01/02/2007
Sambucus nigra
23:55 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
La section Sambucus ou Eusambucus
Elle se distingue de la précédente par :
- des tiges qui vont se lignifier
- un système racinaire différent bien qu'il y ait des situations intermédiaires (S. canadensis par exemple)
Elle se distingue de l'autre section arbustive par :
- une moelle blanche
- des inflorescences plates
- des fruits noirs
On va donc trouver dans cette section des arbustes ou des petits arbres.
Nous allons commencer par le plus représentatif de cette section, le sureau noir européen, Sambucus nigra, le roi des sureaux. Il est le roi parce que c'est le plus connu et le plus utilisé par l'homme. Pour l'utilisation, il est talonné de près par Sambucus canadensis mais Sambucus peruviana semble vouloir les rejoindre.
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31/01/2007
Sambucus gaudichaudiana, suite
Les fleurs
Les inflorescences plates de 20 cm, soutenues par 4 ou 5 pédoncules, portent des fleurs hermaphrodites petites, 5 mm, parfumées. La corolle comprend 4 lobes, et non 5 comme les autres sureaux. La pointe des pétales est enroulée vers le centre ce qui donne à la fleur un aspect globuleux, et lorsqu'elle s'ouvre davantage les anthères dépassent le bord de la corolle. Elles sont pollinisées par les insectes.
La floraison a lieu de novembre à décembre (nous sommes dans l'hémisphère sud).
Les fruits
Blancs, translucides, presque transparents au point qu'on voit les graines à l'intérieur, ils forment comme des perles de nacre, de 6 à 7 mm de diamètre et contiennent 3 ou 4 graines. Ils sont le plus souvent bien sucrés, parfois un peu amers, avec un goût très agréable.
Distribution
En bordure de forêt, dans les ravines, entre 0 et 1500 m, il occupe le bord est de l'Australie, de la longitude de Warren à la mer, plus occasionnel au sud et en Tasmanie.
Il semble aimer l'humidité et un peu d'ombre mais la nature du sol n'a pas d'importance.
Utilisation
Il a constitué une source de nourriture par ses fruits.
Il est brouté par le Samba deer, une espèce de cerf qui semble être une véritable peste pour la végétation.
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30/01/2007
Sambucus gaudichaudiana
Voici le dernier sureau de la section Ebulus. C'est l'un des deux sureaux australiens. Il est en danger, donc protégé.
Noms vernaculaires : Australian dwarf elder, white elder, white elderberry (attention, ce nom est parfois donné à Sambucus canadensis).
Description
Sambucus gaudichaudiana n'est pas très grand, environ 90 cm (mais il pourrait atteindre 1,5m voire 2m). Il est cependant vigoureux avec des rhizomes puissants pouvant faire 10 cm de diamètre, autant que le géant africana.Les tiges aériennes fanent souvent à la mauvaise saison mais pas toujours (selon les températures du lieu ?). La moelle est verte dans les jeunes pousses, elle devient blanche dans les tiges plus âgées.
Les feuilles opposées et imparipennées ont 3 à 11 folioles étroites, de 5 à 15 cm de long, la paire inférieure peut être dédoublée (feuille bipennée), la paire supérieure est rarement décurrente. Les tipules sont grandes (mais pour certains il n'y aurait pas de stipules, c'est la paire inférieure qui prend cet aspect). Il peut exister des stipelles.
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29/01/2007
Sambucus chinensis
Il y a un troisième sureau herbacé en Asie, Sambucus chinensis.
Mais il semble être une variation, liée aux conditions climatiques, de Sambucus javanica. Cette espèce varie fortement selon les régions et le climat, pouvant se présenter comme une plante herbacée, un arbuste ou un petit arbre. On la trouve ainsi sous le nom de javanica, formosana, hookeri ou chinensis, la variété herbacée.
Je le décrirai donc avec Sambucus javanica.
Nouvelles des transporteurs.
