Sureaux

C'est enfin la marée basse à Romilly. Plus une goutte d'eau en surface. Des moustiques plus que jamais, féroces. C'est la deuxième année d'invasion de ces moustiques qui piquent dès le matin, probablement 24h sur 24. Avant, il y en avait parfois, mais ils ne piquaient que très tard et je ne prenais jamais la fuite avant 18h. Dans ma combinaison de cosmonaute, je ne tiens pas longtemps, cette fois seulement deux heures. Je pare au plus pressé, comme redresser et tuteurer une aubépine de 3m de haut déracinée et couchée mais au feuillage impeccable, et je fais le bilan. Mon "jardin" est plus mal entretenu que jamais parce que les mauvaises herbes ont été stimulées par toute cette eau, les orties sont revenues où je les avais éliminées et sont déjà de ma taille. Ne me faites pas de reproches si on voit cela sur mes photos. Il me faudra des jours et des jours pour tout nettoyer, manuellement entre les plantes.

Commençons par les sources de joie. Tous les rosiers, absolument tous, ont résisté et ont un feuillage magnifique. Très peu n'ont pas encore fleuri, certains ont plus de fleurs que les autres années. Quand je pense que je n'arrivais pas à les faire survivre dans le sable de Veneux, même dans une fosse de bonne terre, je me demande si les rosiers ne sont pas des plantes semi-aquatiques. Rendez-vous compte, un mois dans l'eau, avec au moins 10cm d'eau au-dessus du sol.

Dès l'entrée c'est la blancheur de Mme Alfred Carrière qui étale ses grandes roses sur la clôture. Derrière elle un Cornus sanguineum est en pleine floraison :

A son pied Cardinal de Richelieu commence sa belle floraison. Ce n'est dit nulle part mais il drageonne beaucoup et celui-ci a été récupéré à Veneux où, cette année encore j'ai de beaux drageons qui, eux aussi, s'étalent pour chercher le soleil et fleurissent dès qu'ils ont atteint la lumière.

Car c'est un rosier de plein soleil et je crois qu'il ne le voit pas suffisamment à son goût. Mais c'est un petit malin et au lieu de monter en hauteur, il se faufile vers la bordure libre entre d'autres plantes jusqu'à 2m de son tronc :

Falstaff a eu du mal à s'installer et c'est la première fois qu'il fait plusieurs fleurs en même temps :

Rosa rugosa que je vous ai déjà montré cette année. C'était le premier fleuri, il est couvert de fleurs et j'ai dû enlever au moins dix fleurs fanées :

Le grand Red Parfum est magnifique. Il mériterait une arche ou une colonne mais elle serait aussitôt volée. Je le tuteure comme je peux et, heureusement, il a des tiges très fortes :

Une jolie rose moussue sauvée de justesse de Veneux :

Celle-là, j'ai oublié son nom, il faudrait que je cherche dans mes factures. C'est le problème du non étiquetage des plantes pour ne pas faciliter la vie des voleurs.

Leander est enfin heureux. Il faisait ses roses une par une, il y avait hier 11 roses ou boutons :

Jacques Cartier est encore en boutons. Son feuillage est très beau, très touffu :

Le grand Albert Poyet, celui qui fleurit jusqu'en hiver, me pose les même problèmes de tuteurage que Red Parfum. Lui aussi est splendide :

A Romilly rosiers et arbustes à fleurs sont pour la plupart encore en bonne santé. Certains osent même fleurir alors qu'ils ont les pieds sous plusieurs centimètres d'eau depuis un mois :

N'ont pas résisté : Syringa microphylla et surtout Nandina qui probablement ne s'en remettra pas.

Le 12 janvier des rosiers sont encore en fleurs à Paris. Cela peut donner des idées pour le choix de rosiers longtemps fleuris.

'Albert Poyet' n'est plus en fleurs mais c'est parce qu'il a été fortement taillé et je vous l'ai déjà montré plein de roses en janvier. J'ai dû moi aussi le tailler, c'est un rosier vraiment puissant et ses fortes branches de 2m de long dans la saison l'avaient basculé.

