Sureaux

J'ai la berlue ! C'est ce que je me suis dit cet après-midi en observant mes buddleias. Nous sommes en janvier, il a neigé, il a fait froid pendant des semaines et ils ont autant de feuillage qu'en été. A Romilly le thermomètre a marqué jusqu'à -6°C comme à Veneux.

J'ai d'abord vu avec étonnement le plus jeune de mes buddleias, planté depuis quelques mois seulement, le tronc protégé des lapins par un grillage en plastique :

Il est si jeune qu'il n'avait pas réussi à épanouir son unique épi floral, toujours présent mais fané. Je suis aussitôt allé voir les autres. Le grand Buddleia davidii a lui aussi tout son feuillage et tous ses épis maintenant fanés :



Le Buddleia lindleyana semble avoir moins de feuillage mais c'est son aspect habituel même en été avec des feuilles plus petites. Le système de tuteurs tente de le redresser, il s'étalait tellement que ses fleurs trainaient au sol.





Voici le coin pépinière dans mon séjour. Toutes les plantes y sont regroupées sauf les deux plus vieux clivias très encombrants placés sous l'escalier plus loin de la fenêtre.



La maie et la table basse sont occupées par des boutures et des semis, la table à l'extérieur aussi. Comme repère de la taille des plantes : le bas de la grande vitre triangulaire est à 3m. La grande plante à gauche est un Dracaena fragrans 'Massangeana'. Il se fait expulser à l'extérieur dès qu'il fleurit car son délicieux parfum est si intense le soir que c'est insupportable. A sa droite c'est un Ficus benjamina. C'est la seule plante qui ne sort pas à la belle saison parce qu'on dit qu'il ne supporte pas les déplacements.

Le Begonia maculata, bégonia bambusiforme, est moins haut parce que je l'ai taillé plusieurs fois cette année, la dernière fois début novembre lorsque je l'ai rentré. Il a tout de même réussi en deux mois à faire une tige interminable qui fleurit à 3m de haut. Les fleurs sont d'un rose très pâle lié à la faible luminosité en hiver. En été dehors au soleil elles sont rose vif. Il a des fleurs toute l'année.









Nous allons nous réchauffer avec ce bel arbuste d'été que je n'avais pas eu le temps de vous montrer tant il y a de plantes et d'insectes en été.

Aralia spinosa est un grand arbuste qu'on dit à tronc unique mais il fait vite de nombreux rejets pour prendre un aspect multi tronc. Et pas de problème pour le multiplier, il drageonne à distance, juste assez pour en offrir aux voisins. Je l'ai photographié le 21 août au jardin botanique de Marnay sur Seine :



Son feuillage est beau et sain. Mais lorsque je l'avais photographié le 12 août 2007 les folioles avaient des taches ressemblant à des brûlures :





C'était un été chaud et sec, je pense qu'il a manqué d'eau. C'est un arbuste pour sols humides.

Il serait très épineux comme son nom l'indique mais je ne l'ai pas trouvé très épineux, ni sur le tronc ni sur les feuilles :





J'ai fini par trouver une explication sur ce site. Les sujets âgés sont peu épineux.

Autre problème : je suis incapable de distinguer Aralia spinosa de Aralia elata. J'ai pourtant bien étudié toutes les descriptions. Ils se ressemblent beaucoup.

C'est l'époque où je surveille l'apparition des premières fleurs, au moins en boutons, de mes perce-neige les plus précoces, les grands Galanthus elwesii.

Les voici le 23 décembre, encore que des feuilles :

Et aujourd'hui ils n'ont pas beaucoup progressé, la neige les a calmés :

L'hiver dernier, un hiver également difficile, mais pas aussi anormalement précoce, ils montraient leurs premières fleurs en boutons le 1 janvier :





L'hiver précédent, plus doux, on voyait les boutons le 22 décembre :





Pourtant après avoir bien cherché j'ai trouvé aujourd'hui des boutons au même stade que le 22 décembre 2008 :







Le retard ne sera que d'une semaine ou 10 jours. Je vous montrerai bientôt une belle floraison. Alors que j'en avais déplacé l'hiver dernier au moins le tiers des touffes vers Romilly, l'effectif s'est déjà complètement reconstitué.



Réchauffement climatique ou début d'une ère glaciaire, nous sommes nombreux à vivre pour la première fois un Noël blanc. Pour fêter cet évènement magique, je vous offre quelques bijoux, taches de couleur sur le blanc immaculé de la neige.

















