Sureaux

Maintenant beaucoup d'arbres fruitiers sont en fleur et participent au décor du jardin.

mirabellier :

cherry Lapins/Gisela. Vous ne le connaissez peut-être pas. Je l'ai acheté aux britanniques. Lapins est une variété de cerise d'origine canadienne, à fruits rouge sombre fin juillet, auto-fertile. Gisela est un porte-greffe nanifiant qui le fera plafonner à 2 m. C'est plus pratique pour la récolte, j'ai passé l'âge des acrobaties dans les cerisiers.

amélanchier :

prunellier :

pommier 'Everest' à petits fruits comestibles, je les laisse aux oiseaux. Mais c'est un excellent pollinisateur.

le kaki n'est pas encore réveillé, c'est 'Fuyu' à fruits non astringents et autofertile :

Ces deux pieds d'Actinidia chinensis, un mâle et une femelle sont les premiers plantés en France, en 1900. Ils ont donc 108 ans. Ils développent leurs premières feuilles de printemps mais la femelle a donné 340 kg de fruits l'an dernier ! Qui dit mieux ? Et ils sont en parfaite santé.
Ils sont très proches de l'espèce botanique, les fruits sont un peu plus petits et un peu plus acides que les cultivars développés depuis.

L'ensemble :

Le mâle :

La femelle :

Fleurs du cerisier 'Summit'. Je l'ai planté à Veneux.

A Romilly j'ai déjà planté un nashi, un kaki 'Fuju' à fruits non astringents, et deux fruitiers à port pleureur, un griottier 'Montmorency' qui n'a pas encore fleuri et le pêcher pleureur 'Lacrima'. Je ne sais pas si les pêches seront bonnes mais les fleurs sont très belles.

Il aura bien un port pleureur :

ou Duchesnea indica ? Fraisier des bois ou faux fraisier des Indes ?
C'est encore une de mes découvertes sur le terrain de Romilly hier :

Le feuillage de Fragaria vesca et celui de Duchesnea indica se ressemblent tellement que j'avoue ne pouvoir les distinguer de façon certaine qu'à la floraison. Les fleurs de Fragaria sont blanches, celles de Duchesnea sont jaunes. Les fruits de Duchesnea sont rouge vif, très décoratifs, comestibles mais insipides. On peut cependant les mettre en petit nombre dans une salade de fruits pour le décor.
Duchesnea indica n'est pas européen mais il s'y est naturalisé depuis trois siècles. Et il suffit que quelqu'un en plante un dans son jardin (c'est un couvre-sol beau et efficace) pour qu'il se répande. Il a colonisé mon terrain de Veneux, c'est dire si je le connais.
Comment les distinguer ? La seule recette que j'aie trouvée, c'est que la dent terminale d'une foliole de fraisier est aussi longue que celles situées à côté d'elles. Ben, c'est subtil et pas évident.
Je pense que la plante de Romilly est un fraisier parce que les folioles d'un faux fraisier sont plus arrondies et surtout parce que le pétiole est très poilu.
Voici Duchesnea indica, pas encore complètement développé ce 18 mars, chez moi à Veneux :

Feuille de Duchesnea au scanner, le pétiole n'est absolument pas velu :

La solution de l'enigme lors de la floraison..

