14/11/2008
Sureaux de novembre
Le très jeune Sambucus miqueliana, comme celui de Veneux, a toujours son feuillage.
Mais les Sambucus racemosa de Trifouilly, cette année comme les précédentes l'ont perdu en octobre. Ce n'est pas le cas à Romilly le 9 novembre, bien qu'un peu dégarnis ils ont encore des feuilles :
Sambucus racemosa botanique
'Sutherland Gold' devenu vert
et 'Plumosa Viridis' devenu jaune
'Plumosa Aurea' sur son tapis de consoude
11:57 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nature, plantes
13/11/2008
Le conflit des croyances
Elder/Hylde-Moer a été vue sous une lumière largement bienfaisante, et pourtant, beaucoup de ce dont on se souvient aujourd’hui en fait le plus malfaisant de tous les arbres, repaire de sorciers et possession du Diable. Comment cela se peut-il ?
L’explication la plus vraisemblable, et qui s’applique à beaucoup d’autres plantes, est que le sureau fut condamné par l’Eglise Chrétienne. Lorsque les missionnaires commencèrent à évangéliser, ils eurent besoin de supprimer toutes les vieilles croyances. L’Angleterre était l’un des derniers bastions du paganisme.
Par delà ses frontières, l’Irlande, le Pays de Galles, et l’Ecosse, changeaient déjà sous l’influence de l’Eglise Celte ou Irlandaise, quand Augustin arriva à Canterbury pour prendre en charge les Anglais avec la version romaine du Christianisme. Tout n’était pas gagné. Par exemple, l’utilisation de plantes à feuilles persistantes durant les fêtes du solstice d’hiver dut être introduite dans la nouvelle foi, qui reçut l’autorisation du Pape Grégoire 1er en l’an de grâce 604, avec un verset d’Isaïe pour lui conférer autorité.
Bien que beaucoup des vieilles croyances furent acceptées dans le christianisme, les deux fois durent coexister pendant des centaines d’années. Le culte de l’arbre était encore répandu au 11e siècle, le roi Cnut l’interdit par la loi du pays. Même dans les derniers temps normands, les croyances en Norse étaient encore si bien connues qu’elles pouvaient jouer une part significative dans l’art religieux même dans l’extrême sud de l’Angleterre. Hylde Moer était même encore dynamique, de sorte qu’il fallut attendre le 14e siècle pour que son nom devienne Elder Mother. Etant donné à quel point c’est tardif, il est surprenant que nous sachions si peu à son sujet, mais nous pouvons supposer avec un certain degré de certitude que les premiers Chrétiens auraient désiré la supprimer, car la mère déesse pouvait être une rivale pour la Bienheureuse Vierge Marie. Pour détruire la réputation du sureau, l’Eglise lui donna un rôle dans les pires événements de la vie du Christ : la Trahison et la Crucifixion.
21:53 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
La moelle de chinensis
Sambucus chinensis en pleine terre à Romilly sur Seine se comporte différemment de celui qui vit en pot à Veneux les Sablons : il imite Sambucus ebulus et va perdre totalement son feuillage pour l'hiver. Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est le même que celui de Veneux puisqu'il a été obtenu par division des rhizomes. Ce n'est pas une question de climat puisque les températures sont à peu près identiques, il n'a pas encore fait froid et à Veneux le feuillage a survécu au gel les hivers précédents. Est-ce parce qu'il a eu soif cet été ?
Des tiges étant déjà fanées, j'ai pu en couper une et vous montrer sa moelle. Elle est sans doute plus sombre que sur une tige vivante mais on voit encore bien ce que je vous ai décrit : la moelle est blanche avec des taches rouges.
19:48 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
Sureau chinois et petits oiseaux
Sambucus chinensis est toujours là avec ses corymbes, ses pédicelles vineux, ses nectaires verts et ses fruits rouges. Mais il n'est plus aussi vertical, il penche, surplombe la table de bouturage. Le tout est peu à peu enseveli sous les feuilles mortes, et pourtant il y en a encore beaucoup sur les arbres.
Les habitants du grand corymbe, les araignées, sont là aussi, fidèles depuis le début de l'été.
Je me suis inquiétée pour les oiseaux, ça pépie beaucoup autour de la maison. Il ne fait toujours pas trop froid mais je ne vois plus rien pour les nourrir. La plupart des insectes sont morts ou cachés pour l'hiver et il n'y a plus de fruits. Les fruits des sureaux ont vite disparu, ceux du pyracantha et de l'aubépine ont suivi et il n'en reste plus, ceux du lierre ce sera pour plus tard. J'ai donc mis une coupe de tournesol entre les boutures pour voir.
