c’est ce qui se voyait le plus, un dépôt que je devais traverser chaque fois pour atteindre mon terrain. Je ne les avais pas mises parce que j’étais découragée par l’indifférence du maire et parce que mon blog n’a pas pour vocation de montrer des ordures. C’est pourtant ce que je dois subir avant d’admirer la nature. Voici donc ces photos, peu avant les élections, le 6 février 2014. Nous sommes en plein milieu du chemin rural :
C’est resté ainsi plusieurs semaines et tout-à-coup, surprise, juste avant les élections, tout a été nettoyé, non seulement ça mais aussi tout ce qui restait ailleurs après le nettoyage superficiel. Le chemin était de nouveau beau et propre, comme lorsque j’avais acheté le terrain, mais toujours défoncé, bien sûr. Cependant, il restait le terrain privé à l’entrée du chemin, un terrain qui longe la route départementale vers Conflans qui n’avait été que très partiellement désencombré et portait toujours des carcasses de véhicules, un spectacle dont je bénéficie à chaque passage.
Les élections ont eu lieu. Et, coïncidence ? ,voilà ce que je trouve le 3 mai. Le terrain privé :
Le chemin privé qui part du chemin rural et où étaient déposées précédemment l’essentiel des ordures :
Un terrain est à vendre par une agence depuis des mois. Comment pourrait-il être vendu quand l’éventuel acheteur doit parcourir un chemin défoncé encombré d’ordures. Et les jolies maisons à la limite nord de Romilly sur la route de Conflans qui sont entourées de terrains portant des caravanes et des baraquements ? Ne sont-elles pas dévaluées ? On peut même se poser des questions sur l’évacuation des WC et des eaux usées (nappe phréatique à 1m et souvent moins). Il y a pourtant un terrain prévu pour gens du voyage, je passe devant chaque fois, il est très propre et irréprochable. Il y a une casse auto qui respecte strictement la réglementation. Il y a une déchèterie.
Voici des extraits de mon titre de propriété :
La zone Na du Plan Local d’Urbanisme est une zone naturelle à protéger
Terrains ne pouvant être considérés comme terrains d’agrément ou de loisirs (interdiction d’implanter des mobiles-homes ou des caravanes). Mais des carcasses de voitures et des cabanes en ruine, c’est apparemment possible.
Alors, Monsieur le Maire, vous ne contrôlez plus ? Que faut-il faire pour avoir le droit de déposer des ordures dans mon chemin ? Paiement ? Chantage ? J’aimerais savoir pour m’offrir, moi aussi, le droit de déposer des ordures dans le chemin. Juste un très, très petit tas, pas polluant, juste pour me prouver que j’ai moi aussi du pouvoir.
Pour le traitement des décharges sauvages, je vous ai déjà conseillé, si vous ne vous en sortez pas, de faire appel à la Camorra (mafia de Naples). Ils s’y connaissent très bien, ils ont même trouvé un nouveau débouché : ils envoient les ordures en Roumanie. Car, sommes-nous toujours en France alors que certains s’affranchissent des lois de la République en toute impunité ?
08:37 Publié dans Romilly sur Seine | Lien permanent | Commentaires (3)
05/05/2014
Viburnum opulus 'Roseum'
J’ai spontanément à Romilly des viornes obier, Viburnum opulus. C’est un arbuste que je trouve très gracieux avec de belles inflorescences plates et de beaux fruits.
Je n’aimais pas, à cause de son aspect massif et artificiel le cultivar ‘Roseum’ appelé boule-de neige. J’avais même dit que je lui préférais le cultivar de Viburnum plicatum aux même grosses inflorescences en boule mais au port plus gracieux :
Je me trompais complètement sur la grâce et le charme de Viburnum opulus ‘Roseum’. C’est parce que je n’avais probablement vu jusque-là que des arbustes rigoureusement taillés. C’est comme pour les jardins à la française, les plantes ne sont plus que des éléments de sculpture, pas de charmants êtres vivants. Un jour j’ai vu sur mon terrain de Romilly un arbuste dont le feuillage ne pouvait être que celui d’un Viburnum opulus et de toute évidence c’est moi qui l’avais planté. Je ne comprenais pas. J’avais planté un Viburnum opulus à fruits jaunes pour changer mais à un autre endroit et je ne pouvais avoir planté celui que je n’aimais pas. Pourtant quand il a fleuri, il s’est révélé être un boule-de-neige. Je l’avais sans doute reçu en cadeau avec une commande et n’avais pu me résoudre à le jeter. Et, non taillé, il s’est révélé très beau, aussi gracieux que le Viburnum plicatum et j’en suis très contente. Il n’y a à lui reprocher que la place qu’il prend et l’absence de fruits car il est stérile.