La jolie rose jaune vue en décembre et dont je ne connaitrai jamais le nom est toujours là. J'ai osé approcher ce rosier, j'ai soulevé ses jupes, impossible de trouver une étiquette.

Tout près de lui, le rosier 'Souvenir d'Edouard Maubert' :

'Opalia' a encore quelques fleurs mais vraiment très peu.

On entend beaucoup de critiques concernant les rosiers anciens. Ils seraient non remontants, sujets aux pires maladies, etc., etc. Pourtant au milieu de ce mois de janvier les rosiers les plus fleuris, et encore pourvus de leur feuillage, étaient tous des rosiers anciens, même très anciens, des créations du 19è siècle ! Et, je l'ai vérifié, ils sont capables en cas d'hiver doux de fleurir en continu toute l'année, particulièrement les 2 rosiers de Chine que je vais vous montrer.

'La Reine Victoria' :

'Ophelia' :

'Hermosa' :

'Old Blush' :

Le premier prix pour le plus grand nombre de cynorrhodons a été décerné à 'Scharlachgut' :

Le premier prix pour la plus grande densité d'épines a été décerné à Rosa omeiensis :

Avec des épines aussi rapprochées, on se demande où il arrive à caser des feuilles et des fleurs. Pourtant il y parvient et au printemps ses épines sont très rouges et translucides :

C'est généralement la sous-espèce pteracantha qui est proposée à la vente parce que ses épines sont encore plus rouges même en hiver.

Voici parmi mes rosiers les plus valeureux, ceux qui sont encore en fleurs en décembre.

Albert Poyet. Je l'ai acheté après avoir admiré sa superbe longévité à Paris. Pour ces deux grappes de roses il a envoyé une forte tige très solide à 3m de hauteur. Il est planté depuis moins d'un an, c'est sa première année de floraison.

Fraise des Bois aux boutons rouges comme des fraises qui ne s'ouvrent jamais. Il a porté des grappes de boutons sans interruption depuis juin.

L'hiver dernier il avait encore quelques boutons le 6 janvier :

Le 22 janvier il n'était plus fleuri mais il avait un ravissant liseré rouge sur les plus jeunes feuilles :

Red Parfum. Pour ces dernières roses il a envoyé lui aussi une très longue tige. C'est normalement un grimpant que je voulais traiter en très grand buisson mais je crois que je vais avoir du mal.

L'hiver dernier il tentait encore de fleurir le 22 janvier :

Et il a aussi de magnifiques cynorrhodons qu'il va garder tout l'hiver :

Rosa canina. Les rosiers sauvages, de plus en plus nombreux depuis que je leur offre l'accès au soleil, me récompensent de leurs jolis fruits :

A Romilly il y a encore des roses malgré cet automne plutôt froid :

Même 'Fraise des Bois' qui n'a jamais cessé de porter ses boutons rouges depuis le printemps :

a l'intention de continuer :

Les rosiers botaniques se font remarquer par leur feuillage :

A Paris j'ai retrouvé toujours en fleurs les deux rosiers que j'admire depuis des années pour leur floraison jusqu'en hiver, 'Albert Poyet' et 'Opalia'.

'Albert Poyet' le 10 novembre :

Je l'ai remarqué le 9 janvier 2008, en plein hiver, encore plein de fleurs et de fruits :

et au printemps suivant il était couvert de fleurs :

'Opalia' le 10 novembre :

Je l'ai photographié le 31 décembre 2011 portant encore des fleurs et même des boutons :

Son étiquette est illisible mais ce ne peut être que Rosa moyesii, ses cynorrhodons en forme de bouteilles sont inimitables.