Cet après-midi, entre deux périodes neigeuses, sous une petite pluie glacée incessante depuis hier, je suis allée voir comment se comportaient les rares plantes en fleurs en cette saison.

Mahonia 'Charity' est en fin de floraison, ce qui est sans rapport avec la neige. C'est parce qu'il a fleuri très tôt montrant tous ses boutons floraux dès la fin septembre. Ses fleurs sont intactes

Le jeune Mahonia 'Winter Sun' a fleuri plus tard que 'Charity', comme les années précédentes, et il est au mieux de sa floraison :

Viburnum bodnantense débute une deuxième vague de fleurs :

Viburnum tinus poursuit imperturbable sa très longue floraison :







Hydrangea 'Bretschneideri' est le seul H. heteromalla dont l'écorce desquame :







J'ai planté l'espèce type mais les Pépinières de la Thyle en commercialisent plusieurs cultivars. Ce sont des Hydrangea de grande taille et très rustiques.

Evolution de l'écorce de Fraxinus excelsior, le frêne, avec l'âge :

Carpinus betulus :

Castanea sativa :

Un très, très vieux Catalpa bignonoides et ses béquilles :

Cedrus atlantica :

Crataegus oxyacantha :

Cryptomeria japonica :

Diospyros kaki :

Pas question de participer aux embouteillages alors que je n'ai plus l'obligation d'aller au travail. J'ai fait le plein de victuailles pour Armel le chat et pour moi. Pas question de travailler au jardin, j'ai trop froid. Mais je suis une travailleuse sérieuse. J'ai donc prévu aussi du travail pour la maison.

Mon travail de ce jour, c'est l'une des deux grappes de fruits de paulownia produites par les paulownias de la gare. Ils en ont des dizaines. Il n'est sans doute pas nécessaire de vous rappeler l'aspect de ces fruits. Ce sont des capsules, très différentes donc des gousses du catalpa avec lequel il est souvent confondu :





En coupe transversale :





Quand on l'ouvre, on sépare deux demi-fruits obturés chacun par une membrane :





 Demi-fruit ouvert :







Contenu du demi-fruit :





En vue de les éplucher j'ai placé les fruits dans un saladier. Beaucoup de fruits étaient déjà entrouverts.. Il est important de choisir un récipient profond et il est interdit de respirer fort et d'éternuer. Les jolies petites graines sont parfaitement équipées pour le vol. Voilà le résultat, sans doute des milliers de graines :



Après, il faut se laver les mains, la coque des fruits est un peu collante.

Le semis serait facile, à faire au printemps. Mais j'ai vraiment trop de graines, et il y a encore une grappe dans la voiture. Si vous avez envie de tenter le semis, envoyez-moi un mot, adresse de courriel dans la colonne de droite. C'est gratuit.

J'imagine ce beau massif de poacées sous la neige mais je ne le verrai jamais, le jardin est fermé l'hiver. J'aime les grandes herbes bien fleuries.

Miscanthus, toutes les variétés sont belles







Panicum virgatum 'Strictum' aux inflorescences vaporeuses :







Vous avez sans doute installé vos protections pour l'hiver : feuilles mortes, buttage, voile, cloches, mini-serres, etc.

Le 27 novembre tout était installé au Jardin des Plantes.



Mais pour l'hiver certaines plantes bien rustiques ont besoin d'un autre type de protections. Certaines plantes vont mourir, non pas de froid mais d'excès d'humidité. Pour celles-ci il faut prévoir un petit toit, une feuille de plastique, une tuile sur deux parpaings, ou plus sophistiqué comme au jardin alpin :











Le dahlia géant était protégé par des feuilles mortes en tas épais le 27 novembre :





Plus tard, quand il fera vraiment froid et qu'il gèlera, la tige sera rabattue. Il faut au moins une scie. Et tout sera entièrement couvert de feuilles. On peut même ajouter un voile. Voici la base de ce dahlia avant la pose des feuilles mortes, le 26 septembre. On voit à côté de la tige vivante les tiges des années précédentes :





Le 27 avril, avant l'apparition de la nouvelle tige :



Je vous reparle de Viburnum farreri parce qu'il m'a étonnée : le 27 novembre il avait encore une grande partie de son feuillage.

