Sureaux

Nous allons étudier de plus près l'arbuste dont on ne peut ignorer l'existence en ce moment. Cela présente un intérêt botanique mais il est aussi important pour les jardiniers de distinguer les deux espèces que l'on peut rencontrer, l'une très couramment et l'autre qui peut être trouvée assez facilement : Forsythia x intermedia et Forsythia suspensa.

Forsythia x intermedia, c'est celui qu'on voit absolument partout, celui qui inonde de sa floraison d'or les jardins et les rues. Il a un port dressé :



Forsythia suspensa, c'est celui qui pourrait réconcilier avec le forsythia les jardiniers qui trouvent l'autre trop voyant, d'une floraison trop agressive. Ses fleurs sont jaune clair et ses branches sont arquées. Cela lui donne un aspect étalé, moins dense, plus léger. Je vous ai déjà montré celui de Pringy :





Mais en voilà un que vous ne verrez jamais, sauf dans la nature dans son pays d'origine. C'est l'aspect qu'il finit par prendre lorsqu'il est livré à lui-même. C'est le mien, jamais taillé depuis 30 ans. Il mesure environ 3m de haut. Sur la première photo vous voyez à droite un arbuste plus bas qui va bientôt déborder dans le chemin. C'est l'une de ses marcottes car il sait utiliser ses branches arquées pour se marcotter. Les deux dernières photos sont ses deux tentatives de marcottage de l'année.











Le port des fleurs aussi est différent. Les fleurs de Forsythia intermedia sont fixées perpendiculairement aux tiges :







Les fleurs de Forsythia suspensa sont pendantes :









La prochaine fois nous étudierons et nous comparerons les fleurs.



Lorsque je visite la ménagerie du Jardin des Plantes, je ne manque jamais de passer voir le takin, Budorcas taxicolor. Il se nourrit d'un sureau herbacé, Sambucus adnata, à la saison sèche lorsqu'il n'y a plus rien à se mettre sous la dent. Je vous l'ai déjà montré en 2008 et en 2009.

Voici ses dernières photos. Il a plusieurs fois été changé d'enclos. Celui où il se trouve actuellement est plus grand mais il est cerné de grillages et de végétation et le photographier n'est pas facile. Quelle que soit la taille de l'enclos il semble toujours s'ennuyer.





Je remets sa plus belle photo prise en 2008 parce qu'à l'époque il n'était pas possible d'agrandir l'image.





Ce matin lorsque je me suis levée il faisait déjà 14°. Je l'avoue, je me couche très tard donc je me lève tard. Depuis au moins une semaine je coupe le chauffage dans la journée. Mais cette fois j'ai fait plus, j'ai ouvert les portes. C'est l'un des grands plaisirs de la belle saison cette ouverture sur la nature.

Mais peu après j'ai vu un gros bourdon bien dodu qui s'affolait sur une vitre qu'il ne parvenait pas à traverser. Je l'ai tout de suite reconnu à son cul blanc, c'est Bombus terrestris :





Je l'ai capturé dans une grosse boite d'allumettes et je l'ai mis dehors. J'ai toujours une grosse boite d'allumettes qui sert à ces captures.

Il a sans doute été attiré par les fleurs du séjour : celles du bégonia qui fleurit toute l'année



et plus loin celles d'un clivia qui commence à fleurir :





J'ai refermé la porte. Il me faut maintenant remettre le rideau de perles. Ce rideau n'est pas une garantie totale mais elle limite beaucoup le nombre de butineurs et plus tard de libellules qui se font piéger dans la maison.



Un peu plus tard au cours de ma visite j'ai cru voir une autre fleur, d'un jaune très vif. Ou bien un champignon ?

Je me suis approchée des grilles épaisses qui m'empêchaient de voir. Et j'ai découvert un oiseau étonnant et qui semblait peu farouche : un grand hocco mâle. La couleur jaune vif était due à un gros tubercule sur le bec.