Il formait un buisson touffu d'1m de haut, un peu plus de large, d'où émergeait une tige bien rigide d'environ 3m de haut. Les fruits rouges à l'arrière plan à gauche sont des fruits de Cornus kousa :

Son feuillage est semi-persistant, ses fruits ravissants, un beau décor pour l'hiver :

J'ai photographié l'étiquette dans l'espoir qu'en la traitant sur l'ordinateur j'arriverais à la lire. Je vous la montre cependant, non dans l'espoir que vous puissiez la lire, c'est impossible, mais parce qu'elle est entourée de ces puissantes épines que j'avais oublié de photographier :

Mais si vous rêvez d'un décor hivernal très épineux, j'ai encore mieux à vous proposer : Rosa sericea. Je l'avais photographié le 8 avril dans le même jardin :

Bien qu'il ne soit plus en fleurs en cette saison je l'ai remarqué lors de ma visite aux Grandes Bruyères à cause de sa végétation exubérante qui m'a rappelé l'un de mes rosiers. Il couvrait copieusement le tronc d'un arbre et commençait à s'installer sur son houppier :

D'autres rosiers lianes avaient été installés sur d'autres arbres. Je les ai vus parce que je les ai cherchés. Ils étaient insignifiants, juste des tiges et de rares feuilles.

Ce rosier, ou son sosie, je vous l'ai déjà montré au printemps dans mon jardin de Veneux sous le nom de Rosa mulliganii. Ces deux rosiers sont souvent confondus, vendus l'un pour l'autre, pour certains c'est le même. Et, vraiment, je ne vois pas comment les distinguer : même feuillage sain, opulent et persistant tout l'hiver, même floraison massive en grands corymbes de petites fleurs blanches simples, mêmes petits fruits rouges. Revoici ce somptueux Rosa mulliganii en juin :

L'intérêt des rosiers, c'est qu'ils peuvent se passer d'arrosages. Mais beaucoup cessent de fleurir au milieu de l'été. Ils ont une floraison remontante mais pas continue.

Parmi mes rosiers, quelques uns font mon admiration parce que leur feuillage est parfaitement sain et leur floraison continue même au plus dur de l'été. Je pense aux rugosa comme 'Roseraie de l'Haÿ' qui, en plus, donne de beaux cynorrhodons

mais aussi 'Jacques Cartier'

ou 'Red Parfum'

Aussi sain, aussi sobre, aussi florifère, mais beaucoup plus grand, je voudrais vous parler d'un rosier qui me semble peu connu en France : 'Sophia Renaissance'. Ses fleurs au bout d'une très longue tige très solide peuvent être utilisées comme fleurs à couper.

Ce rosier est une incroyable force de la nature et je commence à avoir du mal à le maîtriser. De tous les rosiers plantés à Veneux, c'est le seul qui a survécu. Il supporte tout, il ne discute ni la qualité du sable ni la puissance des racines du grand chêne au pied duquel je l'ai planté.

Même à l'époque où je l'ai planté j'avais compris qu'un tel rosier liane ne pouvait avoir comme support qu'un arbre de grande taille. Mais les branches du chêne se sont allongées vers le soleil et le rosier ne recevait plus assez de lumière. Pour retrouver le soleil il a squatté une branche d'une grande aubépine rouge et l'a courbée sous son poids.

Ce que vous voyez sur ces photos, ce n'est que la moitié de l'épaisseur qu'il avait décidé d'atteindre cette année. A la fin de l'hiver il s'est mis à proliférer et juste avant la floraison j'ai été obligée de couper toute la moitié inférieure de cette arche. En effet, ma voiture passait encore dessous mais pas les piétons ni le petit fourgon qui m'amène les Colissimo.

*

Il grimpe aussi sur le tronc du chêne comme prévu mais y fleurit beaucoup moins à cause de l'ombre.

C'est mon beau rosier 'Red Parfum' cerné par sa cour de consoude officinale. Il mesure 1m80. Son feuillage est très sain, je n'y ai jamais vu la moindre tâche Je l'ai acheté à son créateur André Ève, greffé sur Rosa canina. André Ève le propose comme grimpant mais j'avais lu qu'il pouvait être traité en grand arbuste d'1m80. Je crains que ce ne soit une erreur.

Comme vous le voyez j'ai dû le tuteurer car certaines de ses longues tiges s'effondraient sous le poids des fleurs. Et il n'est pourtant qu'en début de floraison avec une seule fleur par grappe. Lorsque les grappes seront plus lourdes, cela risque d'être pire. Il va peut-être m'obliger à le traiter en grimpant mais pour cela je devrai lui fabriquer moi-même un support sans valeur marchande. Un beau support serait immédiatement volé.

