Sureaux

Je vais vous raconter comment je me suis fait rouler par un tout petit coléoptère de 2cm. Bien plus petit que moi mais un superbe comédien.

C'était un beau jour de mai, sans pluie comme d'habitude, un beau jour lumineux. Je vois sur une feuille un insecte qui semble en piteux état (je le sais maintenant, c'est parce qu'il m'avait vue) : mou, avachi, la patte arrière molle, la patte avant semblant crispée sur le vide, l'antenne pendante :

Je le photographie puis j'avance un doigt pour voir s'il va bouger. Je ne crois pas l'avoir touché mais tout-à-coup il est sur une autre feuille située un peu plus bas sur ma droite. Je ne comprends pas, j'ai du faire un mouvement involontaire et dont je n'ai pas eu conscience. Un spasme ? Ce n'est pas dans mes habitudes mais après tout, lorsqu'on est très concentrée sur quelque chose, cela peut peut-être arriver. Maintenant il git sur la feuille les 6 fers en l'air et semble bien mort. J'aurais dû me méfier, les pattes ne sont plus dans la même position. Je photographie la face ventrale de la pauvre bête défunte et je vais jouer ailleurs :

Maintenant je sais que tout ça n'était que comédie. Il m'avait vue et a joué la pauvre bête morte. Puis, pour que cela fasse encore plus vrai, il s'est mis en position de bestiole morte sur le dos. Pour cela il a accompli à une vitesse incroyable, et je n'y ai rien vu, rien compris, ce que le site Aramel appelle un saut carpé. Bravo l'artiste.

Un mois plus tard j'en ai vu un autre au bord d'une grande route. Celui-là ne m'a pas détectée et vous allez voir son comportement normal, bien plus vif. D'après mon APN, il se passe moins d'une minute entre la première et la dernière photo :

A suivre…

Lorsque je suis arrivée à Romilly je n'ai vu que lui, de très loin. Il faut dire que cette première grappe de fleurs du crocosmia 'Lucifer' flamboie de tous les feux de l'enfer.

 La violence de tout ce rouge est exacerbée parles petites étoiles blanches scintillantes des stigmates. Une fleur exceptionnelle à admirer de près.

'Hosui', c'est mon plus vieux nashi, le poirier japonais, Pyrus pyrifolia. Je vous l'ai déjà montré en fleurs et c'était sa troisième floraison :

Cette fois je lui avais offert des copains en fleurs, un autre nashi et 3 poiriers communs. Succès confirmé dès le 19 avril :

Mais maintenant il croule sous les fruits :

Les branches sont toutes des charpentières et elles courbent presque jusqu'au sol alors que les fruits n'ont pas encore leur taille définitive. Les branches verticales que l'on voit au-dessus sont celles d'un saule situé derrière.

Vous me direz, j'aurais dû éclaircir les bouquets de 3 fruits. Mais il y en a très peu, je crois qu'il a fait son éclaircissage tout seul. Le problème n'est pas là. Les charpentières ne sont pas encore assez fortes. Il est dit que le nashi n'a pas besoin de taille, je ne l'ai donc jamais taillé. Mais je crois qu'il sera nécessaire de raccourcir un peu ces charpentières après la cueillette.

'Winter Banana' est une vieille variété américaine de pommier. Son nom est dû au goût de ses fruits. Vous ne trouverez jamais ses pommes dans le commerce car elles ne supportent pas le traumatisme du calibrage automatique. Il était superbement en fleurs en avril :

Et maintenant il est couvert de fruits. Pourtant je n'y croyais pas car c'est le seul des 3 pommiers plantés qui a survécu aux dents des lapins. J'avais pensé à lui amener une branche de 'Evereste' mais je n'en ai pas eu le temps. Comment a-t-il été fécondé ? Un Malus sylvestris quelque part dans les bois ? Un valeureux pollinisateur qui aurait parcouru 500m ou plus ? Ou bien est-il plus autofertile qu'on ne le dit ?

Ses pommes seraient mûres à partir d'octobre. Vu leur taille et leur coloration en juin, c'est encore pour moi un sujet d'étonnement.

Il fait trop chaud pour travailler. C'est ce que j'avais envie de me dire mais il y a des travaux obligatoires. Je devais aller à Romilly voir si certaines plantes n'étaient pas en détresse. Je pensais surtout au néflier que je n'avais pas eu le temps de planter et qui était encore en pot. Un pot ça sèche vite. J'y ai trouvé aussi des hibiscus herbacés mal en point.