Le 20 avril les boules sont encore verdâtres :
Le 3 mai :
Les deux plantes en bas, à droite du milieu, sont déjà des eupatoires qui fleuriront l’été et attireront une multitude de papillons.
20:50 Publié dans viburnum | Lien permanent | Commentaires (0)
04/05/2014
Miracle, Prunus salicina fructifie !
Oui, j’ai découvert des jeunes fruits sur Prunus salicina.
C’était inespéré. Prunus salcina, le prunier japonais, est auto-stérile et il ne peut trouver un pollen compatible dans nos vergers. Etant diploïde, il est incompatible avec nos pruniers, hexaploïdes. Ses fleurs ne peuvent être fécondées que par le pollen d’un autre Prunus salicina, ou d’un myrobolan, Prunus cerasifera, ou d’un prunier américain (section Prunocerasus). J’avais planté pour lui 2 cultivars de myrobolan, l’un est mort, l’autre n’a donné au bout de 2 ans qu’une seule fleur. Je viens donc de planter un cultivar de salicina, Ozark Premier mais quand fleurira—il ? J’avais l’intention de planter cet automne un autre salicina, Golden Japan. Les producteurs français vendent depuis longtemps Golden Japan mais en le présentant comme un Prunus domestica, leur ignorance botanique habituelle. Si ça peut marcher, c’est parce qu’il est, au moins partiellement auto-fertile. Mais si son succès n’a pas été fulgurant malgré la grande taille et l’excellent goût de ses prunes, c’est peut-être parce que sa production est trop moyenne, faute d’un pollinisateur complémentaire. J’ai eu un Golden Japan, il croulait sous une multitude de grosses prunes jaunes parce qu’il avait un myrobolan à proximité mais à l’époque je ne comprenais rien. Les américains qui le vendent proposent un pollinisateur complètement ignoré en France.
J’ajouterai qu’aux Etats Unis les prunes proposée à la consommation en fruits frais sont presque uniquement les prunes japonaises. Les prunes européennes sont séchées en pruneaux. J’ajouterai que la floraison très précoce de Prunus salicina est exposée au gel dans les régions les plus froides en France.
Mais qui a fécondé mon Prunus salicina botanique ? Le généreux donateur de pollen compatible est à 6m de lui, c’est le Prunus à feuillage rouge dont je voulais voir les fruits pour lui donner une identité.
Je suis maintenant persuadée que c’est une variété de myrobolan, Prunus cerasifera. Depuis leur floraison, je le suis en même temps qu’un Prunus cerasifera ‘Pissardii’, ce grand prunier à feuillage rouge planté partout dans les villes. Le mien n’est pas Pissardii car ses feuilles naissent vertes et rougissent progressivement, celle de Pissardii sont rouges dès leur naissance, les fleurs du mien sont blanches, celles de Pissardii sont roses. Mais ils ont évolué strictement en même temps et maintenant leurs fruits sont identiques. J’ai même coupé ces fruits en deux : constitution identique avec à ce stade un noyau encore mou.
Mon Prunus :
Pissardii :
Mon Prunus est une variété de Prunus cerasifera au coloris intermédiaire entre la forme botanique et le cultivar Pissardii. II était déjà sur le terrain en 2008. Le voici en 2011 :
Il semble n’avoir qu’un seul tronc mais il y a alors un très petit sujet à côté. Voici une photo récente, ce petit sujet a beaucoup grandi, il atteint maintenant la moitié de la hauteur du premier :
Ce Prunus, comme salicina, n’avait jamais fructifié malgré une floraison abondante et alors que les deux étaient en fleurs en même temps. Je pense que mon Prunus, sans doute auto-fertile, n’était pas encore assez âgé pour produire. La preuve en est que le plus jeune n’a pas de fruits. Son pollen n’était pas mûr et donc non fécondant. Cette année la maturité est atteinte et Prunus salicina en a profité.