Oui, j'ai encore un rosier inconnu ou pour lequel j'ai un doute. Celui-ci ne m'a pas été donné par la nature mais par le terrain peu propice aux rosiers de Veneux. Les rosiers n'aiment vraiment pas le sable, sauf rugosa.

Je l'avais acheté sous le nom 'Mme Alfred Carrière' il y a 15 ou 20 ans. Il avait fleuri une année, très peu l'année suivante puis plus rien et il ne restait plus grand chose de ses tiges. Je l'ai donc transporté en grande détresse à Romilly en 2009 et il a aussitôt retrouvé le goût de vivre et de fleurir :

Il y a juste un problème : est-ce Mme Alfred Carrière ou le porte-greffe ? Il est inerme, exubérant, mais ses roses me paraissent très blanches et pas assez doubles. Il fait de très longues tiges mais à port retombant et elles partent dans tous les sens. Je l'oblige à grimper sur le grillage mais j'ai du mal à le maîtriser. Je vous laisse en juger :

Lorsque je suis arrivée à Romilly après 4 jours d'absence, j'ai eu une incroyable surprise : un merveilleux petit rosier sauvage, une vraie beauté. Il s'était laissé envahir par des orties et des ronces bleues mais arrivait à en émerger et attirait le regard.

J'avais trouvé ce rosier près du bois, complètement à l'ombre et il ne fleurissait pas. Il y a beaucoup de Rosa canina sur ce terrain et je l'avais pris pour l'un d'eux. Je l'avais transplanté dans une zone plus lumineuse. Il se couchait au sol et je l'avais tuteuré mais il s'en fout, ces branches très arquées, c'est son port naturel. A l'arrière sur la photo on voit des tiges verticales raides qui montent à presque 2m. Je pense que l'an prochain elles se courberont pour la floraison.

Ce n'est pas Rosa canina dont les fleurs sont solitaires. Celui-ci a des fleurs en grappe et c'est ce qui le rend si beau.

Voici Rosa canina :

et celui-ci :

Les fleurs prises à l'unité ressemblent à celles de canina avec des pétales échancrés en cœur mais ses pétales se chevauchent un peu et ne laissent pas d'espace entre eux.

Les fleurs ont des particularités : les styles sont soudés en un cylindre et à un stade plus avancé les étamines se courbent au-dessus des pistils jusqu'à les cacher complètement :

Qui est-il ? Il ressemble beaucoup à Rosa multiflora. Ce rosier est originaire d'Asie mais il s'est répandu ailleurs et est même souvent considéré comme invasif. Un bien bel envahisseur. En France il a été repéré dans quelques départements dont l'Alsace.

Les rosiers Portland sont sans doute parmi les plus beaux et les plus faciles à vivre. Ils sont très remontants , ils ont de grosses roses le plus souvent très doubles et très parfumées et un feuillage sain. J'en ai deux : 'Jacques Cartier' et 'Yolande d'Aragon'.

Je vous ai déjà beaucoup montré 'Jacques Cartier'. Mais 'Yolande d'Aragon' a été ramené plus récemment de Veneux où il ne supportait plus le sable. A Romilly il nage en plein bonheur bien qu'il n'ait pas été greffé sur Rosa canina ou laxa. D'ailleurs en le replantant j'ai cassé une branche. Je l'ai plantée au pied du rosier et elle a aussitôt bouturé étoffant ainsi l'arbuste. Cette bouture sur ses propres racines a un feuillage aussi sain et tolère donc parfaitement le terrain basique.

'Yolande d'Aragon' a des fleurs somptueuses, encore plus grandes que celles de 'Jacques Cartier'.

Cette année Yolande était un des premiers rosiers en fleurs avec un beau rugosa dans l'entrée

et le noisette grimpant 'Mme Alfred Carrère' aux fleurs blanches très grandes mais moins doubles.