La femelle n'arbore pas ce tubercule. Elle est très belle elle aussi. C'est la version rousse car il existe 3 colorations différentes selon les régions :









Les horribles grilles ne permettaient pas de faire de meilleures photos. Surtout l'enclos était minuscule pour de si gros oiseaux. Ils m'ont fait de la peine.



Le 27 février à Paris je fus attirée par ces étranges fleurs au bout de très longues tiges :

C'étaient en effet des fleurs mais fanées. Elles restent cependant belles, un peu ébouriffées :









La base de la plante fait penser à un artichaut :





Mais c'est un cardon :





L'artichaut se trouvait un peu plus loin :





Je crois que je peux affirmer maintenant que je ne présenterai jamais la moindre allergie. Parce que cela ne m'est jamais arrivé mais surtout parce que je ne peux rencontrer de situation pire que ce que j'ai vécu hier.

Le pollen d'if est proche de celui des cyprès dont on parle beaucoup actuellement parce qu'il fait des ravages dans les yeux, les nez et les bronches. Mais le pollen d'if est d'une abondance extraordinaire, à faire pâlir un cyprès. Hier j'ai planté l'if mâle, tout beau, fastigié et doré. C'est celui que j'ai reçu fin février et qui était couvert de fleurs :

Il avait moins de fleurs visibles, beaucoup avaient déjà dispersé leur pollen. Pourtant, lorsque je l'ai transporté sur environ 50m, je l'ai fait dans un nuage de poussière dense de pollen, et c'était encore pire lorsque je l'ai installé. Il est maintenant bien installé et je ne souffre de rien.





Il me reste à planter la femelle mais c'est sans risque même pour les allergiques et, si ces personnes sensibles souhaitent planter un if, ce ne peut être qu'une femelle.

Je me demandais toujours quel était le sexe de celui du voisin. Je ne lui ai jamais vu d'arilles. Elles sont bien plus grosses que les fleurs et, s'il y en avait, je les aurais vues. Mais peut-être était-ce une femelle trop isolée pour être fécondée.

Ce matin j'ai fait une tentative osée étant donné la distance et les dimensions minuscules des fleurs : j'ai photographié au téléobjectif en cherchant des zones où je croyais voir des points jaunes. Les photos sont lamentables, je le reconnais mais c'est ce que j'ai pu faire de mieux. La première photo est une photo telle que je l'ai prise, au maximum du télé. On aperçoit un point orangé en haut à gauche. J'ai fait des recadrages sur ces points. Ces zones recadrées pesaient environ 500 Ko sur un total de 22 Mo ! (les points en question n'étaient pas vraiment visibles à l'œil nu). Le résultat est ce qu'il est mais il me permet de savoir que cet if est un mâle. Sur la dernière photo ont voit les loges polliniques d'une fleur.









On est attiré vers cet enclos par un étonnant troupeau couché. Cela ressemble à des cervidés mais il n'y a pas la moindre corne à l'horizon. Ce ne sont que des femelles ou des très jeunes :

Y a-t-il des mâles ? En cherchant bien on en aperçoit trois au fond occupés sur les mangeoires. L'un d'eux enfin daigne s'approcher mais dans le coin opposé, le plus loin possible des femelles. Il est sans doute jeune, ses bois sont fins.









Admirez le regard hardi et fier du mâle :





et celui doux et timide de la femelle :





Je suis restée longtemps à observer cette petite troupe. Malgré la petite taille de l'enclos, tout se passe comme si c'étaient deux espèces différentes qui s'ignorent.



Voici la coupe sévère appliquée au sureau panaché Sambucus nigra 'Aureomarginata' au Jardin des Plantes de Paris :

Il est évident qu'il ne fleurira pas. Le but recherché est un arbuste n'atteignant pas 2m, bien dense, avec un beau feuillage. Le voici photographié une autre année en mai :









Bien sûr, il faut tailler les sureaux. Mais une taille douce pour leur beauté et leur longévité. Il faut raccourcir les branches qui deviennent trop horizontales, elles casseront. Si on veut limiter ses dimensions, on peut raccourcir seulement une partie des branches chaque année. La floraison ne nuit pas à la beauté du feuillage :



Les forsythias sont en pleine floraison. Il y en a partout. Ils sont très appréciés car leur floraison massive est impressionnante. Ils sont beaux avec leur port naturel mais la coupe "au carré" que l'on voit trop souvent dans les villes ne leur convient vraiment pas.

