Sureaux

Je suis une couche-tard et pour une nuit décente, je dois me lever tard. Quand je me suis couchée à 4h du matin, un réveil à 9h ne fait pas une longue nuit. Pourtant, au plus tard à 9h les oiseaux viennent taper aux fenêtres s'il n'y a plus rien à manger sur la table. Cela s'est déjà produit plusieurs fois et aussi l'an dernier. Ne me parlez pas de cervelle d'oiseaux. Les oiseaux sont intelligents et ils ont parfaitement compris où niche le restaurateur. Ou la restauratrice, je ne sais s'ils distinguent le sexe des humains. C'est bien possible, mon chat Armel fait la différence.

Les mésanges sont toujours là, même les longues queues sur la graisse aux insectes

et les geais passent tous les jours

Le froid aidant il y a des nouveaux :

Alors que je ne voyais que des mâles, au moins une dizaine en permanence, je m'étonnais de ne pas voir de merlette. L'une d'elles est arrivée aujourd'hui. Elle a beaucoup consommé, uniquement des insectes séchés :

Les étourneaux sont là. Eux aussi apprécient la graisse aux insectes, jusqu'à faire des acrobaties:

Verdier :

Chardonneret :

Une bonne nouvelle : j'ai trouvé des sacs de cacahuètes de 10 kg aux Jardins de Provence.

les jours croissent du saut d'une puce.

J'entends certains ronchonner, les jours n'augmentent qu'à partir du solstice dans 10 jours. C'est vrai. Mais le dicton n'est pas complètement faux.

Il y a un décalage et, si les jours continuent à diminuer, c'est maintenant uniquement le matin. Le soir l'heure du coucher du soleil se stabilise puis, très lentement se fait se plus en plus tard et cela donne déjà une impression d'allongement des jours.

Sainte Lucie ou Lucia est fêtée dans plusieurs pays d'Europe avec des défilés de jeunes filles ou de fillettes portant des bougies. En France, à ma connaissance, seule Montbéliard organise un lumineux défilé de fillettes en l'honneur de cette fête de la lumière. Lucie est un prénom dérivé de lux, la lumière en latin.

De tous les jours de l'année, ce jour est l'un des plus importants pour moi :

C'est la fête de ma sainte patronne.

C'est le jour de naissance de ma première petite-fille, une petite fée de lumière.

C'est le début du retour du soleil le soir. Je suis surtout active le soir et c'est pour moi très important, c'est un peu plus de joie dans la nature.

Arbuste au feuillage persistant et à la floraison parfumée, tout le monde est d'accord sur cela. Mais pour la rusticité et pour la date de floraison, vous trouverez n'importe quoi. Ce que j'ai pu constater, c'est qu'il est bien rustique dans le Loiret (plus froid qu'ici l'hiver) et ce n'est pas étonnant car il vit jusqu'à 3000m, et qu'il était en pleine floraison le 21 octobre.

Il a ici un port élancé mais j'ai cru comprendre qu'en vieillissant il sera plus étalé et dense, un peu comme Osmanthus armatus, photographié à Paris un 31 décembre :

Ce beau chêne américain est en danger. Il n'en a été recensé qu'un millier d'individus sur une zone limitée qui tend à se rétrécir. Il est de plus facilement atteint par le chestnut blight, chancre du châtaignier, Cryphonectria parasitica, et les capacités germinatives de ses glands semblent faibles.

J'ai un abonnement aux Grandes Bruyères et j'observerai plus attentivement à partir du printemps prochain ce jeune chêne planté en 2004.

Voici parmi mes rosiers les plus valeureux, ceux qui sont encore en fleurs en décembre.

Albert Poyet. Je l'ai acheté après avoir admiré sa superbe longévité à Paris. Pour ces deux grappes de roses il a envoyé une forte tige très solide à 3m de hauteur. Il est planté depuis moins d'un an, c'est sa première année de floraison.

Fraise des Bois aux boutons rouges comme des fraises qui ne s'ouvrent jamais. Il a porté des grappes de boutons sans interruption depuis juin.

L'hiver dernier il avait encore quelques boutons le 6 janvier :

Le 22 janvier il n'était plus fleuri mais il avait un ravissant liseré rouge sur les plus jeunes feuilles :

Red Parfum. Pour ces dernières roses il a envoyé lui aussi une très longue tige. C'est normalement un grimpant que je voulais traiter en très grand buisson mais je crois que je vais avoir du mal.

