Sureaux

Je vous l'avais déjà montré dans son beau costume de fin d'hiver et de printemps. Les photos sont du 12 mars 2008 et du 6 avril 2009 :

Depuis il a beaucoup grandi puisqu'il atteint maintenant la taille des platanes :

Ce 29 octobre je n'ai pu voir des poirettes sur l'arbre, elles sont petites, c'est trop haut, le tronc mesure un peu plus de 2m de haut et les branches charpentières sont presque verticales.

Il est encore presque totalement vert mais, avec un peu d'imagination, vous pourrez le voir dans son costume flamboyant d'automne à partir des quelques branches déjà rouges. Je ne suis pas certaine de pouvoir y retourner avant la chute de son feuillage flamboyant.

Son écorce noire est aussi très belle. Le voici de bas en haut :

J'ai ramassé des fruits au sol sous l'arbre entre 0 et 2m du tronc. Il ne peut y avoir d'erreur, il n'y a aucun arbre pouvant donner de tels fruits à proximité :

Lorsque je l'ai acheté il s'appelait Decaisnea fargesii (famille des Lardizabalacées ! ça fait gag). C'est l'arbuste aux haricots bleus.

Il est tout jeune, il n'a pas encore fleuri et je n'ai donc pas vu ses haricots bleus. Mais son feuillage m'a paru normal cet été :

Le problème c'est son feuillage d'automne. Je ne le lui reproche pas, il est superbe. Mais il est prévu qu'il soit jaune beurre, c'est écrit et photographié partout. Celui de mon arbuste est rouge vif. J'ai oublié de le photographier avant, aujourd'hui il est un peu plus pâle et perd des folioles mais il est encore bien rouge :

Alors, c'est qui ?

Les fruits des Zanthoxylum murissent très lentement. Je vous avais montré la première graine visible sur mon jeune Zanthoxylum simulans de Romilly le 5 septembre :

Mais depuis les autres fruits ont peu évolué, il y a même encore de rares fruits verts. Photos du 16 octobre :

Les fruits de Zanthoxylum piperitum à Paris sont encore moins avancés. Le 23 octobre :

Et voici ceux de Zanthoxylum setosum à Nogent sur Vernisson le 22 octobre. Ses tiges sont couvertes de lichens. Il a été planté il y a 54 ans.

Celui qui a les fruits les plus mûrs, c'est Zanthoxylum planispinum à Paris.

Sur cette photo on voit des fruits à divers stades, même des coques très sèches en bas à gauche

Ces fruits de planispinum ont 4mm de diamètre. J'ai eu beaucoup de mal à ouvrir la coque sèche, c'est dur et résistant. Mes mains en ont gardé longtemps une forte odeur de poivre très parfumé, c'est très agréable.

Pyrus pyraster est "notre" poirier sauvage. Il est devenu rare, et il n'est pas toujours pur parce qu'il s'hybride facilement avec le poirier cultivé.

Le poirier cultivé, Pyrus communis, est plutôt originaire d'Asie Mineure, peut-être aussi par hybridation de P. pyraster x P. caucasica. Cela remonte à très loin, on en a trouvé sur des sites du néolithique.

Ma première rencontre avec notre poirier sauvage a eu lieu hier à l'Arboretum des Barres. J'espère vous le montrer en entier l'an prochain et dès le printemps pour sa floraison. Il avait déjà perdu presque tout son feuillage sauf quelques bribes de ces très belles feuilles dans leur coloris d'automne. Sa poire est minuscule, la taille d'une noisette, et elle est ronde. L'une d'elle avait pourri en restant sur l'arbre et sur cette photo on voit aussi comme un bourgeon se termine souvent par une épine.

Le chalef d'automne est un arbuste. Lorsque j'ai planté mes 3 Eleagnus unbellata, j'ai pensé à leur développement jusqu'à 3m x 2m. Lorsque j'ai vu celui du Jardin Botanique de Marnay sur Seine, je me suis un peu inquiétée. C'est un arbuste mais de la taille d'un petit arbre. Et je viens de rencontrer celui de l'Arboretum des Barres, c'est encore pire, surtout en largeur, 4m ou plus.