'Jacques Cartier' les a suivis de près.

A Paris fin janvier il y a encore des roses

mais le rosier que j'y admire depuis plusieurs années pour son entêtement à fleurir, c'est 'Opalia'. Il y est planté en longues plates-bandes surmontées de rosiers sur tiges.

A Romilly le rosier 'Red Parfum' arbore de nombreux cynorrhodons et il tente  le 22 janvier d'ouvrir une dernière rose :

'Fraise des Bois', l'étrange rosier dont les jolis boutons rouges comme des fraises bien mûres ne s'ouvrent jamais, en a encore quelques uns à nous montrer le 6 janvier :

Le petit rosier 'Fraise des Bois' est en ce début novembre encore plus touffu qu'en été et ses grappes de fleurs sont plus nombreuses. Des fleurs en boutons ressemblant à des fraises bien rouges qui ne s'ouvriront jamais. Il a même des boutons fermés prêts à prendre le relais.

Je vous avais montré début août la floraison de ce petit rosier acquis parce que c'est une véritable curiosité botanique. Ses petites roses restent en boutons qui ne s'ouvrent jamais.

Il venait d'être planté lorsqu'il a fleuri pour la première fois à la fin du printemps. J'ai aperçu en passant à côté sa deuxième floraison le 7 août mais je ne sais depuis quand il avait ces 4 nouvelles grappes de boutons. Voici l'une d'elles :

J'ai voulu le suivre pour voir combien de temps dureraient ces fleurs. Toutes les photos représentent la même grappe. Le 17 août :

Le 21 août :

Le 30 août :

Ces petits boutons rouges ne subissaient aucune variation, je ne les ai plus photographiés.

Le 22 septembre la grappe semble commencer à faner. Un bouton a totalement fané et tombe, un autre commence à brunir.

Les 4 grappes seront restées jolies près de 2 mois. Ensuite les boutons qui fanent tombent presque aussitôt et n'altèrent jamais la beauté du rosier. Le feuillage très fin, aussi délicat que les petites roses, est resté bien vert, très sain.

Une rose déjà fanée intéresse encore une toute petite sauterelle aptère, une cétoine et un courageux petit escargot qui a grimpé à plus d'un mètre parmi les épines nombreuses de ce rosier.

L'ensemble est surveillé par une libellule tardive :

Les rosiers de Romilly ont parfaitement supporté la sécheresse. Ils n'ont jamais été arrosés et ils s'en sortent tous très bien. Mais chaleur et sécheresse les ont calmés en juillet. Un orage il y a quelques jours avec 7mm de pluie, c'est suffisant pour le terrain de Romilly, et les floraisons sont reparties, parfois en belles grappes.

Ce surprenant petit rosier semble être un pur caprice de la nature que vous n'avez sans doute jamais vu car il n'est mis en vente que depuis quelques mois. Il a été trouvé par hasard dans un jardin abandonné. Il a été recueilli et multiplié par Francia Thauvin.

Je suis allée le chercher cet hiver à la pépinière Francia Thauvin près d'Orléans et je l'ai planté sur mon terrain de Romilly sur Seine. C'est donc sa première saison de floraison.

C'était un petit arbuste d'à peine 50cm de haut, large et touffu. Il a gardé son feuillage tout l'hiver. Ce feuillage est d'un vert vif et très sain.

Aujourd'hui il n'est pas facile de vous le montrer en entier car de cette grosse touffe au sol s'est élevée une haute branche vite divisée en 4 branches terminées chacune par une grande hampe de petits boutons rouge sang. La masse de verdure au milieu en bas de l'image, c'est la partie basse du rosier. Elle a fleuri la première et ses boutons sont maintenant tombés. A gauche les deux grandes plantes sont des lys de 1m50 de haut mais qui dépasseront les 2m. Je les ai plantés trop près, ils seront déplacés cet hiver. Au dessus de la partie basse du rosier on voit cette partie haute qui atteint 1m20 et on y aperçoit les petits boutons rouges :

La particularité de ce rosier, c'est que ces jolis petits boutons d'un rouge intense qui ressemblent à des fraises ne s'ouvriront jamais.