L'hiver dernier il tentait encore de fleurir le 22 janvier :

Et il a aussi de magnifiques cynorrhodons qu'il va garder tout l'hiver :

Rosa canina. Les rosiers sauvages, de plus en plus nombreux depuis que je leur offre l'accès au soleil, me récompensent de leurs jolis fruits :

Lorsqu'on cherche des renseignements sur ce cornouiller, on trouve surtout son aspect au printemps : un feuillage qui me parait banal pour un Cornus, des petits corymbes de fleurs blanches qui ressemblent à ceux du cornouiller sanguin. On ne voit pas pourquoi on s'embêterait avec ce cornouiller alors que le cornouiller sanguin est spontané chez nous.

Mais c'est en automne qu'il est vraiment beau avec de jolies couleurs de feuillage et en hiver avec ses jeunes tiges rouges.

Je possède 3 Hydrangea quercifolia à Veneux, 2 'Snow Queen' et 1 'Harmony'.

'Snow Queen' :

'Harmony' :

Je vous les ai déjà montrés. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est pour vous montrer mes constatations, des particularités dont on ne parle pas beaucoup.

Les hydrangeas à feuille de chêne supportent le calcaire et le soleil. Je dirai même qu'ils ont besoin pour être très beaux de davantage de soleil que les autres hydrangeas. 'Harmony' et l'un des 'Snow Queen' sont trop à l'ombre et fleurissent de moins en moins. Ils vont être déplacés à Romilly.

Mais le feuillage aussi est influencé par l'ensoleillement. Ce qu'on ne dit jamais, c'est que leur feuillage persiste une grande partie de l'hiver, quelle que soit l'exposition. Mais ce feuillage va prendre de magnifiques colorations dès l'automne uniquement s'ils sont au soleil.

'Snow Queen' en plein soleil :

Le même jour 'Harmony' trop à l'ombre :

Seules les feuilles les plus basses prennent quelques tons roux mais ce n'est pas le cas tous les ans :

'Harmony' le 14 janvier 2010, toujours vert :

Au moins un geai vient tous les jours sur les 2 zones de restauration, une au nord, la plus facile à photographier, et une à l'est. Ils viennent le matin, je ne les vois plus après 13h.

Voici une magnifique séquence. C'était hier matin. L'APN indique 12h10 pour la première photo et 12h12 pour la dernière. Les photos sont dans l'ordre, vous allez voir le passage de 3 geais en seulement 2 minutes.

Voici le premier :

Alors qu'il part vers la gauche, un deuxième est déjà dans le sureau derrière la table à droite :

Il part vers la gauche alors qu'un troisième se présente à droite :

On pourrait penser que ce troisième n'est que le premier qui revient. Mais ce n'est pas le cas. Si on observe bien, il est différent. Le maquillage de l'œil est moins précis et surtout les lignes noires sur la tête sont plus floues, pas très visibles, comme en pointillé. Je pense que c'est un jeune de l'année.

Si je les nourris bien tout l'hiver, j'aurai une couvée au printemps. Mais ça va coûter cher. Je ne trouve pas les cacahuètes en sacs de 15 kg comme le tournesol. Les petits oiseaux attrapent une graine et partent aussitôt avec. Les geais consomment sur place et beaucoup.

Aussitôt après leur départ, le ballet des merles a commencé, que des mâles. Eux aussi consomment sur place. L'un d'eux a consommé rapidement 15 graines de tournesol avant de partir.

Est-ce synonyme de Cornus controversa ? Est-ce une variété ? Est-ce une autre espèce ?

Il semble avoir un port très différent de controversa mais est-ce dû à son jeune âge ? Il est planté depuis 5 ans.

Photos du 21 octobre :

Je vous avais montré son étonnante floraison en avril. Le voici maintenant le 21 octobre :

Il a 31 ans.

La neige annoncée est arrivée. C'est la première fois que je vois de la neige début décembre. Il est vrai qu'il ne faisait pas très froid. Le thermomètre a marqué 0° dans mon jardin, cela a dû atteindre -1° dans la rue loin de la protection de mes arbres.

Elle a commencé à tomber après 4h :

A 9h elle commençait déjà à fondre.

Elle a provoqué quelques changements sur la table de nourrissage. Les merles qui préfèrent manger au sol ont été obligés de monter sur la table :

C'est une ronce vigoureuse qui donne des fruits agréables mais est aussi décorative par son feuillage argenté et en hiver ses tiges rouge vif épineuses.

J'en ai planté 3 pieds au printemps. Des cannes se sont allongées jusqu'à 2 et 3m en prenant appui sur les arbustes environnants. La première année ces cannes biennales ne présentent aucune bifurcation et ne produisent pas. La deuxième année des ramifications portent les fleurs et les fruits. Un marcottage se produit dès qu'une tige touche le sol.