Pour mon colis belge, c'est le statu-quo (voir photo du 26/01)
Pour UPS, ça ne s'arrange pas. J'ai d'abord reçu une lettre d'excuses qui n'explique rien. Maintenant je reçois une demande de fonds supplémentaire : encore 26€ à payer. Ce sont des taxes de douane et ils n'y sont pour rien. Mais ce qui n'est pas normal, c'est que je suis menacée de poursuites si je ne paie sous 10 jours alors que c'est la première fois que je reçois cette demande. Je suis donc considérée d'emblée comme mauvaise payeuse. Je dois payer avant le 26 janvier mais la lettre a été postée le 23 au tarif le plus bas et m'est parvenue le 27!!!
Et ils ont le culot d'écrire en bas : avec UPS relaxez-vous et bénéficiez gratuitement d'une visibilité totale sur vos envois (pour apprécier, relire mes notes du 19/12).
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27/01/2007
Sambucus wightiana, suite
Répartition
Afghanistan, Jammu et Kashmir, Pakistan nord, de 2200 à 3000 m
Utilisation
Pas d'utilisation culinaire, il est toxique
En médecine, comme le sureau yèble. Les feuilles sont utilisées contre l'inflammation, comme diurétique, comme expectorant, laxatif, affections du foie et des reins, en application locale sur les brûlures, les oedèmes et les contusions. Elles sont récoltées en été et peuvent être séchées pour usage ultérieur. Les fruits ont un effet moins puissant. Les racines séchées et réduites en poudre ont un effet laxatif violent.
Mais son utilisation principale par les populations locales est comme laxatif.
Sambucus ebulus, rhizomes
en janvier, les parties noires sont les tiges aériennes desséchées à cette époque.
22:50 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Sambucus wightiana
parfois, trop souvent, écrit wrightiana. synonyme : S. gautschii, appellation plus récente, donc non valable.
J'ai bien cru que j'allais en obtenir un exemplaire, mais ce n'est pas pour cette fois.
C'est encore un asiatique. Sambucus adnata vit à l'est de l'Himalaya, Sambucus wightiana est son équivalent à l'ouest. Ils se ressemblent beaucoup. Sans doute la ligne des hauts sommets de l'Himalaya les a séparés et ils ont évolué indépendamment.
Comme les autres sureaux herbacés il forme de larges touffes, s'étendant par de longs rhizomes. Taille 1 m. Moelle blanche. Feuilles de 15 à 30 cm, vert clair, à 7 (9) folioles. Des stipules importantes de 1,5 cm. La dernière paire de folioles est décurrente, englobant parfois la foliole terminale.
L'inflorescence plate de 15 cm est soutenue par 5 branches primaires. Les fleurs sont très petites, souvent 3 mm, blanc-crème, anthères jaunes.
Les fruits de 4 à 5 mm sont rouges puis noirs à maturité. Graines de 3 mm.
Floraison de juin à août, fruits mûrs en septembre.
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25/01/2007
Graines de Sambucus
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23/01/2007
Sureaux et lapins
Comme je l'ai déjà dit, mon terrain à Trifouilly est envahi de lapins. En été, j'en vois détaler dans toutes les directions. Certes, en ce moment je n'en vois pas parce qu'on entend toujours les coups de fusil des chasseurs. Mais ils sont là, la preuve en est les dizaines de trous et les agressions sur mes plantes. Si j'oublie de protéger un jeune tronc que je viens de planter, il est vite écorcé. J'ai même failli perdre une glycine et elle a du mal à s'en remettre, elle n'a pas grandi cet été.
Mais les sureaux ? Les décoctions pour les maladies, les purins pour éloigner souris, taupes mulots etc.. ou même les feuilles simplement posées en mulch près des plantes sont efficaces. Le blaireau au contraire s'en régale. Il semble que les sureaux soient toxiques pour les lapins et qu'ils en aient été informés de la même façon que pour les dates de la chasse. En effet, contrairement aux autres arbres, je n'ai jamais protégé le tronc d'aucun de mes nombreux sureaux. Quels que soient leur âge et leur espèce, aucun n'a été grignoté.