Les boutons sècheront avec leur pédoncule sans jamais s'ouvrir :

Les fleurs fanées ne sont pas une gêne esthétique car elles vont s'effriter et tomber rapidement, pédoncule compris, et sont très peu visibles et très peu de temps dans la masse de feuillage bien vert :

Deux rosiers ont pris leur temps et ont commencé à fleurir plus tard que les autres. Mais cela valait la peine d'attendre, ce sont maintenant les plus beaux, une quinzaine de roses chacun et plein de boutons.

'Jacques Cartier' :

'Sophia' Renaissance :

La floraison d'un autre rosier m'a fait beaucoup plaisir. C'est 'Yolande d'Aragon'. Il n'aimait pas le sable de Veneux et c'est presque mourant que je l'ai ramené à Romilly. Il était reparti quand il a été écorcé par les lapins. J'ai récupéré une branche au-dessus des blessures et je l'ai bouturée au pied du rosier. C'est elle qui fleurit la première mais le rosier d'origine est bien reparti encore une fois et il porte plusieurs boutons.

Pour Veneux j'ai prévu une campagne de plantation de Rosa rugosa, le rosier des plages, dès l'automne.

Rosa mulliganii est en fleurs depuis une semaine, avec un mois d'avance comme le reste. Sa floraison unique a habituellement lieu en juin.

Je vous l'ai déjà montré mais il en vaut encore la peine. Car c'est un rosier méritant qui vit depuis des années dans le sol le plus pauvre et le plus sec qui soit, et entre les racines d'un gros chêne. A part les rugosa je connais peu de rosiers capables de vivre et de fleurir abondamment dans ces conditions. Sa floraison est exceptionnelle. Il prend appui sur l'aubépine rouge qu'il a fait ployer en forme d'arcade. Derrière ce que l'on voit sur les photos, il s'étend encore sur 4m vers la maison et il a commencé l'ascension du grand chêne en s'agrippant dans le lierre qui couvre son tronc. Ses épines sont petites mais très nombreuses et recourbées en crochet efficace.

Fleur prolifère : se dit de certaines fleurs du centre desquelles naissent d'autres fleurs. Le pédoncule continue à croître au-dessus du pistil. Ce phénomène pourrait être favorisé par la sécheresse.

Normalement une fleur est en position terminale sur une tige et rien ne peut apparaître au-dessus.

Ce rosier 'Falstaff', un rosier anglais, n'est pas heureux. Il a été planté en hiver 2008-2009. Sa première floraison a été belle mais les fleurs pas aussi doubles que prévu, défaut de jeunesse :

En 2010 les fleurs étaient bien doubles

mais il n'a pas grandi. La cause en est que le haut des tiges fane en été et je dois les couper. Il ne dépasse toujours pas 1m de haut. 'Falstaff' est un petit rosier mais c'est le grimpant que j'ai planté. En 2010 déjà il avait fait une fleur un peu anormale que j'avais photographiée : elle laissait voir ses étamines avec une formation verdâtre au milieu et à gauche une formation sombre mal définie :

Cette année sa première rose est franchement anormale. Je l'ai remarquée le 9 mai :

La même fleur le 13 mai :

Le 19 mai la fleur est fanée mais ont voit bien au centre 4 boutons de roses :

J'ai planté ce rosier à 2m du tronc d'un saule pour le faire grimper dans ses branches. Mais je n'ai pas choisi le bon arbre, un saule est trop gourmand en eau et assoiffe le beau rosier. Deux mois et demi sans une goutte de pluie n'ont rien arrangé. Je lui ai donné un peu d'eau 2 ou 3 fois parce qu'il me fait pitié mais ce n'est pas suffisant. Il sera déplacé l'automne prochain et davantage arrosé en attendant.

Allez voir une autre rose prolifère étonnante.

Je vous ai montré les venelles. Je ne vous montrerai pas les rues, il y a trop de voitures. Mais les roses de l'avenue de Fontainebleau ont quelque chose de touchant dans leur détresse :

Comme prévu je suis allée chercher mon petit rosier (et d'autres) à Saint Cyr en Val.