Ces cannes de première année, sans bifurcation, n'auraient pas dû produire. Pourtant l'une d'elles m'a donné des fruits en août :

Mais c'est maintenant que le bois est le plus beau. Sur une photo on voit des tiges lisses, verticales, d'un rouge plus sombre. C'est le cornouiller sanguin sur lequel elle s'appuie pour atteindre horizontalement 3m.

Mon petit Acer x conspicuum serait donc un hybride Acer davidii x Acer pensylvanicum.

Je reçois à l'instant ma dernière trouvaille, une petite merveille : Acer conspicuum 'Red Flamingo'.

S'il y a beaucoup de descriptions et de photos des cultivars, je n'ai rien trouvé sur l'espèce type sinon qu'il fait partie des érables dits à peau de serpent.

Par chance, mon petit érable a encore quelques feuilles. Ses tiges rouges, ses bourgeons rouges, son joli petit tronc peau de serpent sont magnifiques. De la couleur pour toute l'année. Je l'ai aussitôt photographié sous toutes les coutures.

Je me promenais en juillet dans un jardin botanique. Je suis passée à côté d'un if pas très grand, environ 3m, couvert de fruits mais dont la couleur n'était pas encore visible à cette époque de l'année. C'était pour moi banal et j'allais passer mon chemin sans y attacher plus d'attention. Mais j'ai vu une toute petite branche au sol. Elle portait 3 fruits. Je ne pouvais laisser perdre une branche de cet arbre extraordinaire et de plus en plus rare dans la nature. J'ai ramassé la petite branche et, en me relevant, j'ai vu l'étiquette : Taxus baccata 'Fructo-luteo', donc à fruits jaunes.

Plusieurs autres cultivars avec des arilles jaunes existent comme 'Lutea', 'Xanthocarpa'. Je les soupçonne d'être la même variété.

Je ne savais pas qu'il était aussi facile de bouturer un if. J'ai seulement planté ma petite branche dans un pot. Elle n'a pas perdu une seule feuille. Elle n'a pas perdu un seul fruit mais ils n'ont pas évolué. La voici presque 5 mois plus tard :

Je vais devoir la rempoter, des racines apparaissent au fond du pot.

La croissance de l'if est extrêmement lente, je ne sais quand je pourrai vous montrer ses fruits.

Sambucus hookeri est un très beau sureau originaire du Népal à feuillage persistant et floraison répétée sur plusieurs mois (album photo colonne de droite).

Il est assez rustique puisqu'il a survécu au gel intense, jusqu'à -11°C à Romilly, en février dernier. Mais son feuillage grille au-delà de -7°C. Il le renouvelle aussitôt mais lorsque cela se produit plusieurs fois dans l'hiver comme l'hiver dernier, cela l'épuise et cette année il est moins beau que les années précédentes. Je veux donc absolument le protéger.

Il a fait jusqu'à -2°C hier à Romilly. Son feuillage est intact. Il a un corymbe encore en bouton et même un petit corymbe en formation :

J'ai déjà bien protégé la base de l'arbuste mais je ne peux me résoudre à recouvrir déjà ce feuillage et les corymbes. J'ai installé cette tour métallique sur laquelle je pourrai installer rapidement le reste de la protection si un gel intense est annoncé.

hêtre tortillard, fau de Verzy, Fagus sylvatica tortuosa.

C'est celui de l'Arboretum des Barres. Je vous l'ai déjà montré couvert de feuilles.

Plus dénudé il nous montre son architecture étrange :

Cette liane somptueuse est à admirer dans la nature. Regardons la maintenant de plus près.

Les fleurs très blanches sont petites mais très nombreuses, en bouquets denses, et la floraison dure de fin mai à fin août. Ces photos ont été prises du 3 juin au 27 août :

Cette floraison est suivie par une fructification encore plus décorative qui débute en septembre et durera tout l'hiver :

Si vous avez, comme moi, perdu trop de clématites à grandes fleurs, pourquoi ne pas tenter d'apprivoiser au jardin cette plante magnifique qui n'a besoin de personne pour vivre 25 ans ou plus. Son caractère exubérant, en apparence incontrôlable, vous inquiète ? Il ne faut pas l'installer sur un autre végétal. Sur un arbuste ou un petit arbre elle aurait le tort de vite le cacher au regard et de le priver de lumière. Sur un grand arbre elle peut monter jusqu'à 30m et vous ne pourriez profiter de sa beauté. Il faut lui donner un support qui l'obligera à limiter sa taille et où elle restera contrôlable.