Le forsythia le plus répandu est Forsythia x intermédia :









Mais un autre forsythia est facile à trouver. C'est Forsythia suspensa aux rameaux arqués aux fleurs pendantes et à l'aspect plus aéré et gracieux :





Plus marcescent que moi, tu meurs, semblent dire ces chênes.

C'est sur la zone industrielle au nord de Ponthierry. J'ai été surprise par cette allée de chênes fastigiés de plusieurs centaines de mètres.

Ils sont incroyablement marcescents, le 7 mars il ne manque pas une feuille. Je pense qu'il s'agit du chêne pédonculé "Fastigiata Koster' qui a pour particularité, en plus de son caractère fastigié, d'être complètement marcescent. Sur la dernière photo j'ai indiqué par une flèche une oreillette à la base de la feuille typique du chêne pédonculé.









Si je suis allée vérifier de près les pins laricio de Fontainebleau, c'est parce j'ai découvert ce matin la présence des processionnaires entre la Route Ronde et Fontainebleau.

L'an dernier je les avais vues entre Veneux et la Route Ronde. Depuis un mois je les avais observées dans Veneux, rue des Buttes, à 300m de chez moi :

Ce matin je les ai vues au-delà de la Route Ronde sur la N6 vers Fontainebleau. Comme je l'avais soupçonné l'an dernier, elles suivent les routes. Tous les pins de grande taille sur le côté droit de la route sont infestés. Les petits sont encore intacts. Puis je les ai  trouvées dans les pins laricio et sur des pins plus petits qui poussent à leur pied :







J'ai alors continué vers le nord sur la N7. Elles sont aussi au nord de Fontainebleau. Au nord de la forêt je les ai encore trouvées à Chailly en Bière :













et encore plus au nord à Pringy. Nous sommes là à 48km de Paris.









J'ai continué vers le nord et je n'ai rien vu dans les pins de Ponthierry, je ne suis pas allée plus loin.

Sur un site de l'INRA ont lit qu'elles ont été vues à 36km de Paris et qu'elles atteindront Paris en 2025 !? J'ai des doutes sur leur méthode de calcul. Ici elles ont parcouru plus de 20km en un an.

Il est dit que le bouleau a un effet répulsif. Regardez sur cette photo au niveau des pins laricio, à droite les nombreux arbres dénudés sont des bouleaux :

Thaumetopoea pityocampa, un nom imprononçable pour un horrible petit lépidoptère qui ne pense qu'à décimer nos pins, même les plus beaux.

Les superbes pins laricio du boulevard de Constance à Fontainebleau sont envahis par la processionnaire du pin.

Je n'avais pourtant rien vu lorsque je les avais photographiés le 13 février. J'ai repris les photos et voici la comparaison sur la même zone reconnaissable aux deux filins tendus entre les branches. La photo du 13 février n'est pas de bonne qualité car je photographiais surtout les écorces et aussi parce que le temps était très sombre, trop sombre pour photographier un feuillage aussi sombre.

Depuis l'an dernier la processionnaire a progressé d'u moins 20km en direction de Paris. Je vous montrerai sa folle cavale ce soir.

Cet arbuste pas très grand et à l'aspect inhabituel qui fleurit tout l'hiver était en boutons en novembre. Il est maintenant au milieu de sa période de floraison.

Nous allons suivre l'évolution d'une inflorescence. Jaune au début elle deviendra presque blanche et plus volumineuse par augmentation du nombre de fleurs ouvertes qui vont s'élargir et pâlir. La dernière photo a été prise une année précédente un 23 mars.

