Sureaux

Voilà un lys pour mon terrain de Romilly. Il accepte, il apprécie même le calcaire. Il est très rustique et n'est pas gêné par la chaleur. Il résiste aux virus. Réputé indestructible, c'est l'un des lys les plus faciles. Il suffit de le planter.

Haut d'environ 1m50, il peut atteindre 2m avec l'âge dans de bonnes conditions. Ses très jolies fleurs orange vif ont des pétales recourbés pour mieux montrer vers le centre une sorte de barbe qui me fait penser à celle des iris. Les photos sont du 2 juillet.

J'aimerais bien essayer cet arbuste ravissant aux fleurs inhabituelles. Il mesure environ 2m. Il supporte jusqu'à -15°C en sol drainant et protégé du vent qui casse ses branches. Je lui construirai une butte de terre non calcaire qui lui évitera tout risque d'avoir les racines dans l'eau en hiver. Il est résistant à la sécheresse.

Les photos du même arbuste à Paris ont été prises en juin 2007 et juillet 2011.

Je vous ai montré les fruits en septembre, les fleurs le 2 juillet. J'y suis retournée et j'ai pu photographier la formation des fruits. J'ai maintenant toute la séquence de la fleur au fruit. Cela permet de voir qu'à aucun moment l'arbuste n'est enlaidi par des fleurs fanées.

D'abord la corolle blanche émerge d'un calice rouge. La corolle tombe et le calice s'entrouvre montrant l'ovaire déjà gros, mais on voit surtout le calice aussi beau qu'une fleur. Enfin le calice va s'ouvrir complètement sur un fruit devenu bleu.

Il y a une quarantaine d'années, alors que nous revenions de vacances dans le sud, nous nous sommes arrêtés chez des membres un peu lointains de la famille dans la Sarthe. Nous pensions y passer deux ou trois jours car la campagne était belle et apaisante. Nous prenions l'apéro dehors quand un écureuil est apparu. Aussitôt un homme est allé prendre un fusil, apparemment en permanence à portée de main, et a abattu l'écureuil. Il n'est même pas allé le ramasser. C'était juste pour faire un carton ! Même mon mari que je ne croyais pas si sensible a été très choqué. Nous sommes rapidement partis.

Pourtant, 2 ans plus tôt, j'avais été agréablement surprise de voir les écureuils venir fouiller dans les poubelles d'autoroute au ras des voitures et de leurs habitants, sans aucune crainte. Mais cela se passait en Allemagne et je n'avais jamais vu cela en France.

Lorsque nous nous sommes installés à Veneux, les écureuils étaient invisibles sur ce terrain pourtant très boisé. Un jour nous étions plusieurs assis dehors lorsque j'ai vu un écureuil tout près. Mais lui aussi nous avait vus et il s'est aussitôt caché de l'autre côté du tronc de l'arbre. J'ai longtemps observé, il n'en bougeait plus et cela aurait peut-être duré longtemps. J'ai proposé à tous ceux qui m'accompagnaient de nous éloigner, le temps de le "décoincer". Cela pour vous dire à quel point les écureuils nous craignaient alors.

Au fil des ans la population de Veneux a évolué. Beaucoup de familles jeunes se sont installées. L'attitude vis-à-vis de la faune sauvage a changé et les écureuils ne nous craignent plus. Ils traversent les rues, même la rue principale, au ras des voitures et j'ai dû piler plus d'une fois. Ils viennent aux mangeoires depuis que je trouve des gros paquets de cacahuètes épluchées aux Jardins de Provence sur la N7. Je vous ai déjà montré cette photo d'un écureuil posé sur un sureau à un mètre d'une fenêtre pour m'observer. C'était en avril 2007. Il m'a laissé le temps d'aller chercher l'appareil photo, me suivant du regard au travers du séjour, on croirait même qu'il a pris la pause :

Il a remis ça en février 2011, tard le soir :

C'était en hiver et j'ai pensé qu'il venait réclamer à manger. Modeste, je n'ai pas pensé qu'il venait pour m'admirer. Pourtant ces jours-ci, la même scène s'est reproduite, toujours sur le même sureau au bord de la fenêtre. C'est un jeune, il n'a pas la taille d'un adulte :