Sur une arche :

Sur un support installé à son intention où elle remplacera  son expansion en hauteur par une végétation dense :

Mon chat est un ange, un calme qui ne cherche pas à attraper les oiseaux. Il lui arrive bien de ramener une souris, surtout en été, mais le plus souvent vivante. Il joue avec elle et, s'il la tue, c'est plutôt un accident. Il n'est jamais sous les mangeoires. En fait, quand il fait froid, il reste dans la maison et ne sort que le temps d'un pipi.

Mais il y a en permanence sur mon terrain deux affreux matous pourtant gras et bien nourris qui semblent ne vivre que pour attraper des oiseaux et qui sont souvent sous la table-restaurant. Ils ne peuvent rien contre les oiseaux mais d'autres gentilles bestioles semblent en danger.

Je regardais le ballet des oiseaux sur la table et je n'avais pas vu le chat. Tout-à-coup j'aperçois une fourrure rousse qui descend le tronc de l'érable situé derrière et disparaît au sol dans les mahonias.

C'est un écureuil qui veut sans doute venir sur la table grignoter quelques cacahuètes et pour cela il était obligé de passer par le sol. Mais aussitôt je vois un éclair roux remonter dans l'arbre et je comprends vite le problème :

Le chat n'a pu avoir l'écureuil mais je sais qu'ils en tuent. Un jour j'ai trouvé un écureuil mort avec la poitrine ouverte et vide. L'horreur.

Pour tenter de dissuader les écureuils de venir sur la table, j'ai aussitôt mis un plat plein de cacahuètes sur une arche métallique à 2m de haut loin des mangeoires pour oiseaux et je vais acheter des noisettes.

C'est la grâce et l'élégance, la finesse d'une longue queue au bout d'un minuscule corps tout rond, un petit chapeau blanc, c'est la poupée Barbie des mésanges.

La mésange à longue queue est un oiseau minuscule et si elle atteint la longueur d'une mésange nonnette ou bleue, c'est à cause des sa queue interminable mais elle pèse beaucoup moins, seulement 7 à 9g.

Elle vit en famille, une famille qui dort en rangs serrés pour se tenir chaud la nuit. Son bec si petit et si fragile ne lui permet pas d'accéder aux graines de tournesol ou aux cacahuètes, elle ne peut se nourrir que sur les boules de graisse. Quand il fera plus froid et que je mettrai de la margarine, ce sera sa principale nourriture.

J'ai aperçu les premières hier, aujourd'hui j'ai pu les photographier :

A noter : la mésange à longue queue est totalement protégée en France.

Le geai est vraiment devenu un habitué des mangeoires, je l'y ai encore vu aujourd'hui.

Regardez ces lianes incroyables. On se croirait dans une forêt tropicale. Mais c'est seulement sur mon terrain de Romilly en bordure du bois. On peut trouver les mêmes lianes dans la forêt de Fontainebleau, surtout au bord des routes qui laissent passer le soleil La partie verte et fleurie se trouve très haut, au sommet des arbres.

Ces lianes puissantes, c'est Clematis vitalba, notre sauvage clématite. Une puissance qui n'a rien à voir avec la végétation fragile des clématites que nous installons dans nos jardins avec toute une technique de plantation, un bon drainage mais suffisamment d'humidité, une surveillance de tous les instants qui ne les empêche pas de mourir d'un coup, on ne sait pourquoi.

Clematis vitalba est capable de monter jusqu'au sommet des plus grands arbres, de recouvrir totalement un saule pleureur. Voici mon saule en fleurs au printemps et en été :

et couvert de neige en automne et en hiver :

Elle illumine les haies l'hiver :

Dahlia arborea vient d'ouvrir ses fleurs au Jardin des Plantes de Paris. Ces photos m'ont été envoyées par Kusuma qui habite Paris :

Le geai des chênes est un oiseau plutôt farouche qui vient rarement aux mangeoires. Je ne l'y avais vu qu'en pleine période de grand froid en hiver. Il y a plusieurs chênes sur mon terrain et il ne manque généralement pas de glands, sa nourriture préférée, sauf lorsqu'ils sont enfouis sous la neige. Je l'ai déjà vu près des mangeoires il y a quelques jours. Aujourd'hui, affamé sans doute, il a osé et j'ai pu le photographier.

Je vous rappelle les conditions dans lesquelles je peux prendre de telles photos sans faire fuir les oiseaux : je suis à au moins 2m à l'intérieur du séjour, il y a environ 5m à l'extérieur, et une vitre entre l'oiseau et l'APN. De plus en hiver le temps est souvent sombre et l'utilisation d'un flash est exclue. Je refuse donc tout jugement sur la qualité technique de mes photos. Ces photos ont uniquement valeur de témoignage.