Et j'en ai trouvé un autre. Il est tout jeune, tout petit, et pourtant il a déjà une multitude de troncs :

J'ai rencontré aussi :

Malus 'John Downie', photos du 16 septembre :

Malus halepensis, photos du 16 septembre :

Malus 'Royalty' est rarement rencontré. Il a pourtant des atouts sérieux pour accompagner un autre Malus. Tout est rouge chez lui, le feuillage, les fleurs, et les fruits. Je l'ai rencontré au printemps à l'arboretum d'Harcourt un 19 avril :

Regardez ce petit arbre photographié au Jardin des Plantes le 27 novembre par cet hiver précoce. Il a un beau tronc bien droit, des feuilles assez larges toutes vertes (les tiges dénudées au sommet et les feuilles jaunes sur la droite appartiennent à un arbre situé derrière lui).

Il était difficile de photographier son sommet à environ 4m de haut par cette froide et grise journée d'hiver, la lumière était insuffisante. Mais on peut voir sur ces mauvaises photos sous-exposées qu'il a un grand nombre de gros boutons floraux. Quel arbre ayant de grosses fleurs peut se préparer à fleurir pour décembre ?











Encore une interrogation : son pied est couvert d'un très épais tapis de feuilles mortes, sans doute pour le protéger de l'hiver. On fait cela pour une vivace, pour un arbuste, pas pour un arbre dont les 4m de hauteur seront exposés au froid.





Plus étrange encore : son tronc ne ressemble pas à un tronc d'arbre. Cela fait plutôt penser à une canne d'un très gros bambou. Et on voit aussi un tuteur.





Cet arbre surprenant, ce n'est pas un arbre, c'est une plante vivace de taille exceptionnelle. C'est Dahlia arborea, le dahlia en arbre, le dahlia bambou.





Il n'aura peut-être pas le temps de fleurir cette année, l'hiver est trop précoce. Mais ce n'est pas sûr. Il perd ses parties aériennes au dessous de -5°C. Il n'a sans doute pas fait moins de – 3°C à Paris pour l'instant, c'est le pire que j'ai vu ces jours-ci dans mon jardin de Veneux, et pour demain il est prévu – 3°C à Paris, ensuite ça se réchauffe un peu. Vous pouvez voir les fleurs de ce dahlia photographiées lors d'un automne plus doux sur le site du jardin où vous trouverez aussi des conseils pour sa culture.

Même s'il n'a pas le temps d'épanouir sa floraison très tardive, la végétation de ce dahlia est étonnante, exotique et très décorative. Lors de gels plus intenses il perdra toutes ses parties aériennes mais il rejaillira au printemps pour atteindre 4m en quelques mois.

La mode est aux légumes oubliés. J'espère que ce ne sera pas qu'une mode car ces légumes apportent des saveurs nouvelles et sont souvent faciles à cultiver sans traitements. En voici un qui est rarement proposé. Pourtant, dans le chardon marie tout est bon : les feuilles sont cuisinées comme des épinards après avoir rapidement coupé les épines aux ciseaux, les jeunes pousses comme des asperges, les boutons floraux comme des artichauts. Les racines peuvent servir à préparer des boissons énergisantes. Même les graines torréfiées ont été utilisées comme du café.

Mais cette jolie bisannuelle ne dépare pas le jardin d'ornement. Ses grandes feuilles vertes sont tachées du lait de Marie. Au printemps elle émettra une longue tige terminée par un artichaut miniature.









Je vous avais montré le Vitex agnus-castus de Marnay sur Seine et j'en avais très envie à cause de son attraction sur les insectes, en particulier papillons et abeilles charpentières. Mais j'hésitais à cause de sa grande taille. Depuis que je l'ai vu à Paris j'ai renoncé à l'acquérir car à Paris aussi il est très grand et fait plus penser à un arbre qu'à un arbuste. De plus il est aussi très large, au moins 4m.

Le voici donc à Paris en automne. Il n'est plus en fleurs mais couvert de fruits.



Depuis longtemps j'ai envie d'un eucalyptus. On vous propose partout Eucalyptus gunnii, à croire qu'il n'existe que celui-là. C'est vrai qu'il est rustique jusqu'en zone 7 mais ce n'est pas le seul.

J'en avais planté un il y a très longtemps à Veneux en terrain sableux, non calcaire, mais trop sec. Il est mort rapidement sans même voir passer un hiver, sans doute de soif.