Il fait beaucoup de rejets :

Je n'y suis pas retournée depuis mais le 27 février l'aspect de Acacia decurrens était prometteur. Il est près des grandes serres :

La tache jaune au dessus et à gauche, c'est un grand forsythia :





La floraison promet d'être massive :





et en cherchant bien on trouve déjà quelques fleurs épanouies :





mais il est en retard sur la floraison que j'avais photographiée en 2008.

Juste en face, un beau Cornus mas l'accompagne :







L'Acacia dealbata de la rue Buffon commence aussi à fleurir. Il est très en retard, plus d'un mois, sur d'autres années. Il n'est pas facile à photographier, chaché derrière des grilles :



Les floraisons sauvages continuent d'exploser au jardin. Les jonquilles, Narcissus pseudonarcissus, sont prêtes pour remplacer les perce-neige. Le vaste tapis qui couvre tout le terrain est maintenant jaune et blanc, il sera bientôt tout jaune :





Mais des pointes de bleu apparaissent. Les minuscules scilles à deux feuilles, Scilla bifolia, sont adorables :











Les petites violettes :







et les pervenches, Vinca minor :







Les mahonias sauvages se préparent à prendre le relais de 'Winter Sun' encore fleuri :







Les Epimedium ne sont pas sauvages, je les ai plantés. Ils ont un beau feuillage depuis des années mais ne fleurissent pas. Trop d'ombre ?



Cela semble être une boutade et pourtant c'est vrai.

Les prévisions à 10 jours de la météo nous amènent presque au printemps, on peut donc faire le bilan de l'hiver. Cet hiver a été très précoce et marqué par de nombreux jours de neige. Autrefois il neigeait le plus souvent après Noël, c'est arrivé bien plus tôt cette année. Et pourtant le thermomètre, aussi bien à Veneux qu'à Romilly, n'est jamais descendu au-dessous de -6°C. Bien sûr mes deux terrains sont très protégés par des arbres. Un voisin de Romilly a relevé -7°C dans la ville. Il est possible qu'en pleine campagne, loin de toute forêt, on ait pu atteindre -8°C. Ce n'est pas très froid, c'est un hiver de zone 9.

Alors que s'est-il passé ? Ici, il ne neige que lorsque les températures sont relativement proches de zéro. Pour un gel intense il faut un anticyclone venant du nord ou, pire, de l'est. Il faut un temps sec, des nuits claires, pour que la "chaleur" du jour s'évapore. Peut-être les météorologues américains ont-ils raison. S'ils ont raison, il faudra s'attendre à beaucoup de jours de neige et surtout s'organiser pour.

Le même jour que le pêcher en fleurs dont je vous ai montré des photos un autre Prunus fruitier était en fleurs. Mais c'est un fruitier sauvage d'Amérique du Nord dont les fruits comestibles ne sont sans doute pas pas aussi bons.

Les perce-neige géants, Galanthus elwesii, qui fleurissent dès la fin décembre sont maintenant défleuris. Mais ils sont au maximum de développement de leur feuillage et c'est maintenant qu'on voit à quel point ils méritent ce qualificatif de géant. A titre de repère, j'ai posé à gauche une tour pour oiseaux de 45cm de haut :

Ses feuilles ont 4cm de large, les plus larges de l'autre perce-neige atteignent au mieux 2cm :





Mais l'autre perce-neige, Galanthus nivalis, a profité de l'espace libéré par la transplantation de touffes à Romilly pour se ressemer. Cela me permet de vous les montrer ensemble :





Vu de près, Galanthus elwesii est en haut à droite, Galanthus nivalis en bas et à gauche :



Depuis au moins 2 ans j'avais remarqué ce tout petit arbuste au feuillage persistant au moins en partie qui poussait au pied de Sambucus nigra 'Guincho Purple'. Qui était-il ? Il ne poussait pas, il ne fleurissait pas.

Aujourd'hui il m'a dit son nom en faisant 3 groupes de 2 fleurs.