19:32 Publié dans fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
Le temps des roses
Les dernières fleurs de Camellia tombent. Il est temps pour les rosiers de prendre le relais. J’ai vu les premiers rosiers en fleurs dans les rues de Marnay sur Seine :
Je ne sais qui ils sont mais ce ne sont pas des Rosa rugosa. Chez moi les rosiers sont en boutons et les premiers à fleurir seront sans doute les Rosa rugosa :
J’ai pourtant une rose épanouie mais elle est complètement loupée. Le rosier est dans un pot. C’est une bouture que j’avais mise sans y croire dans la terre trop lourde pour une bouture de ce pot. Je ne sais même pas qui il est, sans doute Sophia Renaissance. Il a plein de boutons, on verra quand ils s’ouvriront dans de meilleures conditions car je l’ai aussitôt planté à côté du Viburnum :
10:45 Publié dans roses | Lien permanent | Commentaires (0)
03/05/2014
Papillons
A la mi-avril, je trempais doucement dans ma baignoire à moitié endormie quand un objet volant m’a réveillée. Il s’est posé juste en face de moi et n’a plus bougé, même pas lorsque je me suis agitée pour m’habiller. C’était un beau papillon de taille moyenne, sombre et velu, sans doute une noctuelle, peut-être celle du troène à cause de ses taches rondes à mi-hauteur de ailes. Il sortait peut-être d’hibernation. Pour l’hibernation ma maison a acquis une belle réputation chez les papillons, chauffée mais sans excès. Maintenant il va falloir manger donc sortir. J’ai pris ma grosse boite d’allumettes à éjecter les bourdons. Je l’ai ouverte dehors. Il a à peine bougé mais 10 minutes plus tard il n’y avait plus rien dans la boite.
Un autre papillon m’attendait à Romilly, en plein air cette fois. C’est la première génération de la carte géographique, très différente de la génération d’été. Elle aussi est bien velue, cela se voit bien sur la première photo. Je crois que c’est une femelle, elle est assez claire, l’orange domine, et le bout de l’aile antérieure est bien arrondi (pointu chez le mâle).
07:02 Publié dans papillons | Lien permanent | Commentaires (0)
02/05/2014
Photinia fraseri
J’avais déjà vu Photinia fraseri mais toujours en dehors de sa période de floraison et il ne m’attirait pas beaucoup : un contraste trop brutal entre le feuillage vert et le feuillage rouge, un aspect lourd, peu de charme à mes yeux.
Je l’ai vu en début de floraison dans les rues de Veneux l’an dernier le 18 mai. Cette floraison débutante était légère et lui donnait beaucoup de grâce :
Cette année il est en avance et en pleine floraison le 1 mai. Ses fleurs sont si nombreuses qu’on ne voit plus le feuillage :
20:55 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
01/05/2014
Lonicera caerulea
Encore un problème de fructification. L’effet bénéfique de certains fruits est vanté. Consommer des fruits variés, naturels et non traités est souhaitable. Donc on nous vend toutes sortes de fruits. Le seul problème : les vendeurs ne sont pas des experts en botanique, ce n’est de toute évidence pas leur premier souci. Ce qui compte c’est de vendre tous ces petits fruitiers dont on parle tant. Les conditions nécessaires pour obtenir des fruits, ils s’en foutent. Vous vous retrouvez avec un arbuste en pleine santé, bien touffu, bien fleuri, mais qui ne fructifie jamais. Nous avons vu ainsi les Cornus qui ont besoin de temps, des arbustes dioïques dont qu’on vous propose à l’unité et non sexés, des arbustes qui ont besoin d’une autre variété pour être pollinisés mais qui n’ont pas de nom de variété et vous plantez des arbustes du même clone, ce qui n’améliore rien, des arbustes dioïques capables de parthénocarpie et dont l’absence de mâle est préférable, des arbres capables de parthénocarpie comme les Diospyros, aussi bien kaki que lotus (j’ai dû beaucoup chercher pour lotus), etc. Mais, encore une fois, ce n’est pas le problème des vendeurs, un vendeur ça vend, c’est tout.