Et j'ai vu. Le succès a été immédiat.
On voit le petit volatile de dos, de face c'est un rouge-gorge.
07:58 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, animaux
12/11/2008
Chatons
Les noisetiers ont perdu leurs feuilles et les chatons, encore petits, se voient bien.
Voici les chatons en version blanche à côté de bourgeons vert très pâle :
et la version rose du noisetier pourpre où ils accompagnent des bourgeons rose vif :
22:38 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
11/11/2008
Albida déménage
Un Sambucus nigra var. albida (fruits clairs) a quitté Trifouilly aujourd'hui. Cela n'a pas été facile. Le terrain n'étant plus entretenu est rapidement envahi d'orties très hautes, de lianes diverses et autres. J'ai passé une heure à démêler délicatement le sureau sans perdre de feuilles.
Ce sureau qui mesurait au plus 70 cm en fin d'été s'est réveillé avec les pluies et a réussi à dépasser 2 m en quelques semaines avec un fort épaississement du tronc principal et développement de troncs accessoires nés au niveau du collet. J'ai procédé délicatement, souvent à la main, pour n'abimer aucune racine. Cela m'a pris 2 heures.
Le voici encore debout, juste avant arrachage, au fond d'une profonde cuvette où il n'y a aucune racine. En effet, contrairement à ce qui se passe dans le sable, le système racinaire est profond, compact et surtout vertical.
Je l'ai couché à côté de la voiture pour montrer ses dimensions.
Ses racines et le départ des troncs :
Ensuite j'ai extrait beaucoup plus facilement Sambucus coreana. Il n'a qu'un seul tronc mais cela ne veut pas dire que c'est son comportement normal. En effet, celui-ci est greffé. Une pépinière hollandaise vend tous les sureaux greffés. Quand il sera plus étoffé, je lui prendrai une bouture pour voir son développement naturel.
19:39 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
L'Yonne à Courlon
L'Yonne est belle et large à Courlon sur Yonne, elle approche de son confluent avec la Seine qu'elle rejoint à Montereau fault Yonne.
Et la petite église de Courlon, 13è-15è siècle, est ravissante.
18:39 Publié dans Tourisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france
10/11/2008
Paw-paw et olive d'automne
Je n'ai pas le temps pour un potager et son aspect détonnerait dans mon jardin sauvage. Je me contenterai de quelques légumes dispersés, je pense surtout aux tomates-cerises, c'est joli et d'aspect plus naturel que les grosses tomates, au raifort, aux plantes aromatiques etc…
Les fruits c'est plus simple à entretenir, à condition de ne pas choisir ceux qui sont trop sélectionnés et répandus partout, attirant de ce fait toutes les pestes. Les presque sauvages, ça me plaît et j'ai aussi envie de goûts nouveaux.
J'ai déjà planté nashi, griottier, mirabellier. Deux grenadiers, 'Provence' et 'Molar de Elche' sont prêts pour être plantés. Mes semis involontaires de néflier du Japon sont prêts à partir à Romilly sur Seine. Celui de Veneux les Sablons ne fleurit pas à cause de l'ombre d'un grand chêne dont je n'avais pas prévu l'étalement.
Je vais aussi transplanter les ronces sauvages de Veneux, il faudra les canaliser, je n'aime pas les fruits des ronces "domestiques", et les actinidias à petits fruits lisses, eux aussi trop à l'ombre.
Je viens de planter 3 Eleagnus umbellata, l'olivier d'automne, Autumn olive. Il est rustique partout en France, ses fleurs sont parfumées et attirent les abeilles. Il mesure 6 m, supporte le calcaire et fixe l'azote, rendant service aux plantes qui l'entourent. Ses fruits d'automne n'ont pas la couleur des olives, ils sont rouges et juteux, comestibles et agréables. Je n'ai malheureusement pas de photo, les miens ne sont pas encore photogéniques.
Asimina triloba, un américain du nord, est aussi très rustique. Dans son pays on l'appelle paw-paw ou poor man's banana. Lui aussi mesure 6 m. Il est proche des mangues et ses fruits y ressemblent. Mais ce n'est pas son seul attrait. Ses grandes feuilles pendantes lui donnent un air très exotique. Là, j'ai des photos de celui du jardin botanique de Marnay sur Seine.