'Oliver' est un néflier du Japon, Eriobotrya japonica, une variété à gros fruits sucrés que j'ai achetée aux anglais. Je l'ai planté aujourd'hui sans faire l'erreur de celui de Veneux : planté trop près d'un grand chêne et de la maisonnette du voisin, il a mis 15 ans avant de fleurir lorsqu'il a réussi à dépasser la maisonnette et trouver davantage de soleil. 'Oliver' sera en plein soleil toute la journée. Il mesure 1m20, son feuillage persistant est magnifique, très grande feuilles vernissées. Son pied a aussitôt été couvert d'un épais tapis de feuilles mortes, dans quelques jours il aura aussi son corset de grillage anti-lapins.

'Fuyu', c'est le Diospyros kaki à fruits non astringents qu'on peut manger juste mûrs comme des pommes sans qu'ils soient blets. Il a un an de plus. Lorsque je l'ai planté en mars 2010, la façon dont il était taillé m'a inquiétée.

Mais cette année il a bien démarré et sa ramure est équilibrée. Il mesure 1m40. J'espère une floraison pour l'année prochaine.

Les araignées ne sont pas toujours que des prédateurs sans âme. Certaines sont capables de tendresse et de dévouement.

Les pisaures font preuve de tendresse lors de l'accouplement. Le mâle offre une proie à sa belle et ils restent ensemble une bonne heure. La femelle emballera ses œufs dans un cocon qu'elle transporte entre ses chélicères. Elle accrochera ce cocon à une herbe et tissera autour une sorte de pouponnière. Elle restera à proximité de sa progéniture jusqu'à ce que les petits aient accompli les mues qui les rendront indépendants.

Celle-ci n'a pas lâché son cocon malgré le danger (moi), elle a seulement cherché à se cacher :

Une mère admirable.

Voici une variété horticole d'un bel arbre à l'écorce intéressante d'Amérique du Nord. Betula nigra ou rubra, bouleau noir, river birch, a une belle écorce qui s'exfolie. Cette écorce a des tons rouges quand elle est jeune puis devient noire. Il n'aime pas le calcaire et a besoin de beaucoup d'eau. Il est même considéré comme semi-aquatique car il tolère de longues périodes d'inondations. Sa durée de vie est plus courte s'il n'a pas assez d'eau.

Je viens de vous montrer mon tout petit Quercus pubescens qui un jour deviendra un grand arbre. On l'appelle souvent chêne blanc.

Pourtant au Prieuré d'Orchaise j'ai rencontré un grand chêne qui portait une étiquette pas du tout botanique : white oak. Traduit en français cela donne chêne blanc. Pourtant il ne ressemble pas du tout à mon chêne, son feuillage est différent, les feuilles grandes et lisses. Je vous mets une photo de l'étiquette pour vous montrer à quel point ce jardin n'a plus de suivi botanique sérieux. Et cet arbre a de la chance, beaucoup n'ont pas d'étiquette.

Je pense qu'il s'agit de Quercus alba, le chêne blanc d'Amérique.

Je poursuis les aventures de mon petit chêne pubescent, planté en janvier, sauvagement écorcé sur toute sa circonférence et sur 30cm de haut, le 1/3 de la hauteur du tronc. J'avais découvert ce désastre le 19 avril et nous avions vu que le 7 mai le feuillage se développait normalement. J'étais pourtant persuadée que j'allais le perdre ou qu'au mieux il repartirait de la base.

Pourtant le voici le 23 juin, comme s'il n'avait subi aucun dommage. Le tronc, l'écorce décollée est tombée :

 Le haut et le bas de la lésion :

Pourtant le feuillage est parfait, aucune perte, même un peu plus abondant :

Quercus pubescens serait-il aussi résistant à l'écorçage que Quercus suber, le chêne liège ? C'est d'autant plus étonnant que personne n'oserait écorcer un chêne-liège à peine planté et de seulement 1m de haut. Il est certain que le phellogène, la couche génératrice, n'a sans doute pas été touchée mais c'est tout de même surprenant.

La phacélie, Phacelia tanacetifolia, est une jolie plante annuelle souvent semée comme engrais vert ou comme plante mellifère. Je ne l'ai jamais semée à Romilly et pourtant elle y a fait son apparition l'an dernier.