Me voilà devant un nouveau problème de production avec la baie de mai, Lonicera caerulea (et ses variété, kamtschatica, edulis et autres). Là, je dois reconnaître que les meilleurs producteurs précisent qu’il faut en planter deux mais faut-il 2 variétés différentes, ce n’est pas précisé mais probable sinon il serait auto-fertile. Des lecteurs de mon blog m’ont posé des questions à son sujet car ils ont eux aussi du mal à apercevoir les fruits.
Il y a 4 ans, j’en ai planté deux, probablement de la même variété. Un seul s’est bien développé, l’autre végète. C’est la variété edulis. J’en ai ajouté deux il y a deux ans, Maistar et Tomishka. Ils se portent bien mais ne grandissent pas vite. Ils sont pourtant tous plantés dans la même zone, dans les mêmes conditions. L’un d’eux a réussi à faire quelques fleurs cette année, c’était mieux l’an dernier mais peut-être ont-ils souffert des inondations. Ils avaient pourtant fait quelques fruits après les inondations de 6 semaines en mai-juin mais ils ont subi ensuite une deuxième inondation de 4 semaines.
Voici d’abord le plus développé. Je n’avais pas prévu ce magnifique développement et il déborde sur le tronc d’un nashi qu’il ne devrait pas trop gêner car les branches partent plus haut :
J’ai photographié de rares fleurs le 1 février :
Cela arrive, et même à partir de décembre. Mais l’essentiel de la floraison est en mars :
Les fleurs vont 2 par 2 et les fruits feront de même. A part lui, cette année comme l’an dernier, seul Maistar a fleuri :
L’an dernier donc j’ai eu un petit nombre de fruits. Le grand edulis a fait les plus petits :
Maistar :
Sur papier millimétré mais je ne sais quelle est la valeur de ces mesures car les pauvres arbustes sortaient de 6 semaines d’inondation continue et leur maturité avait été reportée fin juin :
Ma conclusion : un pied seul ne fructifie pas. Faut-il 2 variétés différentes ? C’est probable mais mon étude n’a pas été faite de façon assez rigoureuse pour le vérifier.
Une nouvelle difficulté se profile à l’horizon : celle de Aristotelia chilensis, le maqui du Chili. Il est probablement dioïque. J’en ai deux. Quelles sont mes chances qu’ils soient de sexe différent ?
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30/04/2014
Arum, une technique de pollinisation sophistiquée
Je vous avais promis de vous montrer l’évolution d’une fleur d’arum italicum. Mais je l’ai fait en 2010. Certains lecteurs ne l’ont donc pas vu, d’autres ne s’en souviennent pas. Je pourrais vous donner un lien vers cette note mais je crains que les photos ne soient un peu défraichies. Je vais donc la reprendre avec ces mêmes photos étonnantes.
Beaucoup de plantes cherchent à éviter l’auto fécondation (pire que la consanguinité pour les animaux) qui pourrait être source de tares et surtout pour les plantes est un obstacle à l’évolution. Les méthodes sont nombreuses : pollen incompatible, non concomitance des floraisons mâle et femelle, diploïdie sont les méthodes les plus utilisées.
Je vais vous montrer ce qui se passe chez Arum italicum mais c’est valable pour toutes les Araceae. Chez ces plantes le pollen pourrait féconder les fleurs femelles de la même inflorescence mais ces plantes très raffinées (à mon goût) ont mis au point pour empêcher l‘autofécondation une stratégie et même une véritable architecture de l’inflorescence digne d’un bureau d’études d’ingénieurs en sécurité. Cette technique comprend :
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La protogynie, c’est-à-dire la maturation des fleurs femelles avant celle des fleurs mâles
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Le déclenchement de la maturation des fleurs mâles par la fécondation des fleurs femelles
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Un système sophistiqué de piégeage des insectes responsables de la pollinisation avec étapes successives de libération vers la sortie
Arum italicum est spontané et abondant sur mon terrain de Veneux. Le beau feuillage marbré est présent la plus grande partie de l’année et forme de beaux tapis :
Fin avril apparaissent les inflorescences. Elles sont formées d’une grande spathe jaune pâle qui est une bractée. La spathe entoure et enferme le spadice, un épi qui a un axe central charnu entouré des fleurs mâles et femelles sans périanthe.