Enfin j'ai trouvé un compagnon pour ma vigne sauvage et je l'ai commandé en Hollande, je l'aurai à la fin du mois : un Ginkgo biloba femelle à port colonnaire. C'est rare, les femelles sont généralement plus larges que les mâles. Peut-être aimerai-je les amandes comestibles de ses ovules mais dans combien d'années ?
21:38 Publié dans fruitiers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes, jardin
Ne brûlez jamais du sureau
Comme pour la coupe, brûler du sureau ne paraît pas très sage quand on croit qu’il a un contenu spirituel puissant. Il est vraisemblable que les traditions associées au feu sont les plus vieilles. Le véritable nom anglais du sureau, "elder", dérive de noms saxons comme "aeld" qui signifie feu et "ellaern" dont le sens est allumer du feu. Les explications habituelles pour cela sont que la moelle à l’intérieur des tiges était recueillie et séchée pour être utilisée comme matériel d’allumage, ou encore qu’on soufflait à travers les tiges creuses pour activer les cendres. Les deux sont plausibles mais il y a une troisième possibilité, c’est que, pris au mot, c’est une réminiscence des temps où, pense-t-on, le bois de sureau était utilisé pour des feux sacrés et rituels, y compris les bûchers funéraires.
Si le bois de sureau était de fait brûlé rituellement en l’honneur de la Mère Sureau, il a peut-être été l’apanage des "prêtres" qui interdisaient aux non initiés de brûler le bois sacré.
Une autre explication pourrait reposer sur la crainte d’attirer la mort, à partir de ses relations probables avec les rites et les bûchers funéraires. Peut-être croyaient-ils que par la mort la Mère Sureau était réunie à son "enfant", et ainsi des morceaux de l’arbre, souvent d’un arbre vivant, bois vert ou feuilles vertes, étaient mis dans les tombes et les cercueils.
Certains pensent que les Saxons le plantaient sur les tombes des criminels exécutés, pour que l’arbre absorbe leur mal et purifie leur âme. Visiblement le flambeau fut transmis car, aussi tard qu’en l’an 1579, Edmund Spencer utilisa la correspondance funéraire dans les images dans le poème November de son Shepherd’s Calendar, pendant que dans Cymbeline de Shakespeare il est symbole de chagrin.
Le brûler dans le foyer de la maison attirera le Démon par la cheminée. Ceci peut être pris au mot, ou bien peut être un écho des croyances de Norse associées à celles de Woden qui étaient enclins à passer à travers des trous de fumée en visite de passage, notion adoptée en Amérique quand le Père Noël fut inventé. C’était Woden qui était, en partie, célébré avec les grands feux des fêtes du solstice d’hiver de Yule.
Nombreuses sont les interdictions de brûler le sureau. Si le sureau est jeté dans un feu, on peut entendre crier le sorcier qui se trouve à l’intérieur. Oui, le bois crie, un bruit fort ! Une explication scientifique fut recherchée. On apprit que le sureau est un bois inhabituel qui a des canaux pleins d’air, avec une torsion pour monter en spirale autour de la tige creuse, et que cela provoque des pressions sous l’effet de la chaleur du feu, et ça "crie" lorsque ces canaux s’écartent. Cette décharge de pressions peut propulser des globules de sève bouillante et ce fait peut expliquer la croyance que, si le sureau est jeté dans le feu, le Diable vous crachera dessus.
J'ai eu moi-même confirmation de ces faits. Un jour j'ai fait brûler du sureau dans la cheminée. Je croyais que ce bois était sec, il ne l'était sans doute pas. Je n'ai pas vraiment vu ce qui s'est passé, je n'étais plus à ce moment-là devant la cheminée. J'ai entendu des explosions et j'ai trouvé des cendres incandescentes projetées à un mètre.
Il est dangereux de brûler un sureau.
10:00 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
09/11/2008
Petits sureaux
Aujourd'hui, à Romilly sur Seine, j'ai planté deux de mes "créations".
Sambucus nigra 'Black Lace' est une bouture de celui de Trifouilly. Il va me permettre de déplacer son pied-mère sans trop de crainte puisqu'il n'est plus seul.