J'en ai planté un à Trifouilly, terrain suffisamment humide mais calcaire. Il est mort rapidement, sans même voir passer un hiver.

Mon voisin à Romilly, le seul que je vois souvent, m'a dit sans que le sujet soit amené dans la conversation, c'est dire si le problème le touche, qu'il en avait planté un et qu'il est mort. Je lui ai dit que c'est sans doute à cause du calcaire. Le terrain de Romilly est suffisamment humide mais très calcaire.

L'envie d'un eucalyptus me tient toujours. Eucalyptus gunnii ne supporte ni la sécheresse ni le calcaire.

J'ai donc cherché un autre eucalyptus. Nous sommes en zone 8. Il y a beaucoup d'eucalyptus pour la zone 7. Pour ne prendre aucun risque j'ai sélectionné ceux-là. Reste le problème du calcaire. J'ai découvert avec plaisir qu'il y en a beaucoup qui l'acceptent, il y en a même suffisamment pour que je sélectionne ceux qui sont naturellement de taille raisonnable.

J'ai commandé le seul que j'ai trouvé en petit plant, Eucalyptus neglecta, sans doute le dernier car aujourd'hui il n'est plus disponible sur le site. Je l'attends et il sera bientôt planté à Romilly.

D'autres n'étaient disponibles qu'en graines. Si j'obtiens des plantules, il y en aura une pour mon voisin.

Eucalyptus pauciflora subsp. debeuzevillei

Eucalyptus parvula (parvifolia)

Eucalyptus nova-anglica

Eucalyptus coccifera

Eucalyptus camphora

Eucalyptus cinerea

Le Choisya ternata est un arbuste qui fleurit longtemps. On dit qu'il a une première floraison au printemps et une remontée à l'automne. Mais ce sont des floraisons qui durent longtemps. Il me fait penser au laurier-tin pour lequel il est plus simple de compter les jours sans fleurs (ils sont tous en fleurs en ce moment dans mon jardin).

Mon sujet d'observation est le Choysia ternata du Jardin des Plantes. Je viens seulement de réaliser à quel point il est souvent en fleurs. Je l'avais vu en fleurs fin septembre. Je m'étais dit c'est sa deuxième floraison et je n'y ai pas prêté davantage attention. Mais le 27 novembre il était toujours fleuri ! Et il a eu droit à des photos. C'est une floraison moins abondante que celle d'avril mais elle dure :





J'ai repris mes anciennes photos. Il est en fleurs aussi en décembre :







Voici sa belle floraison d'avril. Les photos sont du 6 et du 27 avril :









L'autre Choisya fréquent dans les jardins est l'hybride 'Aztec Pearl' au feuillage finement découpé et à la floraison identique. Je l'avais planté à Veneux. Il a tenu le coup deux ou trois ans puis il a cessé de grandir, il fleurissait peu, et cet été il a présenté une véritable détresse hydrique malgré mes arrosages. Je l'ai transporté à Romilly en urgence. Il survit mais son feuillage n'a pas encore retrouvé un aspect normal.  Le 15 janvier encore à Veneux :





Le 22 avril :







S'il ne survit pas, j'en planterai un autre à Romilly car il semble plus tolérant au calcaire que ternata. Par contre je crois comprendre que Choisya ternata est plus résistant à la sécheresse, il le remplacera à Veneux.

Pourquoi préciser biloba ? Il est le seul de son genre, le seul de sa famille, le seul de sa division. Un arbre venu du fond des temps.

Celui-ci est l'un des ginkgos centenaires du Jardin des Plantes. En cette fin de novembre il brille de l'éclat de ses mille écus d'or au dessus de son tronc crevassé par les ans.







Pas d'ovules ? Je sais pourtant pour l'avoir vu en octobre quand le feuillage était vert que c'est une femelle :





Il devrait avoir encore des ovules puisqu'ils persistent habituellement quand il a perdu ses feuilles. J'ai écarquillé mes yeux, j'ai affuté mon regard, j'ai utilisé le viseur au maximum du zoom, et j'en ai trouvé, cachés dans le feuillage de même couleur :







Cet arbre me fascine. Il a survécu aux dinosaures et aux bombes atomiques. C'est un vestige du passé de la Terre. Il n'existe probablement plus qu'à l'état naturalisé et dans les parcs et jardins. Il faut lui assurer un avenir long et radieux. J'en ai planté deux à Romilly. J'ai une femelle certifiée à port étroit, c'est rare chez une femelle mais cela a son importance quand on ne dispose pas d'un vaste parc. L'autre est un jeune plant de semis. Je ne connaitrai pas son sexe avant de nombreuses années.