Les écureuils sont devenus très familiers parce qu'on ne leur fait plus aucun mal. Pourtant à Romilly nous en sommes encore à l'époque de la terreur. C'est une zone de chasse où certains chasseurs prétendent même nous empêcher d'accéder à nos terrains. Je sais qu'il y a des écureuils, cela se voit au moins aux noisettes dispersées. Pourtant en plusieurs années je n'avais pas réussi à en apercevoir. Récemment j'en ai vu un, un tout petit. Il a eu très peur et ne m'a permis de faire que cette photo :

Je ne prêtais plus trop attention aux hémérocalles, il y en a tellement partout. Par ici il y en a dans tous les jardins, souvent très visibles devant le muret des jardins en bordure des trottoirs.

J'en ai aussi plusieurs touffes à Romilly. On dit qu'elles acceptent tous les sols même secs. Je vous déconseille d'essayer dans le sable. Un peu d'humidité leur convient mieux et elles supportent le calcaire. Il y en avait une grosse touffe à Romilly lorsque j'ai acquis le terrain. Je les ai reconnues au feuillage mais elles ne fleurissaient plus, étouffées et trop à l'ombre. Je leur ai redonné toute leur vigueur :

J'en ai planté des oranges, des rouges, des roses, des doubles,

et même la toute petite 'Stella de Oro' :

Pourtant celle-ci m'a étonnée et séduite. Très florifère, avec des fleurs aux pétales très longs, c'est un vrai feu d'artifice :

Elle est très peu connue bien qu'elle ait été présentée pour la première fois en 1943. Je n'ai rien trouvé sur elle, sauf une photo, une seule. Dommage, j'aurais bien aimé l'avoir.

Originaire d'Asie, c'est un bel arbre d'ombrage au feuillage dense auquel les grandes feuilles palmées donnent un aspect exotique

et qui garde une taille raisonnable pour un petit jardin, environ 12m.

Le 2 juillet il était en fleurs :

On trouve des photos mais aucune description précise de ses fleurs. C'est un arbre monoïque. Sur cette photo on voit des boutons et au premier plan une fleur femelle ouverte. Vous voyez qu'elle est très simplifiée, elle n'a pas de pétales. De ce fait j'ai eu du mal à trouver une fleur mâle. J'en ai indiqué une par une flèche.

J'ai fait un recadrage sur cette fleur mâle dont on voit essentiellement une étamine avec ses 2 loges :

Le 26 septembre j'avais été attirée vers cet arbre inconnu par ses fruits très décoratifs. Ils sont formés de gousses larges et colorées qui laissent voir des graines vertes. Je vous remets ces photos que j'ai déjà montrées :

Il reste à parler de sa rusticité. Vous lirez n'importe quoi à ce sujet. Il est en parfaite santé à Paris. Les américains l'ont planté depuis longtemps au point qu'il est considéré comme une plante invasive dans les états du sud. Mais il l'ont aussi planté plus au nord et le cultivent couramment en zone 7.

Pauvre jujubier, nous lui en avons fait voir de toutes les couleurs. Mon fils, complètement nul en botanique, l'avait acheté en Espagne à un pépiniériste encore plus nul que lui puisqu'il lui avait vendu cet arbre d'environ 1m50 en racines nues en plein mois de juillet. C'était il y a une quinzaine d'années. L'arbre a fait un voyage de quelques jours en pleine canicule aggravée par la voiture sans clim toutes racines à l'air. Je l'ai aussitôt planté, il a aussitôt fait quelques fleurs. Ensuite il a survécu pendant des années, débourrant toujours très tard mais je crois que c'est normal pour cet arbre. Les feuilles sont devenues de plus en plus rares et c'est mourant que je l'ai transplanté à Romilly il y a un peu plus d'un an. On dit cet arbre résistant à la sécheresse et aux sols pauvres mais ceux qui écrivent cela n'ont sans doute jamais tenté la culture sur sable pur.

L'an dernier il a fait peu de feuilles mais il venait d'être transplanté et ce n'était pas pire qu'à Veneux. Cette année j'ai patienté, longtemps patienté, mais…rien. Début juillet j'allais l'arracher lorsque j'ai aperçu des petits points verts, de la taille d'une tête d'épingle. Je lui ai accordé un sursis. Pendant un mois les petits points verts n'ont pas grossi. Après des mois de sécheresse il devait se croire toujours à Veneux et il hésitait à vivre.