Sambucus hookeri est le premier planté de mes "bébés" obtenus par semis : semé le 12 novembre, germé le 23 février, deuxième rempotage le 14 octobre. Malgré ce rempotage récent de 3 semaines, ses racines tapissaient le fond du pot. Je vais m'empresser de planter ses frères aussi grands. Cela ne m'étonne pas qu'il se développe encore autant au mois de novembre, sa "mère" est restée en végétation deux hivers de suite, c'est rare chez les sureaux.
20:50 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
08/11/2008
Arbre caramel et chêne rouge
Je dois planter des arbres pour le bonheur de ma vigne sauvage. J'ai pensé aux semis spontanés d'érables et de robiniers de mon terrain de Veneux. Mais pourquoi ne pas mettre un arbre resplendissant en automne ?
J'ai pensé à Cercidiphyllum japonicum, l'arbre caramel. Il a la couleur du caramel en automne mais son nom est dû à l'odeur de caramel de son feuillage à cette saison. Il présente souvent plusieurs troncs mais reste de port étroit. Il pousse vite.
Il existe même une forme pleureuse, c'est 'Pendulum' (disponible au jardin du Pic Vert). Je l'ai photographié au printemps à l'arboretum de Segrez.
Mais je ne planterai pas d'arbre caramel. Il n'aime pas beaucoup le calcaire. Il vivrait peut-être sans trop de problèmes à Romilly mais n'aurait pas de belles couleurs d'automne. On peut faire des poches de terre acide pour des arbustes mais pas pour un arbre.
J'ai alors pensé à Quercus rubra, le chêne rouge américain admiré à Chèvreloup. Lui aussi pousse vite. Mais lui aussi veut un terrain acide.
18:08 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
Réveil en couleurs
Voilà ce que je vois le matin lorsque j'arrive dans le séjour.
Les petites feuilles tout en haut, c'est un chêne, ses feuilles sont en partie vertes, en partie brunes.
Le plus beau rouge, c'est du hêtre, un au premier plan, un autre plus loin.
Le vert, c'est du frêne.
Le jaune c'est un érable sycomore déjà un peu dégarni.
La grosse boule vert sombre, je vous l'ai déjà montrée, c'est l'HLM, le lierre qui recouvre ce qui reste du tronc du hêtre mort. Les pigeons ramiers s'y agitent beaucoup aujourd'hui.
Les tiges nues devant cette boule, c'est le sorbier torminal, il était très beau le mois dernier.
13:34 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
07/11/2008
Ne coupez jamais un sureau
Couper un sureau est tabou. Non seulement ce fait est bien connu même aujourd’hui, mais c’est encore mis en pratique ou plutôt évité. Maintenant que l’arbre a été introduit comme Déesse Mère, la tradition prend tout son sens. Il ne semble pas tout à fait correct d’élaguer une déesse, n’est-ce pas ? Dans quelques régions il était possible de couper et prendre le bois s’il était mort mais certainement pas le bois vivant. Et en aucun cas il n’était utilisé comme bois pour le feu.
Le sureau est le seul parmi les arbres britanniques à avoir des tiges creuses et de ce fait à procurer des tubes de bois tout prêts. De plus c’est un bois très dur qui peut être poli pour une bonne finition. Ces qualités le rendaient désirable et il était donc nécessaire de trouver un moyen de prendre le bois sans risquer une vengeance. Des rituels préliminaires assuraient la sécurité. D’abord, les raisons de ce besoin du bois doivent être expliquées, à voix haute, à l’arbre déesse. Puis on doit le lui demander, poliment, à voix haute. La politesse qui convient, c’est s’approcher de l’arbre calmement, mais pas à la dérobée, en enlevant son chapeau, et en gardant les bras croisés sur la poitrine pour montrer qu’on ne porte pas prématurément des outils à lame. Pour une totale humilité, pliez légèrement les genoux. Attendez que Hylde-Moer donne son consentement, ce qu’elle fait par son silence (parfois cela est interprété comme laisser le temps à Hylde-Moer de s’éloigner du trajet de la lame). Dans quelques régions ce rituel doit être exécuté avant de prendre non seulement le bois mais aussi les fleurs, les baies, l’écorce, etc.
Vous n’obtiendrez rien pour rien, aussi lorsque vous demandez, promettez de donner en échange un peu de votre propre bois d’œuvre en temps voulu. Les mots de la demande le plus souvent citée sont quelque chose comme :
Mère Sureau donne-moi un peu de ton bois
Et je te donnerai un peu du mien
Lorsqu’il aura suffisamment grandi dans les bois.