Mais, même trop grand pour la place que je lui ai octroyée, c'est un petit arbre superbe et croulant sous les fruits. Ses fruits, mûrs et délicieux en décembre lorsqu'on les détache facilement, sont aussi très beaux. Le japonais les appellent baies d'argent. Rouge vif, ils sont constellés de petites étoiles d'argent  très lumineuses. Ce sont de vrais petits bijoux, difficiles à photographier de près avec seulement l'APN sans accessoires tant ils brillent.

Les fruits de Cornus mas arrivent à maturité. Ils virent maintenant au rouge sombre comme celui qui est en bas à droite :

Quand peut-on les consommer ? Ils sont au mieux de leur goût quand ils tombent tout seuls. Ils sont le plus souvent groupés par deux, c'est peut-être ce qui leur a valu le nom peu respectueux de couilles de suisse.

Chaenomeles cathayensis ne supporte pas très bien la sécheresse. L'an dernier, le 25 septembre 2010, il avait encore des feuilles :

Cette année, sans doute parce que la sécheresse a commencé dès la fin de l'hiver, il avait perdu tout son feuillage le 3 septembre. Mais il est toujours en vie et ses fruits, pas encore mûrs, sont magnifiques :

Des beaux fruits mais plus une seule feuille.

Le poivre de Sichuan sera bientôt prêt. Les Zanthoxylum murissent leurs fruits. A Paris c'est Zanthoxylum planispinum et Zanthoxylum piperitum :

A Romilly mon petit piperitum est trop jeune mais Zanthoxylum simulans est le premier à expulser une graine :

Il faut attendre pour les cueillir que toutes les graines soient expulsées. Le poivre de Sichuan est obtenu en réduisant en poudre les enveloppes sèches des fruits qui tiennent longtemps sur l'arbuste

.

Il est splendide ce pommier à fleurs, Malus 'Evereste', dont la fructification est aussi belle que la floraison. Les petites pommes colorées s'y bousculent.

Ces jolies petites pommes dureront très longtemps si les oiseaux n'y touchent pas. Mais cela n'est pas certain. Regardez la petite pomme du bas, elle est déjà grignotée :

Et n'oubliez pas que c'est un excellent pollinisateur pour les pommiers fruitiers.

Pour le Solanum qui est pour moi le plus beau, Solanum rantonetti, je n'avais pas de photo de détail des fleurs. J'ai maintenant ce qu'il faut. J'ai photographié l'un des nombreux arbustes du Jardin des Plantes :

J'ai fait aussi une meilleure photo de la fleur de la morelle de Balbis, on y voit même le pistil. C'est aussi au Jardin des Plantes, les précédentes photos avaient été prises à Marnay sur Seine.

Et aussi la feuille, aussi piquante que le reste, il y a des épines sur la nervure centrale :

Mon jeune kaki, Diospyros kaki ' Fuyu', commence lui aussi à souffrir de la sécheresse puisqu'il prend déjà des couleurs d'automne. Son feuillage d'automne est une merveille mais en août, c'est un peu tôt. Je l'ai bien sûr aussitôt arrosé copieusement. Le terrain de Romilly sans eau devient difficile à gérer.

La grande saison des fruits a bien démarré. Après les fruits des sureaux noirs sauvages, j'ai cueilli une partie des poires de nashi et maintenant les cornouilles de Cornus mas sont mûres. Un cornouiller mâle est aussi beau en fruits qu'en fleurs :

Je vous avais montré mes 3 arbustes pour leur première floraison, mais une floraison abondante, le 20 avril. Ensuite ce fut la déception : pas un seul fruit. Mais c'est peut-être normal, ils sont trop jeunes. En cas de semis ils produisent 6 ans après le semis. L'un d'eux a beaucoup grandi, j'avais noté 1m de haut en avril, il est maintenant plus grand que moi et fait au moins 1m de large.