Hier j'ai trouvé 30mm de pluie dans le pluviomètre et il débourrait !

Il mesure environ 1m80. Les photos sont du 6 août. Les eupatoires derrière lui mesurent 1m50.

Va-t-il vivre ? Ces rares feuilles tardives vont-elles lui permettre de se refaire un bon état de santé ? Je le saurai l'année prochaine. Si c'est oui, il aura gagné la médaille d'or du désir de vivre.

Ce surprenant petit rosier semble être un pur caprice de la nature que vous n'avez sans doute jamais vu car il n'est mis en vente que depuis quelques mois. Il a été trouvé par hasard dans un jardin abandonné. Il a été recueilli et multiplié par Francia Thauvin.

Je suis allée le chercher cet hiver à la pépinière Francia Thauvin près d'Orléans et je l'ai planté sur mon terrain de Romilly sur Seine. C'est donc sa première saison de floraison.

C'était un petit arbuste d'à peine 50cm de haut, large et touffu. Il a gardé son feuillage tout l'hiver. Ce feuillage est d'un vert vif et très sain.

Aujourd'hui il n'est pas facile de vous le montrer en entier car de cette grosse touffe au sol s'est élevée une haute branche vite divisée en 4 branches terminées chacune par une grande hampe de petits boutons rouge sang. La masse de verdure au milieu en bas de l'image, c'est la partie basse du rosier. Elle a fleuri la première et ses boutons sont maintenant tombés. A gauche les deux grandes plantes sont des lys de 1m50 de haut mais qui dépasseront les 2m. Je les ai plantés trop près, ils seront déplacés cet hiver. Au dessus de la partie basse du rosier on voit cette partie haute qui atteint 1m20 et on y aperçoit les petits boutons rouges :

La particularité de ce rosier, c'est que ces jolis petits boutons d'un rouge intense qui ressemblent à des fraises ne s'ouvriront jamais.

Les boutons sècheront avec leur pédoncule sans jamais s'ouvrir :

Les fleurs fanées ne sont pas une gêne esthétique car elles vont s'effriter et tomber rapidement, pédoncule compris, et sont très peu visibles et très peu de temps dans la masse de feuillage bien vert :

Appelée chanvre vivace, c'est une grande plante, jusqu'à 3m, d'aspect exotique et un peu sauvage. Très rustique. Mais attention : ça ne se fume pas.

L'envergure du charme pleureur vous a un peu affolé. Voici donc un autre pleureur plus facile à caser.

Ce thuya canadien est sans doute le plus rustique des thuyas. Il est de dimensions plus raisonnables que le thuya géant (Thuja plicata) et sa variété 'Pendula' est vraiment de petite taille et très gracieuse. Il ne dépassera jamais 5m et même sans doute se limitera à 3m de haut.

Thuja occidentalis 'Pendula' est à la fois pleureur et rampant par ses branches basses. Regardez sa "traine" au sol.

Je vous présente 3 verveines rustiques décoratives très intéressantes au jardin car elles apportent de la légèreté et sont en fleurs de la fin du printemps au début de l'automne. Toutes trois sont assez résistantes à la sécheresse. Ce sont des vivaces mais de courte durée de vie, parfois même détruites par un hiver un peu rude. Mais laissez-les se ressemer, elles le font généreusement et poussent si vite qu'elles peuvent être utilisées en annuelles..

Verbena bonariensis est la plus connue :

En fin de floraison :

Et encore décorative par ses grappes de fruits le 21 novembre à Romilly :

Verbena hastata :

Verbena rigida, la plus trapue :

Et sa variété 'Polaris' :

Autrefois la préparation des gelées de fruits du sureau noir occupait mes derniers jours de congés annuels, donc la fin du mois d'août. Depuis 2 ans je dois m'y mettre début août mais cette année tous les records sont battus, les premiers fruits mûrs, donc à récolter rapidement car ensuite ils sèchent, sont prêts fin juillet !

A Romilly, le plus avancé est 'Sambu' :

A Veneux tous les fruits des sureaux sauvages à l'est du terrain sont mûrs :

et même certains sont déjà secs comme sur les deux grappes à droite sur cette photo :

Comment cela est-il possible ? J'ai vérifié sur plusieurs sites parlant du sureau noir. Pour tous les fruits sont mûrs au mieux fin août, pour certains même en septembre.