Cela sonne un peu comme de la corruption, mais dans le système de troc de l’époque pré monétaire on commerçait de cette façon et cela ne paraissait en aucune façon anormal. Lorsqu’on envoyait les enfants chercher des fleurs ou des baies, on leur apprenait à demander poliment et simplement :
Mère Sureau, s’il vous plaît, puis-je avoir…
Prendre sans demander revenait à voler et c’était pris très sérieusement dans le passé. Cet acte apparaît rarement dans les archives du crime au Moyen Age. Quoi que vous possédiez, c’est par la grâce de Dieu, et donc, prendre quelque chose à quelqu’un d’autre, c’était dérober la volonté de Dieu. Soustraire quelque chose à la Mère Sureau était de ce fait risqué, car on la croyait capable de vengeance, vous alliez mourir dans les trois jours.
23:34 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
C'est beau un cèdre
ici à l'arboretum de Chèvreloup. Je vous laisse admirer.
20:10 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
06/11/2008
Sambucus latipinna
Sambucus latipinna se porte bien. Il s'est remis lentement mais sûrement de son séjour toxique à Trifouilly. Pour rappel voici ce qu'il en restait fin février quelques jours après sa transplantation à Romilly :
Maintenant il se prépare au repos d'hiver. Il a perdu des feuilles, d'autres jaunissent. Sur la photo, de droite à gauche : le bâton, ce n'est pas un tuteur mais le reste du tronc mort, puis le nouveau tronc, puis une branche basse qui s'est marcottée et forme un autre tronc.
Voici deux feuilles typiques à 9 folioles et tendance à être bipennées :
Les feuilles mortes que l'on voit au sol ont été ramenées du terrain de Veneux pour lui faire un édredon bien chaud pour l'hiver.
22:46 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
Un si beau lavoir
Si vous aimez les vieux lavoirs, dépêchez-vous d'aller le voir, il n'en a plus pour longtemps.
Ce vieux lavoir sur le ru de Faverolles à Romilly sur Seine, je le vois chaque fois que je vais sur mon terrain, ma route passe devant. Mais je n'osais le photographier pour vous le montrer, à cause de son état. Les murs sont éventrés, je ne vous les montrerai pas. Une poutre du toit est brisée, des tuiles cassées, le toit menace de s'effondrer et ce sera la fin de ce lavoir.
J'y ai déjà aperçu des lavandières qui y vont sans doute plus par plaisir que par nécessité. Mais qui d'autre s'intéresse à ce vieux lavoir qui fait partie de notre patrimoine ?
Je me contenterai de le photographier depuis l'intérieur et depuis l'autre côté de la rivière :
Mais si on regarde le toit de plus près :
Si vous voulez connaître son histoire et le voir quand il était en bon état, c'est par ici : c'est la deuxième photo pour celui de Crancey et par ici pour celui de Romilly.
Le ru de Faverolles de l'autre côté du pont :
19:56 Publié dans Romilly sur Seine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france
05/11/2008
La ronce bleue
Elle est belle, ne trouvez-vous pas? Elle s'étale sur un tapis de fraisiers sauvages. Elle a viré au rouge depuis peu et je dois avouer que c'est la seule période où je lui trouve un intérêt.
Rubus caesius, la ronce bleue est une ronce basse, étalée, très envahissante car ses branches couchées se marcottent partout. Comme l'autre, elle a des épines mais peu agressives.Ses feuilles ont 3 folioles. Elle a des fleurs blanches
et des fruits bleutés.
Ses fruits sont doux, agréables, mais ils n'ont pas le parfum de ceux de Rubus fruticosus. Surtout elle est peu productive, il faudrait passer une journée dans une zone qu'elle a envahie pour recueillir de quoi faire une tarte.
Elle aime les zones humides, les bords de forêt et les terrains calcaires.
21:18 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
04/11/2008
Protection des fournils
Qu’il est dangereux d’incorporer le Démon dans la pâte à pain sans le savoir et ensuite de le mettre dans le four chaud ! Certainement, tout l’enfer se déchaînera. Comme sauvegarde le haut des miches était fendu pour laisser une voie d’évasion au démon, et bien sûr nous avons encore aujourd’hui des pains avec la croûte fendue. Même les petits pains étaient fendus et si ce n’était pas le cas ils étaient bénis avec la croix chrétienne. Mais pour plus de sécurité, des sureaux étaient plantés près de la porte et des fenêtres de la boulangerie.