Dans la série arbres flamboyants en automne, voici maintenant le liquidambar. Ou plutôt les liquidambars. Je vous les ai déjà montrés mais séparément, au fur et à mesure de mes rencontres, et je crois que cela vaut la peine de les rapprocher pour les comparer et choisir celui qui nous convient le mieux si nous désirons en acquérir un.

On voit couramment en Europe, et on trouve facilement à l'achat, deux espèces.

Liquidambar styraciflua, le copalme d'Amérique, est le plus grand et il est plus adapté à un parc qu'à un jardin. Toutes ses feuilles se colorent en même temps. S'il peut atteindre 40m dans sa région d'origine, il mesure encore facilement 15m en Europe. La première photo le représente à l'Arboretum de Segrez un 7 octobre, celui de la deuxième photo est plus jeune, il était à l'Arboretum des Grandes Bruyères un 16 septembre.







Liquidambar orientalis, le copalme d'Asie, convient mieux à un jardin. Sa croissance est lente et il n'atteindra que 5 à 6m avec un feuillage dense jusqu'au sol. Il est photographié au Jardin Botanique de Marnay sur Seine le 25 septembre 2008 puis le 18 septembre 2010 : il mesure environ 4m et n'a pas grandi de façon évidente entre les deux photos.







Ses feuilles ne vont pas se colorer toutes en même temps. Il aura d'abord une période vert et orange puis se colorera jusqu'au rouge sombre. Il aura un stade avec toutes les couleurs, un peu comme le parrotia. Vous remarquerez aussi que ses feuilles ont une découpe un peu plus complexe que le précédent.









Le cactus de Noël nous souhaite Noël juste avec un mois d'avance mais je lui fais confiance, il sera encore en fleurs à Noël. Il a passé la belle saison dehors sous les arbres. Je l'ai rentré début novembre et il a aussitôt formé ses bourgeons floraux.





Regardez comme le pollen glisse subrepticement le long du pistil :





Mais sa méthode de multiplication préférée c'est la bouture, d'une facilité déconcertante.

C'est vraiment une plante très facile. Elle survit à toutes mes négligences.

Pour augmenter le choix de beaux feuillages d'automne, il y a Parrotia persica appelé arbre de fer à cause de la dureté de son bois. Je l'avais photographié fin octobre à l'arboretum de Chèvreloup. Vous admirerez dans les photos de détail du feuillage la grande variété de couleurs : vert, jaune, orange, rouge, rouge sombre.









Mais il est grand et très encombrant. Vous l'aimeriez en version miniature ? Aucun problème. Il y a Parrotia persica 'Pendula'. Celui que j'ai photographié à l'arboretum des Barres est planté depuis 12 ans et il n'atteint pas 2m. Début octobre il était encore vert mais vous pouvez lui faire confiance, il se colorera comme un grand.





Je vous ai montré mon Viburnum x bodnantense. Viburnum farreri (anciennement fragrans) est l'un de ses parents et père et fils se ressemblent beaucoup.

Fin septembre à Paris Viburnum farreri avait déjà des fleurs et encore tout son feuillage.

C'est lui aussi un grand arbuste de 3m de haut. Bodnantense est très raide, très vertical. Farreri est aussi raide et dressé d'abord puis il s'évase avec plus de grâce :

Les fleurs des deux arbustes se ressemblent beaucoup, avec des variations du rose au blanc selon les variétés et la maturité de la fleur.

Mais les boutons de farreri sont rouge sombre.

Je possède un Viburnum farreri mais c'est le mignon, le tout petit 'Nanum'. En quelques années il approche 80cm en tous sens. Il n'a jamais fleuri, je ne sais pourquoi. Terrain trop pauvre ? Je vais le nourrir davantage dès le printemps. Par contre il garde toujours très longtemps son joli feuillage et il est beau presque toute l'année. Aujourd'hui il a encore toutes ses feuilles et bien vertes.

Voici ce qui reste pour moi un grand mystère malgré beaucoup de recherches.

Un jour fin septembre j'ai vu quelques amas blancs à la base de plantes, un petit nombre le long de la clôture. Cela ressemblait à du lait caillé. Je me suis demandé un instant si le voisin n'avait pas envoyé par-dessus le grillage un yaourt immangeable. Je n'y ai pas prêté beaucoup attention et n'y ai plus pensé.