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22/01/2007
Sambucus adnata, suite
Les fleurs sont petites, 5 mm, très odorantes, blanches, corolle à 5 lobes, anthères jaunes. Les cymes sont plates, de 15 cm de diamètre, soutenues par 3 à 5 branches.
Les fruits sont de couleur orange puis rouge, ce qui est inhabituel pour un sureau herbacé. Ils sont petits, au plus 4 mm, de même que les graines, moins de 2 mm.
La floraison a lieu de mai à septembre, mais surtout juillet-août, les fruits sont mûrs en octobre.
2n = 36
Distribution
L'est de l'Himalaya et de l'Asie.
Il occupe les zones montagneuses de 1600 à 3800 m où il forme de vastes taches dans les clairières et les herbages.
Il fut introduit en Europe par Ernest Wilson au début du 20è siècle.
Ecologie
Il est consommé par les takins (Budorcas taxicolor), gros mammifères herbivores ressemblant à des gnous pour lesquels il est important en automne comme source de protéines. Cela n'est pas sans importance car cette espèce, trop chassée pour son cuir et sa chair, et qui voit son territoire se réduire, est en voie de disparition.
Utilisation
Selon Roy Lancaster (A Plantsman in Nepal. Antique Collector's Club 1995) les fruits sont parfois utilisés par les indigènes comme laxatif ou consommés après cuisson qui leur fait perdre cet effet.
Le CBIK, Center for Biodiversity and Indigenous Knowledge, Yunnan medicinal plant database, donne comme indications : lutte contre la stase, les douleurs rhumatismales, l'arthrite, les ecchymoses, les démangeaisons. Des préparations pharmaceutiques existent, vendues entre autres par le Yunnan Province Institute of Pharmacologie, sous forme de liniment et de gélules.
12:40 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Sambucus adnata, l'herbe de sang
Dans la section Ebulus, les sureaux herbacés, après l'Europe et l'Afrique, nous allons en trouver en Asie et nous commencerons par Sambucus adnata, parfois appelé schweriniana mais cette appellation postérieure à adnata n'est pas valable.
Il est un peu plus grand que notre sureau yèble, 1,5 à 2 m, aussi envahissant par la même méthode, l'extension de ses rhizomes.
Les tiges ont une moelle blanche ou rouge. Surtout les rhizomes, lorsqu'on les casse, laissent couler une sève rouge. Les noms locaux traduisent cela en comportant le mot sang, herbe pleine de sang, etc.
Les feuilles ont jusqu'à 60 cm, avec 7 à 11 folioles, les stipules sont petites. Leur particularité est l'existence de folioles décurrentes, soudure du limbe sur la nervure centrale. Cela se voit sur d'autres sureaux herbacés, de façon courante chez wightiana, plus rarement sur chinensis et ebulus, mais seulement pour la dernière paire. Chez adnata les 2 dernières paires sont souvent décurrentes.
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21/01/2007
Sambucus africana, photo
En attendant la mise au point de S. adnata, un lien vers une belle photo de Sambucus africana
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18/01/2007
La lutte pour le territoire
Sambucus africana vit en Afrique de l'Est, dans le bush et en bord de fôrets, entre 1800 et 3400 m sur le Mont Elgon et le Mont Kenya, dans une zone très limitéé de 400 km au plus.
Mais sur le Mont Elgon il y a les "forêts" de bambous dominées par Sinarundinaria alpina qui peut atteindre 18 m avec des cannes de 10 cm de diamètre. Ces bambous ont un cycle de floraison d'environ 15 ans (de 15 à 40 ans). Lors d'une année de floraison tous les bambous de quelques zones fleurissent en même temps, dans d'autres zones il n'y a pas de floraison cette année là. Ce n'est donc pas aussi dramatique que pour d'autres bambous.