Chaque année maintenant la maturation des fruits du sureau noir est un peu plus précoce. Il est vrai que nous a n'avons pas eu de gel sérieux cet hiver, à peine -6°C deux matins. Ensuite nous avons eu l'été et sa sécheresse au printemps. Et maintenant nous avons le printemps et un peu de pluie. Comment voulez-vous que les plantes s'y retrouvent ?

Une remarque importante : à Romilly où il n'a pas plu beaucoup plus qu'à Veneux mais où le terrain garde bien l'humidité et où la nappe phréatique est à 1m (mais y est-elle encore ?) les sureaux noirs à fruits clairs, absolument tous car j'en ai plusieurs variétés, ont très mal supporté la sécheresse, et même beaucoup plus mal que les sureaux rouges : ils ont perdu presque toutes leurs feuilles, mais ils ont conservé leurs fruits qui ne sont pas encore mûrs.

Mais pour les jolis petits fruits noirs il est temps de sortir le matériel  d'extraction (moins pénible que l'extraction manuelle) et la bassine à confiture. Si vous n'avez pas le temps en ce moment, égrenez les corymbes et mettez les fruits au congélateur, ils s'y conservent parfaitement et une fois dégelés ils sont comme des fruits frais. Et pour quelques idées de recettes, cliquez dans la colonne de droite sur cuisine des fruits.

J'avais planté ce très petit figuier en septembre 2009. Il est toujours aussi petit parce qu'il a eu beaucoup d'ennuis.

Voici dans quel état je l'ai trouvé le 11 décembre 2009 :

Le peu de branches qui n'avaient pas été dévorées étaient rongées, écorcées. Je pensais qu'il ne s'en remettrait pas mais j'ai gardé un faible espoir et je l'ai protégé en l'emballant dans un sac de plastique fixé au sol par des piquets :

Mais le 22  février 2010 je voyais que les lapins avaient contourné l'obstacle en creusant sous le plastique :

Le printemps était bien avancé lorsque je l'ai débarrassé de son sac car les lapins n'attaquent généralement pas en été. Le 28 mai 2010 je constatais que les branches rongées étaient bien mortes mais qu'il repartait du pied :

C'est confirmé le 28 juin 2010 :

Mais il est attaqué de nouveau au niveau des racines qui sont dénudées le 8 août 2010 :

Je l'ai alors protégé par une ceinture large de rondins empilés :

Le tout sera emballé dès qu'il aura perdu son feuillage dans du grillage à poules. Il n'a plus été attaqué, la forteresse qui l'entoure est impénétrable.

Après toutes ces souffrances ce pauvre petit figuier ne mesure que 50 cm de haut. Il a pourtant le courage de me préparer quelques figues, peut-être pour me remercier de l'avoir défendu :

C'est encore un Hydrangea paniculata. Mon terrain calcaire de Romilly ne me permet que paniculata, radiata et quercifolia. Ils ont tous 2 ans.

'Kyushu' a des fleurs fertiles mais ses cônes sont très réguliers. En fait j'en ai deux et ils fleurissent tôt, dès la mi-juin :

Le 26 juillet le géranium dont les fleurs bleues le mettaient en valeur est moins fleuri mais il a trouvé le bleu d'un aster :

Puisqu'il a des fleurs fertiles il attire les pollinisateurs mais je le soupçonne de sécréter un nectar aphrodisiaque :

Détail des fleurs :

C'est aussi un Hydrangea paniculata. Ses panicules ont une forme plus classique et ne comportent que des fleurs stériles. Comme le précédent la couleur des fleurs va changer passant du blanc au rose puis au rouge brique.

Le 11 juillet :

Le 26 juillet :

Le 31 juillet :

Le 24 septembre l'an dernier :

'Wim's Red' est un Hydrangea paniculata original par la forme de ses panicules et leur variation de couleur. Le mien n'est pas très grand bien qu'il ait 2 ans, il ne pousse pas très vite.