En théorie, il est plus facile de déterminer le sexe d'une fleur unisexuée que celui des anges. Mais ce n'est pas toujours aussi évident.
Les plantes à fleurs sont dans leur grande majorité hermaphrodites. Mais la nature a tout essayé. Certaines ont des fleurs hermaphrodites autofertiles. D'autres ont des fleurs hermaphrodites auto-incompatibles. Il leur faut alors un autre plant de la même espèce voire de la même espèce mais d'une variété différente. Les amateurs d'arbres fruitiers connaissent ce problème.
D'autres plantes, les plantes monoïques, sont hermaphrodites mais portent des fleurs unisexuées, des fleurs mâles avec des étamines, des fleurs femelles avec un pistil.
Et il y a les plantes dioïques avec des plants des deux sexes qui portent chacun un seul type de fleurs. Il faut donc là aussi deux plantes mais, de plus, elles doivent être de sexe différent et on peut rencontrer des problèmes quand on veut les cultiver.
Il y a par exemple le cas du houx commun chez nous, Ilex aquifolium, dont on ne trouvait il n'y a pas si longtemps que des plants femelles. Pas grave, il y a des houx mâles à proximité dans la nature. Mais pas toujours, alors pour les belles boules vous pouvez attendre.
Il n'y a pas si longtemps également, on ne trouvait que des plants non sexés d'argousier, Hippophae rhamnoides. Comme on les achète pour les belles boules il fallait donc en acheter une dizaine pour être certain, statistiquement, d'avoir au moins un pied de chaque sexe, et encore, à condition que toutes les boutures n'aient pas été prises sur le même pied. J'ai essayé de discuter avec un pépiniériste ignare, il n'a rien compris.
Vous avez acheté deux plantes mais l'une d'elles n'a pas survécu à la transplantation et, parfois, c'est une plante rare difficile à trouver. Il faut absolument connaître le sexe du pied survivant. Si vous n'avez pas les moyens techniques pour une étude ADN (pour les chromosomes ce n'est pas évident, il n'y a pas obligatoirement un chromosome sexuel comme chez les animaux), il n'y a qu'une solution : les fleurs.
Mais les fleurs unisexuées ont souvent des organes des deux sexes. Si c'est un actinidia, par exemple, la fleur mâle a tellement d'étamines, en grosse touffe occupant toute la fleur, qu'on se doute que c'est la fleur mâle. Mais s'il vous reste le pied femelle, c'est moins évident. Certes, il y a un gros ovaire mais entouré d'une couronne d'étamines infertiles. Là encore ce n'est pas grave, si vous êtes débrouillard vous trouverez bien des photos des deux types de fleurs sur Internet.
Aujourd'hui, mes Ribes fasciculatum sont en fleur. Par curiosité, je suis allée voir sur Internet. Il n'y a pas grand-chose et surtout pas des photos permettant de comparer les sexes, même sur des sites spécialisés en botanique. Pourtant, dans les deux sexes, les fleurs semblent être des fleurs complètes. Heureusement, mes deux pieds sont en vie et on va voir pour la première fois une étude comparative.
Dans votre jardin, il faudra mettre le nez dessus, les fleurs sont parfumées mais très petites :

Fleur femelle :

Fleur mâle :

La différence la plus évidente, c'est la grosseur des étamines.

Un peu noyés dans les pervenches, les mahonias et les jonquilles, il y a 4 jeunes plants de néflier du Japon (Eriobotrya japonica). Vous savez, les nèfles parfumées et sucrées que l'on trouve parfois au marché.

Un rigolo (Franck ?) a dû se régaler et laisser les noyaux sur place. Le plus grand plant va rester où il est, tout près de la porte vitrée de la salle à manger, en direct pour le dessert, les plus petits vont partir à Romilly.
Le semis de néflier du Japon est très facile, bien plus facile que celui de sureau, et si une nèfle vous a plu, n'hésitez pas.

Les bulbes aussi se réveillent. Après les perce-neige, les jonquilles, les iris reticulata qui tous sont toujours fleuris, voici les narcisses, les tulipes botaniques, les jacinthes :

J'ai pu aussi admirer ce néflier du Japon, Eriobotrya japonica, plus dense que le mien (il n'est pas, comme le mien sous un chêne qui lui pompe l'air, l'eau et la nourriture). Ses jeunes feuilles très pâles font croire à des fleurs.

Ce matin, au centre de Veneux, j'ai vu les premiers forsythias en fleur.

Il a un nom étrange parce que je l'ai acheté aux anglais. Son origine est allemande mais les pépiniéristes allemands sont infréquentables sur Internet, le commerce avec les anglais est tellement plus facile. En bon français, c'est Cornus mas, le cornouiller mâle. 'Jolico' est une variété à gros fruits plus sucrés et plus riches en vitamine C.
Il fait partie de ma campagne fruitiers rares et fruits intransportables, tous ceux qu'on ne peut trouver au supermarché.
Il est autofertile mais pour une meilleure fécondation je lui amène jeudi, en urgence, un Cornus mas botanique. Ce n'est pas trop tard, les bourgeons ont éclaté mais les fleurs ne sont pas encore ouvertes. Vous aurez droit plus tard à une photo des fleurs.

Je n'y connais rien en noisetiers. Du moins pas plus que tous les jardiniers qui plantent ceux qu'on leur vend et en cueillent les fruits.
Sur mon terrain de Romilly il y a un noisetier, un seul, qui ne ressemble pas aux autres : il a des fleurs roses, complètement roses, aussi bien mâles que femelles.
Voici ses chatons, photographiés aujourd'hui :

On devine les grains de pollen qui, eux, sont jaunes. Tout de même...
Pour les fleurs femelles c était plus difficile, je n'en ai trouvé que deux déjà épanouies :

De plus près elle semble déjà couverte de pollen :

Ce noisetier est très en retard sur les autres et il ne peut compter sur eux pour la pollinisation. Les autres fleurs seront sans doute fécondées par ces chatons en retard, encore immatures :

Comme on ne voit pas souvent cette fleur femelle en photo, je suis allée en récupérer pour vous la montrer en gros plan. La partie rouge, les stigmates, fait environ 3 mm de long.