Mais il y a une surprise : les 3 arbustes ont une deuxième floraison. Elle est très faible, rien à voir la floraison d'avril. Ce sont des groupes de deux ou trois fleurs. Mais cela reste étonnant, je ne l'ai vu mentionné nulle part.

Floraison d'avril :

Floraison d'août :

Pauvre jujubier, nous lui en avons fait voir de toutes les couleurs. Mon fils, complètement nul en botanique, l'avait acheté en Espagne à un pépiniériste encore plus nul que lui puisqu'il lui avait vendu cet arbre d'environ 1m50 en racines nues en plein mois de juillet. C'était il y a une quinzaine d'années. L'arbre a fait un voyage de quelques jours en pleine canicule aggravée par la voiture sans clim toutes racines à l'air. Je l'ai aussitôt planté, il a aussitôt fait quelques fleurs. Ensuite il a survécu pendant des années, débourrant toujours très tard mais je crois que c'est normal pour cet arbre. Les feuilles sont devenues de plus en plus rares et c'est mourant que je l'ai transplanté à Romilly il y a un peu plus d'un an. On dit cet arbre résistant à la sécheresse et aux sols pauvres mais ceux qui écrivent cela n'ont sans doute jamais tenté la culture sur sable pur.

L'an dernier il a fait peu de feuilles mais il venait d'être transplanté et ce n'était pas pire qu'à Veneux. Cette année j'ai patienté, longtemps patienté, mais…rien. Début juillet j'allais l'arracher lorsque j'ai aperçu des petits points verts, de la taille d'une tête d'épingle. Je lui ai accordé un sursis. Pendant un mois les petits points verts n'ont pas grossi. Après des mois de sécheresse il devait se croire toujours à Veneux et il hésitait à vivre.

Hier j'ai trouvé 30mm de pluie dans le pluviomètre et il débourrait !

Il mesure environ 1m80. Les photos sont du 6 août. Les eupatoires derrière lui mesurent 1m50.

Va-t-il vivre ? Ces rares feuilles tardives vont-elles lui permettre de se refaire un bon état de santé ? Je le saurai l'année prochaine. Si c'est oui, il aura gagné la médaille d'or du désir de vivre.

J'avais planté ce très petit figuier en septembre 2009. Il est toujours aussi petit parce qu'il a eu beaucoup d'ennuis.

Voici dans quel état je l'ai trouvé le 11 décembre 2009 :

Le peu de branches qui n'avaient pas été dévorées étaient rongées, écorcées. Je pensais qu'il ne s'en remettrait pas mais j'ai gardé un faible espoir et je l'ai protégé en l'emballant dans un sac de plastique fixé au sol par des piquets :

Mais le 22  février 2010 je voyais que les lapins avaient contourné l'obstacle en creusant sous le plastique :

Le printemps était bien avancé lorsque je l'ai débarrassé de son sac car les lapins n'attaquent généralement pas en été. Le 28 mai 2010 je constatais que les branches rongées étaient bien mortes mais qu'il repartait du pied :

C'est confirmé le 28 juin 2010 :

Mais il est attaqué de nouveau au niveau des racines qui sont dénudées le 8 août 2010 :

Je l'ai alors protégé par une ceinture large de rondins empilés :

Le tout sera emballé dès qu'il aura perdu son feuillage dans du grillage à poules. Il n'a plus été attaqué, la forteresse qui l'entoure est impénétrable.

Après toutes ces souffrances ce pauvre petit figuier ne mesure que 50 cm de haut. Il a pourtant le courage de me préparer quelques figues, peut-être pour me remercier de l'avoir défendu :

Celui-ci a été photographié au Prieuré d'Orchaise en juin. Comme celui de Paris il a l'aspect d'un petit arbre d'environ 3m de haut. Il a les mêmes belles feuilles larges et un peu gaufrées.