C'est Lonicera fragrantissima, le chèvrefeuille d'hiver à la floraison parfumée. Il fleurit normalement de décembre à mars. Mais celui-là n'est pas heureux.

D'où vient-il ? J'avais dans ce coin un chèvrefeuille qui souffrait beaucoup. Pourtant on le dit tolérant aux sols pauvres et secs mais je n'y crois plus. En 2006 je l'avais transplanté à Trifouilly. Il s'y est plu. Le voici lors de sa première floraison en janvier 2008 et ses fleurs de plus près en mars 2009 :







En plus de ses belles fleurs odorantes, il a de jolies tiges rouges.

Il semble donc qu'on peut diviser la souche puisque j'en avais laissé une tige à Veneux. C'est une bonne nouvelle parce que je suis incapable de transplanter celui de Trifouilly, il est devenu trop gros. Mais je vais sans doute pouvoir en récupérer des tiges racinées en périphérie pour les planter à Romilly. Celui qui s'entête à survivre à Veneux va y rester mais je vais lui donner à boire et à manger et j'espère une belle floraison pour l'hiver prochain.



Voici un exemplaire de belle taille, bien plus grand que le mien.

Le 30 octobre son beau feuillage rougeoie en commençant par le sommet :

Le même le 27 février :

Parmi nos grands fruitiers, le pêcher est souvent le plus précoce. Ces trois-là, photographiés le 27 février, sont plantés au même endroit, en ligne :

J'ai plaisir à vous montrer quelques photos du beau chêne vert de la ménagerie du Jardin des Plantes :

Les feuilles n'étaient pas faciles à photographier. Elles sont très haut et j'en voyais surtout la face inférieure terne alors que la face supérieure est brillante :

La clôture l'a gêné. Il a résolu le problème en l'incorporant. Pas de risque de chlorose, il ne manquera pas de fer :

Le petit cognassier que je viens d'acheter est garanti Chaenomeles speciosa. Il est même précisé sa variété : 'Semperflorens'.

Il a encore des fruits. L'un d'eux est tombé dans le pot. Les 3 autres sont toujours bien accrochés. Ils sont très bas sur l'arbuste parce que l'an dernier quand ils ont été formés l'arbuste était sans doute très petit :

Il y a très longtemps j'ai eu un cognassier à fleurs. Il a vécu quelques années avant de renoncer à vivre dans le sable. Il portait des petits fruits bien ronds en forme de petite pomme et qui se coloraient. Donc bien différents de ceux de ce speciosa qui ont des "tétons" et restent verts. Cet arbuste était très petit et plus large que haut. Etait-ce Chaenomeles japonica ?

Sur Wikipedia on lit que les fruits de Chaenomeles speciosa et de Chaenomeles japonica sont petits. Les très gros fruits sont l'apanage de Chaenomeles cathayensis. Alors je me pose des questions sur la véritable identité du Chaenomeles japonica de Marnay sur Seine





dont les fruits très gros et très ronds accompagnés d'épines de grande taille ressemblent étrangement à ceux du Chaenomeles cathayensis du Jardin des Plantes :



Certes, notre cognassier, Cydonia oblonga, peut avoir des fruits de toutes tailles et toutes formes. J'ai un petit cognassier qui malheureusement n'a pas encore produit. Je l'ai obtenu par bouture d'un petit arbre dans un vieux jardin qui produisait des fruits ressemblant à des pommes.



Cognassier du Japon, cognassier à fleurs, on se perd dans les Chaenomeles speciosa, Chaenomeles japonica, voire Chaenomeles x superba qui serait un hybride des deux précédents. A part leur origine géographique, je ne sens pas bien leurs différences. Mais si quelqu'un peut m'éclairer…

C'est maintenant le début de la grande représentation des cognassiers à fleurs. Mais ils font des coings parfumés tout-à-fait comestibles après cuisson, comme pour notre coing d'ailleurs. Mais il faut reconnaître que leur floraison splendide les fait remarquer et apprécier :











La fleur photographiée de profil laisse deviner que l'ovaire est infère. Parmi les rosacées la sous-famille des maloïdées se caractérise par un ovaire infère à 5 carpelles biovulés.