Les évènements dans une zone se suivent ainsi :
1- Floraison et mort en masse des cannes en 2 ou 3 ans. Les espèces qui demandent de la lumière peuvent se développer.
2- Le pH qui était acide augmente et c'est Sambucus africana qui se développe à profusion.
3- Régénération des bambous à partir de vieux rhizomes. Cette période dure de 3 à 5 ans, les cannes atteignent 3 m, sont de plus en plus denses, envahissant les sureaux.
4- Les bambous dépassent en hauteur les sureaux qui sont remplacés par des plantes tolérant l'ombre. Le pH commence à augmenter.
5- Période de maturité des bambous, ils ont atteint leur plus grande taille. Le pH augmente encore.
....jusqu'à la floraison suivante et le cycle recommence.
Une histoire sans fin.
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Sambucus africana, portrait
Il y a très peu de documents sur ce sureau et je n'ai trouvé qu'une seule photo exploitable mais pleine de renseignements.
Il ressemble au sureau yèble mais en version géante : végétation puissante pendant toute l'année, avec des tiges pouvant atteindre 5 m ! Les rhizomes sont aussi exhubérants, s'étendant très vite horizontalement, pouvant atteindre 5 cm de diamètre.
Les feuilles sont très grandes, jusqu'à 75 cm, avec jusqu'à 13 folioles étroites, pointues, avec des dents très marquées. Les stipules sont grandes. Les inflorescences ne sont pas très denses. La corolle est grande, jusqu'à 15 mm de diamètre, à 5 lobes. Les étamines sont très longues et débordent la corolle, avec des anthères jaunes. Le fruit est noir, allongé, avec des stries longitutidinales, de 4 à 7 mm de long. Il contient 3 ou 4 graines.
Végétation et floraison ont lieu toute l'année.
La prochaine fois, je vous raconterai un combat dantesque : celui du plus grand des sureaux herbacés contre une Poacée géante.
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17/01/2007
Et africana ?
Je viens de démontrer que peruviana et nigra ne peuvent appartenir à la même espèce. Voila un cas de réglé.
Et puis, il y a le côté pratique : vous ne pourrez jamais cultiver et maintenir en vie peruviana et canadensis dans les mêmes conditions. C'est ce qui justifie que vous les trouverez comme espèces différentes. J'aime les plantes et je veux les voir heureuses dans mon jardin. Alors, pour moi, canadensis, nigra et peruviana sont des espèces différentes.
Et africana ?
Espèce ou sous espèce ? Il y aurait un test simple à faire : les croiser. Il y a certes des obstacles à la fécondation : la date de floraison et l'isolement géographique. Mais à l'époque des avions et du forçage en serre est-ce une expérience impossible à réaliser ? D'ailleurs africana fleurit toute l'année. Il faut juste lui amener un ebulus en fleurs.
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L'espèce chez les sureaux
Qu'en est-il pour les sureaux où il y a même des différences dans le nombre de chromosomes, le plus souvent 36 mais parfois 37, 38, 40 et même 72 !
Sambucus canadensis serait une sous espèce de nigra. Il en est très différent par sa taille, pas plus de 3 m, par son port plus buissonnant, par sa faculté de drageonner comme un fou, parce qu'il a des rhizomes, c'est-à-dire des tiges souterraines d'où partent des racines adventives vers le bas et des tiges vers le haut alors que nigra n'a que des racines, par ses folioles plus nombreuses et surtout souvent doubles pour les premières paires, par sa floraison plus tardive et plus étalée, par sa rusticité, il supporte des gels à griller tous les nigra, par sa situation géographique.
Sambucus peruviana serait une sous espèce de nigra. Mais en plus de ses différences il a deux fois plus de chromosomes que nigra. A-t-il 2 fois 36 chromosomes ou 4 fois 18 ? Peu importe, leur interfécondité absolue est impossible : si on parvient à obtenir un hybride il sera triploïde donc stérile.
