Sureaux

Sur racemosa, les 2 bourgeons qui remplacent le bourgeon terminal :

La deuxième différence entre nigra et racemosa, c'est que racemosa n'a pas de bourgeon terminal, ou du moins il avorte et est remplacé par 2 bourgeons axillaires. C'est une des causes du développement toujours arbustif de Sambucus racemosa qui n'a jamais de port arborescent (une exception peut-être avec ssp. arborescens, nous verrons plus tard), entièrement à l'opposé de S. nigra ssp. palmensis qui semble vouloir se développer d'emblée comme un arbre.
Voici, photographiées le 5 septembre, les 2 dernières feuilles de S. racemosa. Entre les 2 feuilles il y a 2 bourgeons encore peu développés.

Je viens de recevoir une alerte Google sur elderberry. C'est encore une annonce eBay. Alors, si vous voulez voir une photo de la Fée du Sureau...

Ce soir je suis fatiguée et excitée. Encore une journée à la recherche d'un terrain. Je l'ai peut-être trouvé. Je me donne encore la nuit, demain je prends la grande décision.
Il est à peine plus petit que ce que je voulais mais il est vraiment très beau. La terre est belle, bien noire. Surtout son pH est de 6,5, proche de la neutralité, à peine acide, il plaira à toutes les plantes, je n'aurai plus de problème de calcaire. Bien sûr, Sambucus nigra le supporte bien mais c'est moins sûr pour palmensis et racemosa n'aime pas. Et il est bien humide, avec une mare.
Pour les florasons d'hiiver aussi j'ai besoin d'un sol sans calcaire (Hamamelis, Camellia...).

Au passage je suis allée cueillir des fruits de Sambucus canadensis 'Adams'. J'aurais dû le faire il y a 2 jours mais j'ai craint qu'is ne soient pas mûrs. En fait ils l'étaient, ils ne deviennent pas aussi noirs que ceux de nigra, ils sont d'un rouge très sombre. Ils sont plus sucrés que ceux de nigra et les oiseaux en raffolent : en deux jours ils ont mangé les trois-quarts des corymbes les plus hauts.

Pour Sophia Renaissance la floraison n'arrête jamais :

Les feuilles sont opposées, composées et imparipennées à 5 ou 7 folioles :
à 5 folioles

Sureau rouge, sureau à grappes
Red elderberry
Aux USA, European red elderberry (pour le différencier des variétés locales)
Roter Holunder, Trauben Holunder, Hirschholunder
Sambuco montano

Nous allons décrire ici la forme européenne du sureau rouge, les formes américaines et asiatiques, que certains ne veulent pas isoler, présentent des caractéristiques différentes, bien que les différences entre les sureaux de cette section soient moins importantes que dans la section Eusambucus, et il est possible qu'ils ne forment qu'une seule espèce avec des variations locales.

C'est un arbuste de 3 à 4 m, rarement plus, et autant de large, à multiples troncs partant de la base. L'écorce des troncs et des tiges est rouge avec des lenticelles rondes, la moelle est brun clair.

500 g de baies de sureau
2 oeufs
100 g de sucre
200 ml de crème
150 g de semoule
150 g de chapelure
100 g de noisettes en poudre
sel
Battre les jaunes d'oeufs avec le sucre. Ajouter la crème.
Mélanger semoule, chapelure et poudre de noisettes, les ajouter au mélange précédent. Y mélanger délicatement les baies.
Battre les blancs d'oeufs en neige ferme avec une pincée de sel. Incorporer délicatement au mélange précédent.
Verser le tout dans un moule à soufflé et cuire au four préchauffé 30 minutes.

J'ai sélectionné les plus sains. Ils n'ont jamais subi le moindre traitement. Ils sont plantés en terrain lourd, calcaire, humide en hiver où pousse spontanément Rosa canina. Ils sont greffés sur Rosa canina sauf Sophia dont j'ignore le porte-greffe.
'Roseraie de l'Haÿ', il n'a aucune difficuté à résister aux maladies, c'est un rugosa.

'Fragrant Old White'

'La Reine Victoria'

'Sophia Renaissance'

Faisons le point sur cet élément caractéristique de la section.
Le "chef de file" de cette section, c'est Sambucus racemosa, le sureau rouge européen. Racème est synonyme de grappe.
Je vous ai déjà décrit les différents types d'inflorescences. Je vous remets un schéma montrant la différence entre grappe et corymbe :

La viande d'autruche est une viande très goûteuse, très tendre, peu calorique. Il est conseillé de la consommer saignante ou à peine à point car elle ne contient pas de graisse et si elle cuit trop, elle se dessèche.
On la trouve facilement surgelée, plus difficilement fraîche. Mais si vous la voulez très fraîche, et si vous habitez la région parisienne, allez faire un tour près de chez moi, à la Ferme des Autruches à Montmachoux.