J'ai découvert ses jolies fleurs au mois d'août 2010 au pied du grand Sambucus racemosa 'Plumosa Aurea'. Cette année c'est ailleurs, devant les Hibiscus paramutabilis, et beaucoup plus tôt, en juin, qu'elle est apparue. Je crois comprendre ce qui se passe. J'ai lu que les graines ne germent que si elles sont enterrées car il leur faut l'obscurité. Là où elle n'est pas semée mais apparaît inopinément, elle se comporte comme une messicole, profitant du travail de la terre pour germer. L'an dernier j'avais remué un peu de terre en fin de printemps pour planter quelques vivaces et les fleurs de phacélie sont apparues en été. Cette année j'ai gratouillé la terre en hiver devant les hibiscus et elles sont apparues en juin. Des graines de phacélie sont arrivées je ne sais d'où ni comment et lorsque par hasard je remue la terre là où elles sont, je les enfouis un peu et elles germent.

J'ai vite été fascinée par la danse des syrphes :

Depuis une semaine il pleut un peu à Romilly. La dernière fois j'avais trouvé 7mm et une averse quand j'y étais a ajouté 4mm. Aujourd'hui j'ai trouvé 17mm (et il y a eu 13mm en 3jours à Veneux). Les plantes ont retrouvé la joie de vivre et cela rend heureux aussi les coléoptères. Il y en a partout.

Je vous avais montré le 6 juin ce que je pensais être une pupe de Harmonia axyridis, la coccinelle asiatique. Aujourd'hui mon APN a capturé l'imago qui lui correspond :

Remarquez comme ses pattes sont rousses.

Vous trouverez des précisions sur ce site de l'INRA avec en tête une photo d'une bestiole identique à la mienne et une autre photo ici.

Ensuite j'en ai trouvé une autre beaucoup plus agitée :

C'est le bouleau jaune, à cause de la couleur de son écorce, emblème du Québec.

Je l'ai trouvé au Prieuré d'Orchaise. C'est l'un des rares arbres qui ont encore une étiquette, en mauvais état mais lisible. Il figure bien sur la liste des végétaux du site. Pourtant je ne l'ai trouvé nulle part ailleurs, même pas cité. Je n'ai donc à vous offrir que mes photos.

Il fait partie des bouleaux à écorce blanche mais ne ressemble à aucun autre.

Mon terrain de Trifouilly a pour voisin un cultivateur dont le terrain est situé au bord du mien mais environ 2m plus haut. Tout ce qu'il met sur son terrain se déverse probablement sur le mien et je l'ai soupçonné d'être la cause de la perte de nombreuses plantes. Je le pensais utilisateur de pesticides, fongicides, herbicides et autres cides.

Puis on m'a dit qu'il se convertissait en bio. J'y ai cru lorsqu'en 2007 j'ai vu des coquelicots sur son champ et il y en avait encore plus en 2008 :

Mais nous avons atteint des sommets en 2009 et c'est la photo en tête de cette note. Une splendeur. Mais sans doute une catastrophe pour un cultivateur à moins de vendre ses coquelicots à Nemours car le bonbon au coquelicot est une spécialité de la région. Ce n'est sans doute pas la voie qu'il a choisie, je n'ai plus jamais vu de coquelicots dans son champ depuis.

Il y a des plantes qui exagèrent. Etre belle n'autorise pas tous les envahissements.

C'est encore une variation sur le thème Fraxinus excelsior.

'Crispa' peut convenir à un tout petit jardin ou même en pot sur une terrasse. Sa croissance est très lente et il culminera à 3 ou 5m.

Il a une forme en candélabre donnée par la disposition en bout de branches de ses feuilles vert sombre, tassées et enroulées. Il est très original. Voici celui du Prieuré d'Orchaise :

Une floraison superbe, n'est-ce pas ? Mais ce ne sont pas les fleurs. Les fleurs sont tubulaires et ressemblent à des fleurs de weigelia. Elles sont d'un rose très pâle, presque blanc avec une gorge orange et forment de grosses grappes.

Les photos ne parviennent pas à montrer totalement l'impression de fleurs de papier. Ce sont les fruits ailés qui persistent sur l'arbuste et qui prolongent aussi magnifiquement la floraison.