23:03 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
La haie
Je vous ai dit ce que je pense des haies de béton vert. J'ai juste oublié un détail : j'en ai une. Elle est sur le terrain de Romilly bien sûr, je n'en suis absolument pas responsable, elle faisait partie du lot. Elle m'avait choquée parce qu'elle n'avait rien à faire là et qu'elle n'est pas belle mais je ne m'en occupais pas pour l'instant parce qu'elle n'est pas dans la partie du terrain sur laquelle je commence mon aménagement.
Il m'a fallu tout l'été pour comprendre à quel point son élimination est urgente.
Cette haie accumule tous les maux et tous les inconvénients.
En fait, je crois qu'un des propriétaires précédents (pas celui qui m'a vendu le terrain, il l'a eu peu de temps et m'a semblé aimer plantes et animaux) a entièrement entouré le plan d'eau d'un rideau de thuyas mais côté nord dans la zone très boisée il n'en a survécu que deux ou trois, en piteux état. Seule une zone d'accès d'environ 3 m de large en était dépourvue mais elle est couverte d'un réseau de fils de fer dont je ne suis pas encore arrivée à bout. Il y avait aussi toutes sortes de pancartes comme celle sur la photo, des interdictions d'entrer, des interdictions de chasser etc.
La partie de haie qui reste ne grandit pas, les thuyas paraissent sains mais ils souffrent. La cause probable de cette souffrance est qu'ils sont plantés sur une butte d'au moins 1 m de haut. Il faut oser planter des thuyas qui ont de grands besoins d'eau sur une butte dans une région où la pluviométrie est insuffisante. Toute cette bêtise semble avoir un but : cacher le plan d'eau pour qu'on ne lui vole pas les poissons…
Avec cette butte et cette haie le plan d'eau ne voit plus le soleil, et on ne le voit pas ce qui est dommage. Les nénuphars n'ont pas eu une seule fleur, sans soleil c'est normal.
Je vais devoir faire arracher cette haie rapidement.
21:51 Publié dans Plantes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plantes
03/11/2008
'Albovariegata' est heureux
Je vous avais montré la transplantation de Sambucus nigra 'Albovariegata' : extraction de Veneux le 5 octobre et replantation à Romilly sur Seine le lendemain.
Il avait 10 ans et l'aspect chétif d'un arbuste qui souffre : trop d'ombre et terrain trop sec. Tous les sureaux n'ont pas la tolérance des sureaux sauvages de Fontainebleau.
A cause de son âge j'avais peur de l'échec mais je l'ai extrait patiemment avec toutes ses racines. Et aujourd'hui je suis rassurée. La reprise a été rapide. Il a encore des feuilles malgré les pertes par les secousses du déplacement. Et surtout il a de superbes bourgeons, les plus gros de tous mes sureaux noirs. Ce sont bien sûr des bourgeons pointus, les bourgeons à fleurs ne se verront qu'au printemps.
21:18 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, plantes
02/11/2008
Ver blanc
A Romilly sur Seine cet après-midi j'ai soulevé une vieille bûche dans le but de l'emmener pour la cheminée. J'y ai vu une curieuse tache blanche : c'était un gros vers banc bien dodu lové dans un trou du bois exactement à ses dimensions.
J'en connais plus d'un qui l'aurait aussitôt massacré et il aurait eu bien raison si c'était une larve de hanneton, un des pires nuisibles du jardin.
Mais la larve de la cétoine dorée, une espèce très proche, lui ressemble beaucoup. La cétoine dorée est très belle, excellente butineuse, et sa larve participe au recyclage des matières en décomposition. Il ne faut pas se tromper d'adversaire.
Ma larve est une larve de cétoine :
- elle était dans du bois en décomposition, son menu préféré
- sa tête est très petite et l'extrémité de son abdomen grosse et large, c'est l'inverse pour la larve de hanneton, grosse tête et abdomen effilé
- elle est d'un blanc très pur, celle du hanneton est un peu jaunâtre
- ses pattes sont courtes
Après la photo je l'ai légèrement enfouie avec des débris de bois pourrissant.
Mais si vous avez un doute, attendez un peu pour la voir se déplacer : elle a l'étrange particularité de se déplacer en rampant sur le dos !