4 pavés d'autruche
4 c. à soupe de gelée pomme-sureau
250 g de crème fraîche
150 g de groseilles
un petit verre de porto
beurre, huile d'olive
jus d'une orange
2 baies de genièvre
thym
sel, poivre
Chauffer un mélange de beurre et d'huile d'olive dans une poêle, cuire les pavés rapidement de chaque côté. Les mettre de côté et les tenir au chaud.
Mettre dans la poêle les baies de genièvre en petits morceaux, le thym, verser le jus d'orange et dissoudre les sucs de viande, ajouter la gelée pomme-sureau et la crème fraîche, laisser épaissir à consistance crémeuse. Ajouter les groseilles, un peu de porto. Remettre les pavés dans la poêle.
C'est très agréable avec des tranches de polenta. Mais on peut l'accompagner plus simplement de pâtes ou de purée.

500 g de nouilles plates
600 g de baies de sureau
200 g de mascarpone
100 g de sucre
50 g de beurre + beurre pour le plat
cannelle

Extraire le jus des baies.
Casser les nouilles plates en petits morceaux. Les cuire al dente dans une eau légèrement salée.
Mélanger le jus des baies avec le mascarpone, 25 g de beurre ramolli et 50 g de sucre. Mélanger environ 2/3 de cette purée au sureau avec les nouilles bien égouttées.
Beurrer un plat, y verser ce mélange, couvrir avec le reste de purée au sureau.
Mélanger 50 g de sucre avec de la cannelle en poudre, saupoudrer le tout sur le plat. Couvrir avec le reste de beurre ramolli.
Cuire 10 mn au four préchauffé à 200°C.

Fleurs à Marnay sur Seine :
massettes

Eupatoire sauvage

Je ne m'en occupe plus. J'y vais seulement pour photographier l'évolution de mes sureaux et faire des boutures. C'est incroyable le nombre de plantes qu'il me faudra déménager.
Sambucus nigra 'Monstrosa' : les deux exemplaires sont petits mais en pleine santé. Ils m'ont montré encore une de leurs curiosités : les bourgeons pour l'an prochain sont déjà développés et ils ont un aspect inhabituel :

Sambucus hookeri : ses fruits ont grossi, ils sont toujours verts, la nouvelle inflorescence grossit aussi :

Hibiscus moscheutos :

Les fruits de Sambucus canadensis 'Adams' sont proches de la maturité mais ils semblent déjà attaqués par les oiseaux. Ils ont un avantage sur ceux de nigra : sur un corymbe ils sont tous au même degré de maturité.

Août, c'est le départ pour la floraison des cyclamens de Naples, Cyclamen hederifolium. Je les ai plantés dans le lierre, sous les arbres. Il y en a des blancs

C'est une soupe sucrée.
500 g de baies de sureau
200 g de prunes à chair ferme
100 g de sucre
1 citron
1/4 de l de vin blanc
3 clous de girofle
1 c. à soupe de fécule
cannelle
Extraire le jus des baies de sureau. Y ajouter les prunes coupées en morceaux, le sucre, le jus du citron, les clous de girofle, un peu de cannelle (facultatif, selon goût), le vin. Mettre à cuire quelques minutes. Délayer la fécule avec un peu du liquide et verser dans la soupe pour lier.

Préparer la sauce :
500 g de queue de boeuf, beurre, 1 c. à soupe de farine, 2 c. à soupe de concentré de tomate, 3 oignons, 1/2 l de jus de baies de sureau, thym, romarin, laurier, muscade, sel poivre.
Faire dorer la queue de oeuf en morceaux, saupoudrer de farine. Ajouter les oignons en petits dés, le concentré de tomate. Délayer avec un peu de jus de sureau, ajouter les épices. Cuire à petit feu 30 mn en rajoutant au fur et à mesure du jus de sureau. Filtrer le liquide, saler, poivrer.
Préparer les croutons :
croutons grillés, beurre ramolli, thym, romarin, persil, origan. Mélanger le tout.
Préparer les filets :
cuire les filets rapidement de chaque côté dans du beurre. Les mettre dans un plat à four. Badigeonner la face supérieure d'un peu de moutarde. Ajouter dans le plat les croutons. Faire dorer au gril.
Verser la sauce de sureau et servir.

Mon étude est basée essentiellement sur les sites asiatiques, les seuls qui ont étudié ces plantes dans la nature, chacune dans la zone géographique qui l'héberge, et aussi sur mes deux specimens, un de chaque groupe et je vous assure qu'ils ne se ressemblent vraiment pas.
En résumé :
Sambucus javanica et Sambucus hookeri, très localisé au Nepal, se ressemblent beaucoup : végétation arbustive, inflorescence sans nectaires, fruits le plus souvent noirs.
Sambucus chinensis et Sambucus formosana, endémique sur Taiwan, se ressemblent beaucoup : plantes herbacées à feuillage persistant, inflorescences avec de nombreux nectaires très visibles, légèrement différents cependant, fruits orange ou rouges.
Chacun de ces deux groupes forme probablement une seule espèce, espèce et sous-espèce tout au plus.
Mais l'ensemble est considéré par certains comme une seule espèce, Sambucus javanica, qui présente de grandes variations.
Ces variations sont vraiment importantes. Est-ce vraiment une seule espèce ? La seule qui appartienne à la fois à deux sections, Ebulus et Eusambucus !