J'ai lu sur des forums que des jardiniers qui l'ont planté se plaignent de l'absence de fruits. C'est faux, regardez bien sur les images il y a déjà les chatons qui seront actifs l'hiver prochain. Mais le noisetier est considéré comme autostérile. Je pense qu'il est souvent planté pour sa beauté et son originalité et on oublie de lui donner un compagnon d'une autre variété. Pour rester dans les petites formes pourquoi pas purpurea ? Lui aussi donne des noisettes délicieuses et il a même semé un de ses petits sur mon terrain de Romilly.

Ce très beau petit hêtre tortueux atteint seulement 3m ou à peine plus. Rien d'étonnant, c'est le plus tortueux des faux de Verzy que j'ai rencontrés. La densité de ses branches et de ses feuilles est telle que cela forme un mur absolument impénétrable qui s'étale même sur le sol alentour. Là où on a découpé le feuillage pour permettre le passage dans le chemin, on croit pouvoir glisser un œil. Mais on ne voit pas grand-chose tant c'est sombre, presque le noir absolu.

Pour tenter de vous montrer son tronc et sa structure j'ai quelques photos prises l'hiver :

Une remarque sur l'étiquette : on écrit un fau, des faux.

Et voici un autre tortueux, c'est Corylus avellana contorta :

Et la photo d'hiver pour voir son squelette :

Corylus avellana contorta et Corylus avellana purpurea (et non maxima) sont peut-être bien la solution à mon grand appétit pour les noisettes et au manque de temps pour l'entretien des noisetiers. En effet à Romilly ils n'ont pas été entretenus depuis des dizaines d'années. Le noisetier commun doit être rabattu régulièrement pour cultiver sur des rejets de taille décente. Les miens sont si hauts que je ne goûterai jamais leurs noisettes et le travail qui m'attend est énorme. Les deux formes citées n'ont pas besoin d'être taillées.

Je vous ai déjà présenté ce charmant petit couple du Jardin des Plantes. Petit n'est peut-être pas le terme approprié, ils sont plutôt imposants. Ils sont tellement beaux que vous en reprendrez bien quelques photos. Et cette fois il y a les fruits, cela va nous permettre de déterminer l'espèce exacte.

Madame est à gauche, elle est très verte, Monsieur est à droite, un peu plus blond. Ce printemps encore ils se sont bien aimés et il y a beaucoup d'enfants :

Deux espèces d'actinidias ont longtemps été considérées comme deux variétés d'une même espèce, Actinidia chinensis. Mais depuis 1984 elles ont été séparées en Actinidia chinensis à fruits lisses et Actinidia deliciosa (celui qui est le plus souvent cultivé sous de nombreuses variétés) à fruits velus. Les fruits de notre vénérable dame sont très velus, c'est donc un Actinidia deliciosa. Ces fruits encore loin de la date de maturité mesurent déjà 7,5cm de long.

Je crois bien que je ne vous ai encore jamais montré le pistachier mâle du Jardin des Plantes de Paris, celui qui a permis à Sébastien Vaillant de commencer à comprendre la sexualité des plantes. Celui qui a permis grâce à une de ses branches fleuries de féconder un pistachier femelle. Je vais tout de suite combler cette importante lacune.

Il est dans le jardin alpin. Cet arbre vénérable de 309 ans commence à utiliser des béquilles mais son feuillage opulent est bien vert.

'Hosui', c'est mon plus vieux nashi, le poirier japonais, Pyrus pyrifolia. Je vous l'ai déjà montré en fleurs et c'était sa troisième floraison :

Cette fois je lui avais offert des copains en fleurs, un autre nashi et 3 poiriers communs. Succès confirmé dès le 19 avril :

Mais maintenant il croule sous les fruits :

Les branches sont toutes des charpentières et elles courbent presque jusqu'au sol alors que les fruits n'ont pas encore leur taille définitive. Les branches verticales que l'on voit au-dessus sont celles d'un saule situé derrière.