Ce que l’on voit émerger de la spathe, c’est la partie supérieure du spadice dont l’odeur attire les insectes. Plus bas la spathe est fermée et forme une ampoule. Les insectes pollinisateurs sont attirés par l’odeur du spadice, d’où l’intérêt de ce qui dépasse au-dessus de la spathe. Les insectes glissent à l’intérieur de l’ampoule et y sont piégés. J’ai ouvert une ampoule :
Les insectes piégés vont aussitôt tenter de s’échapper mais ils n’auraient pu le faire si je n’avais pas déchiré la spathe
Tout au bas de l’épi il y a les fleurs femelles réduites à l’ovaire. Elles viennent d’être fécondées par le pollen d’un autre arum apporté par les insectes :
Au-dessus se trouvent les fleurs femelles stériles. Elles portent de longs appendices dont le rôle est d’empêcher les insectes de remonter trop tôt vers les fleurs mâles et de les secouer pour libérer leur pollen avant que toutes les fleurs femelles ne soient fécondées par le pollen qu’ils ont apporté d’ailleurs. L’ovaire est atrophique, plus sombre que celui des fleurs fertiles et surmonté de l’appendice :
Lorsque les fleurs femelles fertiles sont toutes fécondées, les appendices disparaissent. Les insectes sont maintenant débarrassés du pollen étranger et vont pouvoir en recharger. Ils ont maintenant accès aux fleurs mâles fertiles :
Vous voyez que ces fleurs sont pratiquement réduites aux anthères. La fécondation des fleurs femelles a déclenché leur maturation et elles commencent à libérer le pollen :
Les longs filaments disposés en couronne que l’on voit au-dessus du bloc de fleurs mâles sont formés par des fleurs mâles stériles. Ils empêchent encore les insectes de sortir, c’est leur deuxième obstacle. Cela oblige les insectes à rester suffisamment longtemps près des fleurs mâles fertiles pour bien se couvrir du pollen qui fécondera une autre fleur :
Enfin ces filaments disparaitront pour libérer les insectes. Le résultat un 11 septembre :
20:16 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
29/04/2014
Le printemps des sauvageonnes
Il pleut bien ces jours-ci. Cela réveille toutes les plantes sauvages à Veneux.
L’alliaire est une bisannuelle et elle réapparait n’importe où. Ses feuilles donnent un léger goût d’ail aux salades
de même que l’ail des ours qui est toujours en fleurs :
L’arum italicum ajoute à son beau feuillage le début de sa floraison dont je vous montrerai la suite botaniquement passionnante.
L’aspérule odorante n’est pas vraiment une sauvageonne. J’en ai planté 3 pieds il y a quelques années et depuis elle s’étale, complètement naturalisée. Normalement ce terrain trop sec ne lui convient pas mais elle est dans une zone d’arrosage à cause des camellias. Ici elle entoure une monnaie du Pape vivace :
La charmante chélidoine :
Le géranium herbe à Robert qui pue quand on y touche :
23:00 Publié dans flore locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Cornouilles et petites cerises
Je vais peut-être avoir de nouveaux fruits cette année. Certains arbustes fruitiers mettent du temps à produire. Nous avons vu les Elaeagnus qui ont besoin de 2 variétés pour une pollinisation croisée. Pour les Cornus mas et officinalis, le problème est différent. Ils sont auto-fertiles mais il leur faut prendre de l’âge, beaucoup trop d’âge à mon goût. Cornus mas ‘Jolico’ planté en 2007 a fleuri dès la première année mais a donné des fruits en 2013. Cornus mas ‘Yellow’ semble plus rapide. Planté en 2012, il montre quelques jeunes fruits. Il reste à savoir s’ils parviendront à maturité :
Cornus officinalis planté en 2010 a une croissance bien plus rapide que Cornus mas mais il n’avait encore jamais fructifié malgré une belle floraison. Peut-être va-t-il, lui aussi, fructifier cette année :
C’est pareil pour le ragouminier, Prunus tomentosa qui avait déjà fleuri. Il semble vouloir donner quelques “ ragouminettes “. C’est le nom qu’a donné Claudette à ses cerises à cause de leur petite taille. Elles seront sans doute mignonnes et ce qui compte, c’est le goût. On ne reproche pas leur taille aux groseilles :
02:09 Publié dans cornus, fruitiers, Prunus | Lien permanent | Commentaires (0)
26/04/2014
Faire fructifier Elaeagnus umbellata
Il y a 2 jours je vous ai parlé de mes 3 Elaeagnus umbellata superbement fleuris mais qui ne fructifient pas. Ce n'est pourtant pas par manque de pollinisateurs. Ils attirent abeilles et bourdons mais je veux vous montrer le plus mignon, un minuscule coléoptère, si petit qu'on le prend d'abord pour une fourmi, seule la longueur de ses antennes est impressionnante.