Début juin sa floraison est bien blanche :

Mais si on y regarde de près, les fleurs fertiles encore fermées sont roses :

Fin juin les fleurs fertiles sont blanches et beaucoup sont ouvertes. C'est alors la ruée des amateurs de nectar :

Le 11 juillet ses fleurs commencent à rosir :

Le 26 juillet :

Le  31 juillet :

Il sera rouge tout le reste de l'été. Ses panicules n'ont pas la forme classique en cône des paniculata, ils ont une forme irrégulière, un peu comme s'ils étaient aplatis pour se rapprocher de la forme des inflorescences de macrophylla. Regardons de profil :

Fleur stérile :

Fleur fertile :

Ces photos de cette jolie plante vivace extrêmement toxique, la belladone, Atropa belladonna, ont été prises à Paris en 2008.

Mais elle m'a fait le plaisir de s'installer sur mon terrain de Romilly en 2010. Il faut dire qu'elle aime les terrains calcaires. Elle commence à fleurir fin avril-début mai.

Vous remarquerez que si son nom s'écrit avec un seul n en français, il lui en faut deux en latin : bella donna, belle dame, car les belles dames de Venise s'en mettaient sur les paupières pour obtenir une mydriase qui leur donnait un regard profond, envoûtant. Elle est utilisée en médecine mais dans des préparations savamment dosées, il ne faut pas l'utiliser en phytothérapie, elle est trop dangereuse.

Nous avons déjà parlé de ces sportifs et courageux papillons qui nous reviennent d'Afrique au printemps après avoir traversé la Méditerranée. Ils vont même jusqu'au nord de l'Europe. Ils nous arrivent fatigués, les ailes un peu usées. Mais Mormo maura, la Maure, est un papillon moderne qui a choisi un mode de locomotion de notre temps : la voiture.

Il y a une dizaine de jours, lorsque je suis entrée dans la voiture, un grand papillon sombre a voleté. J'ai à peine eu le temps de le voir et je n'ai pu ensuite le retrouver mais il n'avait pu quitter la voiture fermée. L'arrivée de mes jambes l'avait gêné et il avait aussitôt trouvé un coin bien caché pour continuer sa sieste. J'ai aussitôt compris qu'il s'agissait de Mormo maura, ce grand papillon de nuit, envergure de 65mm, qui tous les ans s'installe dans la buanderie et les garages. Pourquoi ? Pour se protéger de la chaleur de la journée ?

Je laissais les vitres ouvertes lorsque j'étais dans la voiture mais je n'ai rien vu passer. J'ai mis des pots de fleurs à sa disposition. Aujourd'hui, arrivée à Romilly, j'ai ouvert la porte arrière et je l'ai vu, toujours endormi, sur le joint de caoutchouc. Voici quelques photos de détail de son étonnante anatomie au relief tourmenté.

Je l'ai touché pour vérifier qu'il était toujours en vie, il s'est aussitôt envolé et je me sens rassurée pour sa survie. J'espère qu'il trouvera des compagnons à Romilly.

Comme le Liquidambar styraciflua il prendra de magnifiques couleurs en automne. Il peut être très intéressant à cause de sa plus petite taille, 10 à 12m.

Les feuilles n'ont que 3 lobes au lieu de 5 à 7 lobes pour le copalme d'Amérique et le pétiole est rouge vif.

Il s'entoure de nombreux petits rejets :

A noter qu'il n'aime pas trop le calcaire.

La pulicaire dysentérique ou herbe de Saint-Roch est une jolie sauvageonne abondante sur mon terrain de Romilly. Je l'ai photographiée à Paris parce qu'elle était déjà très fleurie le 2 juillet alors qu'elle n'a commencé à fleurir chez moi qu'à partir de la mi-juillet. Mais ses touffes seront aussi imposantes bientôt sur mon terrain. Elle aime les terrains humides.

Elle s'appelle pulicaire à cause de son effet insecticide particulièrement sur les puces et dysentérique parce qu'elle était utilisée pour lutter contre la dysenterie.

Elle fleurit de juillet à septembre. Ensuite je la fauche parce que les capitules devenus bruns sont moins jolis.

Voici encore un magnifique arbuste dont les fleurs fanées ne vous gêneront pas car elles sont immédiatement remplacées par des fruits très décoratifs verts puis rapidement roses.

Aucun problème avec lui, il n'a pas de maladies ni de parasites, il est très rustique (zone 6), il supporte la sécheresse, il se marcotte tout seul si vous voulez en offrir.