Quelques jours plus tard (les photos sont du 3 octobre) il y en avait beaucoup. Des dizaines de ces petits amas, 5 à 6cm de haut, occupaient la base des tiges en grandes partie fanées des eupatoires surtout mais aussi d'autres vivaces et même de petits arbustes sauvages.

Si on secoue la tige, il vole une poussière fine comme de la farine ou du sucre glace. Je n'y ai trouvé aucun œuf, aucune larve, aucune bestiole. Si on enlève toute la masse, la tige est intacte à l'intérieur.

Il y a quelques jours il n'y avait en apparence plus rien. Mais en coupant les tiges fanées d'eupatoires, j'en ai découvert encore, plus ternes, en partie blancs, en partie noirs. Mais la partie blanche volait toujours en poussière.

















Mahonia 'Charity' dans mon bois aujourd'hui :

Les grandes feuilles au premier plan sont celles d'un sureau, Sambucus miqueliana. Dans la douceur du sous-bois les sureaux ont du mal à perdre leurs feuilles. Sur cette photo on voit mieux le sureau :

Les fleurs de 'Charity' sont belles

les feuilles sont belles (hélas, leur caractère accrocheur les pousse à retenir les feuilles mortes des arbres)

mais son écorce n'est pas sans intérêt :

Ce jeune virgilier illumine le jardin d'automne. Magnifique. Mais il mesurera 12 à 15m.

C'est son bois jaune qui brunit à l'air qui lui vaut son nom d'espèce lutea. Il sert à faire des crosses de fusil.







C'était hier à Romilly. Mon œil de lynx quand il s'agit des végétaux les a repérées malgré l'éloignement. Cela se passe sur le terrain du voisin, un voisin que je ne vois jamais, de l'autre côté du chemin, et les photos sont prises de loin à travers le grillage. Ce sont bien des primevères en fleurs en novembre ! Ce ne sont pas des primevères élevées en serre et tout juste replantées. Non, ce sont de vieilles primevères que j'ai toujours vues là, spontanées, naturalisées, ensauvagées. Pourquoi fleurissent-elles maintenant ? Elles n'ont pas encore vu passer l'hiver, il n'a même pas gelé une seule fois. Et que va-t-il leur arriver au premier gel ?

La fleur rose a été grignotée. Les oiseaux adorent ces fleurs, elles sont sucrées.

Bien sûr je suis allée voir sur mon terrain, là où je sais qu'elles sont. Pas de fleurs, peut-être parce qu'elles sont beaucoup plus à l'ombre mais j'ai trouvé des plants déjà bien développés qui semblent prêts à fleurir.

Pendant ce temps un aster sauvage s'attarde

Encore un petit arbre qui participe à la féérie de l'automne. Le 30 octobre de grandes infrutescences rouges décorent le joli feuillage bien vert. Les fruits sont des petites capsules qui s'ouvrent sur des graines noires et luisantes. Ces graines sont très appréciées des oiseaux.

Il aime le calcaire et supporte jusqu'à – 20°C.























Nota : les photos de ces très petits fruits, 2 à 3 mm de long, ont été prises par nécessité au zoom (300mm). Je dis cela pour m'épargner les commentaires de ceux qui attachent plus d'importance à la qualité des photos qu'à leur intérêt botanique. Mais nous sommes ici sur un blog de botanique.

Viburnum bodnantense a la même période de floraison que le jasmin d'hiver, de mi-novembre à fin mars, une floraison parfumée.

Fin août son feuillage commence à se colorer, peut-être un peu précocement chez moi parce qu'il a souvent soif dans le sable.

En septembre les feuilles ont pris une belle couleur rouge :

Et en novembre apparaissent les petits corymbes de fleurs. Aujourd'hui il y en a une vingtaine dont les fleurettes commencent à s'ouvrir.

Il fleurira ainsi tout l'hiver. En cas de gel intense et prolongé (il serait rustique jusqu'en zone 6) les fleurs tombent mais les nombreux boutons en attente attendent le redoux pour s'ouvrir.

Je ne l'ai vu écrit nulle part mais il drageonne légèrement. Heureusement pour moi car avant de mourir probablement de soif il avait donné 2 drageons à environ 50 cm de part et d'autre du pied d'origine et j'arrose maintenant l'été.