Vous me direz, j'aurais dû éclaircir les bouquets de 3 fruits. Mais il y en a très peu, je crois qu'il a fait son éclaircissage tout seul. Le problème n'est pas là. Les charpentières ne sont pas encore assez fortes. Il est dit que le nashi n'a pas besoin de taille, je ne l'ai donc jamais taillé. Mais je crois qu'il sera nécessaire de raccourcir un peu ces charpentières après la cueillette.

'Winter Banana' est une vieille variété américaine de pommier. Son nom est dû au goût de ses fruits. Vous ne trouverez jamais ses pommes dans le commerce car elles ne supportent pas le traumatisme du calibrage automatique. Il était superbement en fleurs en avril :

Et maintenant il est couvert de fruits. Pourtant je n'y croyais pas car c'est le seul des 3 pommiers plantés qui a survécu aux dents des lapins. J'avais pensé à lui amener une branche de 'Evereste' mais je n'en ai pas eu le temps. Comment a-t-il été fécondé ? Un Malus sylvestris quelque part dans les bois ? Un valeureux pollinisateur qui aurait parcouru 500m ou plus ? Ou bien est-il plus autofertile qu'on ne le dit ?

Ses pommes seraient mûres à partir d'octobre. Vu leur taille et leur coloration en juin, c'est encore pour moi un sujet d'étonnement.

Il fait trop chaud pour travailler. C'est ce que j'avais envie de me dire mais il y a des travaux obligatoires. Je devais aller à Romilly voir si certaines plantes n'étaient pas en détresse. Je pensais surtout au néflier que je n'avais pas eu le temps de planter et qui était encore en pot. Un pot ça sèche vite. J'y ai trouvé aussi des hibiscus herbacés mal en point.

'Oliver' est un néflier du Japon, Eriobotrya japonica, une variété à gros fruits sucrés que j'ai achetée aux anglais. Je l'ai planté aujourd'hui sans faire l'erreur de celui de Veneux : planté trop près d'un grand chêne et de la maisonnette du voisin, il a mis 15 ans avant de fleurir lorsqu'il a réussi à dépasser la maisonnette et trouver davantage de soleil. 'Oliver' sera en plein soleil toute la journée. Il mesure 1m20, son feuillage persistant est magnifique, très grande feuilles vernissées. Son pied a aussitôt été couvert d'un épais tapis de feuilles mortes, dans quelques jours il aura aussi son corset de grillage anti-lapins.

'Fuyu', c'est le Diospyros kaki à fruits non astringents qu'on peut manger juste mûrs comme des pommes sans qu'ils soient blets. Il a un an de plus. Lorsque je l'ai planté en mars 2010, la façon dont il était taillé m'a inquiétée.

Mais cette année il a bien démarré et sa ramure est équilibrée. Il mesure 1m40. J'espère une floraison pour l'année prochaine.

Aujourd'hui je suis allée au Prieuré d'Orchaise. 177km, c'est beaucoup, plus que ce que je m'autorise habituellement. Mais j'avais le souvenir de ma visite en 2008 : beaucoup de très belles écorces, des érables, des chênes rares mais la moitié au moins ne portaient pas d'étiquettes. J'espérais que la situation s'était améliorée. Hélas c'était pire, encore moins d'étiquettes, des étiquettes placées très haut et effacées. Le jardin est bien entretenu, le jardinier fait bien son travail mais le suivi botanique n'est plus assuré. Je n'ai photographié que ce qui était étiqueté. Je vous montrerai cela après avoir écoulé les photos des Grandes Bruyères et de l'école du Breuil.

Mais il y a un arbre que je veux vous montrer d'abord. C'est mon kaki préféré. Il est moins grand que ceux de Paris mais son feuillage est tellement dense, tellement sain, tellement brillant… Il est magnifique :

Les jeunes fruits en formation :

Et les restes de ceux de l'an dernier, sans doute non cueillis et détachés seuls :

Les fruits du même arbre le 11 août 2008 :

Ceux de Marnay sur Seine un 18 septembre :

Et ceux de Paris bien mûrs un 25 décembre car je ne verrai jamais ceux d'Orchaise, on ne peut visiter en hiver.