Celui que je vous montre est considéré par certains comme un hybride, par d'autres comme un Colutea orientalis. La différence entre arborescens, celui qui est spontané en France et est appelé baguenaudier, et orientalis ne me parait pas évidente sauf la couleur des fleurs. Elles sont jaunes parfois striées de rouge chez arborescens et nettement oranges chez orientalis. Cette floraison intervient au printemps. Je n'en ai malheureusement pas pris des photos mais vous trouverez ses fleurs ici.

Mes photos des fruits sont du 2 juillet. Ce sont des gousses gonflées qu'on compare à des vessies. Lorsqu'elles s'ouvriront elles laisseront voir un alignement de graines vert vif tranchant bien sur la couleur de l'enveloppe.

Les ombelles sont merveilleusement grouillantes de vie. En juin je vous avais montré mes trouvailles sur l'angélique.

Cette fois c'est une ombelle de berce qui m'a étonnée :

Les bestioles qui s'y trouvent sont vraiment très petites et je n'ai pu les admirer pleinement que sur les photos.

Il y a un Ichneumon mais différent du Gasterruption de l'angélique

que je vous avais montré et qui avait une tarière impressionnante. Chez celui-ci la femelle ne montre pas sa tarière mais elle utilise le même procédé pour injecter ses œufs dans des larves, chenilles, chrysalides. Je pense qu'il s'agit de Ichneumon stramentor.

Une autre bestiole est assez nette pour un recadrage, c'est une guêpe poliste, Polistes dominula

Les lys sont visités en permanence par une mini faune moins dangereuse que le criocère. Deux espèces prédominent : les coccinelles et les syrphes.

Pour les coccinelles, je me demande ce qu'elles cherchent sur les lys et je ne garantis pas qu'elles soient toutes autochtones.

Les syrphes se bousculent parfois sur une étamine et dégustent le pollen même dans des positions étonnantes.

Au hasard quelques autres visiteurs :

Mes lys ne sont pas là depuis longtemps. J'ai eu une magnifique floraison l'an dernier et de nouveau cette année. Des lys en pleine santé, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je pensais bien de temps à autre au criocère mais je suis tellement loin des autres jardins que je pensais être épargnée.

Lors de mon précédent passage à Romilly j'avais pris quelques photos des bestioles qui s'intéressent à ces magnifiques fleurs. Hier j'ai encore été attirée par la danse des syrphes sur mon plus grand, mon plus beau lys. Et c'est alors que je les ai vus. Deux magnifiques terreurs rouges.

La victime :

Le premier criocère se cache sous une feuille car il n'a pas la conscience tranquille, il a déjà fait un beau trou :

L'autre n'a pas trouvé la meilleure feuille, il la quitte et grimpe, grimpe, puis fait demi-tour.

Je les ai jetés au loin. Une heure plus tard l'un d'eux était déjà de retour.

Ils sont arrivés trop tard pour me priver d'une floraison mais maintenant je sais qu'ils sont là et il va falloir protéger ces superbes plantes. La méthode le plus souvent proposée est le ramassage et la destruction manuelle de ces jolis bijoux. J'ai une profonde répulsion pour ce genre d'action. A part les moustiques, et là c'est jouissif, je suis incapable d'écraser une petite bête, encore moins quand elle est aussi belle. Il n'est pas non plus question d'utiliser des insecticides même "bio", je n'ai pas envie de tuer et de tuer les coccinelles en même temps (il y en a encore plus sur ce lys, je ne sais pourquoi, je n'ai pas vu de pucerons).

J'ai donc cherché des méthodes plus douces et surtout des moyens de les détourner des lys plutôt que de les détruire. Certains proposent de planter des fritillaires qui les attirent encore plus et de les détruire. C'est idiot, les fritillaires c'est beau aussi.