Le feuillage :

Et pour l'hiver cette très belle écorce :

Elle s'était installée dans la cuvette d'un petit Sambucus nigra 'Aurea'. Je vous avais montré ses immenses feuilles l'été dernier et j'espérais que quelqu'un me dirait qui elle est. On m'avait proposé Nicotiana sylvestris. Mais comment serait-elle venue là ? Et surtout, ma plante a des feuilles encore plus grandes et ce n'est pas une bisannuelle. En fouillant dans mes archives, j'ai vu qu'elle s'est installée au printemps 2009 :

J'attendais donc la floraison pour lui donner un nom mais elle n'a pas fleuri l'an dernier alors qu'elle était déjà très grande. A cause de ses feuilles basales très grandes et très larges, j'avais pensé à la grande bardane, Arctium lappa.

Cette année elle a gagné en hauteur, elle est aussi haute que la bardane :

et sa silhouette fait penser à celle de la bardane :

Mais les grandes feuilles basales sont différentes, celles de la bardane sont plus arrondies. Ma plante :

La bardane :

Et puis cette année ma plante déjà très grande  a encore grandi et d'autres différences sont apparues. Les feuilles supérieures de ma plante sont sans pétiole et engainantes, celles de la bardane ont un pétiole. Les bourgeons floraux sont très différents, ceux de la bardane sont hérissés, ceux de ma plante enveloppés de bractées douces et veloutées. Ma plante :

la bardane :

Enfin un bouton s'est ouvert en…jaune pour donner une belle fleur d'astéracée :

Ma plante mesure maintenant plus de 1m50, pour photographier le cœur de la fleur j'ai dû la basculer mais je n'ai pas le bras assez long pour une meilleure mise au point. J'espère qu'elle fera une fleur plus bas, sinon j'en couperai une ou bien j'utiliserai un crochet avec un long bras.

Une astéracée à grande fleurs jaunes, de très haute taille, avec de très grandes feuilles, je n'en ai trouvé qu'une : Inula helenium, la grande aunée. Elle est originaire d'Asie mais a investi tous les pays d'Europe et tous les départements français. Mais cette "occupation" reste discrète, elle n'est jamais un danger pour notre flore.

Je n'ai trouvé aucune contradiction avec la description qu'en donne Wikipedia. Mais c'est la première fois que je la vois et je suis prête à accueillir tous les avis.

Le thomise est une toute petite, moins d'1cm, toute mignonne araignée, mais c'est un terrible prédateur. Elle se tient près des étamines d'une fleur, ici une rose, et traque les insectes butineurs, souvent plus gros qu'elle. Le mâle est deux fois plus petit et brun.

Sur un autre pétale il y en a une autre, bien plus petite :

J'ai sans doute fait un mouvement un peu brutal. C'est la panique. Les deux araignées-crabes fuient vers le bord du pétale dans le but évident de passer à la face inférieure pour se cacher. La petite y parvient. La grosse ne peut passer dessous à cause de sa proie qu'elle ne veut pas lâcher.

Mais elle se rend vite compte que je ne suis pas bien dangereuse et revient déguster sa proie tranquillement au milieu du pétale.

Le terrain de Romilly est une mine de longicornes. Celui-ci ressemble beaucoup à Ruptela maculata mais le dessin des élytres est différent et l'extrémité des antennes est jaune.

L'extrémité de l'abdomen et les 3 derniers segments jaunes de l'antenne caractérisent la femelle :

Hazel alder, aulne rugueux. C'est un aulne de l'est de l'Amérique du Nord. Il est plus petit que l'aulne glutineux, c'est un arbuste ou un petit arbre qui lui aussi a besoin de beaucoup d'eau et d'un terrain plutôt acide. Celui-ci a plus de 60 ans et a pris nettement l'aspect d'un petit arbre mais avec de nombreux rejets à la base.

Je l'ai plantée cet automne. Sa première inflorescence s'est épanouie le 12 juin. Elle plafonne à 1m20 mais les suivantes, encore en boutons, iront sans doute encore plus haut. Les fleurs sont d'un jaune très pâle, presque blanc. Pour ces photos j'ai dû chasser ses très nombreux visiteurs :

Elle attire en effet tous les pollinisateurs de la région, il y en a en permanence au moins quatre :

Je vous avais déjà montré une autre scabieuse qui lui ressemble beaucoup, Cephalaria alpina :

Hydrangea arborescens 'Annabelle' commence à fleurir. J'aurais pu avoir des inflorescences encore plus grosses en le taillant mais je préfère cet aspect plus naturel. Je ne l'ai pas du tout taillé, je n'ai même pas enlevé les inflorescences fanées, elles ont décoré l'hiver.