Le bonheur des étourneaux :

J'espère que mon jeune 'Fuyu' aux fruits doux, non astringents, deviendra aussi beau.

Ce qui est remarquable aussi chez les kakis, c'est leur sexualité. Il existe des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles, des fleurs femelles. Il existe des variétés monoïques qui portent 2 ou 3 de ces types de fleurs. Il existe des variétés dioïques, des plantes mâles et des plantes femelles. Mais une fleur femelle non fécondée donnera un fruit, sans pépins.

Je suis tombée en arrêt devant cet arbuste au feuillage somptueux, léger, dense et trainant jusqu'au sol. Une espèce inconnue de moi ? Pas du tout. C'est notre noisetier, Corylus avellana, mais paré d'un feuillage peu ordinaire. Si on fait abstraction de ce feuillage et si on va l'examiner sous ses jupes, il a tout du noisetier.

Feuille d'un Corylus avellana "normal" :

et sa forme pourpre :

Un bel arbre et de beaux gros fruits. Souvenez-vous, j'avais ramassé le 9 avril un fruit pourri. J'y avais trouvé 10 grosses graines. Elles avaient déjà subi le froid hivernal. Je les ai lavées pour les débarrasser de la pulpe sans doute inhibitrice et je les ai aussitôt semées.

Il y a quelques jours une plantule s'est montrée :

Et ce matin, c'est le bonheur, une deuxième plantule montre le bout de ses premières vraies feuilles. J'espère que le miracle va continuer.

Et, comme un miracle ne vient jamais seul, un orage hier soir nous a donné 7mm de pluie. Sans doute le bilan total pour ce mois de mai, 3mm de plus qu'en avril. C'est un vrai arrosage et le remplissage de la cuve d'1m3 et des récipients dispersés sur le terrain.

Voici un groupe de deux de ces grands arbres américains. Même en Europe Prunus serotina peut atteindre 20m. Ses fruits sont utilisés en confitures, conserves, glaces.

Je vous ai déjà montré de nombreuses fois mes Corylus avellana, en version verte et en version rouge. Ce noisetier est le plus petit, il peut tout de même atteindre 8m.

Je vous ai montré le très, très grand Corylus colurna de Paris. Lui, c'est un arbre qui peut atteindre 35m.

Voici maintenant, aux Grandes Bruyères, Corylus maxima 'Purpurea'. Ce noisetier est un peu plus grand que avellana. Sur la première photo c'est le plus grand des arbustes rouges. Il a déjà préparé les chatons pour l'hiver prochain.

Les Actinidia deliciosa fleurissent déjà, du moins le mâle 'Tomuri' et l'hermaphrodite 'Solo'.

Les fleurs du mâle montrent au centre uniquement de nombreuses étamines aux très longs filets. Sur les photos de face on devine une forme ronde, un pistil très atrophique sans aucun des attributs du pistil :

Les femelles ne sont pas encore en fleurs. J'ai repris des photos de juin 2008. Les filets des étamines sont beaucoup plus petits et les étamines ne dépassent pas l'ovaire. L'ovaire, gros est surmonté d'un bouquet de brins blancs, ce sont les styles et stigmates. Ce sont ces styles et stigmates qui sont proéminents et dominent le reste.

Le troisième sexe, l'hermaphrodite, a des fleurs qu'on prendrait pour des fleurs mâles si on les regardait rapidement. Les étamines ont des filets très longs et ce sont elles qu'on voit en surface. Mais ces étamines s'écartent pour laisser voir un pistil complet, aussi gros que celui d'une fleur femelle même si les étamines le dépassent, avec ovaire, styles et stigmates.

Mais, vous commencez à me connaître, je ne peux supporter de n'avoir qu'un sexe d'une plante dioïque. D'ailleurs les fruits de la femelle sont comestibles. Où trouver une femelle ? Pas en France, je n'ai pas trouvé même en fouillant dans tous les sites de vente de plantes. Tous vous disent qu'il y a 2 sexes, que le mâle est plus coloré mais ils vous vendent des plants à l'unité sans précision du sexe. Un problème habituel. J'ai donc commandé à l'étranger 2 petites femelles que j'ai plantées en mars.