21:23 Publié dans Animaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nature, animaux
Protection du bétail
Etant donné son importance économique, une égale considération était accordée au bétail, et tout seuil qu’il empruntait avait un sureau dûment planté à proximité, particulièrement les écuries et les étables. On attendait des arbres qu’ils tiennent à l’écart tous les maux, parmi lesquels les plus craints provoquaient perte de poids et mort.
De même que pour le sorbier (Sorbus aucuparia), les bâtons de sureau étaient montés en croix et accrochés dans les étables pour écarter le mal, illustrant probablement l’interpénétration du christianisme et d’autres croyances. Les bras des croix étaient habituellement de même longueur. De simples rameaux d’autres plantes, comme l’aubépine ou la viorne cotonneuse et les racines de la bryone, étaient aussi accrochées dans ce but.
Le sureau était particulièrement planté autour des portes et des fenêtres des laiteries pour protéger le lait. Nos ancêtres avaient des difficultés à expliquer pourquoi le lait tournait, à moins, bien sûr, que les esprits mauvais ne s’en mêlent. Les buissons à proximité étaient pratiques pour étendre les linges à fromage et en pratiquant ainsi ils prenaient l’odeur des feuilles. Cette odeur était considérée comme une part du pouvoir de l’arbre qui était ainsi transporté à l’intérieur de la laiterie avec les linges, un exemple de magie sympathique. Ce pouvoir agissait effectivement puisque l’odeur repousse les mouches et ainsi réduit le risque d’organismes apportés par les mouches et infectant le lait.
Ils étaient plantés où il faut pour suivre le décret de la tradition que tout linge à fromages, comme tout autre linge utilisé en laiterie, doit être étendu sur un buisson de sureau pour sécher. Il était dit que ces linges absorbent alors les pouvoirs magiques de l'arbre et les transportent avec eux dans la laiterie pour continuer à assurer la force protectrice.
19:45 Publié dans Légendes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
01/11/2008
L'hiver n'est pas là
C'était une fausse alerte. Je trouve que Météo France crie souvent au loup, sans doute de peur qu'on lui reproche de ne pas avoir alerté. Le thermomètre n'est encore pas descendu en dessous de + 5°C et il fait de nouveau plus chaud. Mais j'ai commencé mes petites histoires pour l'hiver, je continuerai.
Par contre la saison des pluies a bien commencé. Rien à voir avec les déluges dans le sud. Avec nos 600 à 650 mm de pluie par an, on ne peut faire aussi bien. Je les entends rigoler au sud, la sécheresse c'est chez eux. Encore une légende. Je vous ai dit que nous avons une des régions de France les plus sèches. Je me suis trompée. C'est la plus sèche. Voir le détail sur ce site.
Maintenant je peux fermer mon robinet extérieur et vidanger les tuyaux. Il y aura encore des périodes de sécheresse en hiver et les rhododendrons appelleront au secours mais l'eau de pluie de la cuve y suffira.
Une partie des petites histoires que je vous raconte sur le sureau est une traduction libre, très libre même vu mon niveau de compétence en anglais, d'un charmant petit livre de Chris Howkins que j'ai déjà cité sur ce blog : The elder, the mother tree of folkore.
Chris Howkins publie encore et vend plein de petits livres sur les arbres et la flore. Mais il ne vend plus celui-ci que j'avais acheté 3 £ au début des années 90. Il est toujours indiqué à 3 £ et un petit livre identique est vendu à ce prix. Il faut dire qu'il est tout petit et n'a qu'une trentaine de pages. Mais il n'est plus édité et on le trouve d'occasion à des prix incroyables : 24 à 76 £ !
21:20 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : légendes
Protection des voyageurs
Se déplacer au-delà des limites de son sentiment de sécurité était évidemment hasardeux. On dit que les voyageurs portaient sur eux un rameau de sureau et étaient ainsi protégés où qu’ils aillent (un petit morceau dans la boîte à gants de la voiture est tout aussi efficace).
Les marins portaient des amulettes de sureau ou bien confiaient leur bien-être au sureau resté chez eux. A tout moment leur famille pouvait voir que l’arbre était vivant et donc aussi le marin, mais si l’arbre était malade ou mourait, c’était un sombre présage. Des forces au dessus du pouvoir de l’arbre étaient à l’œuvre.
Les Irlandais n’auraient jamais introduit une pièce de bois de sureau dans la construction d’un bateau. Ou bien cela remonte à l’époque où l’arbre en vint à être craint comme démon dangereux, ou bien c’est une part d’une croyance différente totalement inconnue.
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