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16/01/2007
La notion d'espèce
L'espèce chien par exemple présente des sujets de couleur, de taille, de comportement variable. Un tout petit chien peut s'accoupler, en dehors du problème "technique" avec un très gros chien et le fruit de leurs amours pourra procréer. C'est la même espèce.
Les chevaux aussi présentent d'importantes différences de taille mais de la même façon on peut démontrer qu'il s'agit de la même espèce. Un âne leur ressemble. Un âne et une jument peuvent avoir un enfant mais cet enfant sera stérile. Ses chromosomes présentent des différences qui les empêchent de s'apparier correctement lors de la mitose réductionnelle de la méïose. Un mulet ne pourra jamais procréer. Ce sont des espèces proches mais différentes.
C'est là un raisonnement idiot de médecin qui ne comprend que la vie animale. Mais je mets au-dessus de la médecine et de la botanique une notion toute bête : le bon sens.
Et prenons enfin une définition plus sérieusement botanique dans le dictionnaire de botanique de Bernard Boullard : "on peut retenir pour critères d'une espèce ....leur interfécondité absolue."
23:35 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Sambucus africana ?
Il fait partie de la section Ebulus.
Mais pour certains c'est Sambucus africana, pour d'autres c'est Sambucus ebulus ssp africana. C'est-à-dire une espèce pour certains, pour les autres une sous-espèce (mais tellement différente...)
Mon avis ? Il a évolué tellement longtemps, isolé dans son coin d'Afrique loin de tous les autres sureaux, qu'il a bien pu avoir le temps de former une espèce différente.
La notion d'espèce
Avant de me lancer dans la description des nombreux sureaux, je voudrais revenir sur la classification du genre. Celle actuellement admise n'admet que 9 espèces, le reste, malgré des différences énormes, n'étant considéré que comme des variétés ou des sous-espèces.
Qu'est-ce qu'une espèce ?
C'est un ensemble d'individus pouvant présenter des différences mais dont les caractéristiques essentielles sont identiques et en particulier l'une d'elles : ils sont capables de se reproduire entre eux.
C'est mon avis, c'est ce qu'on m'a appris, mais ma formation concerne surtout le monde animal, c'est la définition de Larousse (encore lui, lui aussi n'est pas botaniste mais tellement plein de bon sens...)
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14/01/2007
Sambucus ebulus autrefois
S'il n'a pas la touche magique du sureau noir, il est lui aussi connu de l'Homme depuis des millénaires. On l'a trouvé récolté par exemple sur le site de Monte Covolo en Italie du Nord (du néolithique à l'âge de bronze), sur le site de Veszto-Bikeri en Hongrie (du nolithique tardif à l'âge du fer), sur le site de Bubene-Sarovka en Bulgarie (âge du bronze), etc. Etait-il utilisé comme teinture ou pour ses effets thérapeutiques ?
Pour Pline l'Ancien (premier siècle après J.C.) il est plus efficace en thérapeutique que le sureau noir et les baies sont les parties les moins efficaces de la plante. Il parle aussi de l'utilisation comme teinture pour les cheveux.
En fait il fut utilisé en médecine dans toute l'Europe jusqu'en Turquie. On le retrouve sur un site du Moyen-Age en Bavière.
Danewort, Walewort, Blood Hilder (Blood Elder) : ces termes sont liés à une croyance qu'il poussa sur le sang répandu par les Danois lors d'une grande bataille ou bien qu'il fut rapporté par les Danois pour couvrir leurs champs de bataille et les tombes des Danois.
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Utilisations, suite
Les feuilles ont aussi un effet purgatif puissant. Sur la peau c'est un très bon cicatrisant. Les feuilles fraiches sont utilisées contre les piqûres d'insectes, furoncles et brûlures. Elles peuvent aussi être récoltées en été et séchées.
Les baies cuites ou séchées, environ 2-3 g, ont une action laxative, diurétique et sodorifique.