Leur feuillage est totalement vert mais elles sont si petites avec seulement une dizaine de feuilles que ce n'est pas significatif. Nous verrons l'année prochaine.

J'ai eu la chance d'avoir une fleur ! Les photos sont du 18 avril :

La fleur est fanée le 24 avril et on voit parfaitement la totalité du pistil :

La différence avec la fleur mâle est évidente. Elle a autant d'étamines que la fleur mâle et ces étamines paraissent bien formées, c'est une particularité de toutes les fleurs femelles d'actinidia. Mais ces étamines restent plaquées au fond contre le gros ovaire surmonté de son bouquet de styles. C'est la même disposition que pour la fleur femelle de chinensis (la fleur de deliciosa est identique mais les anthères sont jaunes) :

Ce qui est étonnant sur toutes ces fleurs d'actinidias femelles, c'est l'aspect bien formé des étamines stériles.

Etamines de mâle kolomikta :

Etamines de femelle kolomikta :

Etamines de femelle chinensis :

On voit que les étamines des femelles sont parfaites à part l'absence de pollen fertile : anthères à deux loges, insertion du filet à mi-hauteur entre les loges. On pourrait croire qu'une mutation peut permettre la transformation en fleur hermaphrodite. Cela ne semble pas être le cas, les fleurs femelles ne peuvent évoluer en fleurs hermaphrodites. Ce sont les fleurs mâles au pistil atrophique qui peuvent évoluer en fleurs à pistil fonctionnel. Pour les très curieux, voir les explications sur ces études.

J'ai envie de voir une fleur hermaphrodite. Je viens donc d'acheter Actinidia deliciosa 'Solo' qui a deux boutons. Pour les fleurs de deliciosa il faut attendre un peu, ils fleurissent en général à partir de fin mai.

Cet actinidia est vendu en France uniquement comme plante décorative et c'est toujours un mâle parce que son feuillage est considéré comme plus coloré. C'est par ce feuillage que je me suis laissé séduire. Voici donc mon mâle qui a maintenant 5 ans.

Il a fleuri en avril car la floraison de cette espèce est beaucoup plus précoce que celle des autres actinidias. La première photo montre les boutons le 10 avril, les suivantes sont du 24 avril.

Lorsqu'on n'a jamais vu une fleur d'actinidia, le sexe de cette fleur mâle est moins évident que chez chinensis car il n'a pas la grosse touffe d'étamines formant un énorme pompon qui occupe tout le centre de la fleur. Les étamines de Actinidia kolomikta mâle sont moins nombreuses mais ce que l'on aperçoit au centre derrière les étamines est informe et n'a rien d'un pistil bien constitué.

Ces fleurs sont beaucoup plus petites que celles de chinensis.

A Romilly j'avais tout de suite remarqué l'abondance des fraisiers des bois, Fragaria vesca, qui se faufilent partout. Ils sont en fleurs dès le début du mois d'avril et jusqu'à la fin de l'été avec une petite pause. Quant aux fruits, j'ai de la peine à les voir, ils sont aussitôt dévorés par les gamins qui me rendent visite. J'ai favorisé l'installation de tapis denses en coupant régulièrement tout ce qui dépasse au dessus.

Un autre fraisier très vigoureux et conquérant, nettement plus grand, c'est le fraisier capron, Fragaria moschata. J'avais planté quelques pieds à Trifouilly et dès le printemps suivant j'avais un beau tapis qui avait évincé les autres plantes. Il ne se gêne pas pour envahir, il envoie ses stolons par-dessus les autres plantes et finit par les étouffer. J'ai récupéré ces fraisiers pour les transplanter à Romilly et en avril cette année il était fleuri et bien installé jusque loin du lieu de plantation. Vous remarquerez sa pilosité.

Ces fraisiers se débrouillent seuls et cela n'a rien à voir avec nos fraisiers de culture si délicats.