Cette photo le montre le 28 juin 2010 lors de sa première floraison car il n'a qu'un an. Il a cette année au moins 2 fois plus de tiges, il a déjà beaucoup drageonné. Et vous remarquerez qu'il tolère parfaitement le sol calcaire.

C'est le châtaignier d'Amérique décimé par une maladie venue d'Asie.

On l'appelle pavot en arbre parce que ses fleurs ressemblent à celles des pavots. C'est une vivace de grande taille, 2m voire 2m50, persistante en hiver si le climat est doux, traçante et parfois envahissante lorsqu'elle se plait. Elle est beaucoup plus rustique qu'on le dit parfois et supporte jusqu'à -15°C. Elle est résistante à la sécheresse. Sa durée de floraison est très longue, du printemps au début de l'automne. C'est vraiment une valeur sûre.

Le 11 juin au Prieuré d'Orchaise, ses grandes fleurs de 20cm, environ 1m50 de haut, et de nombreux minuscules visiteurs. On voit un gros rejet à droite et un petit devant et encore d'autres minuscules devant ce petit à gauche :

Un 25 septembre à Marnay sur Seine, il est toujours en fleurs :

Aux Grandes Bruyères il y a beaucoup de rhododendrons

et bien sûr des bruyères.

Les bruyères de petite taille ne me passionnent pas. Elles forment de beaux couvre-sol mais à condition que le terrain leur plaise vraiment. Celle que j'aime, c'est la grande, Erica arborea :

En fin d'été elle a une couleur très différente. Je l'avais photographiée dans le même jardin le 16 septembre 2007 :

Les rhododendrons ne sont pas pour moi. J'en ai encore 3 ou 4 en vie mais sous perfusion et j'en ai perdu beaucoup. Ils ne supportent pas la sécheresse de Veneux et ne supporteraient pas le calcaire de Romilly.

La grande bruyère supporte, comme toutes les Erica, un peu de calcaire. Je vais sans doute tenter de l'installer à Romilly.

Je vous ai souvent montré Taxodium distichum, cyprès chauve, cyprès des marais, de loin mon conifère préféré. Aujourd'hui je voudrais le comparer à une espèce proche, au point que certains le considèrent comme une sous-espèce, Taxodium ascendens, cyprès pyramidal, cyprès des étangs.

Il y a une différence, pas énorme, dans le port. Comme son nom l'indique, ascendens a des branches plus verticales. Voici 2 jeunes sujets chez lesquels on voit bien la structure :

Taxodium ascendens :

Taxodium distichum :

Mais c'est surtout le feuillage qui permet le mieux de les distinguer. Les feuilles de ascendens sont très fines, très longues, un peu torsadées :

Taxodium ascendens :

Taxodium distichum :

Ecorce de ascendens :

Ecorce de distichum :

Oui, ma vie de jardinier est de plus en plus difficile. Le problème principal, c'est la sécheresse. L'espoir renait chaque fois que la météo annonce une petite dépression, espoir toujours déçu. Il est tombé 40mm à Paris au début du mois et ici rien, ou presque rien : 7mm à Veneux et 7mm à Romilly. Cela peut suffire pour quelques jours à Romilly où la terre garde bien l'eau et le coin cultivé porte peu d'arbres. Cela ne suffit pas même pour un seul jour à Veneux. Le seul avantage de ces 7mm : la récupération de l'eau du toit. Et l'évaporation est terrible car il fait toujours plus de 20°. Je suis obligée de maintenir un minimum d'eau dans la mare pour la survie des têtards et des larves de libellules.

Je viens d'arroser la grand Sambucus palmensis. Il commençait à présenter des feuilles sèches. C'est pourtant un sureau résistant à la sécheresse mais pas autant que nos nigra locaux adaptés depuis des millénaires à la sécheresse du sable. A Romilly, sans aucun arrosage, les deux arbustes continuent à fleurir, ils ont eu une floraison prolongée cette année. Leurs corymbes sont un peu bombés, un aspect intermédiaire entre nigra et canadensis, et ils attirent tout autant les cétoines.