La saison ne se prête pas à la contemplation des rosiers. Pourtant je ne pouvais pas ne pas remarquer celui-ci :

Il est tellement couvert de petits fruits qu'on pourrait le prendre de loin pour un cotonéaster. Il est ainsi depuis septembre et il avait sans doute alors encore plus de fruits car ils intéressent les oiseaux. C'est 'Wedding Day' greffé en pleureur. Ce splendide rosier liane se couvre au printemps de grands bouquets d'églantines blanches aux étamines jaunes et peut atteindre 8m x 4m.

Je vous ai montré des primevères fleuries en novembre, j'ai vu depuis des corymbes sur les cornouillers sanguins. La nature est folle. Mais pour l'instant il n'y a pas de fleurs de fraisiers et je ne veux pas vous parler de mes fraisiers sauvages, ce n'est pas de saison.

Je veux vous parler d'un petit rosier que je vais aller chercher demain à Saint Cyr en Val.

Rosa 'Fraise des Bois' est une pure fantaisie de Dame Nature. Allez lire son histoire.

Je vais le planter en bordure, bien en vue pour surveiller ses jolis boutons qui ne s'ouvriront jamais. Comme un adolescent timide qui ne deviendra jamais adulte.

Arrivée à Romilly j'ai eu une autre surprise mais beaucoup moins agréable : 2 rosiers avaient été consommés.

Ce rosier tout petit mais très touffu, planté il y a une semaine, avait eu ses roses sectionnées et une grande partie de ses feuilles mangées. Les roses ne semblent pas intéresser les lapins, aucun sens esthétique les pauvres chéris. Mais elles ne sont pas tombées parce qu'elles étaient fanées, pas plus que les feuilles. J'ai isolé 2 éléments pour mieux voir.



Riposte : barbelés et bâtons :





Le rosier 'Yolande d'Aragon' a perdu toutes ses feuilles sans exception. Elles étaient très vertes vendredi et ce qui reste sur les tiges prouve que ce n'est pas dû à la chute hivernale. Regardez, il reste le pétiole et un peu de nervure :







Il est plus facile à entourer d'un grillage plastique :





L'an dernier 'Jacques Cartier ' avait commencé à être dévoré, je l'ai protégé à temps. Les lapins ne semblent pas s'intéresser aux tiges mais seulement aux feuilles bien tendres des rosiers qui gardent leur feuillage en hiver. J'espère que je ne me trompe pas car, si je dois mettre une camisole de force à tous les rosiers, je ne suis pas sortie d'affaire. A moins que j'utilise la technique de Fred, l'Arbinol… ça va coûter cher. Selon les vendeurs, 25 à 88 € les 5 litres !!!

C'est une belle haie de rosiers sauvages bien touffus, de 2 à 3m de haut. Le 10 octobre il n'y a plus de fleurs mais ils sont lourdement chargés de fruits.





Voici le détail :





















Je vous ai déjà vanté bien des mérites de Rosa rugosa :

C'est le plus vigoureux et le plus rustique de tous les rosiers, jusqu'en zone 2 !

Il a un aspect touffu. Son beau feuillage gaufré résiste à toutes les maladies.

Il accepte tous les sols, tous les pH, l'argile et aussi le sable puisque c'est un rosier de dunes. Il retient les talus.

Il accepte toutes les pollutions, et même les embruns et le salage des routes.

Il a de belles grandes fleurs parfumées, simples ou doubles chez ses variétés.

Il a de beaux gros fruits qui ressemblent à des tomates bien rouges et qui en fin de saison se mélangent aux fleurs. Ils sont comestibles.

Voici encore un avantage que je ne vous avais pas montré, sa couleur d'automne, jaune brillant :

Il peut se débrouiller tout seul, il est à la portée du pire des jardiniers, pas doué et négligent et doté d'un terrain impossible. Il serait seulement à éviter près des côtes du nord de l'Europe où il peut devenir invasif au point d'empêcher l'accès aux plages.