J'ai trouvé en vente sur le Net des gélules de Dwarf Elder Bark (écorce) et une tisane contenant entre autres du sureau yèble.
Autres utilisations
Le jus de racines pour teindre les cheveux
Pour teindre en violet ou d'autres teintes selon mordançage
Pour colorer le vin, couramment utilisé autrefois
Il est très mellifère. Il attire aussi coléoptères et papillons
Le purin de feuilles pour repousser mulots, campagnols, taupes
La décoction suivie d'ébullition pour lutter contre altises et pucerons sans gêner les abeilles et coccinelles, peut-être aussi contre marsonia et mildiou. Mais si on n'a pas le temps de faire ces préparations, répandre les feuilles au pied des plantes est efficace.
Utilisation en couvre-sol.
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13/01/2007
Sambucus ebulus, utilisations
Pas d'utilisation en cuisine
D'après M.R. Maire, cité par D. Bois, les fruits d'une varité de S. ebulus en Algérie sont relativement gros et de saveur agréable. Mais je n'en retrouve aucune trace nulle part ailleurs dans la littérature.
Donc son fruit, amer et toxique (beaucoup moins après cuisson), est impropre à la confection de confitures.
Vertus thérapeutiques
Il a cependnat rendu service par ses vertus thérapeutiques. Pour Pline l'Ancien (premier siècle après J.C.) et pour d'autres (E. F. Steinmetz, Materia Medica Vegetabilis, 1954) il a les mêmes utilisations que le sureau noir mais en beaucoup plus efficace et puissant. A réserver aux connaisseurs.
Le Larousse de la Langue Française en parle : espèce de sureau dont l'écorce, les fleurs et les baies ont été utilisées en médecine, avec une citation d'A. France : "elles cueillaient dans les prés le bouillon blanc, l'hièble, la menthe".
L'effet est diurétique et diaphorétique en cas de fièvre due à un refroidissement. Il est utilisé également dans les affections des reins et de la vessie.
Ses racines, fraîches ou séchées puis réduites en poudre, 1 c. à soupe, macération à froid puis courte ébullition, furent utilisées contre la goutte.
Son feuillage était mis dans les chaussures pour éviter la fatigue lors d'une longue marche ou en fumigations pour dissiper l'enflure des jambes.
18:15 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
Sambucus ebulus, culture
Il est déconseillé d'en tenter l'installation dans son jardin car il est très envahissant et il devient impossible de s'en débarasser. Si l'on souhaite l'utiliser dans un but médical ou autre, il vaut mieux repérer ses sites de prolifération dans la nature. C'est du moins ce qui est conseillé en France et on ne le trouve pas en vente. Pourquoi le payer d'ailleurs, il est facile d'en trouver gratis.
Dans les pays voisins il est plus recherché car très décoratif et il est proposé à la vente. C'est vrai que si le terrain lui plait il sait devenir envahissant mais pas plus que les bambous et il suffit de l'obliger à garder sa place par des barrières anti-rhizomes proposées pour les bambous. Il s'est installé cette année au pied de mon sureau noir 'Ina' et je vais l'y laisser. En couvre-sol au pied d'un grand sureau, ça peut être très beau, d'autant plus que sa floraison va prolonger de deux mois celle du sureau noir, et cela facilite l'entretien (pas de désherbage). Il peut aussi mettre en valeur le feuillage rouge très sombre de 'Black Beauty' ou 'Black Lace'.
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12/01/2007
Sambucus ebulus, habitat
Habitat
Essentiellement les terres incultes,clairières, bords de chemins. Il préfère les sols humides, à dominante argilocalcaire, nitrophiles (riches en azote) comme tous les sureaux. Il aime le soleil. En bord de rivière il supporte les inondations passagères.