Alors qu'ils sont en fleurs depuis début avril, il n'y a aucun signe de nouaison le 26 avril. Ils ont encore un petit nombre de fleurs jeunes et quelques boutons, j'espère une fécondation croisée E. umbellata x E. multiflora.
Dans les commentaires sur ma note du 24 avril, une personne me parle d'un arbuste magnifiquement fleuri pendant 15 ans sans le moindre fruit, une autre de 10 pieds également bien fleuris qui ne fructifient jamais. Je ne suis pas donc la seule à avoir ce problème.
La cause, je pense l'avoir trouvée : il n'est pas auto-fertile et il faut donc au moins 2 clones différents pour une fécondation croisée. J'ai déjà indiqué un site curieusement bilingue (c'est une traduction partielle de l'anglais) mais très sérieux, très documenté sur beaucoup de plantes et que j'utilise souvent. Je parle de clone parce que le mot variété est généralement utilisé quand la variété a été nommée mais c'est pareil. Si le clone n'a pas de nom, comment savoir si deux plantes sont du même clone ou pas. J'ai 3 plants, Marie en a 10, et ils ne se fécondent pas. Ils sont probablement issu du même pied-mère par multiplication végétative et donc génétiquement tous rigoureusement identiques. Je me demande même, vu la tendance à l'industrialisation de la multiplication des plantes si toute l'Europe ne serait pas envahie par un seul clone. C'est en tout cas le risque si on achète à deux pépinières non compétentes. Et elle sont toutes non compétentes puisqu'elles ne vous parlent pas de ce problème d'auto-stérilité et ne vous proposent pas 2 variétés.
J'ai trouvé encore 2 sites en anglais qui en parlent et les termes sont les mêmes pour Elaeagnus umbellata et Elaeagnus multiflora (goumi) : typically self sterile, should be planted with two selections for cross pollination. Ils précisent aussi production 3-4 ans après le semis, 5-10 ans pour le maximum de production.
Alors, que faire ? Pour être certains qu'on a bien 2 clones différents, il faut, comme pour les poiriers, 2 variétés portant un nom. Pour cela je n'ai trouvé qu'une seule adresse : Agroforestry Research Trust. Ils ont 11 (!!) variétés dénommées dont une à fruits jaunes. A commander cet automne. Je leur passe commande tous les ans, très sérieux, aucun problème.
Mais il y a encore d'autres variétés sélectionnées. J'ai trouvé par exemple 'Cardinal' et 'Red Wing' qui ont une fructification superbe mais sans doute peu intéressante au goût car ils sont proposés comme arbustes d'ornement. Un autre, 'Jazbo', a des fruits qui tombent dans la main quand ils sont mûrs. Cela facilite grandement la cueillette et il est cultivé en vergers de production fruitière.
Une liste de variétés :
http://backyardgardener.com/Plant-Index/Plants/Elaeagnus/...