Voici donc ce que je vais tenter d'utiliser :

Planter de la tanaisie dont l'odeur les éloigne

Répandre de la poudre d'ail, à acheter en épicerie

Répandre du marc de café. Je suis une grosse consommatrice de café et je garde le marc pour les limaces, le pied des lys y aura droit aussi

Pulvériser du café

Pulvériser une solution contenant du tabac. Je veux bien acheter quelques paquets de cigarettes à sacrifier pour cela mais qu'en fait-on ? Macération ? Peut-être est-il intéressant aussi de planter autour du pied des tabacs décoratifs de petite taille

Binage autour du pied surtout en hiver car les larves hibernent dans le sol

Voilà une germandrée d'aspect inhabituel qui forme un joli coussin et attire les pollinisateurs. Mais je n'ai trouvé aucun renseignement sur la culture de cette plante, on ne parle que de ses propriétés thérapeutiques. Elle semble se plaire à Paris, c'est tout ce que je peux en dire.

Tout le monde a de la menthe dans son jardin, certains collectionnent plusieurs espèces. Mais auriez-vous pensé à l'utiliser pour une haie basse séparant deux zones du jardin ? Absurde, dites-vous. Pas du tout, à condition d'utiliser pour ça Mentha longifolia, la menthe sylvestre. Elle atteint 1m, et même plus si elle a assez d'eau, et elle a un port bien dressé.

Elle vous plait ? Vous voyez tout son intérêt autant pour la santé du jardin que pour la vôtre et la joie de vos papilles. Il ne vous reste plus qu'à la chercher dans la nature. Elle pousse partout en France dans des zones plutôt humides. On la trouve dans des catalogues mais seulement sous la forme 'Buddleia' qui me plait moins.

Je vous ai déjà vanté la beauté de Acer griseum. Il est temps que je vous montre plus en détail un arbre adulte. Je l'ai photographié le 11 juin au Prieuré d'Orchaise.

Sur ma note du 12 février la dernière photo montre l'écorce de Acer nikoense avec lequel il est parfois confondu. Je l'ai photographié lui aussi au Prieuré d'Orchaise. Leurs écorces sont très différentes.

En juin, au Prieuré d'Orchaise, j'ai été attirée par les jolis fruits blancs d'un arbuste. J'ai aussitôt cherché l'étiquette. Vous savez, c'est l'arboretum où la moitié des étiquettes ont disparu et la plupart des autres sont en piteux état. Ce petit arbuste avait encore une étiquette mais à peine lisible. J'ai travaillé la luminosité et le contraste pour la rendre lisible :

Petit problème : s'il existe bien sur la liste des plantes du Prieuré, ce nom n'existe nulle part ailleurs, nulle part dans le vaste monde. Qui est donc cet arbuste ? Après avoir beaucoup cherché, je pense que c'est Sorbus koehneana. Certains me diront que ce pourrait être Sorbus cashmiriana. Ils se ressemblent beaucoup sur les photos mais les tailles sont très différentes. Sorbus cashmiriana est un petit arbre d'au moins 8m avec un vrai grand tronc unique. L'arbuste que je vais vous montrer a de multiples troncs fins et n'atteint pas 3m. Cela correspond davantage à Sorbus koehneana qui est un arbuste. On peut trouver aussi Sorbus fruticosa ou frutescens. Il semble que ce soit le même arbuste quoique pour certains il y a confusion entre les deux.

En automne le feuillage devient rouge avant de tomber. Pour les fruits vous lirez qu'ils apparaissent en automne. C'est absurde, que se passerait-il entre les fleurs au printemps et l'automne. Ils sont certes plus visibles en automne sur un feuillage rouge ou absent. Mais ils suivent la floraison et vont persister jusqu'en hiver car les oiseaux ne s'y intéressent pas, ou seulement quand ils n'ont plus rien à se mettre sous le bec. Mes photos sont du 11 juin, j'en ai trouvé une du 28 mai.

Je vous conseille cet arbuste de taille raisonnable et peu encombrant aux jolies grappes de fruits blancs pendant au moins 6 mois : Sorbus koehneana.

A Trifouilly j'avais planté un Prunus padus, le cerisier à grappes, et une variété horticole, 'Colorata'. J'ai pu transplanter 'Colorata' à Romilly. Je vous l'ai montré en fleurs en avril. J'ai dû renoncer à transplanter l'espèce type, il avait grandi beaucoup plus vite. Mais je pensais en replanter un. J'ai renoncé à cette idée lorsque j'ai vu celui du Prieuré d'Orchaise en juin. C'est un arbre qui peut atteindre 15m. C'était recherché pour maintenir les berges de la Seine agressées par les péniches mais je n'ai pas la place pour un arbre aussi grand à Romilly.