Gros plan sur le cœur de la fleur. Les styles libres, terminés par des stigmates froufroutants et brillants de leur colle à pollen, sont au centre, les étamines autour :











Stigmates :



Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec une autre blogueuse à la gare de Lyon. Nous nous sommes vues peu de temps car elle devait prendre un autre train pour le grand nord. Elle m'a apporté deux plantes que je vous montrerai prochainement.

J'en ai profité pour une visite très rapide au Jardin des Plantes. Il y a des ifs de grande taille, en deux massifs de quatre :





Lorsque je les avais vus le 16 janvier il y avait encore beaucoup d'arilles. Et aujourd'hui plus rien. Je les ai tous examinés de bas en haut : tout a été mangé. En réalité pas tout-à-fait. J'ai trouvé un seul arille mais à peine visible tant il était racorni, desséché, décoloré. Mais la graine est parfaite. C'est sans doute l'évolution normale quand les oiseaux l'oublient. Je l'ai ramené  à la maison :











Vous espérez maintenant que je vais aussi couper la graine. N'y comptez pas. Je le ferai quand j'aurai beaucoup de graines. Celle-là, je vais la semer.



Voici la suite, comment la si petite fleur va évoluer vers ce qui ressemble à une baie mais n'est pas vraiment un fruit. Les gymnospermes n'ont pas encore inventé le fruit, cela viendra plus tard avec l'apparition des angiospermes. L'arille rouge et charnu ne protège que partiellement l'ovule qui est nu. Mais il plait tellement aux oiseaux…

















Je suis revenue avec 2 petits ifs femelles, très verts, sans doute des ifs botaniques. Ils mesurent environ 90cm de haut. C'est leur première floraison et il fallait de bons yeux pour vérifier le sexe de ces fleurs minuscules. Car évidemment les plantes ne portaient que le nom d'espèce sans indication du sexe.

Il y aura un couple à Veneux et un couple à Romilly. A Veneux il y a déjà un if. Il mesure environ 6m mais je ne peux voir son sexe car il est trop loin sur le terrain voisin au nord du mien. Une clôture m'empêche de m'en approcher et il n'y a jamais personne sur ce terrain. C'est le seul terrain avec le mien qui a gardé sa forêt d'origine. Même très loin je ne vois pas d'autre if. Il pourrait être femelle mais jamais fécondé.  

Voici quelques ifs du parking Jardiland. Le plus grand ne dépasse pas 1m50. Ils ont la forme typique en pyramide de l'if jeune avec des branches jusqu'au sol :





Cet après-midi vers 14h j'ai rencontré des ifs femelles. Cela se passait sur le parking Jardiland (je ne suis pas rancunière). Il y en a plein, des mâles et des femelles, mais encore très jeunes. Pour certaines femelles cela semble être la première floraison, pour une ou deux seulement la deuxième car aucun arille n'est arrivé à totale maturité.

Voyons d'abord un bourgeon terminal :

Et une fleur mâle fermée, je ne vous l'avais pas encore montrée. On peut vérifier que c'est bien une fleur mâle aux loges polliniques de fleurs ouvertes à droite et à gauche un peu plus bas :





Une fleur mâle qui s'ouvre :







Et voici maintenant quelques photos de fleurs femelles. Elles ont presque la même couleur que les fleurs mâles fermées mais elles sont plus petites et pointues alors que les fleurs mâles sont presque parfaitement rondes :



















Sur papier millimétré 2 photos de fleur femelle et fleur femelle à côté d'une fleur mâle :









A suivre…



dans un monde de brutes.