Rusticité
Z 5(4?) à 10
Répartition géographique
Surtout l'Europe et l'Afrique du Nord, de 0 à 2000 m. Il déborde un peu vers l'Asie, au Proche Orient. Un site web du gouvernement libanais mentionne d'importants peuplements et il le recense dans la liste des plantes médicinales.
Il a été introduit et s'est naturalisé dans le nord-est des USA et au Québec.
Multiplication
Par semis naturels et extension de ses rhizomes.
Pollinisation entomogame et autogame. Dissémination endozoochore (après transit intestinal chez les animaux).
nota : glossaire botanique à http://fr.wikipedia.org/wiki/Glossaire_botanique
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11/01/2007
Sambucus ebulus, les fruits
Ce sont des drupes de 6 mm, presque noires.
Ils ressemblent beaucoup à ceux du sureau noir mais même à totale maturité ils restent dressés vers le ciel et leur maturation est plus uniforme dans un corymbe.
Port dressé, même rigide.
Ils contiennent un jus vineux et 3 à 5 graines, des pyrènes.
Ils sont toxiques surtout à l'état frais.
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09/01/2007
Réflexions sur la rusticité
Mon idée de protection de S. palmensis était bien sûr un gag. Comment protéger un arbre qui grandit vite et va atteindre 10 m ?
Je parlerai plus tard de façon détaillée de la rusticité parce que c'est nécessaire pour certains sureaux subtropicaux. Mais je crois qu'on peut tous les planter en forêt de Fontainebleau et aussi à 400 m d'altitude dans la Creuse, en les habituant doucement, sur une butte pour leur éviter la natation, protégés par d'autres arbres, etc.
Beaucoup d'arbres et arbustes en limite de rusticité supportent des climats variables dans leur zone d'origine selon, entre autres, l'altitude. La même espèce poussant en montagne à 1000 m résistera mieux au froid que si elle a été prélevée en plaine.
Je suis le cours de botanique du Museum national d'Histoire Naturelle. Aujourd'hui nous avions une sortie à l'Arboretum de Chevreloup près de Versailles. Trois heures c'est peu mais j'ai eu le temps de voir :
- un Quercus suber, le chêne-liège, sensé ne supporter que le climat du Midi. Planté vers 1975, il n'a jamais souffert, il est superbe et très touffu.
-un Abies pinsapo var. marocana, la variété marocaine du sapin d'Espagne. Mais au Maroc il vit à 1800 m, il connaît le froid et la neige.
Il ne faut donc pas se laisser impressionner par l'origine d'une plante et avoir la patience de l'acclimater. Il y aura des échecs mais pour les succès cela vaut la peine d'essayer.
19:30 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (1)
08/01/2007
Sambucus ebulus, herbier
Bourgeon terminal
A remarquer : les deux folioles de la dernière paire sur la feuille verticale sont décurrentes c'est-à-dire que le limbe se prolonge sur la nervure centrale. C'est une particularité des sureaux herbacés, pas très fréquente chez ebulus, au maximum chez adnata.
Inflorescence
Fleurs
Ce n'est pas très net, je ferai des photos l'été prochain. On voit bien cependant la couleur très foncée des anthères.
20:20 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (0)
L'odeur des fleurs
Petite digression sur l'odorat
L'odeur des fleurs du sureau yèble, de même que l'odeur de l'amande amère, et celle de nombreux noyaux de fruits, est due à l'acide cyanhydrique. Cela fait penser à cyanure. Mais rassurez-vous, notre seuil olfactif pour cet acide est extrêmement bas, très inférieur au seuil toxique, et il n'y a aucun risque. Evidemment il ne faut pas en abuser, par exemple s'enfermer dans une chambre avec une grande quantité de fleurs. De même quelques noyaux d'abricot pour parfumer une confiture, c'est sans risque et souvent mentionné dans les recettes, mais de là à se gaver de noyaux...