20:32 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0)
Lilas nageurs recherchés
Grosse déception à mon arrivée à Romilly : il n'avait pas plu, pas une goutte. Heureusement j'ai été chassée par la pluie à 15h, juste pour m'éviter la corvée d'arrosage J'espère qu'il en sera tombé suffisamment. Quand j'entends les jouisseurs gémir à l'annonce d'un peu de pluie, ça m'énerve. Ils devraient aller vivre au Sahara. Ils pourraient y bronzer tous les jours (et s'y cancériser) sans aucun risque d'être mouillés.
C'est vraiment un problème de jardinier. Pas assez de pluies mais des inondations, même lorsqu'il n'a pas plu depuis des semaines, des eaux amenées d'ailleurs par la Seine. Ce n'est pas la bonne façon d'abreuver les plantes.
Parmi les victimes des inondations de l'an dernier, il y a eu les lilas, tous les Syringa vulgaris et le Syringa microphylla. Je n'ai pas l'intention d'en racheter pour les perdre aussitôt. Mais j'aime les lilas. Je vais transplanter les drageons de ceux de Veneux. Et je vais tenter d'autres lilas.
Mais il y avait un autre lilas : Syringa x prestoniae 'Minuet. Il a souffert, son tronc a été fendu en deux
mais il a survécu et dès ce printemps il est magnifique. Je vous le montre bien qu'il soit moins précoce et pas encore totalement épanoui :
Sa meilleure résistance m'a donné envie d'en essayer d'autres. Syringa koramowii vient juste d'être planté :
A l'automne j'ai planté aussi Syringa pekinensis mais je n'ai pas été assez rapide pour sa protection. Il a été victime de l'autre plaie de Romilly, les chevreuils. Il n'en restait que 10cm mais il repart vaillamment. Je vous le montrerai l'an prochain.
17:27 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0)
25/04/2014
Un temps de criocères
Il n'avait pas plu depuis six semaines. Je n'en pouvais plus d'arroser, et c'est particulièrement pénible pour moi à Romilly, et surtout c'est obligatoirement très localisé et le reste du terrain souffre. Puis on nous a annoncé la pluie. Comme souvent ici, cela veut dire ciel sombre, températures plus fraîches, parfois une petite rafale de vent, un éclair, le tonnerre et... pas une goutte d'eau. Enfin, il y a quelques jours il est tombé 4mm en 2 jours, rien à Romilly. Que j'arrose ou qu'il pleuve un peu, cela réduit l'efficacité du marc de café sur les lys, je revois un criocère et je remets du marc de café. Les lys sont noyés dans le café mais la tige florale s'allonge et il n'y a que quelques petits trous sur les feuilles. Hier, après encore 2mm de pluie, ridicule pour les plantes mais une joie pour les criocères, j'ai trouvé un couple d'un rouge insensé qui s'ébattait sans vergogne sur mes lys. Je les ai ramenés à la maison, posés sur une table. Ils se sont vite rejoints et ont recommencé aussitôt leurs ébats sur le programme télé. Et, là, je m'en fous, la table n'a rien à craindre de leurs abominables larves.
Cette nuit il est tombé 11mm pour mon plus grand bonheur. Tout le jardin en frétille de joie, c'est une vraie forêt tropicale. Mais je dois d'urgence me faire un café, la matière première va manquer. J'espère qu'il a plu à Romilly, je vais vérifier demain.
20:26 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (1)
24/04/2014
Quercus pubescens, le rescapé
Je l'avais planté en février 2010 :
Ses jolies feuilles duveteuses quand il débourre :
Le 23 juin 2011 :
Ensuite, c'est la catastrophe. Je l'avais sans doute insuffisamment protégé pour l'hiver et il a été dévoré par un chevreuil probablement. Il n'en restait qu'un bout de tronc. Mais il s'accroche à la vie. Sur le bout de tronc restant il a fait 2 branches disposées à angle droit l'une de l'autre :
J'espère qu'il va s'en sortir. Je voulais avoir au moins une deuxième espèce de chêne et il est bien adapté à ce terrain calcaire. Mais j'y tiens aussi parce qu'il est mycorhizé avec Tuber uncinatum, la truffe de Bourgogne.
20:11 Publié dans quercus | Lien permanent | Commentaires (0)