La vigogne, le plus petit camélidé, n'est que douceur. Gracieuse, douce et timide, un regard doux, une toison délicieusement douce, jamais agressive, elle parait même frêle. Mais elle est très forte. Elle vit dans des conditions pénibles sur les hauts plateaux des Andes, sur un sol ingrat, jusqu'à 5800m, résistant au froid parfois intense sans même s'y protéger par un abri. C'est peut-être pour cela qu'elle porte son petit 11 mois, pour qu'il naisse suffisamment fort.

Sa laine est la plus douce, la plus fine, et pour cela la plus chère du monde. Les Incas la capturaient pour la tondre. Les espagnols n'y mettaient pas tant de respect et son espèce a été décimée. Maintenant sa chasse est interdite et sa population augmente après qu'elle ait failli disparaître. Une capture annuelle dans des parcs mobiles permet de la tondre puis de la relâcher. Cela se pratique à la belle saison, après elle a moins chaud et elle n'intéresse plus les braconniers.

















Sur cette photo j'ai pu en prendre une de face. Cela permet de voir que sa lèvre supérieure est totalement fendue et elle l'utilise habilement pour trier les herbes. Mais à force de tondre un terrain caillouteux ses dents s'usent et elles poussent de façon continue comme chez les rongeurs.



Elle n'a pas peur du nandou, il lui arrive de le rencontrer dans son pays :







A la demande générale nous allons parler des fleurs d'if femelles. Elles sont petites, vertes, personne ne les remarque.

J'ai fouillé dans mes archives. Voilà ce que j'ai trouvé de mieux, elles sont indiquées par des flèches :



Mais ce sont des fleurs déjà fécondées, des fruits débutants qui vont mettre des mois à devenir des arilles bien rouges. Et ce sont des photos de Taxus cuspidata, l'if du Japon. Cela n'a pas d'importance, fleurs et fruits sont semblables.

Pour la fleur non fécondée dont l'ovaire n'est pas encore saillant, je ne peux vous offrir qu'un dessin :

Pour le plus grand bonheur des jardiniers qui leur font confiance, je propose que nous nous cotisions pour offrir des cours de sexualité au personnel de Jardiland.

Je vous ai déjà montré mon petit if fastigié et doré :

C'est un mâle, il m'a déjà montré ses petites fleurs jaunes car réduites à des ensembles de loges polliniques :

Je ne supporte pas qu'une perruche vive seule, pas plus que les pigeons. Pour une plante dioïque aussi j'ai du mal à admettre de n'avoir qu'un seul sexe. Je cherche donc un if femelle à offrir à mon petit mâle. Mais j'ai fouillé les jardineries, j'ai fouillé tout Internet. Tout le monde vend des ifs mais sans indiquer leur sexe ! Je vous ai déjà dit que j'ai des doutes sur les compétences botaniques des vendeurs de plantes. Il est vrai que si on les obtient par semis, il est impossible d'indiquer leur sexe avant leur première floraison. Mais cela m'étonnerai que les ifs soient obtenus par semis, leur croissance est tellement lente.

J'avais vu des ifs chez Jardiland à Dammarie lès Lys. Le sexe n'était pas indiqué. J'ai fait appeler un responsable. Il était incapable de me proposer des plantes sexées.

Et puis, j'ai cru au miracle. Jardiland propose sur Internet un if identique au mien mais femelle. Regardez l'annonce : sur la troisième ligne de texte il est indiqué que c'est un pied femelle. C'était le bonheur, je l'ai commandé.

Ce matin le colis est arrivé. J'avais à peine déballé le haut du petit arbre et c'était déjà la déception : il est littéralement couvert de fleurs… mâles qui commencent à répandre leur pollen :

Gros plan sur la petite fleur dont on ne voit que des loges polliniques et le pédoncule et qui commence à répandre des minuscules grains de pollen que j'ai indiqués par des flèches.

Le personnel de Jardiland ne sait pas comment les plantes se reproduisent. Même les enfants le savent. Ils sont censés nous conseiller. Une formation est urgente.

Mais je sais que les ifs sont actuellement en fleurs, il ne me reste plus qu'à aller farfouiller dans les jardineries pour en trouver un assez grand pour fleurir.