Je ne répondrai pas à cette question. Je n'ai pour cela ni les compétences ni les moyens techniques.
Mais j'ai un doute.

Vouloir réduire à tout prix le nombre d'espèces de sureaux peut mener à des excès.

Il vit donc dans les montanes de Taiwan.
Il est très mellifère, il attire beaucoup d'insectes, il nourrit de beaux papillons comme Spilarctia subcarnea

Dans la série javanica-chinensis-hookeri, il y en a un quatrième que vous pourriez trouver en vente, surtout de l'autre côté de la Manche, et sur des sites Internet, ils sont nombreux.
C'est un sureau endémique à Taiwan où il vit dans les forêts de montagne.
Le peu de descriptions que j'en ai trouvé et les nombreuses photos me donnent l'impression qu'il est semblable à chinensis :
- c'est une plante herbacée, drageonnante, avec des tiges annuelles jusqu'à 2 m de haut et persistance du feuillage toute l'année.
- les inflorescences sont identiques à celles de chinensis, avec des nectaires

Mais si votre terrain est trop sec, le dépaysement peut être réalisé avec des graminées :

Au Clos du Coudray vous pouvez trouver des idées de dépaysement pour votre jardin, s'il est suffisamment humide.
Les splendides Gunnera manicata m'ont toujours étonnée :

Je n'ai pu résister à l'envie de photographier de nouveau Sambucus nigra 'Pulverulenta'. Il est encore plus beau, plus blanc, qu'au printemps :

Et là, c'est un très beau canadensis, environ 3 m de haut et 4 m de large :

Non, 'Leucodermis' n'a pas fructifié.
Voilà la branche photographiée en fleurs le 30 avril

Hier, vous n'avez pa eu de nouvelles des sureaux. J'étais en Normandie, en Seine Maritime. Il ne faut pas croire que le 76 est à côté du 77. C'est 600 km AR, à faire dans la journée. A priori, c'est sans problème, j'ai fait pire, par exemple la Bretagne, 1000 km AR avec des routes de campagne. Mais il y a des difficultés. D'abord, la région parisienne. Il suffit de choisir le jour et l'heure pour éviter les embouteillages, et les paysages de la Francilienne sont très beaux. Le gros problème, c'est que je veux chaque fois éviter la traversée de Rouen. Ne croyez pas que je n'aime pas Rouen. C'est une très belle ville à visiter, pas à traverser. Et donc, chaque fois, je me perds sur des petites routes invraisemblables.
Au Clos du Coudray, c'est l'époque du dahlia. Ils en ont une collection superbe. Mais je n'y étais pas pour les dahlias. Ils sont très beaux dans un jardin classique, je les verrais même bien semer le trouble dans un jardin sauvage. Mais il faut les planter, les déplanter, les replanter... installer des canons à limaces et des tuteurs. Ce n'est décidément pas pour moi.
J'y suis allée pour les sureaux, pour leurs plus vieux sureaux, ceux qui sont plus vieux que les miens, et aussi pour voir si l'étrange 'Leucodermis' que je vous avais montré en fleurs, photographié le 30 avril,

et de façon naturelle, par l'alimentation.
De nos jours, tout le monde a entendu parler de l'effet bienfaisant des antioxydants, ces molécules qui contrecarrent les effets dommageables des radicaux libres. Elles ralentissent ainsi le vieillissement et l'apparition de certaines maladies, cancer, athérosclérose, diabète...
Parmi ces antioxydants, il y a les anthocyanines, ces molécules qui donnent leur couleur aux fruits rouges. Elles sont tellement abondantes dans les baies de sureau qu'elles leur donnent une couleur presque noire. Les myrtilles sont parmi les fruits les plus riches en anthocyanines, mais le sureau en contient 2 fois plus.
Le sureau contient encore bien d'autres molécules bénéfiques, dont certaines probablement efficaces contre le virus de la grippe, des vitamines, surtout A, B, C.
C'est le moment de la récolte, faisons le plein de sureau pour toute l'année. Les baies se consomment fraîches, séchées, surgelées. On peut aussi extraire le jus (l'extracteur de jus extrait même les anthocyanines de la peau du fruit, on trouve à la fin de l'extraction des peaux décolorées). Ce jus sera conservé par stérilisation, par congélation, ou par adjonction de sucre sous forme de gelées.
Une façon naturelle de protéger notre santé.

En ce moment je fais des boutures de sauvegarde de mes sureaux avant transplantation sur un autre terrain. Rien de tel pour observer de très près une branche.
Au cours de ce travail de bouturage, j'ai découvert une autre anomalie de Sambucus nigra 'Monstrosa'. Vous vous souvenez de ses anomalies :
des fleurs aux pétales trop nombreux, mais cependant avec tous les attributs d'une fleur fertile contrairement à 'Plena'