Cyanogénèse : c'est l'élaboration d'acide cyanhydrique par diverses plantes (définition du Larousse). Cela est dù à des hétérosides cyanogènes (entre autres sambunigrine pour les sureaux). Dans les fruits mûrs du sureau noir ils ont disparu, remplacés par des anthocyanes. Ces substances, bien qu'à base de cyanure, poison très violent (mais non volatile et inodore, d'où son intérêt pour vous débarasser des gens qui vous gênent) ont un effet relaxant et sédatif si elles sont prises à petites doses.
J'étais passée plusieurs fois entre Héricy et Fontaine le Port sans prêter attention à la végétation. Un jour, j'ai détecté une colonie de sureau yèble parce qu'elle était en fleurs, uniquement à l'odeur, alors que j'étais en voiture, toutes fenêtres fermées. J'en ai cueilli une cyme pour mon herbier. J'ai dû très vite ouvrir toutes les fenêtres, incommodée par l'intensité de l'odeur que j'aime pourtant. Cela me fait penser à mon Dracaena fragrans que je suis obligée d'expulser du séjour quand il fleurit tous les ans. C'est pourtant une odeur agréable mais trop c'est trop.
11:35 Publié dans Sureaux | Lien permanent | Commentaires (5)
07/01/2007
Sambucus ebulus, les feuilles, les fleurs
Les feuilles
Opposées et imparipennées, elles ont un plus grand nombre de folioles que le sureau noir, de 5 à 13 (le sureau noir en a de 5 à 7, exceptionnellement 9, jamais plus). Les folioles sont plus étroites et plus longues que celles du sureau noir.
Les stipules à la base du pétiole sont larges et vertes, ressemblant à de petites feuilles.
11 folioles, stipule visible à la base (en fait il y en a 2)
Stipules bien visibles à la base de plusieurs feuilles
Les fleurs
Disposées en corymbes plus dressés et avec un aspect plus dense que ceux du sureau noir. Mais elles sont d'un blanc moins pur, plus rosé, parfois même roses ou rougeâtres. Les étamines au nombre de 5 possèdent des anthères sombres, couleur lie-de-vin. L'odeur est forte, proche de l'amande amère. Enfin cette floraison est tardive : à Veneux la floraison du sureau noir était terminée début juin, à 5 km, celle du sureau yèble n'a commencé que début juillet et était encore présente en août.
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Sambucus ebulus, racines et tiges
la partie souterraine
est constituée de rhizomes profonds, très développés et ramifiés qui s'étendent rapidement. Si le terrain leur plait ils peuvent former de vastes colonies denses ne se laissant pénétrer par aucune autre plante, même les orties battent en retraite.
les tiges
de ces rhizomes partent des tiges verticales, rigides et cannelées, sans ramifications. Totalement herbacées, elles ont une moelle blanche. Elles ne sont plus visibles en hiver.
Colonie de sureau yèble à Thomery, juillet 1997
Ce qui reste d'un pied de sureau yèble en décembre
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06/01/2007
Sambucus ebulus
Représentant typique de la section Ebulus, celle des sureaux herbacés.
Noms français : sureau yèble ou hièble, la yèble, petit sureau
En Grande Bretagne dwarf elder, danewort, walewort, blood hilder (ces derniers noms ont une origine historique, j'en parlerai plus loin), en Allemagne Zwergholunder, Attich, Attichwurzel, en Italie ebbio, ebulo, sambuchella, sambuco lebbio, en Espagne sauco menor, ebulo, yezgo, en Hollande kruidvlier, au Portugal sabugueirinho, ébulo; engos.
Noms locaux : il en existerait 60 en France.
Origine du nom français : selon Larousse, l'origine du nom se situe vers 1100, à partir du latin ebulum.
Description
Même s'il peut approcher 2 m, il est bien plus souvent limité aux environs d'1 m et c'est une plante herbacée. Le système végétatif aérien disparaît totalement l'hiver. Sur aucune partie de la plante on ne peut déceler du bois, cela me paraît un des éléments les plus évidents pour le différencier du sureau noir quand on a un doute avant la floraison ou la fructification.
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