Il y a une belle video sur la pollinisation du noisetier à cette adresse.

Il y a deux jours, je vous ai montré une fleur de noisetier femelle. Mais je ne m'attendais pas à la trouver si tôt et en même temps que les chatons mâles. C'est pourquoi la mise au point n'était pas faite sur elle.
Olaf m'envoie une photo de meilleure qualité et je vous en fais profiter (on ne trouve pas beaucoup de photos de cette fleur) :

J'ai toujours lu, et je lis encore aujourd'hui sur Internet, que sur un noisetier les fleurs femelles apparaissent beaucoup plus tard que les fleurs mâles ce qui les oblige à être fécondées par un autre arbuste plus tardif. Je me suis toujours demandé comment les arbustes les plus tardifs étaient fécondés. On ne voit pas dans la nature de noisetiers sans noisettes.
Que la fécondation soit obligatoirement croisée, c'est normal et fréquent. Et c'est valable pour les variétés horticoles à grosses noisettes. Mais il ne faut pas exagérer le décalage des floraisons.

En rangeant mes photos, j'ai vu des fleurs femelles. Il faut dire qu'elles sont très discrètes et théoriquement plus tardives, c'est pourquoi je ne les avais pas cherchées. Elles sont bien là dès janvier et en même temps que les chatons mâles, ce qui ne corespond pas aux descriptions habituelles.
En voici une, juste au-dessus de chatons, reconnaissable à ses stigmates rouges. La mise au point n'a pas été faite sur elle, elle n'était pas prévue :

Sur le terrain de Romilly il y a une dizaine de noisetiers sauvages, en décembre il restait 2 noisettes et j'ai vu qu'elles étaient petites. Ils n'ont jamais été taillés, ou plutôt ils ont été maintenus en forme de petits arbres sur un tronc court. Ils sont larges et denses, de 4 à 5 m de hauteur. En voici le 18 décembre :

Le 14 janvier ils disparaissent sous une pluie de chatons :

A Paris le 12 décembre il y a un peu moins de fleurs. Seuls le rosier 'Albert Poyer' et les sauges rouges sont encore couverts de fleurs.
Il y a de nouvelles couleurs :
le kaki dont nous avons déjà parlé :

le Viburnum fragrans intéresse plutôt les moineaux qui m'ont paru manger les fleurs. Il ressemble beaucoup à V. bodnantense (c'est un de ses géniteurs).

Edgeworthia chrysantha commence à se réveiller, la corolle jaune apparaît tout juste :

Cela se passe au Jardin des Plantes à Paris, hier. Lorsque je suis arrivée, vers 9 h, ce beau plaqueminier, Diospyros kaki étalait ses superbes fruits en toute sérénité. A midi, il était couvert de nuées d'étourneaux qui se battaient comme des voyous qu'ils sont. Il y avait pourtant plus de fruits que d'oiseaux mais on ne peut changer le caractère d'un étourneau. Je suis certaine qu'aujourd'hui il n'y a plus de kakis sur l'arbre.

J'aime bien le cornouiller mâle, il fleurit en février et donne des fruits comestibles.
Je viens de recevoir des anglais qui l'appellent Cornelian cherry, et contre des £ bien entendu, un Cornus mas 'Jolico' qui donne des fruits 3 fois plus gros. Il a déjà de gros bourgeons floraux et n'en est pas avare :

Voici ceux du Cornus sauvage. Ce n'est pas évident sur la photo, il faudrait les rapprocher sur une même photo, mais ils sont moins nombreux et moins gros :

J'ai aussi reçu un Cornus officinalis, Japanese Cornelian cherry, mais il n'a pas encore de bourgeons floraux visibles.
Je photographierai tout ça en fleurs dans deux mois.

Pour le décor il y a aussi les pommiers couverts de petits fruits lumineux, en jaune comme Malus halepensis

ou en rouge comme John Downie

Je ne suis pas qu'une obsédée des sureaux. J'essaie aussi d'acclimater des arbres fruitiers. Mon territoire de jardinage n'est pas extensible à l'infini, il faut bien faire un choix. Les poires et les pommes, je les trouve quand je vais au supermarché. Je préfère tenter des fruitiers rares, voire exotiques. Je vous les présenterai mais je voudrais d'abord vous parler de ma dernière acquisition. Je suis allée la chercher à la poste cet après-midi, j'ai fait des courses ensuite et il était trop tard pour une photographie dehors.
Voici le contenu du colis dans un coin du séjour :

Monté sur son piédestal, c'est Musa 'Helen's Hybrid', un bananier qui donne des petites bananes comestibles bien sucrées et qui supporte -14°C, peut-être moins.

Cela veut dire qu'on peut obtenir des bananes en région parisienne !