Mais le moins résistant à la sécheresse c'est Dracunculus vulgaris. Je l'arrose pourtant 2 fois par semaine. Le 28 mai sa fleur commence à plier :

Aujourd'hui il n'a plus qu'une seule feuille encore verte. Tous les ans c'est pareil, je n'ai jamais pu le mener jusqu'aux fruits. Il survit tout de même puisque tous les ans il refleurit. Cet automne il partira à Romilly.

Pourtant sur tous les sites français on lit qu'il veut un sol drainé et sec. Drainé ne veut peut-être pas dire hyper sec. Certains ne connaissent pas le sable pur et la sécheresse de Fontainebleau. Mais sur les sites en anglais on apprend qu'il a besoin d'un sol humide comme tous les arums. Voyez ce site qui le décrit à l'état sauvage dans un "fertile moist soil".

Il sera bien à Romilly. Le sol est riche, argileux mais sans excès, la terre est facile à travailler, et.il est bien drainé. Le bulbe n'aimerait pas être inondé en hiver. Le terrain était proche de l'inondation l'hiver dernier mais c'est rare et c'était seulement en bordure, là où le sol a été volontairement creusé pour former des fossés de drainage. Nulle part je n'ai trouvé l'eau à moins d'un fer de bêche.

Encore un lepture maculé, direz-vous, on connaît. Mais regardez bien, il y a au moins 3 antennes, et même 4 :

Ce n'est pas un lepture mais deux leptures et je vous présente une émouvante scène d'amour. Il s'est passé une minute entre la première et la dernière photo. Mais je ne sais depuis quand durait l'étreinte et cela a continué après les photos. Si je vous donne cette durée, c'est pour vous montrer comme ils se déplaçaient sur la fleur, une fleur blanche bien entendu.

Si le sexe de chacun des deux partenaires ne fait aucun doute sur les photos, le genre du mot français est discuté. Wikipédia dit la lepture, d'autres aussi, mais Word de Microsoft n'est pas d'accord. J'ai donc demandé l'avis de Larousse. C'est le lepture.

Aujourd'hui je suis allée au Prieuré d'Orchaise. 177km, c'est beaucoup, plus que ce que je m'autorise habituellement. Mais j'avais le souvenir de ma visite en 2008 : beaucoup de très belles écorces, des érables, des chênes rares mais la moitié au moins ne portaient pas d'étiquettes. J'espérais que la situation s'était améliorée. Hélas c'était pire, encore moins d'étiquettes, des étiquettes placées très haut et effacées. Le jardin est bien entretenu, le jardinier fait bien son travail mais le suivi botanique n'est plus assuré. Je n'ai photographié que ce qui était étiqueté. Je vous montrerai cela après avoir écoulé les photos des Grandes Bruyères et de l'école du Breuil.

Mais il y a un arbre que je veux vous montrer d'abord. C'est mon kaki préféré. Il est moins grand que ceux de Paris mais son feuillage est tellement dense, tellement sain, tellement brillant… Il est magnifique :

Les jeunes fruits en formation :

Et les restes de ceux de l'an dernier, sans doute non cueillis et détachés seuls :

Les fruits du même arbre le 11 août 2008 :

Ceux de Marnay sur Seine un 18 septembre :

Et ceux de Paris bien mûrs un 25 décembre car je ne verrai jamais ceux d'Orchaise, on ne peut visiter en hiver.

Le bonheur des étourneaux :

J'espère que mon jeune 'Fuyu' aux fruits doux, non astringents, deviendra aussi beau.

Ce qui est remarquable aussi chez les kakis, c'est leur sexualité. Il existe des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles, des fleurs femelles. Il existe des variétés monoïques qui portent 2 ou 3 de ces types de fleurs. Il existe des variétés dioïques, des plantes mâles et des plantes femelles. Mais une fleur femelle non fécondée donnera un fruit, sans pépins.

C'est un arbre magnifique, grand et élancé, au feuillage à la fois dense et léger avec des feuilles joliment dentées. En automne on y reconnaitrait un hêtre à ses faines mais au printemps ce n'est pas évident

Désolée de ne pouvoir mieux détailler le feuillage, cela se passe très haut.

Ce mignon petit papillon (entre 2 et 3cm d'envergure) était posé sur la potentille rampante, une des plantes préférées de Pyrgus armoricanus, l'hespérie de la potentille. Mais il ressemble tellement à Pyrgus malvae, l'hespérie de la mauve, que je suis incapable de les différencier.